Il y a quelques temps, nous nous sommes demandés avec Pauline, mon épouse, comment nourrir ce blog et qu’est-ce qui pourrait être le plus pertinent. Nous avons conclu que l’ancrage biblique est sans doute ce qui pourrait apporter le plus et nous sommes partis dans cette optique.
J’ai été invité par Angie et Aurélie sur le podcast Chrétienne où nous avons déroulé le livre de Jonas avec quelques exemples d’ancrage. Allez écouter cet épisode!
Pour rappel, un ancrage biblique est une manière d’utiliser la Parole de Dieu pour relier l’histoire d’une personne (ou vous-mêmes) avec celle d’un récit de la Bible. Cela permet de mieux appréhender les vérités bibliques et de mieux encourager les chrétiens autour de nous.
Le livre de Jonas est particulièrement riche sur le sujet et j’aimerais partager avec vous quelques ancrages que j’ai pu illustrer dans le podcast, mais qui me semblaient incomplets à l’oral. Le podcast vous permettra d’appréhender la méthode, mais quelques illustrations complètes me semblent appropriées.
C’est l’histoire d’Antoine, un homme marié depuis une quinzaine d'années avec deux enfants. Il est particulièrement investi dans son travail (ingénieur dans le civil) et fait régulièrement des déplacements. La famille souffre de ses déplacements. Il n’est pas souvent à la maison, il n’est pas investi auprès de sa famille. Il vient me voir suite à des conflits avec son épouse qui deviennent de plus en plus violents et après une menace de séparation, il vient me consulter avec réticence.
Le parcours d’Antoine présente des similitudes intéressantes avec celui de Jonas. Comme Jonas, Antoine fuit, non pas physiquement en embarquant sur un bateau, mais à travers son travail. Son investissement professionnel lui permet d’éviter d’affronter son foyer et les problèmes qui en découlent. Tant que son agenda est rempli, tant qu’il est en mission, il n’a pas à faire face à ses responsabilités et par conséquent son appel en tant que mari et père.
Dans Jonas 1, Dieu appelle Jonas à aller à Ninive pour avertir la ville de sa perdition. Mais Jonas, au lieu de répondre à cet appel, décide de fuir en prenant un bateau vers Tarsis (Jonas 1.3). Il cherche à éviter ses responsabilités et nous comprendrons qu’il ne veut pas du tout les assumer en répondant à l’appel de Dieu
De la même manière, Antoine a évité de répondre à l’appel de Dieu dans son rôle au sein de sa famille. Il ne s’implique pas pleinement dans son rôle de mari et de père, estimant que sa responsabilité première est matérielle. Il considère que sa femme est adulte et qu’il n’a pas besoin d’être présent pour elle ni pour ses enfants, les jugeant suffisamment matures pour qu’ils comprennent.
Il y a un double mouvement dans la vie d’Antoine comme dans les premiers versets du livre de Jonas: celui de résister à l’appel de Dieu malgré le fait qu’il en ait connaissance en tant que chrétien et d’autre part une fuite délibérée loin du lieu où il doit assumer ses responsabilités.
Cet ancrage est plus complexe. Alors que Jonas fuit l’appel de Dieu en prenant un bateau pour Tarsis, l’Éternel envoie une grande tempête sur la mer. La violence des vents menace de briser le navire, et les marins, pris de panique, commencent à prier chacun son dieu et à jeter la cargaison par-dessus bord pour alléger le bateau.
Pendant ce temps, Jonas dort profondément dans la cale du navire, inconscient du danger. Le capitaine du bateau le réveille et lui demande d’invoquer son Dieu, dans l’espoir qu’il intervienne pour les sauver.
Les marins, ne sachant pas d’où vient cette tempête soudaine, tirent au sort pour identifier le responsable de cette catastrophe. Le sort tombe sur Jonas, et ils l’interrogent sur son identité et la cause de leur malheur. Jonas leur avoue alors qu’il est Hébreu et qu’il fuit la présence de l’Éternel.
Terrifiés en apprenant cela, les marins lui demandent quoi faire pour calmer la mer. Jonas reconnaît que la tempête est de sa faute et leur dit de le jeter par-dessus bord, car c’est la seule solution pour apaiser la colère divine.
Ce n’est pas un ancrage que j’ai utilisé dans un cadre formel d’accompagnement, mais plutôt dans des questions ou remarques informelles. La dernière fois, c’est un ami qui me relate une difficulté à répondre aux émotions d’une de ses connaissances non-chrétiennes. Cette personne vit des moments de grandes inquiétudes concernant des incertitudes et des évènements douloureux dans sa vie. Cela fait déjà un moment que mon ami soutient cette personne et elle me demande conseil sur la suite.
Je lui propose la réflexion suivante. Il a soutenu cette personne dans la tempête de sa vie, lui disant notamment qu’il était chrétien et qu’il priait pour lui, mais jamais il n’a proposé à cette personne de mieux comprendre pourquoi il y avait cette tempête. Dieu n’est pas directement responsable du mal que vivait cette personne, mais nous vivons dans son univers et l’être humain a besoin de comprendre par la Parole et les chrétiens que le monde va mal et que Dieu nous donne des explications à travers notre vision biblique du monde.
Les gens peuvent savoir que nous sommes chrétiens, ce n’est pas ce que Dieu attend de notre témoignage. Nous pouvons dépenser du temps, de l’énergie ou de l’argent pour les autres, mais nos voisins ou nos collègues ont besoin d’entendre la réalité de ce qui se passe dans le monde et pour nous aujourd’hui, avec cette responsabilité d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
Jonas, successivement, embarque, dort, déclare son identité et celle de son Dieu et demande aux marins de le sacrifier. Il omet de dire qu’il ne répond pas à l’appel de Dieu, et c’est seulement à la fin du chapitre 2, lorsqu’il déclare à Dieu qu’il accomplira ses vœux, que Dieu le ramène finalement à terre. Nous sommes parfois des Jonas, à croire certaines choses de notre témoignage en omettant le plus important: répondre à l’appel de Dieu vis-à-vis de ceux qui nous entourent et qui ne le connaissent pas.
webinaire
SOS anxiété: Une vie sans inquiétude est-elle possible?
Découvre le replay du webinaire de Samuel Laurent, enregistré le 29 novembre 2022.
Orateurs
S. Laurent