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La femme pécheresse: une histoire qui dévoile notre cœur (Luc 7.36-50)

Doctrine du péchéDoctrine du SalutPrédication

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Publié le

08 mars 2023

Aimons-nous Dieu? À quel point aimons-nous Dieu? Le récit poignant de la femme pécheresse faisant irruption chez Simon le pharisien pour pleurer aux pieds de Jésus, met en lumière une réalité profonde: Comprendre combien nous sommes pardonnés, détermine la mesure de notre amour pour Dieu.

La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre nouveau podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


Quelques citations extraites de la prédication:

Comprendre combien nous sommes pardonnés, détermine la mesure de notre amour pour Christ.


Alors que cette femme avait toute sa vie été confrontée aux regards malsains des hommes; des regards de dégout, de convoitise, ou de jugement […] elle a vu dans le regard de Jésus, un regard remplit de grâce.


Jésus veut changer la vision du monde et nous montrer que le péché est une dette. Tous les hommes sont débiteurs devant Dieu, et ils ont ceci en commun: Ils ne peuvent pas payer leur dette à Dieu.


Ce qui est extraordinaire dans l’enseignement de Jésus sur le pardon, c’est que Dieu est prêt à pardonner ces dettes. Non pas que Dieu n’ait rien à faire de ces dettes, mais parce qu’il les a lui-même intégralement payées en envoyant son Fils mourir à la croix pour nous.


Cette femme qui était considérée comme la dernière que Dieu serait prêt à pardonner et à aimer, Jésus l’a mise à l’honneur…


Cette femme qui n’avait jamais connu la paix dans sa vie; cette femme qui vivait sous la culpabilité, peut repartir avec la paix intérieure. Une paix réelle, objective avec Dieu, parce que Jésus a pris sa dette et s’apprête à mourir pour qu’elle puisse être pardonnée.


Si notre vie est caractérisée par l’ingratitude, nous portons aux yeux de Dieu, de nos amis, et de notre entourage l’un des plus puissants contre-témoignages de la réalité de l’Évangile.


Nous avons tous besoin d’être pardonnés au regard de Dieu. […] Le puissant message illustré au travers de cette femme, c’est qu’il n’y a aucune dette qui ne puisse être pardonnée. Aucune dette que Dieu refuse de pardonner. La grâce de Dieu est plus grande que n’importe quel péché, et il ne rejette jamais celui qui vient à lui en reconnaissant ses fautes. Dieu prend plaisir à lui pardonner et à le purifier.


Un amour authentique et profond pour Dieu dépend de son pardon.


Aimez-vous Jésus?

…si vous n’aimez pas Jésus plus que cela, et si votre vie ne lui est pas consacrée, c’est probablement parce que vous ne comprenez pas combien votre dette est immense devant Dieu, et combien vous avez besoin de son pardon.


La vie chrétienne ne devrait pas être une vie qui nous pousse à être accablé par notre péché, ou à chercher une contrition permanente pour nos fautes. Non! C’est une recherche du pardon de Dieu!


Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui auraient pu nous échapper.

Je suis ravi de vous retrouver pour aborder l'un des textes des évangiles, et vraiment, je ne crois pas exagérer en disant que c'est l'un des textes les plus forts émotionnellement que nous avons dans les évangiles. Ce texte est poignant, et même s'il est bien connu, je suis convaincu qu'il va encore nous nourrir, nous ressourcer, et aussi nous surprendre par les enseignements qu'il recèle. Ce texte, vous allez le voir, contient une vérité centrale essentielle que je voudrais déjà énoncer avant que nous entrions dans son étude: comprendre combien nous sommes pardonnés détermine notre amour pour Dieu.

Je vous invite donc sans plus attendre à lire avec moi le passage qui se trouve dans l'Évangile selon Luc, au chapitre 7, les versets 36 à 50.

36Or un des Pharisiens le pria de manger chez lui; et il entra dans la maison de ce Pharisien, et se mit à table. 37Et voici, il y avait dans la ville une femme de mauvaise vie, qui ayant su que Jésus était à table dans la maison du Pharisien, apporta un vase d'albâtre plein d'une huile odoriférante. 38Et se tenant derrière à ses pieds, et pleurant, elle se mit à les arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec ses propres cheveux, et lui baisait les pieds, et les oignait de cette huile odoriférante. 39Mais le Pharisien qui l'avait convié, voyant cela, dit en soi-même: si celui-ci était Prophète, certes il saurait qui et quelle est cette femme qui le touche: car c'est une femme de mauvaise vie. 40Et Jésus prenant la parole lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire; et il dit: Maître, dis-la. 41Un créancier avait deux débiteurs: l'un lui devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante. 42Et comme ils n'avaient pas de quoi payer, il quitta la dette à l'un et à l'autre; dis donc, lequel d'eux l'aimera le plus? 43Et Simon répondant lui dit: j'estime que c'est celui à qui il a quitté davantage. Et Jésus lui dit: tu as droitement jugé. 44Alors se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle a arrosé mes pieds de ses larmes, et les a essuyés avec ses propres cheveux. 45Tu ne m'as point donné un baiser, mais elle, depuis que je suis entré, n'a cessé de baiser mes pieds. 46Tu n'as point oint ma tête d'huile; mais elle a oint mes pieds d'une huile odoriférante: 47C'est pourquoi je te dis, que ses péchés, qui sont grands, lui sont pardonnés; car elle a beaucoup aimé; or celui à qui il est moins pardonné, aime moins. 48Puis il dit à la femme: tes péchés te sont pardonnés. 49Et ceux qui étaient avec lui à table, se mirent à dire entre eux: qui est celui-ci qui même pardonne les péchés. 50Mais il dit à la femme: ta foi t'a sauvée; va-t’en en paix.

Je vous propose de découvrir cette histoire en quatre actes. Le premier acte est celui de l'invitation que lance Simon à Jésus. En réalité, ce n'est pas franchement une invitation, comme nous le voyons, c'est plutôt un piège qu'il lui tend. Simon faisait partie des pharisiens, ces religieux très rigoristes qui ajoutaient d'autres lois à la loi de Moïse pour être sûrs de faire tout bien comme il fallait. Ils étaient des gens très orgueilleux, qui se pensaient justes devant Dieu grâce à leur observation rigoureuse de la loi. Ils pensaient donc ne pas avoir besoin du pardon et de la grâce. Pour eux, se dire pécheur était scandaleux, car ils se croyaient au-dessus des autres.

Simon lance cette invitation à Jésus, car finalement, il l'a à domicile et a l'avantage sur lui. Les repas offerts à un rabbin de passage, probablement après un enseignement donné par Jésus dans la ville, étaient des repas publics où les gens pouvaient assister. À l'époque, on ne mangeait pas assis à table comme nous, mais allongés sur le coude, les pieds vers l'extérieur pour des raisons d'hygiène et de pureté. Autour de ce cercle de personnes à table, d'autres pouvaient assister publiquement aux discussions, créant ainsi une forme de divertissement où les gens pouvaient assister à des débats et des discussions.

Donc, voici le contexte que nous avons. Le deuxième acte de cette histoire est celui de l'irruption de cette femme. Elle était là, dans un coin, et on peut imaginer la scène. Il y a le repas, les discussions vont bon train, c'est animé, les gens se passent les plats, et Jésus discute avec l'un et l'autre. Puis, dans un coin, il y a cette femme qui est là et qui pleure. Elle tient dans ses bras ce vase de parfum et puis elle se décide à s'approcher de Jésus en pleurant. Elle est à ses pieds, elle pleure tellement qu'elle lui trempe les pieds. Ensuite, elle les essuie avec ses cheveux, les embrasse, et lui verse du parfum dessus. Essayons d'imaginer cette scène, c'est extraordinaire ce qui se passe, c'est tellement émouvant de voir cette femme venir ainsi au pied de Jésus.

On peut imaginer les regards des hommes sur elle. D'ailleurs, on a un indice intéressant, Luc nous dit qu'elle était une "femme pécheresse" qui se trouvait là. C'est un terme qui est plein de dédain, elle était très probablement une prostituée. Cette femme avait entendu l'enseignement de Jésus, elle l'avait entendu enseigner sur le pardon et sur le Royaume de Dieu. Elle l'avait vu faire des miracles. Peut-être était-elle une femme qui avait longtemps lutté avec sa conscience. On ne sait rien de sa vie avant de découvrir qui était Jésus. En tout cas, elle n'avait pas de solution face à sa culpabilité, aller voir les pharisiens certainement pas.

Mais un jour, elle a entendu Jésus enseigner, et cela l'a bouleversée, cela a transformé sa vie. Maintenant, Jésus est présent dans son village, il est là, et donc elle s'est décidée à aller chercher ce parfum. Elle veut venir le voir, même si c'était une femme qui toute sa vie avait été confrontée au regard des hommes, des regards de convoitise malsaine, de dégoût, de jugement, ou même des regards pervers. Elle a vu dans le regard que Jésus avait porté sur elle, dans son enseignement, un regard plein de grâce. Elle a fait cette expérience extraordinaire, celle d'être pardonnée et lavée de ses fautes. Elle veut à tout prix rencontrer Jésus et l'honorer. Alors elle est allée chercher son parfum. Je me dis qu'elle avait probablement plein de choses à dire à Jésus, peut-être prévu de lui dire des choses, mais dans cette scène, elle ne dit pas un seul mot. Elle ne peut pas parler parce qu'elle pleure. Elle pleure parce que Jésus est là, devant elle, et elle l'aime tellement. Elle est tellement reconnaissante qu'elle pleure.

Cette femme fait quelque chose de complètement fou. Alors qu'elle pleure aux pieds de Jésus, elle trempe littéralement ses pieds de ses larmes. Elle voit qu'ils sont sales, elle voit que Jésus n'a pas été honoré comme il l'aurait dû. Alors elle fait quelque chose de complètement fou pour l'époque: elle détache ses cheveux et va essuyer les pieds de Jésus. Se détacher les cheveux était un acte de déshonneur et d'humiliation publique. À l'époque, un homme qui voyait sa femme sortir dans la rue les cheveux détachés pouvait demander le divorce. Mais elle, elle détache ses cheveux pour laver les pieds de Jésus. Ensuite, elle verse le parfum. Ce parfum était quelque chose qu'elle gardait depuis longtemps, et il était très précieux. À l'époque, on le gardait dans des vases en albâtre, et on le réservait pour des occasions très importantes, car cela coûtait une fortune. Au lieu de le garder pour un mariage hypothétique ou pour le deuil d'un proche, elle le verse sur les pieds de Jésus, car elle veut lui offrir ce qu'elle a de plus précieux. En lui lavant les pieds ainsi, elle se met dans la position des serviteurs, des esclaves. Elle veut servir Jésus parce qu'il a transformé sa vie. Vous comprenez pourquoi je disais tout à l'heure que comprendre combien nous sommes pardonnés détermine la mesure de notre amour pour lui.

Cela nous amène au troisième acte de cette histoire, la petite histoire dans l'Histoire. Celle que Jésus va raconter. Pourquoi? Parce qu'au lieu de se réjouir de voir cette femme se repentir de ses fautes, Simon la juge sévèrement. Il voit dans l'accueil que Jésus réserve à cette femme la preuve qu'il n'est pas un prophète, surtout pas pour Simon. Pour lui, c'est un scandale de s'approcher ainsi d'elle. Elle ne réalise pas qui elle est, cette femme, cette pécheresse, et qui est Jésus, un pharisien, quand même, faire ça chez lui, et en plus, auprès d'un Rabbin de renommée, s'approcher ainsi, c'est quand même scandaleux, ce qu'elle fait. Et puis, comme je le disais, pour lui, c'est la preuve que Jésus n'est pas prophète, car Simon se dit: “Comment Jésus pourrait-il me dire ce que je sais, c'est-à-dire que cette femme est une pécheresse, puisque lui ne sait pas ce que moi je sais? Comment pourrait-il être un prophète, Jésus lui-même, pour être très mal à l'aise par la situation? Les gens pourraient suspecter des choses louches. Comment diable cette prostituée se sent-elle si familière avec Jésus? Elle doit le connaître, quelle type de relation entretient-il avec elle, vraiment, ce Rabbin?”

Et Jésus, comme à son habitude, avec une finesse extraordinaire, pour confronter Simon et lui enseigner quelque chose de vraiment important, lui raconte une petite histoire. Deux personnes ont une dette, l'une d'elles a une dette plus élevée que l'autre, mais ce que ces deux personnes ont en commun, c'est qu'elles ne peuvent pas rembourser leur dette, et leur créancier leur remet la dette. Il leur remet complètement la dette. Jésus conclut son histoire en posant cette question à Simon: lequel d'entre eux l'aimera le plus? Simon répond, dit verset 43: “Celui, je pense, à qui il a remis la plus grosse somme.” Jésus lui dit: “Tu as bien jugé.” En lui disant cela, Jésus va en quelque sorte démonter complètement la compréhension du monde que Simon avait.

Alors, qu'est-ce que Jésus veut enseigner à Simon au travers de cette histoire? Eh bien, par le biais de cette parabole, Jésus montre que si elle laisse cette femme faire ce qu'elle fait, c'est précisément parce qu'il sait pourquoi elle le fait. Elle vient lui manifester son amour et sa gratitude pour avoir été pardonnée. Jésus dévoile et confronte en même temps les pensées de Simon. Il a jugé et condamné cette femme car il se croit supérieur à elle. Il n'a pas accueilli Jésus selon les règles de politesse. Pourquoi? Parce qu'il n'aime pas Jésus. Il pense que Simon lui, ne a pas besoin du pardon de Dieu. Elle, cette femme en revanche, elle reconnaît la grandeur du pardon de ses péchés, et c'est pourquoi elle a témoigné tant d'amour à Jésus.

Par cette parabole sur une dette financière, Jésus veut changer la vision du monde que Simon avait sur cette femme et sur lui-même. Jésus montre par là que le péché est une dette, et que tous les hommes sont pécheurs et qu'ils sont tous débiteurs devant Dieu. Certains sont de plus grands débiteurs que d'autres, mais tous les hommes ont en commun ceci: ils ne peuvent pas payer leur dette à Dieu. Et ce qui est extraordinaire, c'est l'enseignement de Jésus sur le pardon, c'est que Dieu est prêt à pardonner ces dettes-là. Ce qui rend Dieu si bon et si juste, c'est qu'à chaque fois qu'il annule une dette de quelqu'un, cette dette ne disparaît pas comme si Dieu n'en avait rien à faire. Mais Dieu la paie lui-même intégralement en envoyant son fils mourir à la croix pour nous. C'est pour cela que Jésus est venu sur terre. Il a acquis à la croix le pardon pour ceux qui croient en son nom. Jésus est mort à la croix pour payer la dette de toutes celles et ceux qui lui demanderaient pardon.

Cette femme a demandé pardon, et sa dette a été payée. Et alors, cela nous mène au quatrième acte, au dénouement que nous avons dans ce récit. Luc, dans ce texte, nous donne quelques indices qui sont extraordinaires. Il dit ça, le choix des mots est merveilleux. Une fois que Jésus a raconté cette histoire à Simon, visualisez la scène, il raconte cette histoire à Simon, et une fois que l'histoire s'est terminée, le texte nous dit, verset 44: "Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon." C'est elle qui le regarde, mais c'est à lui qu'il parle. Jésus dit à Simon: "Tu vois cette femme." Bien sûr qu'il l'a vue. Jésus le confronte, le confronte, et il lui dit: "Tu vois cette femme." Il ne dit pas: "Cette femme pécheresse" ou "Cette prostituée." Pourquoi? Parce qu'elle a été pardonnée. Elle a été transformée. Elle n'est plus cette prostituée. Elle est une femme. Sinon, Simon doit absolument changer son regard sur elle. Et en l'appelant ainsi, Jésus montre que sa dette a été payée. Et deux fois, il dit qu'elle a été pardonnée. Une fois, il le dit à Simon: "C'est pourquoi je te le dis, ces nombreux péchés ont été pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé." Et ensuite, il lui dit à elle directement: "Tes péchés sont pardonnés." Jésus en parle comme quelque chose qui a déjà été fait. Ses péchés ont été pardonnés. Il lui avait pardonné à un autre endroit, un autre jour, une autre fois. Ce pardon lui avait déjà été donné.

Et qu'avait-elle fait à l'époque pour être pardonnée? Rien. C'était une femme pécheresse. Mais seulement, elle est venue écouter Jésus, et elle a cru en ce qu'il avait dit. Elle a reconnu son péché, elle lui a demandé pardon. Cette femme a été sauvée par pure grâce. Ce n'est pas parce qu'elle a offert du parfum, ce n'est pas parce qu'elle a pleuré, qu'il a décidé de la sauver. Mais elle lui a offert, elle, parce qu'il lui a offert le pardon. C'est parce qu'il lui a offert le pardon qu'elle a cru, qu'elle lui a offert ce parfum, qu'elle est venue pleurer et montrer sa reconnaissance. Quand elle est entrée dans cette maison, elle était déjà pardonnée, mais elle est rentrée pour trouver Jésus et le remercier. Et Jésus tenait à faire cette déclaration par deux fois, publiquement, pour que Simon comprenne qu'elle, cette femme, était en paix avec Dieu.

Jésus lui dit: "Ta foi t'a sauvée. Va en paix." Elle est en paix avec Dieu, car elle est sauvée, mais pas lui, pas encore. Il a besoin d'avoir ses péchés pardonnés. Cette femme, qui n'avait jamais connu la paix dans sa vie, qui vivait sous le poids de la culpabilité, peut repartir avec la paix intérieure, une paix réelle et objective avec Dieu, car Jésus a pris sa dette et est mort pour qu'elle puisse être pardonnée. Elle est en paix avec Dieu. Quelle déclaration extraordinaire peut-on entendre ici-bas, une phrase plus extraordinaire que celle-là?

Ce texte est extraordinaire, il est merveilleux, et je voudrais maintenant finir en nous posant trois questions, trois questions qui nous interpellent face à ce récit. La première question que j'ai pour nous: Simon méprisait Jésus et voulait le piéger, Jésus le savait, et pourtant, il a quand même accepté cette invitation. Pourquoi? Pourquoi est-ce que Jésus a accepté l'invitation de Simon? Par amour. Par amour, car Simon aussi avait besoin d'être pardonné, car Simon avait besoin de comprendre qui était Jésus, et pour le lui faire comprendre, pour lui faire comprendre à quel point lui aussi avait besoin du pardon, il l'expose à la vie transformée de cette femme. Elle est un témoignage vivant de son pouvoir de changer un cœur, de son pouvoir de pardon. Elle est un message clair, une illustration de l'Évangile. On ne peut pas expliquer le comportement de cette femme d'une autre manière. Cette femme, c'était une femme du village, tout le monde la connaissait. Simon l'a reconnue directement, et là, il voit un comportement qui est radicalement transformé. Pourquoi? Parce qu'elle a été pardonnée, elle est reconnaissante, parce que tout l'esclavage de son péché a disparu, toute la profondeur de sa culpabilité a été effacée. C'est cet amour abondant pour le Christ, ce changement de vie qui est la preuve de la puissance de l'Évangile.

En tant que chrétiens, pour nous, si notre vie est caractérisée par l'ingratitude, nous portons aux yeux de nos amis, de notre entourage, l'un des plus puissants contre-témoignages de la réalité de l'Évangile. Une vie qui ne témoigne pas autour de nous de notre amour pour Jésus, pour ce qu'il a fait dans notre vie, si les gens ne savent pas combien nous sommes reconnaissants pour ce qu'a fait Jésus, c'est l'un des pires contre-témoignages que nous pouvons donner.

Deuxième question: Quel a été votre regard sur Simon tout au long de l'enseignement que nous venons de voir ensemble? Quel regard avez-vous porté sur lui? Un regard de jugement? Nous avons tellement facilement de la sympathie pour cette femme et du mépris pour lui. Mais ne se pourrait-il pas que nous lui ressemblions plus que nous l'imaginons? Si nous jugeons Simon, c'est peut-être parce que nous aussi, nous sommes tous de petits pharisiens. Les pharisiens voient le monde en deux catégories, les bonnes personnes et les mauvaises, les pures et les impures. Et Jésus, par cette histoire, renverse la vision du monde, il renverse la table, il rappelle que nous sommes tous endettés, et qu'aucun homme ne peut régler sa dette devant Dieu. Et moi, je ne crois pas que Jésus avait pour but d'enseigner à Simon que sa dette à lui était moindre que celle de la femme, mais que lui ne se rendait pas compte de combien sa dette était immense, et qu'il ne pouvait rien faire pour la rembourser. Cette dette était inremboursable. Je ne sais pas si le terme est exact, mais il ne pouvait rien faire. Le péché de la femme est moins grave que celui de Simon, car elle a reconnu son péché, ce que Simon ne reconnaissait pas, c'était sa situation spirituelle, que sa situation spirituelle était bien plus dramatique qu'il ne l'imaginait.

Est-ce que nous nous reconnaissons combien nous-mêmes nous avons besoin du pardon de Jésus, ou sommes-nous comme Simon, à facilement juger ce que nous méprisons? Jésus nous révèle ici que pour devenir saints, pour plaire à Dieu, il faut commencer par reconnaître la réalité que nous ne pouvons pas par nous-mêmes, et que notre péché est bel et bien présent. Nous devons d'abord reconnaître cela et expérimenter avant tout le pardon de Dieu, car la paix avec Dieu est la seule racine qui portera une vraie transformation, une vraie sainteté qui plaît à Dieu. Nous avons tous besoin d'être pardonnés aux yeux de Dieu, que ce soit la dette de Simon, celle de cette femme, la mienne, la vôtre. Nous avons tous besoin d'être pardonnés.

Le puissant message que nous avons ici avec cette femme qui l'illustre, c'est qu'il n'y a aucune dette qui ne puisse être pardonnée, aucune dette que Dieu refuse de pardonner. La grâce de Dieu est plus grande que n'importe quel péché, et il ne rejette jamais celui qui vient à lui en reconnaissant ses fautes. Il prend plaisir à pardonner et à purifier. C'est un amour authentique et profond pour Dieu qui dépend de notre compréhension de son pardon.

Voilà ce que doit rechercher Simon. En conclusion, aimez-vous Jésus? Aimez-vous Jésus? Si vous n'aimez pas Jésus plus que ça, si votre vie n'est pas consacrée à lui, c'est probablement parce que vous ne comprenez pas combien votre dette est immense à ses yeux, et combien vous avez besoin de son amour et de son pardon. Encore une fois, comprendre combien nous sommes pardonnés détermine la mesure de notre amour pour lui.

Je voudrais dire encore une autre chose: si dans notre vie chrétienne, nous ne ressentons jamais de peine pour notre péché, c'est que nous ne prenons pas le problème du péché assez au sérieux. À l'inverse, si nous nous sentons tout le temps tristes à cause de notre péché, c'est que nous ne prenons pas assez au sérieux le pardon de Dieu acquis à la croix par Jésus. Nous devons expérimenter une vraie peine pour nos fautes, mais aussi une vraie joie pour le pardon que nous recevons.

Aucun des jours que nous vivons sur cette terre n'est exempt de notre besoin de la grâce et du pardon de Dieu. La vie chrétienne n'est pas une vie qui doit nous pousser à être constamment accablés et à rechercher une contrition permanente pour nos fautes. Non, c'est une recherche du pardon de Dieu. Nous avons été pardonnés une fois pour toutes à la croix. Nous avons été pardonnés, mais si nous demandons pardon au quotidien dans notre vie, ce n'est pas pour obtenir le salut, mais c'est pour être transformés. C'est pour notre sanctification, car nous voulons apprendre à rejeter ce pourquoi nous avons été pardonnés, ce pour quoi Christ est mort, et aimer de plus en plus Jésus, c'est-à-dire nous conformer de plus en plus à sa volonté.

Je voudrais maintenant conclure avec une phrase que j'aime beaucoup de Jerry Bridges dans son livre, À l'école de la grâce. Voici ce qu'il dit:

Vos pires journées ne sont jamais suffisamment mauvaises pour que la grâce de Dieu ne puisse vous atteindre, et vos meilleures journées ne seront jamais suffisamment bonnes pour que vous n'ayez plus besoin de la grâce de Dieu.

Ma prière est qu'aucun de nous ne se prive de cette grâce qu'il veut nous donner aujourd'hui, ce matin. Si nous reconnaissons nos péchés, si nous reconnaissons nos fautes, nous pouvons les déposer à ses pieds et être pardonnés. Et ce qui en rejaillira, c'est la joie, c'est l'amour, c'est la reconnaissance, c'est une vie qui sera encore transformée par Jésus. Que personne ne se prive du pardon qu'il veut nous donner. Amen.