Je lis beaucoup sur Kindle, mais des polars achetés 0,99€ que je ne lis qu’une fois.
Pour tout ce qui a de la valeur, je préfère le vrai livre. J’ai donc toujours lu la Bible sur papier. Les apps spécialisées proposent ergonomie, plans de lecture et une multitude de petits outils. Ils peuvent être utiles pour partager des passages à des personnes ou consulter des commentaires. Très utiles aussi pour faire circuler les traductions de la Bible. Certes. Pour le reste, je ne crois pas que c’est parce qu’on peut faire quelque chose sur son smartphone que l’on doit le faire.
Je voudrais dire pourquoi je préfère la Bible sur papier:
Pas de smartphone, moins de tentations. Moins de tentations, plus de concentration. Plus de concentration, plus d’attention. Plus d’attention, plus de profondeur.
Depuis Gutenberg, le peuple de Dieu peut lire quotidiennement les Écritures. Certains courants, comme celui des puritains, ont légué en héritage une soif de la Parole et un modèle de piété. À notre époque, l’Église n’est pas particulièrement réputée pour son attachement et sa soif de la Parole de Dieu. Jusqu’à preuve du contraire, aucune technologie n’a produit un réveil spirituel. Le smartphone ne fait pas que nous donner. Il réclame. Il réclame notre attention. Tout le temps.
Quand nous lisons la Bible sur smartphone, nous ne sommes qu’à un clic des notifications qui réclament notre intérêt. Même si nous arrivons à ne pas sortir de l’application de lecture durant notre temps, dès que nous la fermerons nous irons consulter le reste. Et ainsi, passerons immédiatement de notre temps avec Dieu à notre Instagram, WhatsApp et autres. La Bible ne sert qu’à être lue et méditée. Elle n’a pas d’autre usage.
Les objets que nous utilisons façonnent notre comportement et nos habitudes. Pour nous centrer sur Dieu, nous avons besoin de calme. La seule notification qui jaillit de la Bible papier est la pensée de Dieu. Renoncer à son smartphone est un acte de résistance pour s’assurer de donner à Dieu toute notre concentration dans un monde de distraction.
Matt Giralt écrit aussi à ce sujet.
Quand je suis dans la Genèse, je vois toute l’épaisseur de la révélation de Dieu qu’il me reste à découvrir.
Quand je suis dans l’Apocalypse, je vois tout ce que Dieu a déjà révélé pour que je saisisse le sens des révélations de Jean.
Quand je lis Matthieu, je vois l’épaisseur de l’Ancien Testament et prend mieux la mesure de la préparation séculaire de sa venue.
Faire défiler et cliquer ne rend absolument pas compte de cela, car le digital est la dématérialisation du livre. L’écran est froid, impersonnel et plat. Sur un écran, tout défile comme on déroule un papier toilette.
Ma Bible, elle, est en trois dimensions. Elle est chaleureuse. Elle a un « en haut à droite » et un « page de droite en bas à gauche » qui m’aident à mieux mémoriser où se trouvent les passages que je veux connaitre par cœur. Dans une Bible papier, les repères sont physiques. Aucune application qui imite un livre ne sera aussi intuitive qu’un livre. L’expérience n’a rien à voir.
Un livre, une bibliothèque sont de nobles objets. Ils matérialisent le savoir, la curiosité, l’imagination et la passion. Nous n’irons jamais au musée voir une version 3.5.2 d’une application. Mais des livres, oui.
Nous sommes le peuple du Livre. La Bible matérialise la révélation de Dieu. Quel plaisir de la regarder, d’en caresser la couverture en cuir, d’en tourner les pages dans un sens et dans l’autre ! Une Bible papier s’ouvre, s’explore, se feuillette, se ferme. Elle rend l’objet de ma foi visible. Je peux tapoter du doigt le passage important quand je le montre à quelqu’un.
Personnellement, j’ai des Bibles papier, et j’ai ma Bible. Celle que j’ai lue en entier pour la première fois et qui m’accompagnera toujours. Je l’ai surlignée, annoté toutes les marges et emportée de partout. Ses angles sont devenus ronds, sa tranche est noircie et gondolée. Elle sent le vieux livre. Elle vieillit avec moi et s’use avec moi. Quand je la vois, je me souviens de tant de moments où Dieu s’est révélé à moi!
Si ma maison brulait, elle serait le premier objet que je sauverais. Cet attachement sentimental à ma Bible me rappelle mon attachement à Dieu.
C’est pratique d’avoir sa Bible dans son smartphone quand on se déplace, me direz-vous. Je vous rassure, aucune Bible n’a causé de lumbago. Achetez une Bible au format voyage. Les applications, c’est pratique pour les plans de lecture, me direz-vous. Imprimez-le.
Je le constate dans mon église, de plus en plus de monde utilise son smartphone ou une tablette pour lire la Bible. Mais pas que! Quand quelqu’un est sur son écran, que font les autres à côté? Ils tentent de voir ce qui est dessus…
Si un compteur pouvait afficher le nombre de WhatsApp, de notifications Facebook et de mails consultés pendant le culte, pourrions-nous encore chanter:
Je ne veux rien que vouloir te louer, adorer ton saint nom et ta fidélité, je veux porter et laver à ta croix, les pensées de mon cœur dans le cœur de tes voies, je veux n’être qu’à toi, Jésus, je t’aime
L’apôtre Paul était très attentif au témoignage que l’église rend à ceux du dehors quand elle se rassemble (1Co 14.23-25). Que pensent les non chrétiens quand ils nous voient tous sur nos smartphones? À l’inverse, qu’enseigne une Église qui scrute la Bible à un non-chrétien? D’ailleurs, quand vous évangélisez, vous donnez un lien vers une app ou une Bible?
La semaine prochaine je vous partagerai ce que j’ai changé pour encourager mon Église à revenir à la Bible ouverte sur les genoux durant le culte. Abonnez-vous pour ne pas rater l’article!
webinaire
Le transhumanisme: La fin de l'homme?
Découvre le replay de ce webinaire enregistré le 11 mai 2023, en partenariat avec l’équipe du podcast Sagesse et Mojito: Christel Lamère Ngnambi, Jean-Christophe Jasmin et Léa Rychen.
Orateurs
L. Sagesse et Mojito