Regarder à Jésus est capital en matière de leadership dans le ministère. Mais comment l'imiter dans notre contexte? Quels sont ses principes qui transcendent le temps, les cultures et demeurent normatifs pour nous?
Nous arrivons au dernier article sur la série qui analyse les 3C (Caractère, Convictions, Compétences) de la formation selon Jésus.
Le 1er article de la Confession de Foi de Londres de 1689 affirme:
L’Écriture sainte est la seule règle suffisante, certaine et infaillible de toute connaissance qui sauve, de foi et d’obéissance.
En accord avec ce qui précède, nous devons laisser la Parole façonner notre pratique même si, comme le remarque très justement P. Sanders, l’application stricte du modèle de Jésus en tant que paradigme de formation est problématique:
D’une part, les fidèles des communautés chrétiennes sont appelés à être des disciples de Christ et non des disciples des responsables d’Église. D’autre part, les modèles d’enseignement du 1er S. (apprenti, relation maître-disciple, enseignement itinérant) ne sont pas normatifs aujourd’hui. On n’épousera donc pas les formes, mais plutôt les valeurs et les aptitudes applicables à toutes les époques […] La formation chrétienne d’aujourd’hui se doit de mettre en place ses propres structures et ses modes de recrutement.
**Ce n’est donc pas la forme de la stratégie de Jésus que nous devons chercher à appliquer pour vivre la transmission du leadership, mais les principes nécessaires qu’elle sous-tend, afin d’être capables de les adapter au contexte de chaque Église.**C’est d’ailleurs ce que les apôtres ont fait.
C’est aux actuels leaders de susciter une nouvelle génération.
Dès le début du ministère, il faut penser à la relève, car l’objectif est la multiplication des leaders afin de soutenir la croissance de l’Église.
Il faut être à l’initiative des transitions. C’est Jésus qui a appelé les apôtres, les a motivés à le suivre et leur a fait franchir des étapes.
La qualité du ministère est liée à celle de la formation reçue. Si Jésus a pris tant de soin à former le caractère, la conviction et la compétence de ses apôtres, nous devons l’imiter dans son intention.
Tout en accomplissant son ministère, Christ a fait sa priorité de la relation avec eux, dans le but qu’ils puissent reproduire le modèle reçu. Il a travaillé avec un petit groupe afin de créer une « communauté d’apprentissage ».
Jésus a prié pour eux, plus que pour n’importe qui d’autre. La prière pour la future génération de leaders est essentielle et doit être une priorité. Nous avons aussi l’exemple de Paul avec les anciens d’Éphèse.
Jésus n’a pas pris seul la décision de nommer les apôtres, mais il l’a prise avec le Père, dans la prière.
Jésus a montré aux apôtres comment développer leur intimité avec le Père.
Jésus a appris aux douze le rôle indispensable du Saint-Esprit et il a montré que lui-même en dépendait. C’est lui qui transforme et qui qualifie pour le ministère.
Jésus a rappelé sans cesse que la relation avec Dieu est fondée sur sa grâce souveraine.
L’Évangile est au cœur de la formation car, comme l’affirme Tim Keller: « L’Évangile n’est pas simplement le b.a.-ba, mais l’alpha et l’oméga de la vie chrétienne »
Les Écritures permettent de découvrir le Christ, et les leaders doivent mettre l’Évangile au cœur de leur ministère.
Jésus est le modèle à imiter. Un bon leader évalue son ministère au regard de celui de Christ.
Jésus voulait que les leaders aient une bonne connaissance des Écritures pour qu’ils puissent nourrir spirituellement son peuple. Il ne s’attendait pas à ce que cela soit inné et il ne les a pas laissés livrés à eux-mêmes. Il les a rendus capables de les comprendre et de les enseigner.
Jésus a toujours conjugué la connaissance à la pratique. L’un ne va pas sans l’autre, car la formation est vécue dans une réalité quotidienne.
Jésus n’a pas rendu les apôtres dépendants de lui, mais il leur a appris à être autonomes. Il a tout fait pour que sa formation permette aux apôtres de reproduire son modèle, une fois qu’il serait parti. Chaque génération doit rendre la suivante autonome.
Tous les leaders sont appelés à le faire, mais peu le font. Tout leader doit avoir dans son ADN de serviteur, le désir de multiplier son ministère pour la croissance de l’Église.