Prédications TPSG

La reconnaissance: fondement de notre relation avec Dieu (Philippiens 4.11-13)

Vie chrétienneJoiePrédication

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Publié le

26 nov. 2022

Bien souvent, nous ne mesurons pas la valeur de tout ce que Dieu nous offre, et nous vivons comme si nous n'avions reçu. Dieu nous appelle à vivre une vie qui soit un acte perpétuel de reconnaissance, car le cadeau qu'il nous offre, c'est la grâce et la vie en Jésus-Christ. Notre quotidien, nos activités, nos choix, nos paroles, notre vie entière doivent être motivés par la reconnaissance. L'apôtre Paul a terminé les dernières années de sa vie en prison, pourtant il n'a jamais cessé d'exprimer sa reconnaissance envers Dieu.

La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre nouveau podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Quelques citations extraites de la prédication:

Si Dieu porte un regard favorable sur moi, c’est parce qu’un jour, il a décidé de porter un regard défavorable sur Christ.

La reconnaissance est un acte de soumission volontaire à la souveraineté de Dieu sur nos vies, même dans les difficultés.

La reconnaissance est un apprentissage. C’est apprendre à trouver la vraie satisfaction auprès de Dieu quelles que soient les circonstances.

Notre reconnaissance doit être centrée sur Dieu avant d’être centrée sur ce qu’il nous donne.

Il n’y a pas de plus beau cadeau de la part de Dieu, que de nous transformer à l’image de son Fils.

L’épreuve qui me rapproche de Christ est plus utile que la période facile qui m’éloigne de lui.

Notre reconnaissance n’est pas qu’un simple « merci ». C’est notre offrande, et l’engagement de toute notre vie.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui auraient pu nous échapper.

Bonjour à tous. Il y a une chose que j'aime vraiment faire, mais que je n'ai pas trop l'occasion de faire. C'est d'aller chercher ma fille à l'école. J'aime rentrer dans cette école, traverser la cour, pénétrer dans le bâtiment, longer les couloirs jusqu'à sa classe, et essayer de la voir au travers de la vitre, ma fille qui est là, qui est en train de faire des bonds comme d'habitude, parce qu'Abby ne sait pas se déplacer autrement qu'en faisant des sauts. Et enfin, la porte s'ouvre, Abigael bondit vers moi, je la récupère.

La semaine dernière, enfin, la semaine, il y a 2 semaines, 3 semaines, 2 semaines et demi à peu près, enfin bref, excusez-moi, je confonds les dates, mais bref, ce n'est pas important. Il y a quelques jours, je récupère Abigael, je prends son manteau accroché au porte-manteau, et je vois que son manteau pèse un poids improbable. J'ai dit, "Mais Abigael, qu'est-ce qu'il y a dans ton manteau?" Elle dit, "Attends papa, tu vas voir!" Ok. Alors elle met son manteau, et puis elle le porte, et la poche de droite tombe jusqu'au genou. Alors elle sort comme ça. Je dis, "Mais enfin, Abigael, qu'est-ce que tu as dans ton manteau? Tu es en train de l'abîmer là, il faut que tu enlèves ce qu'il y a dedans." Elle me dit, "Attends, attends, tu vas voir."

Bon, on sort de l'école, et puis on commence à se retrouver tous les deux sur le chemin, et là, à ce moment-là, elle voulait attendre qu'on soit tous les deux. Elle sort de son manteau, elle va chercher dans sa poche, et elle sort un caillou gros comme son poing, un caillou qui vient probablement de l'avenue Léon Bloom, une des avenues que je trouve particulièrement sale, c'est la mienne. Un caillou qu'elle a ramassé par terre. Et je vois le caillou moi, tout de suite, je pense au nombre de chiens qui ont dû faire pipi, à tous les gens qui ont craché dessus. Et je la vois tenir ce caillou. Elle me dit, "Tiens papa, c'est pour toi." – "Merci ma fille, quelle gentille attention…”

Alors je prends le caillou du bout des doigts. Je pense déjà au gel hydroalcoolique à se mettre sur les mains et tout ça, bref. Et on fait quelques pas, et je dis, "Bah, c'est vraiment gentil ma fille. Bon, bah maintenant on va le jeter, hein, on va pas le garder, le ramener à la maison." Et là, elle me regarde avec des yeux, mais stupéfaite. Elle me dit, "Mais non papa, c'est mon cadeau pour toi." Alors, il faut savoir qu'Abigael m'offre souvent beaucoup de cadeaux. Elle m'a offert des mégots de cigarettes trouvés par terre, elle m'a offert des feuilles mortes. À chaque fois qu'elle sort pour sa maman, elle a toujours un bouquet de fleurs, enfin, un bouquet d'herbe ou de fleurs, voilà. Mais c'est la coutume, quoi. Abigel aime beaucoup faire des cadeaux, et bon, on ne les garde pas tous, parce que, imaginez, il faudrait que je loue un garage spécial dédié aux cadeaux d'Abigael. Mais euh, j'ai dit, "Bah, écoute, on va le jeter." Et là, ses yeux, presque remplis de larmes, quoi. Je sens une vraie émotion. Et là, je me suis dit, "Ouh là là, tu es passé à côté de quelque chose." Et effectivement, c'est seulement après quelques minutes, du coup, j'ai gardé le caillou. Je l'ai déposé à la maison. C'est quelques heures après, en repensant à cette scène, que ça a fait tilt.

Le matin, j'avais un petit peu mal au dos, et Abigael me demandait ce que ça faisait d'avoir mal au dos, qu'est-ce que ça m'empêchait de faire. Je disais, "Tu vois, comme papa, il a mal au dos, il ne peut pas porter de gros cailloux." Alors, du coup, Abigael, le matin en partant à l'école, a trouvé un caillou assez gros pour que je puisse le porter, et elle me l'a offert. C'est mignon. Je n'avais pas pris la juste mesure de ce que représentait son cadeau, et je reconnais que bien souvent, il m'arrive la même chose avec les cadeaux de Dieu. Je ne prends pas la juste mesure de ces innombrables cadeaux, et ma reconnaissance n'est qu'une simple formalité. Dieu nous appelle à vivre une vie qui soit un acte perpétuel de reconnaissance, parce que le cadeau qu'il nous offre, cette vie qu'il nous offre, est un cadeau merveilleux. Et si nous prenons la juste mesure de ce cadeau, notre vie va être un acte perpétuel de reconnaissance. Tout ce que nous allons faire, ce que nous allons dire, va être motivé par la reconnaissance envers Dieu.

Paul était un homme qui savait que "merci" n'était pas qu'un simple mot. Paul avait une profonde reconnaissance envers Dieu, et je vous propose ce matin de voir un court texte de l'apôtre Paul, écrit par lui-même, qui nous montre à quel point Paul voulait vivre pour manifester sa reconnaissance envers Dieu. Et vous allez voir, je prends un texte qui est légèrement détourné pour arriver à mes fins. Nous allons prendre dans l'épître aux Philippiens, au chapitre 4, et nous allons regarder simplement les versets 11 à 13.

Philippiens chapitre 4, versets 11 à 13. Paul écrit depuis la prison à l'Église de Philippe pour encourager ses frères et sœurs à demeurer forts dans l'Évangile et à se réjouir de cette vie qui découle de l'Évangile. Et en parlant de lui-même, il leur dit, au chapitre 4, verset 11:

J'ai appris à être content de l'état où je me trouve. Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En toute et partout, j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie.

De ces courts versets, je n'ai pas l'ambition de vous apprendre de nouvelles choses ce matin, mais simplement de nous rappeler trois vérités qui sont liées à la reconnaissance. Et je vous assure, je le dis sincèrement, je suis le premier destinataire de mon propre message, car combien dans ma vie, je suis ingrat, combien souvent ma reconnaissance n'est qu'une simple formalité.

La première chose que je vois dans l'attitude de Paul, c'est que, pour Paul, la reconnaissance est centrée sur celui qui lui offre le cadeau. Celui qui m'offre le cadeau définit la valeur du cadeau, parce qu'il est plus important que le cadeau. Je vous ai perdu, non? Celui qui m'offre le cadeau définit la valeur du cadeau. Imaginez que Zinedine Zidane vous offre son maillot de foot. Je vais le garder, parce qu'il aura une immense valeur, bien plus de valeur que si je vais l'acheter moi-même à Décathlon, parce qu'il me vient d'une personne qui a beaucoup de valeur et pour qui j'ai beaucoup d'estime.

Paul était reconnaissant parce qu'il prenait la juste mesure de qui lui offrait tous ses cadeaux, de qui tout lui venait dans sa vie. La reconnaissance pour Paul n'est pas accessoire, elle n'est pas qu'une simple formalité de politesse, une simple formule que l'on peut répéter, mais la reconnaissance, pour qui est Dieu, est le fondement de notre vie, le moteur de notre piété et le but de notre engagement. Dieu est à l'origine de toute chose, et c'est lui, c'est envers lui que nous voulons être reconnaissants. Et cette reconnaissance est liée à notre connaissance de Dieu. C'est parce que nous le connaissons, nous connaissons sa valeur, que nous lui sommes reconnaissants pour toutes ses grâces, tout ce qu'il nous offre.

Si Zinedine Zidane avait offert son maillot de foot à Marion, elle l'aurait pris, lavé, et offert à Grenoble Solidarité, parce que je ne sais même pas si elle sait de qui je parle, non? Quand même, pas contente. Notre reconnaissance est le fruit de notre connaissance de Dieu. Plus je connais Dieu, plus je suis reconnaissant pour la relation qu'il m'offre avec lui, pour qui il est. Et plus j'ai envie de le connaître, et plus je le connais, plus je suis reconnaissant. C'est un cercle vertueux où plus on chemine avec Dieu, plus notre reconnaissance doit grandir.

John Piper a cette phrase célèbre que plusieurs d'entre nous connaissent, et que j'ai moi-même déjà dite dans plusieurs prédications, et que je trouve à propos sur ce sujet: plus nous trouvons notre satisfaction en Dieu, plus il est glorifié en nous. Et c'est une chose qu'on a redécouverte les réformateurs à l'époque de la Réforme, donc au 16e siècle. C'est que Dieu veut se glorifier dans notre vie, et plus nous sommes reconnaissants pour qui il est, plus lui-même est glorifié, parce qu'il veut manifester sa gloire dans nos vies.

Et Paul formule cette vérité ainsi, plutôt dans son épître aux Philippiens, en parlant de lui-même et de sa vie. Il dit, au chapitre 1, et je vous lis les versets 20 à 21. Vous pouvez les suivre si vous voulez, au chapitre 1:

Mais maintenant, comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort. Car pour moi, Christ est ma vie, et la mort m'est un gain.

Pour Paul, Christ est la personne la plus précieuse qui puisse exister. Il est plus précieux que sa propre vie. Rien n'a plus de valeur que la gloire de Christ dans la vie de Paul. Et Paul désire, en reconnaissance pour ce que Christ a fait pour lui, pour qui il est, que sa vie le glorifie, et que sa mort aussi le glorifie. Parce qu'il sait que même sa mort le rapprochera de Christ, et c'est ce qu'il désire plus que tout. Paul voulait qu'en toute circonstance, même dans celle de sa mort, sa vie glorifie Christ et soit un acte de reconnaissance. Dieu est plus important que n'importe lequel de ces cadeaux, que n'importe quelle de ces bénédictions. Pour Paul, la vie chrétienne se résumait à une chose: glorifier Christ.

Une vie est gâchée; nous gâchons notre vie si elle ne sert pas à glorifier Christ. Christ désire être glorifié dans tous les aspects de notre vie comme marque de notre reconnaissance, que ce soit dans notre mariage, que ce soit dans notre célibat, dans nos relations, dans notre travail, dans notre repos. Christ désire être glorifié dans notre vie et notre reconnaissance en réponse à ce qu'il a fait pour nous, parce que nous voulons exalter dans notre vie et dans le monde.

Et en disant ceci, je considère deux choses. La première chose que je considère, c'est que je suis une créature et qu'il est le créateur. Et c'est ce qui motive à être reconnaissant. Tout ce que j'ai, tout ce que je suis, me vient de lui. Nous chantons "tout me vient de Dieu", parce qu'il est le créateur, et que je suis dépendant de lui pour toute chose. Chacun des battements de mon cœur, chacune des paroles que je peux prononcer, des activités que je peux faire, pas un centime n'est dans ma poche si Dieu ne me le donne pas. Je suis dépendant de lui pour toute chose. Et puis, non seulement je suis une créature et lui le créateur, mais plus que cela, je suis une créature qui est contaminée, qui est altérée par son péché. Et Dieu, ce créateur, devient aussi Rédempteur. Il est ce Dieu qui vient racheter cette créature de son péché. Et c'est aussi quelque chose qui me pousse à lui montrer ma reconnaissance.

Parce que quand je réalise l'ampleur de mon péché, la gravité du jugement que je devais subir, je réalise à quel point tout est grâce dans ma vie et à quel point Dieu mérite ma reconnaissance. Parce que si Dieu porte un regard favorable sur moi, c'est parce qu'il a décidé de porter à un moment donné un regard défavorable sur Christ, afin qu'il porte mon péché et ma culpabilité. Dieu, quand il me regarde, voit l'œuvre de Christ pour moi. Et c'est pourquoi il m'est tout à fait favorable, c'est pour cette raison qu'il m'accueille, qu'il est réconcilié avec moi. Vendredi dernier, quand nous faisions l'histoire de la Réforme, nous nous rappelions que les réformateurs ont redécouvert ces deux grandes vérités, et nous avons tendance à en oublier une facette.

Il y a la vérité que Christ est mort, et que par sa mort, il me pardonne mon péché à la croix. Il porte mon péché, et Dieu me pardonne, il annule la dette. Mais il fait bien plus que cela. Ce n'est qu'une partie de la vérité. L'autre grande partie, c'est que Christ me transfère sa justice. Ce n'est pas simplement qu'il ôte mon péché, mais en plus de ça, il me transfère sa justice par sa vie. Il est venu vivre, accomplir tout ce que Dieu attendait de moi et que je n'ai pas pu lui offrir. Et Christ offre cette justice pour moi à mon crédit. Il a payé pour mes fautes, et en plus de ça, il m'offre la justice. C'est ce qu'on appelle la justification. C'est donc à ce Dieu que je dois tout, et il déverse toutes ces bénédictions en moi au travers de son Fils Jésus. Tout ce que je reçois n'est que grâce que Dieu m'accorde au travers de Christ.

La deuxième raison pour laquelle ma reconnaissance est centrée sur Dieu, c'est parce qu'il est souverain sur absolument toute chose. Et je n'ai pas le temps de développer ceci, mais simplement quand on regarde dans l'épître aux Philippiens, on voit déjà une belle fenêtre sur la compréhension qu'avait Paul de la souveraineté de Dieu. Au chapitre 1, au verset 6, il déclare cette chose magnifique qui est, pour moi, un grand encouragement dans ma vie chrétienne. Chapitre 1, verset 6, il dit aux Philippiens:

Je suis sûr que celui qui a commencé une bonne œuvre en vous la portera à son achèvement, au jour de Jésus-Christ.

Celui qui a commencé une bonne œuvre en vous l'achèvera au jour de Jésus-Christ. Paul est conscient que Dieu est souverain sur la vie des chrétiens, sur leur salut et sur leur sanctification. Dieu mènera notre vie à son achèvement, au jour de Christ.

Puis, à propos de son emprisonnement, Paul est donc en prison à cause de son annonce de l'Évangile, et il était à ce titre objet de bon nombre de critiques. Et Paul dit, mais je sais que mon enfermement sert à l'avancée de l'Évangile. Je suis en prison, ça peut sembler être un échec, mais je sais que ceci contribue au progrès de l'Évangile. Et puis, enfin, au chapitre 4, au verset 19, il dit aux Philippiens qu'il sait que mon Dieu pourvoira à tous vos besoins en Jésus-Christ. Tous vos besoins seront comblés en Jésus-Christ. Et c'est avec ceci qu'il laisse les Philippiens.

Paul a une telle compréhension de la souveraineté de Dieu qu'elle lui permet de vivre toute situation dans la reconnaissance. Pour lui, tout est un cadeau d'un Dieu de grâce et d'un Dieu souverain. Et pour nous, est-ce que tout ce que nous vivons est consciemment vécu comme venant de Dieu? Est-ce que nous considérons que Dieu est souverain sur absolument toute chose, toute circonstance dans notre vie?

Nous vivons dans un monde qui nourrit une perpétuelle insatisfaction, où nous sommes toujours en quête de plus et où l'on nous dit que c'est dans la quête effrénée de matériel et de choses nouvelles que nous trouverons notre bonheur. Dieu nous appelle lui à nous tourner vers lui pour nous faire réaliser que nous possédons suffisamment et qu'il est celui qui nous satisfait pleinement.

La première vérité donc à propos de la reconnaissance, c'est que notre reconnaissance est centrée sur Dieu avant d'être centrée sur ce qu'il nous donne ou ne nous donne pas. Et ceci m'amène au deuxième point: notre reconnaissance doit être pour tous ces cadeaux, pour tout ce que Dieu nous donne à vivre, pas simplement pour ce qui nous fait plaisir. Paul le dit lui-même: il a appris à être content dans l'abondance et dans les galères, et sa vie en est un exemple.

Il est facile d'être content pour ce qui est plaisant quand tout va bien, ça va, j'enfonce une porte ouverte. Mais quand tout va bien, il est facile d'être reconnaissant quand on nous offre quelque chose qui nous plaît, ben, on est reconnaissant, c'est naturel. Mais la reconnaissance qui est centrée sur la personne de Dieu est une reconnaissance qui s'étend sur tout ce qui nous arrive, puisque Dieu est souverain sur tout ce qui se passe. Paul acceptait tout comme venant de la main de Dieu, que ce soit l'abondance ou que ce soit la disette. Pour lui, Dieu était souverain. Job l'avait dit bien avant, vous vous souvenez probablement de ces paroles:

L'Éternel a donné, l'Éternel a repris, béni soit le nom de l'Éternel.

C'est ce qui a inspiré ce chant à Matt Redman que nous aimons chanter, que nous avons chanté souvent dans notre église: "Tu donnes et tu reprends, béni soit ton nom." Je vous épargne des notes, mais il faut oser le chanter ce chant, hein, "Tu donnes et tu reprends, béni soit ton nom." Ce qu'il va nous permettre dans notre vie de dire: "Tu donnes et tu reprends, béni soit ton nom. Béni soit ton nom pour cette abondance que je vis, ou pour cette période de difficulté que je vis, malgré tout, béni soit ton nom, Seigneur."

C'est d'avoir une compréhension du rôle de l'épreuve dans le cadre de la souveraineté de Dieu sur nos vies. C'est très important de comprendre le rôle de l'épreuve dans la vie du chrétien. Christ a préparé ses disciples à la souffrance. Paul a préparé les églises à connaître la souffrance, et on le voit dans le livre des Actes. Après une première tournée missionnaire, il retourne dans les églises pour leur enseigner par quelle souffrance il devra passer avant l'arrivée du Seigneur. Il voulait affermir les églises pour qu'elles aient conscience de la souveraineté de Dieu et qu'elles comprennent le rôle de l'épreuve. Et je ne vais pas développer ce matin toute la théologie de l'épreuve et de la souveraineté de Dieu là-dessus, mais je voudrais simplement citer trois raisons d'être reconnaissant lorsque nous sommes dans l'épreuve.

La première est que Dieu nous rappelle que Christ a souffert pour nous quand nous sommes dans l'épreuve. Ésaïe 53 est un chapitre qui nous rappelle vraiment les souffrances que Christ a endurées pour pouvoir nous offrir cette vie nouvelle, et je vous lis juste cet extrait court où il dit:

Mais il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ces meurtrissures que nous sommes guéris.

Grâce à des textes comme celui-ci, je peux avoir la certitude que mon épreuve n'est pas une malédiction de Dieu envers moi. Certes, Dieu utilise aussi les épreuves pour discipliner ses enfants, mais l'épreuve n'est jamais une preuve que Dieu m'a abandonné ou qu'il m'a rejeté. Au contraire, à ses enfants au travers de l'épreuve, il rappelle qu'il y a ici quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui ne tourne pas rond. Il nous rappelle qu'ici-bas, il est venu pour mourir et porter les conséquences de notre péché, que ces souffrances nous épargnent à nous des souffrances éternelles. Il nous rappelle aussi que nous sommes destinés, par son amour seul, à vivre l'éternité délivrés de toutes les épreuves, de toutes les conséquences du péché dans nos vies.

La deuxième chose, c'est que l'épreuve dans ma vie contribue à me transformer à l'image de Christ, et c'est mon plus grand bien. Paul, au chapitre 8 de Romains (Romains 8:28-29, et je vous déconseille de ne jamais balancer froidement ces quelques versets à un frère ou une sœur que vous voulez consoler qui souffre), mais c'est une vérité que nous devons nous rappeler tous. Du reste, dit Paul:

Nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu. Il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l'image de son Fils.

Paul dit que toute chose concourt à mon bien parce que toute chose, dans le cadre de la souveraineté de Dieu, concourt à me transformer à l'image de son Fils, et c'est mon plus grand bien. Le plus grand cadeau que Dieu puisse m'offrir, c'est de vouloir me transformer à l'image de son Fils. Ce cadeau est plus précieux que la vie éternelle, d'être transformé à l'image de son Fils. Si nous avons un regard juste sur qui est Christ, sur ses qualités infinies, sur son rôle si important de médiateur, sur ce Dieu qui se révèle et qui nous accepte tel que nous sommes, qui nous offre ce pardon, qui nous offre cette justice par amour, être transformé à son image est le bien le plus précieux pour nous. Vouloir être chrétien, c'est vouloir être libéré de son péché et vouloir être transformé à l'image de Jésus-Christ. Mon bien n'est pas défini par les critères du monde, mais par Dieu, et il n'y a pas de plus beau cadeau pour Dieu que de me transformer à l'image de son Fils. Et dans ce cadre, il vaut mieux une épreuve qui me fasse un peu plus ressembler à lui qu'une bonne circonstance, qu'une situation favorable qui nourrisse mon péché et mon autosuffisance.

L'épreuve qui me rapproche de Christ est plus utile que la période facile dans ma vie qui m'éloigne de lui. Voici la place de l'épreuve dans le plan de Dieu: elle est une grâce car elle fait grandir en moi, par le Saint-Esprit, l'image de Christ. Rien n'empêche Dieu de me transformer, c'est ce que dit Paul aux Philippiens au chapitre 1:

Celui qui a commencé en vous une œuvre l'achèvera au retour de Christ.

Il agit dans ma vie sans aucune entrave. Et je suis bien conscient qu'en disant cela, selon la nature et la violence de l'épreuve que nous pouvons traverser, ce sont des choses difficiles à réaliser et à s'approprier. Mais je suis bien conscient aussi que Christ, dans notre épreuve, est notre plus proche ami, celui qui nous invite à nous tourner vers lui pour recevoir la consolation. Et cette vérité mystérieuse de la Parole de Dieu nous réconforte quand nous sommes dans l'épreuve, parce qu'elle est réalité, elle n'est pas qu'abstraction. L'épreuve nous apprend que Christ est suffisant, et c'est ce que Paul déclare au travers de sa vie. Parce qu'il l'a racheté à grand prix, il est conscient que sa vie lui appartient. Elle lui rappelle que le seul endroit où il a sa place, c'est au pied de la croix. Et c'est la question que, dans l'épreuve, Christ nous adresse à tous: "Suis-je suffisant pour toi? Suis-je suffisant pour te combler?"

La reconnaissance, un acte volontaire de soumission à la souveraineté de Dieu sur nos vies, même dans les difficultés. Quoi qu'il arrive, Dieu le permet, Dieu l'ordonne, rien ne lui échappe, et je peux demeurer confiant à cause de sa souveraineté sur toute chose. Tout ce qui m'ordonne, qui m'arrive, et pour mon bien, c'est la sécurité du croyant. Nous ne sommes pas masochistes, ni des stoïciens qui voient dans l'épreuve même une valeur, quelque chose de bien. Dieu ne dit jamais que le mal qui nous arrive est quelque chose de bien. Il dit qu'il l'utilise dans sa souveraineté pour son bien, pour son intérêt à lui, qui est de nous transformer à l'image de Christ. Et je vous lis simplement deux textes qui vont dans ce sens, et vous allez voir en Romains 5, les versets 2 à 5. Paul dit:

C'est à lui que nous devons d'avoir eu, par la foi, accès à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la persévérance, la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l'espérance.

Paul replace la tribulation, l'épreuve, dans le cadre de la souveraineté de Dieu pour ce qu'elle va produire dans sa vie. Et c'est pour ça que Paul se glorifie de l'espérance qu'il a d'être élu, mais aussi des souffrances qu'il peut vivre à cause de cette élection. Jacques dit la même chose: "Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à l'épreuve de votre foi produit la persévérance." Dans sa souveraineté, Dieu transforme le mal en bien. Il utilise à ses desseins. Il a bien utilisé l'épreuve de Christ pour nous sauver. Il a utilisé le péché de Judas, le péché des pharisiens, le péché des Romains pour nous offrir son salut.

Alors, souvenez-vous de ces deux premiers points: la reconnaissance trouve sa source en Dieu et est centrée sur lui, parce que tout nous vient de lui, et la reconnaissance centrée sur Dieu, c'est mon deuxième point, se manifeste pour tout ce qui nous donne à vivre. Troisième point que nous donne ce texte, c'est que notre reconnaissance n'est pas qu'un simple "merci". C'est notre offrande, notre engagement de toute notre vie. Comment comprendre, comment vivre la reconnaissance au quotidien? Paul nous donne une clé très importante et un conseil précieux dans ce texte. Par deux fois, Paul dit qu'il a appris à être content. J'ai appris à être content. J'ai appris à être rassasié et à avoir faim. La reconnaissance n'est pas un trait de caractère, on n'a pas une personnalité reconnaissante de base. La reconnaissance n'est pas non plus un tour de force mental où on essaie de se convaincre: "Je vais bien, tout va bien, tout est cool, ça va méthode Coué." Non, ce n'est pas ça la reconnaissance. C'est un apprentissage. C'est apprendre à trouver la vraie satisfaction auprès de Dieu, quelles que soient les circonstances. C'est lui qui nous fait vivre le présent, c'est lui qui est souverain sur tout ce qui nous est arrivé, et c'est lui qui a dessiné, qui conduit notre avenir. Il en connaît chacun de nos jours, il sait quelle phrase va sortir de notre bouche, il sait ce qui va nous arriver demain, ce qui va nous arriver dans 10 ans, et il est absolument souverain sur toutes ces choses. Non seulement il les sait, mais il les a ordonnées. La reconnaissance, c'est un apprentissage intentionnel pour Paul, et je crois qu'il nous invite à développer des habitudes de vie qui augmenteront notre satisfaction et notre reconnaissance en Dieu.

Alors, pour conclure, je vous propose trois habitudes de vie qui vont pouvoir nous aider à développer la reconnaissance. La première, c'est une prière centrée sur Dieu. Apprendre à prier en nous concentrant sur Dieu et sur tous ses bienfaits dans notre vie. Avoir cela comme discipline, comme moyen de grâce dans notre vie. Vous connaissez tous ce chant "Compte les bienfaits de Dieu". Vous souvenez "compte les bienfaits, tu es censé enchaîner dans ce chant". Nous nous invitons, nous nous encourageons à compter quelque chose qui n'est pas comptable: les bienfaits de Dieu. Et je pense que c'est une habitude que nous devons développer. Un jour, Marion m'a fait cette réflexion, elle m'a dit: "Tu as vu, c'est en adorant que tu verras combien le nombre en est grand. C'est en adorant, et la reconnaissance est une des facettes de l'adoration." Adorer Dieu, comptez, vouloir intentionnellement essayer d'énumérer toutes ces qualités, mais aussi tous ces bienfaits. Ceci va peut-être nous apprendre à développer le contentement plutôt que d'être toujours là à manifester une insatisfaction où nous demandons toujours plus, et tout simplement ce que nous disons à Dieu en philigram c'est: “Tu ne fais pas les choses comme moi je voudrais.” Cela nous fait lutter contre l'alzheimer spirituel, nous permet de lutter contre l'oubli de toutes les grâces de Dieu dans notre vie.

Une autre chose, et vous allez me dire que je remarque moi-même que souvent dans mes applications je répète un petit peu les mêmes choses. Alors peut-être que je manque, je suis un petit peu formaté, mais pour moi, la prière centrée sur Dieu, le deuxième point, c'est la méditation aussi de la personne de Dieu à partir de ces Écritures qui va nous aider, nous apprendre à trouver en lui notre satisfaction. Je crois que Paul a appris à trouver en Christ sa satisfaction parce qu'il a appris à connaître Christ, notamment par sa connaissance des Écritures. Apprendre à connaître les Écritures va façonner, modeler nos pensées et va nous permettre, nous apprendre petit à petit à voir le monde comme Dieu le voit. Va nous encourager à porter à Dieu, à lui offrir notre reconnaissance, parce que Dieu lui-même est infiniment reconnaissant envers lui-même. Dieu est pleinement satisfait de son œuvre, et Dieu trouve en lui des sujets de reconnaissance à l'infini, grands dans ses perfections. Apprendre à remplir nos pensées des pensées de Dieu, parce que nous ne sommes pas autosuffisants, mais plutôt Dieu-suffisants, si vous me permettez l'expression. Apprendre à prier donc et à méditer les Écritures qui vont multiplier nos joies en Dieu et nous apprendre à être de plus en plus reconnaissants.

Une autre chose, une fois n'est pas coutume, lire de bons livres qui vont nous encourager à trouver en Dieu notre reconnaissance et à asseoir aussi notre théologie par rapport à la souffrance. Et je vous cite simplement quatre bouquins que j'ai beaucoup appréciés et qui m'ont permis, qui ont été des grands encouragements pour moi. Les Adieux, d'Adolphe Monod, ce pasteur réformé du 19e siècle a écrit cet ouvrage sur son lit de mort. Et on voit pour lui à quel point c'était important de glorifier Christ dans sa vie, mais aussi dans sa manière de mourir. Il voulait encourager ses frères et sœurs aussi au travers de sa mort, et il a écrit quelques méditations. Donc Adolphe Monod, c'est "Excelsis", vous trouverez ça. Le Mal fait-il partie du plan de Dieu? de John Piper, un bouquin très simple, mais il me semble essentiel, qui présente une vision cohérente, solide, vraiment appuyée sur les Écritures, sur la souveraineté de Dieu par rapport au mal. Souvent, les théologiens et bon nombre de pasteurs éludent la question en disant: "Ben, on comprend pas, on sait pas." Dieu nous donne plus de pistes que ça si nous regardons le mal et la souffrance dans la perspective de la Croix. Enfin, "Le Contentement est-il un don de Dieu?" de Thomas Watson, le théologien puritain du 17e siècle, un très bon auteur, un de mes préférés, je vous le recommande. "Le Contentement est-il un don de Dieu?" Et un autre puritain aussi, un Anglais, Richard Baxter, qui était un pasteur de campagne, Le Ciel ou le Vrai Repos. Très bon bouquin aussi qui m'a encouragé et qui m'a appris à être content et à développer une reconnaissance. Je vous rappelle mes trois points: la reconnaissance trouve sa source en Dieu et est centrée sur lui, la reconnaissance centrée sur Dieu se manifeste pour tout ce qu'il me fait vivre, et enfin, la reconnaissance, c'est plus qu'un simple "merci", c'est un engagement de toute une vie, comme Paul le disait. Il voulait tout faire, tout vivre pour l'Évangile, pour la gloire de Christ. Nous devons apprendre à développer des habitudes de vie qui vont nous apprendre à manifester notre reconnaissance.

Je prie.

Seigneur, merci du fond du cœur pour qui tu es. Merci du fond du cœur pour cet acte d'amour essentiel pour nous, qui est ta révélation. Merci de te manifester à nous dans toute ta sainteté, toute ta grâce, tout ton amour, Seigneur. Merci parce que tu nous as fait le cadeau d'envoyer ton fils pour nous sauver, celui par qui tu as créé le monde. Tu l'as envoyé pour sauver, celui par qui tout t'est dû, celui par qui tout nous vient, et celui qui a tout abandonné pour mourir à la croix pour nous. Merci parce que tu nous offres cette vie nouvelle, tu nous offres cette justice. Merci parce que tu nous donnes la vie.

Seigneur, nous pourrions égrainer à l'infini le nombre de tes grâces. Et Seigneur, nous voulons vivre notre vie comme un cadeau pour toi, en guise de notre reconnaissance pour notre salut, et vivre une vie centrée non pas sur nous, non pas sur ce que tu nous accordes ou ce que tu nous accordes pas, mais une vie centrée sur toi seul. Parce que c'est de toi dont nous avons besoin, tout ce que tu nous donnes, nous voulons nous en réjouir, parce que cela vient de toi. C'est parce que ça vient de toi que ça a une valeur inestimable. Même les galères, même les coups durs, même les épreuves, même notre souffrance, nous savons que tu es souverain dessus. Nous savons que nous avons une espérance en toi qui nous permet d'avoir un regard transcendant sur ce que nous vivons, parce que nous avons cette espérance que tu nous as sauvés, cette espérance qu'un jour tu reviendras et achèveras totalement ton œuvre de rédemption en nous, et nous accorderas cette vie éternelle.

Merci pour ce merveilleux cadeau que tu nous fais déjà, de vouloir nous transformer chaque jour grâce à tout ce que nous vivons, à l'image de ton fils. Merci pour ce cadeau, parce que tu ne nous laisses pas dans notre situation, mais tu nous transformes, Seigneur. Merci du fond du cœur, au nom du Seigneur Jésus. Amen.