"Je ne sais pas ce qui vous fait dire que je suis un homme!”
Vous avez très probablement entendu parler de la séquence irréelle qui s’est déroulée le 29 juin 2018 pendant une émission d’Arrêt sur images consacrée à la Marche des fiertés. Lorsque l’animateur, Daniel Schneidermann, se désole qu’il n’y ait sur son plateau que des « hommes blancs », Arnaud Gauthier-Fawas, administrateur de l’Inter-LGBTQ, réagit vivement: « Je ne suis pas un homme, monsieur […] Je ne sais pas ce qui vous fait dire que je suis un homme, mais je ne suis pas un homme. »
L’animateur, interdit, lui rétorque que son apparence montre qu’il est un homme (homme dégarni et portant une barbe fournie), mais ce dernier répond avec aplomb: « Il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre. » En ce qui le concerne, il se considère ‘non binaire’: ni homme ni femme, mais parfois l’un ou l’autre, ou quelque part entre les deux.
C’est cette séquence qui confond l’entendement qui m’a poussé à réfléchir sur le sujet.
Commençons par un peu de définition:
La théorie du genre soutient que l’identité de genre d’une personne est le genre auquel cette personne s’identifie. Il peut être différent du genre assigné à la naissance. En l’occurrence, les personnes dites « transgenres » revendiquent une identité de genre différente de leur sexe.
Au cours des dernières années, les transgenres sont de plus en plus présents dans les médias: Des agressions ignoblement lâches envers eux font malheureusement régulièrement la une et les lobbyings LGBTQ trouvent un écho favorable dans les sphères médiatiques, culturelles et politiques.
Ces lobbys, chantres de la théorie du genre, sont très virulents et actifs sur les réseaux sociaux afin de la promouvoir.
Des personnages transgenres sont de plus en plus présents dans les séries, et de nombreux reportages font l’apologie du combat pour leurs droits.
Tout comme l’histoire de Coy Mathis qui, à quatre ans, “savait qu’il n’était pas un garçon”. Ses parents confus au début ont accepté le sexe que Coy s’est choisi. Bientôt, son placard fut rempli de robes roses et ses parents se sont impliqués dans une bataille juridique pour obtenir l’accès pour lui/elle aux toilettes des filles à l’école…
Vous le constatez vous-même, nous sommes confrontés à un phénomène qui ne fera que prendre de l’ampleur dans les prochaines années. Dans un monde où tout est confus, nous voulons trouver la clarté et la compassion. Nous ne pouvons également pas oublier qu’il s’agit, en définitif, de vraies personnes créées à l’image de Dieu.
Je vous propose de faire un survol de théologie biblique sur ce qu’enseigne la Bible sur l’identité sexuelle et le transgenre. Dans un prochain article, je vous partage 5 conseils pour aborder le sujet avec vos amis.
Pour une analyse plus poussée de la théorie du genre, lisez: La transidentité ou le genre sacré du sécularisme
Nous lisons dans Genèse 1.27:
Dieu créa l’homme à son image: Il le créa à l’image de Dieu, Homme et femme il les créa.
Puis au verset 31:
Dieu vit alors tout ce qu’il avait fait, et voici: c’était très bon.
Les hommes et les femmes sont égaux à 100% en dignité et en valeur devant Dieu. Ils sont différents biologiquement. Avec des corps différenciés sexuellement, Dieu a choisi d’exposer son image chez les hommes et les femmes, et ce, de manière différente et complémentaire.
Adam et Ève étaient pleinement en communion, dans une harmonie parfaite avec Dieu et l’un envers l’autre. Ils étaient parfaitement à l’aise dans leurs corps sexués donnés par Dieu:
Et l’homme et sa femme étaient tous les deux nus et n’avaient pas honte.
Genèse 2.25
En d’autres termes, il n’y avait pas de malaise lié à l’identité sexuelle, pas de conflit interne, pas de peur du regard de l’autre et pas de mécontentement envers Dieu pour les avoir créés ainsi.
La Bible affirme que la sexualité humaine, qu’elle soit masculine ou féminine, est biologiquement binaire, objectivement déterminée pour chaque personne par Dieu lui-même.
Ce que David dit dans le Psaume 139 est vrai pour tout le monde:
Tu m’as fait ce que je suis, et tu m’as tissé dans le ventre de ma mère. Merci d’avoir fait de moi une créature aussi merveilleuse: tu fais des merveilles, et je le reconnais bien. Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre, se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore.
Psaumes 139.13-16
Comment pourrions-nous résumer la vision chrétienne du « genre »? Notre « genre » n’est pas seulement psychologique ou culturel (comme le pensent les partisans de la théorie du genre), mais également physique et doté de dispositions données par Dieu. Cette identité s’exprime dans une culture.
Notre sexe physique fait référence au fait que nous avons été créés, homme ou femme, avec des hormones, des chromosomes sexuels, avec de la chair et des os. Un corps masculin ou féminin qui incarne l’image de Dieu sur la terre.
Ceux qui ont recours à un traitement hormonal ou des opérations ne traitent que l’apparence. La génétique ne change pas.
Outre nos différences physiques fondamentales, Dieu a également donné aux hommes et aux femmes des dispositions et des inclinations distinctes. La virilité pour l’homme et la féminité pour la femme. Ces inclinations s’expriment de façon parfois très formelle dans les rôles complémentaires que nous exerçons (parentalité, couple, vie d’Église).
La Bible ne précise pas ce que les femmes ou les hommes doivent porter – mais il est significatif de noter que dans 1 Corinthiens 11, Paul s’attend à ce que les hommes et les femmes se présentent comme tels par leur apparence, de manière à faire sens dans leur culture particulière. Même sous la loi de Moïse les Écritures semblent interdire le travestissement (Dt 22.5).
La vision biblique reconnaît qu’il existe des expressions culturelles du genre qui sont neutres en valeur et peuvent changer d’une époque à l’autre. Jusqu’à tard dans l’histoire, les hommes portaient des robes. Puis ils ont porté des collants, du maquillage et des perruques…
Donc, oui, il existe des expressions culturelles du genre qui varient dans le temps et qui ne sont pas inhérentes à un homme ou à une femme. Mais dans chaque culture, hommes et femmes doivent se distinguer l’un de l’autre afin de refléter ce qu’ils sont vis à vis de l’autre.
La Bible dit que le genre, fondamentalement, est quelque chose que nous sommes, pas simplement une façon de nous habiller ou de nous comporter.
Les théoriciens de la théorie du genre disent que notre sexe n’est que biologique: nous avons des chromosomes, des anatomies et des hormones masculins ou féminins. Le « genre », lui, est strictement psychologique. Beaucoup affirment qu’il n’y a pas de corrélation nécessaire entre notre sexe physique et notre identité sexuelle. Ce point de vue rend le genre radicalement subjectif: « Je me sens… donc je suis. »
En cela, ils divergent foncièrement du point de vue biblique, car ils soutiennent la possibilité d’avoir le « mauvais » organe pour le vrai sexe.
Être créé homme ou femme est un cadeau de Dieu. C’est un cadeau holistique, qui inclut notre corps, notre sens de l’identité, ainsi que les dispositions et les rôles auxquels Dieu nous appelle.
Cependant, tout cela mène à une question naturelle: pourquoi certaines personnes semblent-elles éprouver de la détresse ou des conflits internes au sujet de leur sexe?
Dans Genèse 3, à cause des péchés d’Adam et d’Ève, Dieu maudit le sol et la mort entre dans le monde. Par conséquent, la chute est à la base de toutes les maladies physiques et spirituelles qui affligent l’humanité.
La maladie et la mort sont le résultat de la malédiction. Il peut donc arriver qu’un enfant naisse avec un trouble rare du développement sexuel ou un trait intersexuel.
Ces maladies, rares et difficiles, à l’instar d’autres maladies physiques et génétiques, découlent en fin de compte de la chute.
Mais lorsque nous parlons spécifiquement de la transidentité, nous ne parlons pas d’anatomie ambiguë. Nous parlons de quelqu’un qui est clairement né homme ou femme, mais qui ne se « sent » pas de cette façon à l’intérieur. C’est là que le débat intervient.
En tant que chrétiens, c’est la raison pour laquelle nous devons nous rappeler que la chute affecte non seulement notre corps, mais aussi notre personne intérieure — ce que la Bible appelle « le cœur » d’une personne.
Romains 1.18-19 déclare que:
La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté.
Et au verset 21:
Ils sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.
Tant Romains 1 que Romains 8 nous enseignent que la nature telle que nous la vivons n’est plus dans l’état que Dieu l’a créée. Par conséquent, ce n’est pas parce que quelque chose semble « naturel » dans un monde déchu que c’est droit ou légitime.
La chute a altéré notre capacité à percevoir correctement la création, y compris la perception de soi:
Le cœur est trompeur par-dessus tout et désespérément malade; qui peut le comprendre?
Jérémie 17.9
La réponse: Personne. Pas même lui.
Loin de moi la prétention de comprendre tout ce qui se passe dans la tête de quelqu’un qui s’identifie comme transgenre! Mais il existe un précédent biblique évident – la chute – qui a laissé une confusion profonde dans nos cœurs au sujet de notre identité.
Ce décalage et cette souffrance que ressentent les transgenres entre leur physique et leur ressenti proviennent de la chute, pas de la création.
Dieu n’a pas fait d’erreur en les créant homme ou femme.
En dehors de Christ, nous nous voyons tous de façon erronée de différentes manières (Pr 14.12).Puisque nous avons tous, de manière ou d’une autre, une vision déformée de nous-mêmes, cela signifie que nous devrions être en mesure de répondre avec patience et douceur aux personnes en proie à des tensions à propos de leur sexe.
Nous devons écouter Dieu pour découvrir qui nous sommes.
Nous savons que par la grâce et la puissance de Dieu, les gens peuvent vraiment être transformés. Grâce à une meilleure connaissance de Dieu et de sa Parole, nous pouvons acquérir une compréhension plus précise de nous-mêmes.
D’autre part, nous devons être clairs sur le fait que rejeter le genre donné par Dieu, c’est pécher, et que cela a toujours des conséquences.
L’utopie des transgenres et de toute la LGBTQ est une société qui les accepterait et les intégrerait parfaitement. Quand bien même cette société voyait le jour, la souffrance inhérente au péché demeurerait. Tout péché conduit à la douleur, au désespoir et finalement à l’enfer.
Rejeter notre sexe donné, c’est rejeter la seigneurie de Dieu en tant que créateur de notre vie.Nous devons résister à la logique du monde: comment pourrions-nous faire quelque chose de mal si personne ne semble se faire mal? Désobéir à Dieu est toujours pervers.
L’idéologie de la théorie du genre nous apprend à penser notre corps comme une toile vierge dont nous pouvons en faire ce que nous en voulons. Mais l’enseignement biblique sur la création et la chute montre que nous devrions voir notre corps comme un chef-d’œuvre que la chute a brisé.
Ce chef-d’œuvre brisé n’est pas à recomposer selon notre bon vouloir, mais a besoin d’être restauré par son créateur.
Ce dont les transgenres ont besoin, ce n’est pas d’un nouveau sexe, mais d’une nouvelle vie. Le salut des transgenres, ce n’est pas de la chirurgie, mais Jésus-Christ!
En effet, Jésus a vécu comme un homme, pleinement incarné et vraiment humain. Il est venu racheter les pécheurs de tous les effets de la chute.Jésus était connu comme un ami des prostituées et des pécheurs. Il n’est pas venu pour les personnes en bonne santé, mais pour les malades, ceux qui, comme nous tous, avaient rejeté Dieu de manière évidente:
Nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de désirs et de passions, vivant dans la méchanceté et dans l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres. 4,Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur, et son amour pour les hommes, ont été manifestés, 5il nous a sauvés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde – par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit ; 6il l’a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, 7afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle.
Tite 3.3-7
L’Évangile déclare avec assurance que Jésus est ressuscité corporellement des morts. Dans son corps ressuscité, il était toujours un homme, et tous les hommes et toutes les femmes qui lui sont unis par la foi se lèveront aussi corporellement.
Bien que notre corps de résurrection sera incroyablement meilleur que notre corps actuel, il y aura également une continuité entre notre identité ici et dans la nouvelle création à venir. Dans 1 Corinthiens 15.44, Paul l’illustre par la métaphore d’une graine enfouie dans le sol qui pousse comme une plante glorieuse.
Dieu nous a créé homme et femme à son image, et nous le reflèterons parfaitement au Ciel. Cela signifie que nous aurons toujours notre genre donné par Dieu dans nos corps ressuscités.
Contrairement à cet enseignement, l’un des piliers de la pensée transgenre est que le sexe ressenti psychologiquement prime sur l’anatomie.
La Bible affirme que nous n’avons pas à dresser l’âme contre le corps. Dieu nous a créés comme êtres qui forment un tout, corps et âme.
La résurrection de Jésus confirme le fait que Dieu considère le corps comme une partie essentielle de notre nature humaine – maintenant et dans le monde à venir.
Le corps n’est pas un matériel neutre que l’on peut définir selon notre bon vouloir. Ce n’est pas simplement un lieu d’habitation de l’âme. Il fait partie de qui nous sommes, maintenant et dans l’éternité également.
Voici l’espoir pour les transgenres qui se convertiront à Jésus-Christ: au dernier jour, aucun enfant de Dieu ne fera l’expérience d’une déconnexion entre son corps et son sens de l’identité. Il n’y aura plus de confusion, plus de lutte ni de souffrance. Au contraire, ce sera la paix, la lumière et la joie parfaite.
La semaine prochaine, je vous partagerai 5 conseils pour parler du sujet avec vos amis et des ressources qui m’ont été utiles. Abonnez-vous pour ne pas rater l’article!
webinaire
De l'amitié au mariage: les 4 étapes de l'intimité
Ce replay du webinaire de Nicolas VanWingerden a été enregistré le 12 février 2020.
Orateurs
N. VanWingerden