20 affirmations concernant les miracles et la guérison

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Cet article est un appel à revenir à notre bon sens en ce qui concerne la manière de considérer les miracles, l’œuvre du Saint-Esprit, et la vie chrétienne.

Dans cet article, je partage plusieurs courtes réflexions autour de la question des miracles et de la guérison. Chaque paragraphe contient une réflexion plus ou moins indépendante des autres.

Je suis conscient que chaque réflexion pourrait être détaillée et devrait probablement l’être, afin de convaincre certains. Mon but ici n’est pas de tout dire, mais de partager suffisamment pour nous amener à revenir à notre bon sens en ce qui concerne la manière de considérer les miracles, l’œuvre du Saint-Esprit, et la vie chrétienne.

  1. Il y a une différence entre ce que Dieu peut faire et ce que Dieu va faire. Dieu a la capacité de faire beaucoup de choses qu'il ne va pas nécessairement faire. Autrement dit, ce n'est pas parce que Dieu est capable de guérir qu'il doit guérir, ou qu'il va nécessairement guérir. Personne ne nie que Dieu soit capable de guérir ou de faire des miracles. La question est de savoir si l’on devrait s’attendre à ce qu’il le fasse aujourd’hui.

  2. Il me semble que beaucoup, aujourd'hui, considèrent la guérison physique comme une promesse que Dieu fait au croyant: “Si tu as la foi, si tu pries, Dieu va te guérir.” Pourtant, je suis toujours à la recherche de preuves bibliques. Une telle manière de penser est plus proche de l'évangile de la prospérité que de l'enseignement biblique.

  3. La guérison est une promesse de Dieu pour le croyant pour l'éternité à venir, lorsque Dieu anéantira définitivement le péché et toutes les conséquences du péché. Oui, Dieu va guérir tous les croyants. Cependant, il n'a pas promis de le faire dans cette vie, ici-bas.

  4. Certains diraient que, même si Dieu ne l'a pas promis, il est quand même légitime de prier et de désirer la guérison physique. Je crois que c'est tout à fait juste. Cependant, la grande question est de savoir quelle place cette "prière pour la guérison" doit occuper dans notre théologie, dans nos prières, et dans notre marche avec Dieu. Dans trop de milieux, il me semble que cette "possibilité" de prier pour la guérison se transforme en "poursuite effrénée" de la guérison. La guérison occupe la place centrale, que ce soit dans le culte ou dans la piété personnelle des croyants. Je crois que c'est une erreur majeure.

  5. C'est une erreur majeure car, cela montre un déséquilibre et un manque de compréhension de la manière dont Dieu accomplit son plan dans la souffrance. C'est le cas, par exemple, si notre première réaction face à la maladie est immédiatement ou uniquement de prier pour la guérison, ou si l'essentiel de nos prières se concentrent autour de cela.

  6. C'est également une erreur majeure car, cela pousse le croyant à mettre son espoir dans une possibilité de guérison qui pourrait ne jamais arriver, plutôt que de mettre son espoir en Dieu, en sa personne, en son caractère. C’est cruel envers les personnes qui souffrent, car cela les prive de ce dont ils ont le plus besoin en cette période de souffrance.

  7. Enfin, c'est une erreur majeure car, c’est passer à côté de l'enseignement biblique clair sur la réaction du croyant face à la souffrance, ou sur les promesses de Dieu auxquelles s'accrocher. Autrement dit, on met toute notre énergie vers quelque chose qui n'est pas certain, en mettant de côté ce qui est certain.

  8. En écrivant ceci, je ne dis pas qu'il soit mauvais en soi de prier pour être guéri. Tout comme il n'est pas mauvais de prier pour un conjoint, pour qu'un couple ait des enfants, et ainsi de suite. Cependant, pour trop de personnes, j'ai l'impression que le fait de dire “ce n'est pas mauvais” revient à comprendre “c'est la chose la plus importante à faire” (voir point 4). Si ce n'est peut-être pas vrai en théorie, c'est au moins vrai dans la pratique.

  9. Croire que les croyants devraient poursuivre les miracles et la guérison aujourd’hui n'est pas une approche plus "biblique". Ce n'est pas parce que les évangiles et le livre des Actes décrivent des miracles que nous sommes nous-mêmes appelés à en faire aujourd'hui. Cela démontre une grande confusion dans la manière de lire la Bible, en ne distinguant pas entre des textes descriptifs (qui décrivent ce qu'il s'est passé, sans forcément prescrire la même chose) et des textes prescriptifs (qui mettent en avant une injonction pour les chrétiens de tous les temps).

  10. Il est frappant de constater que lorsque l'on étudie les lettres du Nouveau Testament, nous n'y retrouvons pas la place que la guérison occupe dans le milieu évangélique aujourd'hui. Loin de là. C'est surtout frappant lorsque l'on considère les lettres pastorales (1-2 Timothée et Tite, adressées à des pasteurs). Qu'est-ce qui leur est demandé? De faire tomber des gens avec leur veste? De prier chaque dimanche pour la guérison de leurs fidèles? De les encourager à aller dans la rue guérir les gens? Non, ils doivent prêcher la parole, rejeter les faux enseignements, et veiller sur eux-mêmes.

  11. Je suis particulièrement choqué de voir que l'approche "d'évangélisation" qui semble primer dans certains milieux aujourd'hui est celle qui consiste à aller dans la rue pour prier pour la guérison physique des gens. Non seulement la Bible ne nous appelle pas à le faire, mais plus que ça: c'est souvent fait au détriment de l'annonce de l'Évangile. C'est ce message seul qui va sauver les gens; pas la guérison.

  12. Il devrait être bien clair qu’il n'y a pas d'évangélisation à proprement parler sans annonce de l'Évangile. Ce qui peut sauver les gens, ce n’est pas notre beau sourire ou des promesses de guérison. Ce qui sauve, c’est l’Évangile: la bonne nouvelle de Christ crucifié pour nos péchés.

  13. Une fausse idée circule que les miracles vont amener les gens à croire. Comme si plus de miracles allaient impliquer que plus de gens vont devenir chrétiens. C'est entièrement faux. Jésus a fait des miracles plus que nul autre, et pourtant, plusieurs se sont opposés à lui, malgré les preuves évidentes qu'ils avaient devant les yeux. Les miracles ne suffisent pas à convaincre.

  14. La seule chose que l'on obtient en se servant des miracles comme approche "d'évangélisation", ce sont des personnes qui placent leur foi au mauvais endroit: dans les miracles eux-mêmes, ou en Jésus comme un simple guérisseur. Une telle foi ne sauve pas (Jn 2.23-25; Mt 7.21-23).

  15. Notre problème, c'est que nous sommes bien trop facilement attirés par ce qui frappe aux yeux. Ce qui est visible nous impressionne. Les corinthiens avaient le même problème. Paul leur a répondu que la puissance de Dieu ne se voit ni dans la sagesse humaine ni dans les miracles, mais dans ce qui est une folie pour ce monde: Christ crucifié (1Co 1.22-24).

  16. Ces erreurs découlent d’une confusion par rapport au Saint-Esprit: non seulement par rapport à sa personne (il ne peut pas être séparé du Père et du Fils), mais aussi concernant son œuvre (son rôle n’est pas de produire des miracles pour impressionner la foule).

  17. Le Saint-Esprit n’agit pas de manière indépendante du Père et du Fils. On ne peut comprendre son œuvre et son rôle que lorsque l’on comprend le plan de Dieu de toute éternité, qui s’accomplit au travers du Père, du Fils, et de l’Esprit. Le rôle du Saint-Esprit est en particulier de mener à son achèvement ce que le Père et le Fils ont commencé.

  18. Comme le montre Jean 16.5-15, le rôle du Saint-Esprit est de glorifier Jésus, c’est-à-dire de mettre les projecteurs sur Jésus. Lorsque le Saint-Esprit est au centre des discours d’une Église, c’est que son rôle a été mal compris.

  19. Tous les chrétiens ont le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit n’est pas un bonus réservé à certains privilégiés. La Bible enseigne que l'on ne peut pas appartenir à Christ sans le Saint-Esprit (Rm 8.9), et que sans la nouvelle naissance par le Saint-Esprit en nous, nous ne faisons pas partie du royaume de Dieu (Jn 3.5). C’est l’Esprit de Dieu qui fait de nous des chrétiens.

  20. Revenons à notre bon sens. Attachons-nous à la parole de Dieu. Faisons confiance à Dieu, et croyons que ses méthodes sont bien plus "efficaces" que les nôtres, même si elles sont moins visibles ou impressionnantes.

Benjamin Eggen

Benjamin est marié à Jessica, papa d'une petite fille, et pasteur-adjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Il a fait ses études à l’Institut Biblique de Bruxelles, où il enseigne ponctuellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Soif de plus? et Qu’est-ce que tu crois?. Vous pouvez le suivre sur sa chaîne YouTube.

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