Comment répondre lorsque mon entreprise me demande de ne pas mégenrer?

TravailÉthiqueTransgenre

À l’occasion du mois des fiertés, le monde est appelé à célébrer la communauté LGBTQIA+ et à déconstruire les normes sociales qui sont contraires à sa vision du monde.

Campagnes de publicité, maillots de footballeurs floqués de l’arc-en-ciel, lobbying médiatique de masse, discours politiques… La culture loue et fait pénitence.

Plusieurs chrétiens travaillant dans de grandes entreprises internationales m’ont témoigné recevoir quotidiennement des mémos, des invitations à des conférences pour les encourager à promouvoir l’inclusivité wokiste.

Un ami a reçu un mail de la direction recommandant (avec insistance) que tous les salariés adjoignent à leur signature leur pronom, afin que personne ne soit mégenré (parler d’une personne avec un pronom qui correspond à son sexe, mais pas à l’identité de genre qu’elle revendique. Par exemple le pronom "elle" au lieu de "il", ou encore "iel" pour les non-binaires).

“Bonjour,

Blablablabla. Blablabla.

Cordialement,

Camille, "iel".

Ne pas respecter cette consigne serait considéré comme une démarche transphobe, car “mégenrer volontairement une personne au travail constitue une atteinte aux droits humains”.

Refuser de se soumettre à ces injonctions expose à de graves conséquences: perte de son emploi, accusation de transphobie, harcèlement sur les réseaux sociaux, etc.

Comment répondre à l’injonction?

Ayez une bonne conduite au milieu des non-croyants, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ils remarquent votre belle manière d’agir et rendent gloire à Dieu le jour où il interviendra.

1P 2.11-12

Plusieurs principes doivent conduire notre réponse:

  1. Notre souci de respecter l’autre, peu importe sa vision du monde.
  2. Notre souci d’être respecté dans notre vision du monde.
  3. Le respect mutuel n’oblige pas à soumettre tout le monde à la vision du monde de certains.
  4. Toute conviction repose sur une vision du monde

Exemple de réponse

Voici un exemple de réponse qui mettrait en pratique les principes:

Je suis très attaché au respect envers tout le personnel de notre entreprise. Je partage votre objectif de créer une entreprise dans laquelle chacun est accueilli et traité dignement. Je ne veux pas être simplement tolérant, mais très respectueux envers mes collègues. J’apprécie de travailler avec des personnes ayant des croyances différentes des miennes, y compris mes collègues transgenres, et je désire qu’aucun de mes collègues ne se voie imposer ma vision du monde. Je me permets de vous alerter. En me contraignant à signer mes mails avec mon pronom, vous m’imposez les prémisses ontologiques de la théorie du genre qui redéfinissent la nature de la réalité. Je ne demande pas aux personnes transgenres d'accepter ma vision de la réalité, mais vous me contraignez à accepter la leur. Est-ce conforme à notre objectif commun du respect de chacun? Pourrions-nous convenir d’un entretien pour en discuter de vive voix? J’aimerais mieux comprendre vos objectifs et savoir comment je peux participer au mieux à créer un environnement respectueux dans notre entreprise pour tous, même si certaines de convictions divergent.

Résistance culturelle

Vivre dans le monde, c’est vivre au milieu du mal et de l’injustice. Notre société sécularisée voit naitre des idéologies totalitaires qui tentent d’imposer leur vision du monde par leur influence culturelle.

Si nous voulons vivre pour Jésus dans un monde en guerre contre Dieu, dans une culture caractérisée par l’impiété, nous devons assumer de prendre des risques pour demeurer intègre.

Si nous ne connaissons jamais de difficulté, de tensions, des craintes pour vivre d’une manière digne de notre appel (Ép 4.1), c’est que nous embrassons le mensonge et la compromission.

Entrons en résistance en brillant dans les ténèbres.

Agissons selon la vérité avec amour et soyons prêts à en payer le prix.

Le juste vivra par la foi, même si cela lui coûte.

D’ailleurs, même si vous deviez souffrir pour la justice, vous seriez heureux. N’ayez d’eux aucune crainte et ne soyez pas troublés, mais respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ceux qui critiquent votre bonne conduite en Christ soient couverts de honte.

1P 3.14-16

Pour aller plus loin:

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Après un premier poste pastoral à plein temps à l’ECE de Grenoble pendant 9 ans, il partage aujourd'hui son ministère entre une charge pastorale à Sola Gratia, l'enseignement dans des institutions de formation théologique, l’écriture et le blogging. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur de plusieurs livres, dont Vivre pour Jésus qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne.

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