Deux prières de confession pour le culte

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      Les prières de confession nous aident à mesurer la gravité de notre péché et la profondeur de la grâce de Dieu. Elles cultivent en nous l’humilité devant notre condition déchue et la reconnaissance pour le pardon reçu en Christ.

      Après avoir partagé deux prières d’adoration (voir l’article précédent), je partage ici deux prières de confession entendues à CHBC pendant mon stage.

      Dans beaucoup de nos Églises évangéliques, la prière de confession est parfois mal comprise. Certains la jugent "trop catholique". Pourtant, elle a toute sa place dans nos cultes. Voici deux raisons qui le montrent.

      1. La confession des péchés est biblique. Dieu appelle son peuple à confesser ses fautes. L’apôtre Jean écrit:

        Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute injustice.

        1 Jean 1.9

        Notre Seigneur lui-même présente la confession des péchés comme une composante normale de notre prière:

        Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.

        Matthieu 6.12

      2. La confession des péchés est une pratique du culte protestant. Le salut n’est pas la seule doctrine que les Réformateurs ont voulu réformer. Le culte a été l’objet de nombreux écrits des théologiens protestants. C’est l’Église tout entière qu’il fallait réformer. Pourtant, la confession des péchés fut maintenue dans les cultes protestants. La seconde confession helvétique affirme:

        De même, nous approuvons pleinement que la confession générale et publique des péchés (dont nous avons déjà parlé) se fasse régulièrement lors des assemblées religieuses, vu que cela est conforme à l’Écriture.

      La vie chrétienne est une vie de repentance. Bien que pardonnés et sans condamnation en Christ (Rm 8.1), nous continuons de pécher (1Jn 1.8) et avons besoin de revenir sans cesse à Dieu pour recevoir son pardon (1Jn 1.9).

      La position de Calvin

      Dans son Institution chrétienne, Calvin critique la confession auriculaire, c’est-à-dire la confession privée et obligatoire des péchés à un prêtre. Pour lui, seul Dieu pardonne. Mais il recommande la confession publique comme un acte liturgique, non pas comme un sacrement, mais comme un moyen d’humilier l’assemblée devant Dieu et de rappeler sa grâce.

      Dans Institution de la religion chrétienne (IRC, III.iv), Calvin prend une position claire, opposée à la pratique et à la réglementation catholiques. Il attaque, en particulier, le caractère obligatoire de la confession, l’exigence d’une confession exhaustive, le fait que l’office de la recevoir soit confié au prêtre seul et, enfin, la prétention des prêtres à juger du pardon accordé ou non.

      Calvin écrit:

      La confession secrète à Dieu suscite aussi chez le pécheur le désir de se confesser volontairement devant les hommes lorsqu’il est utile de le faire ou pour s’humilier, ou pour rendre gloire à Dieu. C’est pour cette raison que notre Seigneur a ordonné autrefois, dans la Loi, que le peuple se confesse publiquement au temple, par l’intermédiaire des paroles du prêtre (Lv 16.21). Il prévoyait que cela serait une très bonne aide pour conduire chacun à reconnaître honnêtement ses fautes. Il est donc juste qu’en confessant notre misère, nous louions, parmi nous et devant tout le monde, la miséricorde de Dieu.

      IRC, III.iv.10

      Cette citation montre clairement que, pour lui, la confession publique est ordinaire et utile dans l’Église. Il développe:

      À propos de la confession ordinaire qui se fait en communion avec tout le peuple, non seulement elle est approuvée par Dieu, mais personne de sens rassis ne la méprisera, s’il considère son utilité. Dans les assemblées que nous avons dans nos temples, nous nous présentons devant Dieu et ses anges, comment pourrions-nous mieux commencer qu’en reconnaissant notre indignité? Quelqu’un remarquera que cela se fait normalement dans toutes les prières, puisque nous confessons toujours nos péchés en priant. Sans doute! Mais si on considère notre apathie et notre indolence, personne ne niera que ce ne soit une pratique sainte et utile d’exhorter expressément le peuple chrétien à s’humilier par un acte spécial de confession. Car, bien que la cérémonie que Dieu a prescrite au peuple d’Israël fasse partie des rudiments de la Loi, cela nous concerne encore d’une certaine manière. En fait, nous voyons que les Églises bien organisées ont coutume, chaque dimanche, que le ministre prononce une confession, en son nom comme en celui du peuple, pour exprimer la culpabilité de l’assemblée devant Dieu et pour demander pardon. Cela ne se fait pas sans fruit. Cela sert même à inciter à prier collectivement et individuellement.

      IRC, III.iv.11

      Notons rapidement que, pour Calvin, la confession publique des péchés:

      1. Aide chacun à reconnaître honnêtement ses fautes
      2. Nous conduit à louer Dieu pour sa miséricorde
      3. Constitue un remède à notre apathie et notre indolence
      4. Alimente nos prières

      Durant mon séjour à Washington, ces prières m’ont façonné. Chaque dimanche, elles ont exposé mon péché et m’ont conduit à recevoir, avec reconnaissance, l’assurance du pardon en Jésus-Christ.

      Voici maintenant deux prières de confession entendues à CHBC.

      Prière de confession à CHBC, 6 avril 2025

      Le Dieu saint, éternel et auto-existant, qui délivre son peuple, s’est révélé par sa Parole. Allons à lui maintenant pour confesser nos péchés.


      Père, tu as ordonné à Moïse d’ôter ses sandales, car le lieu où il se tenait était une terre sainte. Père, nous humilions nos cœurs maintenant alors que nous nous approchons de ton trône saint.

      Nous confessons que, trop souvent, nous nous approchons de ton trône avec désinvolture. Nous nous précipitons dans la prière avec le péché dans nos cœurs et des requêtes dans nos mains. Pardonne-nous de penser si peu à ta sainteté.

      Nous confessons que certains d’entre nous sont entrés dans l’Église aujourd’hui sans avoir préparé leur cœur. Nous avons peu pensé à ton peuple et avons apporté nos sandales imprégnées de péché dans ton Église. Pardonne-nous de considérer si peu ton peuple.

      Nous confessons que nos pensées n’étaient pas tournées vers Jésus. Pour certains, nos pensées étaient absorbées par les choses de ce monde. Nos pensées sont enclines à errer… Seigneur, je le ressens.

      Nous avons chanté que tu puisses utiliser nos vies rachetées comme bon te semble. Et pourtant, nous nous accrochons à nos vies avec acharnement et nous nous glorifions dans nos richesses, notre renommée, notre jeunesse.

      Nous comprenons que le péché cherche sa satisfaction ailleurs, et pourtant, chaque jour, nous courons vers ce qui ne satisfait pas. Des plaisirs éphémères qui se fanent plus vite que les fleurs de cerisier.

      Alors que nous approchons de ta Parole dans l’Évangile selon Jean, nous nous rappelons les paroles de ton Fils.

      Jésus a dit: “Je suis le pain de vie”, et pourtant, nous confessons que nous mangeons le pain de l’inquiétude. Nous passons des heures à essayer de réparer nos vies par nos propres forces. Pardonne-nous, Père, de nous être confiés en nous-mêmes.

      Jésus a dit: “Je suis la lumière du monde” et pourtant, nous confessons que nous essayons de cacher nos péchés dans l’obscurité. Nous faisons semblant de croire que les ténèbres peuvent les dissimuler. Mais la lumière chasse les ténèbres. Pardonne-nous d’avoir une vision si réduite de TOI.

      Jésus a dit: “Je suis la porte” et pourtant, certains donnent la priorité à la porte de l’acceptation. Nous confessons que nous cherchons la louange des hommes. Nous craignons le regard des hommes plus que celui du Dieu de lumière qui a formé les montagnes par sa puissance. Toi seul es la porte. Cette vie passera bientôt. Pardonne-nous de si peu penser à l’éternité.

      Jésus a dit: “Je suis le bon berger” et pourtant, nous confessons que nous tournons notre attention vers des chefs mondains qui dépouillent les brebis. Nous sommes tentés de placer notre confiance dans des richesses qui vacillent dans l’incertitude. Et pourtant, notre salut est assuré en toi. TU es le bon berger. Tu n’as perdu aucun des tiens. Pardonne-nous, Père.

      Jésus a dit: “Je suis la résurrection et la vie” et pourtant, nous essayons de nous élever par le travail acharné, les études, les programmes de remise en forme. Nous prétendons pouvoir ajouter des années à nos vies par nos propres forces. Mais tu es la résurrection et la vie. Notre éternité est assurée dans la croix. Pardonne-nous de nous être élevés nous-mêmes.

      Jésus a dit: “Je suis le chemin, la vérité et la vie” et pourtant, certains d’entre nous ont cru au mensonge selon lequel nous pouvons ajouter à notre salut. Nous nous sentons justifiés par nos œuvres plutôt que par le sang de Jésus. Pardonne-nous, Père.

      Jésus a dit: “Je suis le vrai cep” et pourtant, nous produisons du raisin aigre en péchant par nos paroles. Nous sommes enclins à médire, calomnier, mentir. Nous avons prononcé des paroles dures à nos enfants, à nos parents, à nos collègues. Nous avons utilisé notre langue pour démolir nos voisins. Aie pitié de nous, Père.

      Nous avons marché dans la commodité plutôt que dans l’obéissance.

      Nous confessons que nous avons négligé ta Parole cette semaine. Nous avons rempli nos journées de bonnes choses, mais avons repoussé ce qui est le meilleur.

      Père, nous confessons que nous nous sommes fondus dans le monde. Certains de nos collègues ne savent même pas que nous sommes chrétiens. Nous n’avons pas partagé l’espérance éternelle que nous avons en Jésus. Nos vies ne sont pas marquées par la joie, rendant notre message moins convaincant. Pardonne-nous, Père.

      Nous te confessons maintenant toutes ces choses. Sanctifie-nous par la vérité, nous te prions. Amen.


      Nous sommes de grands pécheurs, et pourtant Dieu est un grand Sauveur. Prenez maintenant consolation dans l’assurance biblique du pardon.

      Écoutez Jean 5.24:

      En vérité, en vérité, je vous le dis: celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle; il ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.

      Prière de confession à CHBC, 27 avril 2025


      Père, nous savons que tu es le seul vrai Dieu, mais dans notre orgueil, nous t’avons souvent relégué au second plan cette semaine.

      Nombre d’entre nous avons ressassé les péchés commis contre nous, tout en négligeant ceux que nous avons commis contre toi.

      Par moments, nous avons davantage cherché à faire grandir notre propre nom plutôt qu’à te glorifier.

      Bien trop souvent, lorsque d’autres ont souligné nos fautes, nous avons été prompts à défendre notre honneur, mais lents à nous affliger d’avoir déshonoré le tien.

      Père, nous confessons que nous remplissons régulièrement nos cœurs et nos pensées d’images fausses de toi.

      Tu nous as aimés en envoyant ton Fils unique pour nous sauver, mais dans nos souffrances, certains d’entre nous t’ont calomnié en te traitant de Dieu sans amour, indifférent.

      Tu es grand et digne d’une louange infinie, mais beaucoup d’entre nous ont eu honte de ton nom cette semaine. Nous avons craint le regard des autres, et avons préféré suivre la foule plutôt que de suivre Jésus. Trop souvent, nous avons gardé le silence au sujet du Christ auprès de nos voisins et collègues, non faute d’occasions, mais faute de courage et d’amour.

      Nous confessons qu’à de nombreuses reprises, nous n’avons ni reposé en Christ ni compté sur lui comme nous aurions dû. Nous avons cru être assez forts pour porter seuls nos fardeaux. Certains d’entre nous se sont complu dans l’apitoiement, comme si nos péchés et nos épreuves étaient trop lourds pour que Christ les porte. Pour d’autres, c’est la première fois depuis dimanche dernier que nous avons passé plus qu’un bref instant en prière.

      Seigneur, tu as établi les autorités dans nos vies, et parfois nous t’avons déshonoré en ne les honorant pas. Que ce soit en doutant de nos maris, en désobéissant à nos parents, en manquant de respect envers nos employeurs, ou en méprisant nos dirigeants, nous t’avons méprisé.

      Souvent cette semaine, notre colère a été égoïste et injuste. Ceux que tu nous as appelés à aimer et à protéger ont été les cibles de notre courroux. Les mêmes langues qui ont chanté tes louanges ont aussi maudit des êtres faits à ton image.

      Par ton Esprit, tu nous as donné un cœur nouveau, mais certains d’entre nous ont vécu comme s’ils étaient encore esclaves de leurs anciens maîtres. Nous avons livré nos cœurs, nos yeux et nos mains à des convoitises pécheresses qui ne peuvent nous satisfaire.

      Certains d’entre nous ont volé de l’honneur cette semaine. Nous avons pris le mérite pour ce que d’autres avaient accompli.

      Parfois, nous avons aimé les ténèbres. Par des paroles trompeuses, nous nous sommes cachés des autres, espérant dissimuler nos œuvres mauvaises.

      Nous confessons que nos cœurs ont avidement convoité cette semaine. Nous avons désiré les bénédictions d’autrui et souhaité qu’ils portent nos fardeaux.

      Dans tout cela, nous sommes coupables, ô Dieu. Nous n’avons rien d’autre à plaider que Jésus-Christ. Ne regarde pas notre transgression de la loi, mais la justice qu’il a accomplie. S’il te plaît, ne nous laisse pas porter seuls le poids de notre culpabilité, mais pardonne-nous pour l’amour de Christ. En son nom nous prions. Amen.


      Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?

      Jean 11.25-26

      Conclusion

      Ces prières nous rappellent que, chaque semaine, nous venons devant Dieu tels que nous sommes: des pécheurs pardonnés. Elles nous humilient, nous recentrent sur sa grâce et nous forment à la repentance et à la reconnaissance. Qu’elles trouvent aussi leur place dans nos cultes, pour que notre louange et notre vie reflètent toujours plus la grandeur de notre Sauveur.

      *\* "sens rassis": vieux français pour "bon sens".

      *

      Matthieu Giralt

      Matthieu Giralt est cofondateur du site ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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      R. T.