Ce qu'il se passe lorsqu’un enfant désobéit

Doctrine du péchéParentalitéEnfance et jeunesse

Quel est votre avis sur la question? Certains diront qu’un jeune enfant ne désobéit pas; qu’il ne fait qu’exprimer sa personnalité, et qu’il a le droit, comme chacun d’entre nous, de ne pas être d’accord, de le faire savoir et d’être respecté pour ça. D’autres diront qu’il est trop tard, qu’il n’y a rien à faire, ou que la journée a déjà été assez dure pour eux. Ils démissionneront, laisseront passer désobéissances sur désobéissances. Ou alors, ils démissionneront par peur de perdre « l’amitié » de l’enfant. Les derniers le prendront peut-être pour une attaque personnelle à leur propre autorité, et vont hausser le ton, tenter d’impressionner l’enfant plus petit et plus fragile qu’eux. Le point commun entre ces réflexes? Tragiquement, le manque d’amour.

Il me semble que notre Dieu, dans la Bible, nous enseigne une tout autre voix. Ni laxiste à cause de la gravité de la désobéissance, ni violente à cause de la responsabilité divine des parents, ni craintive, ni désintéressée…

Dans la lettre aux Éphésiens notamment, on trouve ces quelques mots (Ép 6.1-4) qui révolutionnent notre relation avec nos enfants. Faciles à mémoriser et chargés de sens, avec mon épouse, nous les utilisons pour garder notre conduite et enseigner nos enfants.

Parce que l’Évangile nous transforme, nous et notre éducation. Il transforme aussi radicalement notre vision de la désobéissance d’un enfant. Et nous amène à une réaction et à des mots qui font preuve du plus grand amour pour l’enfant et pour notre Père dans les cieux.

1. L’enfant s’oppose à Dieu (Ép 6.1)

Premier jalon: désobéir, c’est extrêmement grave (1S 15.23), c’est de l’idolâtrie. D’après Paul, Dieu délègue aux parents son autorité. Pour faire rapide, quand un enfant désobéit à ses propres parents, il pèche contre Dieu lui-même! Ce qui est juste et ce que Dieu demande est simple, c’est que les enfants obéissent à leurs parents (Ép 6.1). Il est l’autorité suprême. Les enfants doivent apprendre à vivre dans son monde.

Nous avons tendance à oublier cette gravité ou à prendre la désobéissance pour une attaque personnelle. Mais l’Évangile nous donne de la compassion pour nos enfants qui sont en train de s’attirer la colère du Dieu juste et saint.

2. L’enfant se prive du bonheur (Ép 6.2,3)

Un Dieu qui veut leur bonheur et qui leur indique clairement. Deuxième jalon: la Loi de Dieu n’est pas mauvaise. Elle révèle simplement les cœurs. Oui, elle accuse, culpabilise et condamne le cœur qui s’oppose à Dieu. Mais elle est douce comme le miel, elle rend heureux et comble (Ps 119.1, 14, 24, 103, 143) celui qui en fait ses délices.

Lorsque nous pensons qu’un enfant sera heureux si on ne s’oppose pas à lui, c’est une tout autre voie que nous empruntons. La voie du bonheur réel, c’est celle de la volonté de Dieu. C’est pour la même raison qu’un parent rempli de l’Esprit, transformé par l’Évangile, n’irritera pas son enfant. L’Évangile redéfinit le bonheur que nous voulons pour nos enfants.

3. L’enfant marche sur une voie de mort (Ép 6.3)

Dernier jalon: l’obéissance d’un enfant, c’est la promesse de la vie. Voilà la voie que nous empruntons quand nous redéfinissions le bonheur ou l’obéissance: la mort. Même si à une époque cela pouvait être littéral (Lv 20.9), cela peut nous surprendre aujourd’hui. Mais voilà un 3ᵉ argument qui nous pousse à avertir (Ép 6.4) et à appeler nos enfants à la réconciliation avec Dieu, la joie, le bonheur et la vie qu’il veut pour eux. Désobéir, c’est une voie de mort. En douter, c’est revenir aux origines (Gn 2.16,17).

4. Une discussion au coin d’une porte

D’après Éphésiens 6.4, ces informations ne sont pas innées chez les enfants. Ils ont besoin d’être corrigés et enseignés à propos de l’Évangile (vous remarquerez que ce sont les pères qui sont spécialement visés ici). Sur l’idée de deux parents (que je salue au passage), voici une discussion typique qui, j’espère, cristallise ces quelques principes et vous inspirera pour aimer vos enfants "dans le Seigneur". Appropriez-vous les vérités sous-entendues et rendons gloire à Dieu dans des foyers gouvernés par la bonne nouvelle de Jésus:

“Sophie, papa et maman t’avaient interdit de dire/faire cela parce que Dieu nous l’a demandé. Désobéir à papa et maman, c’est désobéir à Dieu. Tu sais que c’est trop grave. Papa et maman t’aiment trop pour te laisser en danger. (On peut ici expliquer aussi la spécificité d’un péché en particulier?) La Bonne nouvelle, c’est que Dieu attend qu’on regrette et qu’on change; qu’on demande pardon parce que Jésus a déjà pris la punition de nos fautes. Il veut bien nous pardonner et nous transformer. Est-ce que c’est ce que tu veux Sophie? Est-ce que tu veux être heureuse et en sécurité? Je vais te corriger parce que je t’aime et que je veux que tu te souviennes bien que désobéir, c’est vraiment grave. Je te pardonne et on va demander à Dieu de nous transformer.”

Ces réactions, cette discussion ne vous paraissent pas naturels? C’est tout à fait normal, l’Évangile est révolutionnaire!

Franck Godin

Disciple de Jésus, Franck le sert à l’Église Protestante Les Deux Rives, à Toulouse. Il est marié à Flavie, ils ont 5 enfants.

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