Un pasteur vous répond

Le premier péché d'Adam et Ève est-il l'acte sexuel? (Épisode 37)

Doctrine du péchéLa chutePéché originelSexualitéCombat contre le péché

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Publié le

06 juil. 2016

Dans cet épisode, Florent Varak répond à une question qui touche à la doctrine du Péché, et plus précisément au premier péché de l’humanité.

Transcription:

« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »

La question est posée:

Le premier péché est-il l’acte sexuel ? Sinon quel est-il ? Je lis dans Genèse 3.7: “Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus.” Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais même bien avant cette lecture j’ai toujours eu cette idée que le premier péché était l’acte sexuel, mais j’ai découvert cet été dans un camp, que plusieurs le pensent. Je ne pense pas que ce soit le cas, et peut-être il n’y a pas de premier péché dans le sens où il n’y a pas de hiérarchie du péché. Mais j’aurais quand même besoin qu’on m’éclaircisse un peu.

Alors merci pour la question, il y a plusieurs aspects liés à cette question.

Tout d’abord, l’idée de hiérarchie de péchés pourrait être abordée dans un autre podcast. Je ne vais pas vraiment m’attarder sur cet aspect des choses. Quand on lit Genèse 3.7, la conscience de la nudité est une conscience qui vient après le péché, donc il va falloir se poser la question du péché originel, enfin du premier péché. Qu’est ce qui se passe vraiment ?

Il y a une interdiction qui est laissée dans les premiers chapitres de la Genèse et que l’on trouve en Genèse 2.15-17, et c’est la deuxième fois que l’on trouve la mention de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. La première mention se trouve en Genèse 2.9, tout de suite avant. Donc, je te propose de lire Genèse 2.15-17:

L’Éternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. L’Éternel Dieu donna ce commandement à l’homme: “Tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras tu mourras.”

Voilà ce qu’est le premier péché, le fait de prendre du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

Je vais te laisser 4 raisons qui me font croire que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, n’a rien à voir avec la sexualité.

La première chose, le premier argument vient de Genèse chapitre 1. Tu sais peut-être que Genèse chapitre 1 donne une sorte de résumé de la création, et en Genèse chapitre 2, d’un zoom sur le couple qui va avoir une responsabilité particulière dans le développement de la vie humaine.

Et dans ce résumé de Genèse chapitre 1, on voit à la fois que Dieu crée l’homme et la femme à son image, avec le commandement de se multiplier, donc d’être unis, d’avoir des relations sexuelles et à la fin de ce chapitre 1, nous lisons au verset 31, que tout ce qui était vécu et tout ce qui avait été créé par Dieu était très bon.

Il n’y avait aucune ombre à ce tableau. Et donc, l’activité que Dieu avait envisagée par rapport au couple, n’était pas entachée de péché de façon intrinsèque. D’ailleurs, c’est confirmé. C’est ma deuxième raison, en Genèse chapitre 2, la Bible donne les détails de la création des êtres humains et Dieu donne le commandement à Adam avant que le couple existe. C’est-à-dire, qu’on a ce survol en Genèse chapitre 1 et puis, il nous est précisé que Dieu commande à Adam avant la création de Eve, Dieu commande à Adam de ne pas manger ce fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et c’est avant l’existence du couple.

Et lorsque, troisième argument, lorsque en Genèse chapitre 2, Dieu crée le couple, encore une fois, c’est toujours dans le contexte de création parfaite;  avant que le péché ne surgisse, l’homme s’exclame devant la femme que Dieu lui a créé, « cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair, c’est elle que l’on appellera femme car elle a été prise de l’homme, c’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair ». Là encore, l’union entre des corps fait partie du mariage et cela n’est pas entaché de péché.

Quatrième raison, l’expression complète, c’est la connaissance du bien et du mal, pas la connaissance des corps, pas la connaissance de l’intimité de l’autre. Donc, non, le premier péché n’est pas un acte sexuel. Et ça nous conduit à réfléchir donc sur la nature de ce premier péché.

Qu’est ce qui s’est passé, qu’est-ce que le péché qui a engendré la séparation de l’humanité d’avec Dieu. Alors, au cours des siècles, les lecteurs de la Bible ont tenu des interprétations diverses sur ce texte. J’ai consulté le commentaire de Matthieu Richelle sur Genèse chapitre 1 à 11, et il recense 5 interprétations qui ont été tenues dans les temps passés.

La première, c’est la sexualité que tu poses en fait dans ta question et elle vient de cette idée que le verbe “connaître”, donc l’arbre de la connaissance, il y aurait peut-être un euphémisme sur l’idée de connaître un autre être humain de façon sexuelle. Mais ça n’a rien à voir avec le contexte, et on a vu que ça ne tenait pas la route. Ce n’est pas l’arbre de la connaissance de l’intimité ou… c’est l’arbre de la connaissance du bien et du mal, donc il y a quelque chose d’autre dans cet arbre.

Deuxième idée qui a été exprimée, c’est l’expérience du mal, je cite les 5 perspectives de Matthieu Richelle, donc la recension des 5 perspectives de Matthieu Richelle, l’expérience du bien et du mal, le fait de goûter à ce qui est mal.

Le problème, c’est que Dieu n’y a jamais goûté, et, l’expression que l’homme deviendrait comme Dieu …? Dieu aurait goûté le bien et le mal… ?  Non, Dieu n’a jamais goûté le mal, il est absolument libre de tout mal, ne peut même pas voir le mal, nous dit Habakuk qui est : «  Dieu est un Dieu saint et parfait. », donc l’expérience du mal n’est pas probablement ce qui est en vue dans cet arbre.

Une autre perspective, c’est le discernement du bien et du mal comme une sorte d’évaluation moralement neutre. Mais c’est difficile de le voir ainsi, vu les conséquences dramatiques que cela va engendrer sur l’humanité. Donc, probablement trop faible comme perspective.

Quatrième possibilité, ce serait une forme d’autonomie morale, c’est-à-dire que ce fruit serait la liberté de choisir ce qui est bien et ce qui est mal. On reviendra là-dessus.

Il évoque une cinquième interprétation qui est proche de cette idée, une sorte de connaissance supérieure de ce qui est bien et de ce qui est mal. Alors, je rajoute une sixième perspective que je n’ai pas trouvé dans le livre de Richelle, mais ce serait la connaissance, la connaissance philosophique. Je me souviens avoir lu, sans pouvoir le citer maintenant, que certains philosophes voyaient une sorte de perspective négative de la Bible vis-à-vis de la connaissance, et donc tout ce qui serait connaissance philosophique, connaissance en général, seraient négatives et que ce serait la prohibition. Tu ne réfléchis pas, tu n’essaies pas d’absorber, d’obtenir d’autres connaissances. Alors, ce serait évidemment bien loin, non seulement du contexte proche de l’écriture, mais également du contexte général de l’écriture ou la connaissance, certes la connaissance de Dieu, mais également la connaissance des textes, la réflexion, la méditation, qui impliquent une réflexion très large sur le sens de la vie, sur ses objectifs et sur la personne de Dieu, et sur toutes les sciences. Salomon était connu pour s’intéresser à plein de sciences, de domaines de réflexion. Donc, non, ça ne peut pas être non plus cette notion de connaissances.

Alors, voilà mon avis qui se trouve dans la liste de Matthieu Richelle, qui est partagé par bons nombres de pasteurs, penseurs évangéliques. Il s’agit plus probablement de l’arbre qui allait révéler le choix bon ou mauvais de l’homme. C’est l’arbre de la connaissance du bien et du mal. En d’autres termes, c’est l’arbre qui révèlerait ce que l’homme choisirait, et c’est ainsi que la Bible Semeur traduit : « Il y plaça aussi l’arbre du choix entre le bien et le mal ». Et vois-tu, de tout temps, dans la Bible, dans l’histoire de la rédemption, la question de la confiance, de la foi, est centrale.

Est-ce-que tu vas avoir confiance dans ce que Dieu dit, ou est-ce-que tu vas avoir confiance dans ce que tu ressens, dans ce que tu penses, dans ce que les autres disent ? Et c’est vraiment une lutte parfois, une sorte de compétition qui cherche notre attachement à d’autres choses que ce Dieu dit. Et en quelque sorte, l’arbre allait être le test des humains. Est-ce-que l’être humain allait avoir confiance dans ce que Dieu dit, ou est-ce-que l’être humain allait avoir confiance dans ses désirs, dans sa convoitise, dans une réflexion tiers qui viendra quelques temps plus tard du serpent?

Donc, l’être humain a choisi de vivre indépendamment de Dieu et c’est un choix, hélas, que nous reproduisons parfois lorsque nous refusons les données de l’écriture pour suivre quelque chose d’autre que ce que Dieu nous dit ;  là je parle d’instructions morales de l’ensemble de ce que Dieu voudrait que nous suivions.

Alors, en réfléchissant à cette notion d’arbre, je pensais également qu’il y a un autre arbre en quelque sorte qui ruisselle de sang, un arbre où un homme y est suspendu, qui meurt pour nos péchés, pour inverser ce qui s’est fait par l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Lorsque Jésus est élevé, (quand c’est utilisé dans l’Évangile selon Jean, ce n’est pas élevé comme on le chante parfois exaltés,) lorsqu’il est élevé sur une croix, la Bible nous dit qu’il attire tous les hommes à lui, et la Bible prend exemple sur un évènement qu’on trouve en Nombres chapitre 21, pour dire qu’il nous faut regarder à Jésus en croix pour exprimer notre confiance, qu’il prend notre décision, notre indépendance, notre autonomie morale; il paye les conséquences de notre péché en mourant à notre place et il nous donne par la foi, la grâce d’un salut qui est complet.

À l’inverse d’ Adam et Eve qui n’ont pas eu la confiance en ce que Dieu dit, la Bible nous encourage à avoir la confiance en Jésus , dans ce qu’il a fait à la croix pour renverser la malédiction de ce fruit et de demeurer en Christ, de demeurer dans sa Parole, de suivre ce que sa Parole nous dit, afin de pouvoir porter un fruit différent que nos ancêtres ont pu porter. Et pour ceux qui sont sauvés, Dieu nous invite à lui faire confiance, ses commandements, sa Parole donnent un fruit paisible.

Je termine avec ce Psaume magnifique, le Psaume 1, qui utilise la symbolique assez positive du fruit que nous trouvons aussi dans l’écriture, dans le sens que l’arbre donne un fruit, et que le fruit est quelque chose de beau et qui va engendrer une vie différente. Donc je lis le Psaume 1 dans la version Semeur : « Heureux l’homme qui ne marche pas, selon le conseil des méchants, qui ne va pas se tenir sur le chemin des pécheurs, qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs. Toute sa joie, il la met dans  la loi de l’Eternel, qu’il médite jour et nuit. Il prospère comme un arbre planté près d’un cours d’eau. Il donne toujours son fruit lorsqu’en revient la saison, son feuillage est toujours vert. Tout ce qu’il fait réussi. Tel n’est pas le cas des méchants. Ils sont pareils à la paille éparpillée par le vent, aussi lors du jugement, ils ne subsisteront pas. Et nul pécheur ne se maintiendra parmi la communauté des justes. Oui, car l’Eternel prend en compte la voie suivie par les justes mais le sentier des méchants les mènent à la ruine. » Et c’est un beau contraste, n’est-ce pas, entre le fruit de la connaissance tiré de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et puis le fruit que l’on cueille d’une obéissance, d’une confiance dans ce que Dieu nous dit. Je te le souhaite, je me le souhaite, je le souhaite à tous ceux qui sont attachés à la personne de Dieu.