Témoignage: Comment j’ai été conduite de l’incroyance à la foi

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J’ai mis du temps à me décider d’écrire cet article. Je n’ai pas envie de tomber dans le style "journal intime" avec le blog! Je profite de mon "anniversaire de conversion" pour le faire. J’espère juste que ces quelques lignes pourront rendre gloire à Dieu, à la façon dont Il est intervenu dans ma vie.

J’aime bien parler d’une  série de rencontres. Des rencontres littéraires d’abord, puis des rencontres réelles et enfin, l’ultime rencontre, avec le Christ. Je m’explique: Dieu a fait preuve d’une très grande délicatesse envers moi (je ne m’en rends compte qu’avec le recul). Il m’a d’abord rejoint dans mes préoccupations de l’époque: les lettres. Ca a vraiment commencé avec un sermon sur la mort du prédicateur Bossuet (pour autant que je m’en souvienne). J’ai été travaillée par les rappels de la vanité de notre existence, c’était très proche de ce que l’on trouve dans l’Ecclésiaste. Puis tout s’est enchaîné. Je ne vais pas transformer ce témoignage en cours de français mais il faut quand même que je dise un mot de Pascal! Quand j’ai découvert sa vision de la nature misérable de l’homme, j’y ai totalement adhéré. Mais pour lui cette nature pitoyable était le fruit du péché originel. Là-dessus, j’étais beaucoup plus sceptique. Je passe sur les autres rencontres fictives…

Ensuite, je l’ai dit, il y a eu des rencontre réelles. Là encore, Dieu était présent, mais je n’en avais pas conscience. C’est fou comme des choix apparemment tout bêtes peuvent avoir des répercussions dans notre vie. Si je n’avais pas décidé de ne pas déjeuner à la cafétéria du lycée peut-être que je ne serais pas en train d’écrire en ce moment! En effet, une autre lycéenne prenait aussi un repas de chez elle et je la voyais souvent dans les couloirs. Je lui ai demandé si on pouvait se retrouver le midi. Et rien que ça, ce n’est pas rien (ce n’est pas mon genre d’aller voir une fille que je connais à peine pour passer du temps avec elle)! Rappelez-vous: moi, j’aimais bien la compagnie de mes bouquins! Cette amie (c’est devenu une amie) était chrétienne mais nous n’avons pas parlé de la foi dans les premiers temps. D’ailleurs, ça m’aurait peut-être irrité. Encore une fois, Dieu s’y est bien pris (c’est un peu familier comme façon de dire les choses, mais vous voyez l’idée, Dieu est parfait dans ses œuvres), nous avions beaucoup de points communs, ce n’était pas difficile de se lier. Un exemple, j’aimais les activités manuelles, ça a été facile pour moi de me rendre pour la première fois à l’église pour un atelier bougies. Il n’y a avait pas de prédication, juste un atelier bougies, mais ça m’a permis de voir qu’une Église, ce n’était pas forcément comme je l’imaginais.

Sinon, au fur et à mesure de nos déjeuners, nous avons plus parlé de la foi (je crois que le cours de philo était un pont, nous avions le même prof). Elle lisait une Bible et les auteurs que j’étudiais (les fameuses rencontres fictives de plus haut) citaient abondamment la Bible. Je commençais donc à être frustrée et limitée de ne pas connaître la Bible. Elle m’en a offert une. Je m’entends encore dire à l’intérieur de moi-même: « bon ce truc, c’est bon pour les références culturelles et pour mieux comprendre la pensée philosophique de certains auteurs mais Parole de Dieu, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin! ». Puis, et là je ne sais plus vraiment comment ça s’est passé, petit à petit, j’ai commencé à me dire que ce petit bouquin, il avait peut-être plus de valeur que je ne le pensais.

Pascal parle de la misère de l’homme, mais aussi de sa grandeur.  L’homme est grand quand justement il a conscience de sa petitesse, de sa faiblesse. Et ça, ça résonnait en moi avec une parole de Jésus que je lisais et relisais: « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. » En gros, si je comprenais bien, peut-être que je n’étais pas cantonnée toute ma vie à me dire que le monde était juste un truc rempli d’hommes ennuyés, incapables de tout Bien. Jésus innocent de tout péché avait été condamné à ma place pour que dans mon union avec lui je sois juste aux yeux de Dieu. Jésus était venu chercher tout ce qui était perdu. Ca me parlait…

Un soir, j’ai choisi d’accueillir ce don de Dieu en son Fils (je n’avais  jamais été foncièrement contre l’idée qu’il pourrait y avoir un Dieu Créateur, je n’étais pas ennuyée par le surnaturel depuis très jeune). Je me suis adressée à ce Jésus qui disait être venu pour les pécheurs puisque je me reconnaissais dans ce groupe. En fait, quand je parle de péché, j’entends surtout par-là une profonde conscience que ma nature était mauvaise, que j’étais dépravée par essence. Je ne pensais pas trop à des actes en particulier, je trouvais même que j’étais du genre fille sage.

Bref, avec le recul, je me rends compte qu’à ce moment-là j’avais surtout trouvé une réponse satisfaisante et cohérente à mes questions sur le sens de la vie. Je n’avais rien lu de plus pertinent que la Bible sur l’homme. Je m’étais repentie et c’était clair pour moi que c’était ce que j’avais à faire après avoir eu connaissance de l’Évangile. Mais j’avais aussi surtout adhéré à un système intellectuel qui répondait bien à mes questions (encore une fois, c’est avec le recul que je m’en rends compte).

Ce n’est qu’au bout des premières semaines qu’une relation s’est créée avec Dieu. En effet, avant je ne connaissais pas vraiment Dieu. J’avais été touchée par l’œuvre de Christ mais je ne saisissais pas combien cela nous rapprochait du Créateur. Puis, j’ai commencé à mieux mesurer ce que cela voulait dire que Christ, c’était Dieu lui-même qui avait pris chair pour nous réconcilier avec lui. En lisant l’Ancien Testament, je comprenait mieux comment depuis toujours Il voulait cette alliance avec nous. J’ai passé du temps à observer Jésus (je veux dire ici lire les Evangiles comme si j’étais une observatrice des scènes). Et j’étais de plus en plus fascinée par le Christ, par l’homme radical que je découvrais. J’ai commencé à mieux me représenter qui était Dieu. Et plus je voyais qui était ce Dieu, plus je trouvais ça fou qu’Il veuille nouer une alliance avec nous, avec moi! Et puis je suis allée de découvertes en découvertes, je vais encore de découvertes en découvertes d’ailleurs!

Je crois que ma prière est aussi révélatrice du chemin parcouru avec Dieu. Dans les premiers jours après ma conversion, j’avais beaucoup de mal à prier. Bien sûr j’étais reconnaissante, je disais merci à Dieu mais ensuite j’étais vite en manque de conversation (encore une fois c’est familier mais je trouve l’image parlante). J’avais tout ce qu’il me fallait. Je ne savais pas quoi demander! C’est au fur et à mesure des jours que j’ai compris que la plus belle et la meilleure chose dont j’avais besoin et que je devais demander à Dieu, c’était de l’amour pour lui. Et croyez-moi, si vous demandez cela à Dieu, il vous le donne toujours. Dieu donne et fortifie la foi de ceux qui le lui demandent.

Souvent la question traditionnelle que l’on pose à ceux qui témoignent est: « Qu’est-ce qui a changé dans ta vie? ». Je vais donc m’adonner à ce poncif! En ce qui concerne mes activités, je crois que c’est toujours la même chose (je me lève le matin, je vais en cours, je mange, je travaille le soir, je lis, je vois des amis, je visite des expos… enfin la vie quoi). Mais je sais maintenant que toutes ces petites choses n’ont pas leur fin en elles. Je suis appelée à les réaliser d’une façon qui glorifie le Seigneur. Ensuite, dans les moments où ça ne va pas, je me rappelle que l’issue de chaque combat est certaine, c’est celle du Christ vainqueur de la mort en nous.

Surtout, je pense que l’accueil de Jésus dans mon existence m’a dépréoccupée de moi-même. J’avais un petit plan de vie très précis, je savais ce que je voulais et je n’aurais jamais accepté de ne pas le réaliser. Maintenant, je sais que j’ai été faite pour Dieu et que je n’ai pas à courir après quoique ce soit pour plus de bonheur (le bonheur, n’est-ce pas toujours le but de nos plans?). J’ai vécu plein de belles choses dans ma vie avant de m’approcher de Dieu mais je peux vraiment dire que la vraie joie, celle qui dure, celle qui ne passe pas, c’est de donner la main à Jésus (même si la joie n’épargne pas la souffrance).

Je voudrais vraiment insister sur la présence de Dieu, sur la façon dont Il m’a cherché le premier. Je n’étais pas du tout déterminée par un quelconque contexte, familial ou autre, à me donner à Jésus.

PS: Il y a plein d’autres penseurs qui m’ont aidée dans ma recherche de vérité et surtout plein d’autres personnes que celle citée… Mais je vous l’ai dit, je ne vais pas écrire un journal intime!

Myriam J.

Myriam a fait une licence d'histoire à la Sorbonne. Elle a été une contributrice régulière au site TPSG durant plusieurs années.

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