Quand on parle des dons de l’Esprit, on a tendance à en isoler certains pour les étudier en détail, ou pour les mettre en avant. Souvent, on se focalise sur les diverses positions au sein de l’évangélisme, en oubliant l’enseignement général du Nouveau Testament sur les dons.
Cet article veut lister 10 choses à retenir en général, quelle que soit notre position sur la question de certains dons en particulier.
(Rm 12.6; 1 Pi 4.10)
Comme toute chose dans la vie, ses dons sont l’expression de sa grâce. Cela nous maintient (1) dans l’humilité: nous ne pouvons prétendre mériter quoi que ce soit et (2) dans la reconnaissance: puisque les dons sont l’expression de sa grâce, notre louange doit monter à Dieu pour les dons qu’il nous a faits.
(Rm 12.6; 1 Co 12.4-6, 11, 28; Ep 4.11)
Dieu donne ce qu’il veut à qui il veut. Sa souveraineté est totale en toute chose, y compris dans la distribution des dons. Dans sa parfaite sagesse, parfaite bonté et parfaite grâce, il donne à chacun selon son bon vouloir. Nous devons nous soumettre parfaitement à sa souveraineté, en reconnaissant la richesse de sa grâce à notre égard.
(1 Co 12.7, 12.11; 1 Pi 4.10)
La Bible est claire: « Que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pi 4.10). On peut se demander quel don Dieu nous a donné, mais pas si nous avons, ou non, reçu un don. Tous les chrétiens ont un don, qu’ils doivent exercer.
(1 Co 12.29-30; Rm 12.6)
L’autre extrême serait de penser qu’on peut avoir tous les dons. Une espèce de super-chrétien! Là encore, la Bible est claire: tous les chrétiens n’ont pas le même don (1 Co 12.29-30). Cette vérité biblique nous garde de 2 pièges: (1) de se croire indispensable: nous avons besoin les uns des autres, (2) de penser que tous les chrétiens devraient avoir un don particulier en commun. La Parole est claire: personne ne peut attendre des chrétiens qu’ils aient tous le même don. Dans sa grâce et sa sagesse, Dieu a décidé que l’Église serait comme un corps (1 Co 12.14-26), où personne ne peut se penser soit indispensable, soit inutile.
À ce propos, j’aime cette citation:
En résumé, la voix de la fausse modestie dit: « Je ne suis bon à rien, tu n’as pas besoin de moi » tandis que la voix de la vanité dit: « Tu n’es bon à rien, je n’ai pas besoin de toi ». Mais la voix de Dieu dit: « Vous avez besoin l’un de l’autre. » Les dons que Dieu nous a faits et les dons qu’il a faits aux autres sont tous importants et nécessaires. – John Stott, Du baptême à la plénitude, p. 115
(1 Pi 4.10; 1 Tim 4.14)
Si Dieu nous a donné un don, nous devons chercher à le glorifier avec. Les dons servent (1) à glorifier Dieu (point 8) et (2) à édifier l’Église (point 6). Nous devrions rechercher activement des moyens de nous servir de nos dons, comme de bons intendants. Nous ne devrions pas chercher à éviter de servir dans des domaines et pour des services qui ne requièrent pas de dons particuliers. Mais, à l’inverse, ce serait mauvais de ne pas servir là où notre don ne pourrait pas s’exprimer.
(1 Co 12.7; 1 Pi 4.10)
(1 Co 14.12, 26)
Les dons de Dieu ne sont pas pour notre bien personnel. Ce n’est pas pour notre réputation, notre bien-être ou notre développement personnel que Dieu nous fait la grâce de ses dons. Ce que Dieu nous donne, il nous demande de le mettre au service des autres. Nous faisons partie d’un corps et chaque membre est nécessaire. Un membre tout seul ne sert à rien.
(1 Co 12.4-6, 12-25; Ep 4.16)
Le chapitre 12 de la première épitre aux Corinthiens développe cette idée de l’Église comme le corps de Christ (1 Co 12.12). Tout le chapitre met l’accent sur l’unité. Ce n’est pas un hasard si Paul a lié de manière si ténue son développement des dons dans l’Église de Corinthe et l’unité des chrétiens de l’Église. L’unité était un problème dans cette Église, au point que l’apôtre doive aussi rappeler que l’unité se manifeste dans le repas du Seigneur, au chapitre juste avant (1 Co 11.33 et 1 Co 10.16-17).
(1 Pi 4.11)
Notre but, en tant qu’humain, est de glorifier Dieu. De tout faire pour sa gloire (1 Co 10.31). TPSG. L’exercice de nos dons participe à cette mission de glorifier Dieu. C’est en recherchant à utiliser nos dons pour le bien commun, en vue de l’édification de l’Église, que nous pourrons glorifier Dieu.
(Rm 12.8)
De la même manière que Dieu a été généreux avec nous, nous devrions exercer nos dons avec générosité (Rm 12.8). Nous devrions être connus pour l’empressement et le zèle avec lesquels nous servons. Dieu nous a bénis richement, bénissons richement!
(1 Pi 4.10)
Ce que Dieu nous demande, Dieu nous rend capables de le faire. Pierre nous rappelle que c’est grâce à Dieu que nous pourrons exercer notre ministère, et c’est ainsi que Dieu sera glorifié (1 Pi 4.10). Parfois, nous serons tentés de nous appuyer sur nos dons, en oubliant que c’est Dieu qui nous permet de les exercer pour sa gloire. Nous risquons alors de tomber dans le légalisme, en pensant que nous devons servir pour mériter quelque faveur de Dieu, ou dans l’orgueil, en pensant que nous pouvons servir Dieu sans son secours.
Savoir que Dieu nous donne lui-même la force de le servir avec les dons qu’il nous a donnés nous garde (1) dans l’humilité, conscients que sans lui nous ne pouvons rien et (2) dans l’assurance, certains qu’avec lui, nous pouvons répondre à ce qu’il nous demande. Cette attitude nous maintiendra dans une dépendance qui reconnait en Dieu la fin et les moyens.
Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive.
Cet article a été publié la première fois le 3 Décembre 2015. Je l’ai reposté sur le blog le 13 Août 2018.