Prédications TPSG

"Pierre, m'aimes-tu?" (Jean 21.15-22)

Vie chrétienneCroissance spirituelleCombat contre le péchéPrédication

Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

Accepter

Publié le

09 juil. 2022

Lorsque nous sommes confrontés à toutes ces situations d’échec dans notre vie, lorsque le péché nous met à terre, comment s’en sortir? Y a-t-il encore de l'espoir pour nous? Comment nous relever, et revenir à Christ? Pierre a vécu cette situation. Il a connu un échec terrible en reniant 3 fois son Seigneur. Alors comment est-il devenu l’apôtre que nous connaissons aujourd’hui?

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.

Cette prédication est disponible sur:

  • Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

    Accepter
  • Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

    Accepter
  • Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

    Accepter
  • Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

    Accepter
  • Nous n’avons pas d’autorisation de votre part pour l’utilisation de services tiers (YouTube, Spotify, SoundCloud, ConvertKit, …) depuis toutpoursagloire.com. Cette autorisation est nécessaire pour une expérience complète sur notre site. Vous pouvez les accepter en appuyant sur le bouton ci-dessous

    Accepter
  • et plein d'autres plateformes de podcasts!

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui auraient pu nous échapper.

En cas d’échecs…

Toute mon enfance a été marquée par quelque chose de très difficile, qui a été une vraie épreuve pour moi: c'est la scolarité. Et c'est vrai, demandez à ma famille, ils savent que pour moi, l'école c'était pire que le bagne quoi... C'était vraiment quelque chose de très très difficile, et où j'étais en constant échec. C'est simple, j'étais constamment en échec, et pour vous dire, j'ai gardé une dictée que j'ai toujours, où j'ai eu 1/20. Je l'ai gardé parce que je n'avais pas eu 0. Et encore, pour vous dire la dureté du professeur, il m'avait enlevé deux points à cause des accents.

Donc normalement j'aurais peut-être pu avoir 3 s'il avait été cool. Mais bref, il m'a donné 1; il était strict, mais j'ai eu 1/20. Donc je l'ai gardé, parce que c'est le seul 1/20 que j'ai eu dans toute ma vie, pour vous dire. Et c'était vraiment pour moi une grande souffrance quotidienne: me lever chaque matin pour aller à l'école. Pour moi le plus beau jour de l'année c'était pas Noël, le nouvel an, mon anniversaire; c'était le dernier jour de classe, parce que arrivaient 2 mois de répis pour moi et vraiment je sentais une liberté. Mais avec au fond de l'horizon, l'ombre des nuages sombres de la rentrée scolaire qui allait arriver.

Donc en profitant bien sûr au quotidien de ça et je commençais toujours avec une bonne résolution avec un immense souhait. J'espérais que la nouvelle année serait moins dramatique que la précédente. Et donc, j'espérais commencer une nouvelle année de scolarité en ayant de bonnes notes, en essayant de faire mes devoirs, d'être assidu, d'essayer de me concentrer en classe, etc. (et d'avoir au moins 2/20 à la dictée) et malheureusement dès le 15 septembre, je baissais les bras, parce que j'étais déjà en situation d'échec.

J’avais beau identifier ce qui n’allait pas dans ma vie, j’étais constamment en situation d’échec, et je n’avais même plus d’espérance… J’étais arrivé au constat que je ne connaitrais que l’échec. J’étais sur une « voie de garage », j’avais atteint un point de « non-retour ».

Parfois, cela m’arrive aussi dans ma vie spirituelle. Je ne sais pas quel est votre parcours dans votre relation avec Christ, mais moi, j'ai quelques fois l’impression d’être au plus bas, d’avoir encore atteint ce point de « non-retour » lorsque je retourne encore et encore dans ce péché que j’ai pourtant confessé, et je suis abattu. Je me dis: « Là, je ne peux plus retourner vers Christ, ce n’est pas possible, je ne peux pas abuser de sa grâce… » Alors, je mets du temps à me relever, et à retourner vers lui…

Comment retourner à Christ? Quelle est la première étape? Comment restaurer notre relation avec lui? Que devons-nous faire? Nous sommes tous, tôt ou tard, confrontés à ces situations d’échec dans notre vie, où un péché nous met à terre. Et on se demande: « Comment retourner au Seigneur…? »

Il y a un disciple qui a bien connu cette situation d’échec. C’est l’apôtre Pierre. Lui qui était toujours le premier à lever le doigt pour donner la réponse à Jésus, lui qui a été le premier à tirer l’épée pour défendre Jésus, lui qui voulait toujours être aux côtés de Jésus, et qui était probablement toujours le premier à vouloir ramer dans la barque, lui qui a connu un terrible échec juste avant le procès de Jésus, et qui l’a renié 3 fois. Comment revenir vers Christ après ce triple reniement?

Lisons un texte en Jean 21.15-22, qui nous aide à voir comment sa situation peut nous enseigner pour notre vie spirituelle et nous encourager

Je vous propose de prendre le texte qui se trouve dans Jean 21, et nous lirons les versets 15 à 22. Je voudrais juste remettre dans son contexte: Pierre est un homme qui est brisé. Il a vu son orgueil être complètement brisé par sa faiblesse et par sa lâcheté. Il y a eu son reniement; il y a eu le procès; la condamnation de Jésus; et puis il y a eu la croix; et il y a eu la résurrection. Et Jésus retourne vers ses disciples et passe du temps, une fois qu'il est ressuscité, pour leur donner ses dernières instructions. Nous sommes donc dans ce contexte-là, en Jean 21, et nous lisons à partir du verset 15:

Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? et Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois "m'aimes-tu?" et il lui répondit: Seigneur, tu sais toute chose; tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis: quand tu étais plus jeune tu te ceignais toi-même et tu allais où tu voulais mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu, et ayant ainsi parlé, il lui dit: "Suis-moi." Pierre s'étant retourné vit venir après eux le disciple que Jésus aimait [il s'agit de Jean] celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus et avait dit: "Seigneur qui est celui qui te livre?" En le voyant Pierre dit à Jésus: "Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?" Jésus lui répondit: "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi."

Nous allons voir qu'il y a quatre gros morceaux dans la discussion. D'abord une question; ensuite, Jésus lui donne une mission; et puis lui fait une révélation assez particulière; et enfin, il termine avec un appel solennel. D'abord, il lui pose une question insistante. Jésus reprend là où il avait laissé Pierre; là où la situation s'était arrêtée: Pierre a renié par trois fois Jésus, et Jésus l'avait même prophétisé.

Je vous lis en Luc 22: "Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment, mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point et toi quand tu seras converti, affermis tes frères. Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort!" (On reconnaît Pierre, hein!) et Jésus lui dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois me connaître.

Jésus lui avait annoncé, et je crois qu'il ne s'agissait pas de simplement prédire l'avenir, parce que Jésus savait ce qui allait se passer, mais je crois que Jésus, dans sa pédagogie, voulait que Pierre passe par là, parce qu'il voulait travailler quelque chose chez Pierre. Il voulait briser cet orgueil que Pierre avait, pour le préparer à être le berger qu'il sera. Et notez deux choses qui se passent là dans notre texte, c'est que ce n'est pas Pierre qui va vers Jésus: c'est Jésus qui prend l'initiative d'aller vers Pierre. Jésus est celui qui fait le premier pas; celui qui tend la main; celui qui adresse la première question. Et deuxième chose: Jésus le fait publiquement devant tous les autres disciples. Ils sont là, en train de manger, et Jésus prend l'initiative d'engager cette conversation devant les autres disciples, pour que tous entendent. Et il le demande trois fois donc: "Pierre, est-ce que tu m'aimes?'

Alors, avant de voir ce qu'il y a derrière tout ça, il faut se poser cette question: Pourquoi est-ce qu'il lui pose cette question trois fois? Alors si vous êtes fatigué et que vous avez une minute de sommeil à rattraper, c'est maintenant. Ça va durer juste une minute, mais il y a une remarque importante que nous devons faire par rapport à l'interprétation de ces trois questions vous savez, dans le grec –peut-être que vous l'avez déjà entendu– il y a trois mots différents qui sont utilisés pour dire "aimer". Il y a "phileo", "agapao" et "eros". "Eros" est plus l'amour sentimental, "phileo", l'amour qu'on pourrait dire fraternel; l'amour entre des amis, et "agapao" la dimension de l'amour inconditionnel.

D'accord? Mais en réalité, souvent ces mots sont interchangeables. Et on a cru que... –parce que Jésus, en fait, quand il parle à Pierre, il lui dit: "Pierre, est-ce que tu m'agapao?" "Est-ce que tu m'aimes d'un amour inconditionnel?" et Pierre lui répond: "Oui je t'aime/phileo". Deuxième fois: "Est-ce que tu m'aimes/agapao?" Il lui répond: "Oui je t'aime/phileo." Et troisième fois donc, il lui dit: "Est-ce que tu m'aimes/phileo?" Et Pierre lui répond: "Oui je t'aime/phileo." – Et donc voilà, certains théologiens ont se sont dit: "Bon, pourquoi est-ce qu'il y a cette variation de mots? Est-ce que ça veut dire que Jésus demande: "Descends d'un cran" pour demander à Pierre de l'aimer d'un amour qui ne serait pas inconditionnel et qu'il se met à son niveau, à ses capacités, parce qu'il a compris; qu'il lui fait grâce, etc.

Mais en fait, dans le grec, ces trois mots, –enfin, en tout cas "agapao" et "philo'– sont totalement interchangeables. Il y a de nombreux travaux, je pourrais citer de nombreux théologiens, Don Carson, Henry Blocher, Sylvain Romerovski, voilà, tous des grands monsieurs comme ça, qui ont démontré que ces mots sont complètement interchangeables comme dans... à un moment, il emploie "brebis" et l'autre fois, il emploie "agneau" mais les brebis, les agneaux ou le troupeau, c'est la même chose.

Je me souviens encore de ma prof de français, qui me disait qu'il faut pas répéter toujours les mêmes mots, sinon ce sont des fautes de français. Voilà. Donc voilà, c'est fini. Mais alors, pourquoi trois fois? Pourquoi trois fois cette même question insistante?

Jésus ne lui demande pas s'il a la foi, ou s'il se repent de ce qu'il a fait, ou s'il promet de ne plus jamais recommencer le reniement, mais il lui demande trois fois s'il l'aime. Au fond, n'est-ce pas la question la plus fondamentale que Jésus doit poser à Pierre? "M'aimes-tu?" "Est-ce que tu m'aimes?" N'est-ce pas le premier commandement que Dieu nous adresse (à l'homme) de l'aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force? "Est-ce que tu m'aimes?"

Et regardez, c'est à la troisième fois (regardez le verset 17): "Pierre fut attristé de ce qui lui avait dit pour la troisième fois "est-ce que tu m'aimes?" et c'est à la troisième fois que ça vient piquer dans le cœur de Pierre au plus profond. Jésus, là, fait un parallèle entre son triple reniement et trois fois, il lui donne l'occasion de lui dire qu'il aime. Trois fois, il a renié, trois fois, Jésus lui donne l'occasion de lui dire qu'il l'aime.

Pierre pensait que, pour être un disciple, il fallait être quelqu'un de fort; qu'il fallait être quelqu'un de solide; qu'il fallait être quelqu'un qui donnait tout; qui était quelqu'un de vraiment engagé jusqu'à la mort; et qui devait se montrer devant son maître comme étant l'homme le plus fort de tous; qui choisissait les élites. Moi, des fois, je crois ça aussi. Régulièrement, ça revient cette idée-là.

Et là, on voit que Pierre, malgré sa trahison, a l'occasion de dire à Jésus qu'il l'aime. Jésus donne l'occasion à celui qui l'a trahi de lui dire une nouvelle fois qu'il l'aime. Jésus me donne, quand je l'ai trahi; quand j'ai péché; quand j'ai chuté; quand je suis par terre, l'occasion de lui dire que je l'aime.

Pierre ne peut pas déclarer son amour sans en même temps profondément regretter ce qu'il a fait, et Jésus savait qu'il serait trahi par Pierre. Il le savait, mais il est mort justement pour des hommes comme Pierre, comme moi, qui sont des hommes faibles, orgueilleux, et qui chutent. Jésus, on le voit là, prend cet homme faible et lui donne l'occasion de lui dire qu'il l'aime, parce qu'à la croix, il a payé pour ça, il peut le restaurer. Il donne au traître la possibilité de dire de nouveau "oui, je t'aime".

Imaginez un homme qui trompe sa femme. La femme est en colère, et cette femme donne l'occasion à son mari de lui dire qu'il l'aime. L'homme qui a chuté, qui regrette profondément, qu'est-ce qu'il souhaite? C'est que cette relation soit restaurée et que son épouse pourrait lui dire: "Écoute, oui, je te donne l'occasion de me dire que tu m'aimes, et ta déclaration à mes yeux a de la valeur, et je te pardonne."

Alors, comment cette question s'applique-t-elle à nous? Comment est-ce qu'elle peut nous encourager dans notre vie? Premièrement, c'est que Jésus ne se fait pas d'illusion sur nous. Il sait de quoi nous sommes faits. Il sait que nous sommes faibles, que nous chutons, et quand il nous a sauvés et qu'il nous voit chuter revenir vers lui, il n'est pas surpris de notre parcours. Il le connaît, il en est souverain.

Deuxièmement, c'est que Jésus vise toujours la restauration de son disciple. Des fois, dans sa discipline, il peut passer par le test, il peut passer par l'échec, il peut passer par lui mettre une épreuve pour le confronter et lui montrer sa faiblesse, mais dans l'objectif de restaurer son disciple. Royon, un célèbre évangéliste, disait que le mature est celui qui se reconnaît faible et qui apprend à se repentir vite. Que la maturité chrétienne n'est pas la capacité de l'homme à ne pas pécher, mais à tout de suite reconnaître quand le péché se pointe à sa porte et se rapprocher de Christ, à tout de suite, quand il a chuté, venir se mettre à genoux et demander pardon.

Alors, si on se sent trop loin pour revenir, ce que nous ne devons pas oublier, c'est que c'est Jésus encore aujourd'hui qui nous donne l'occasion et qui nous pose cette question en nous disant: "Est-ce que tu m'aimes?" Je t'autorise à répondre, "Est-ce que tu m'aimes?" Peu importe où nous en sommes, la grâce qui nous a été offerte à la conversion, la grâce qui nous a été accordée, le salut qui nous a été accordé, cette grâce, nous en sommes les mêmes bénéficiaires encore aujourd'hui.

Et la croix est aussi importante au premier jour de notre vie que chaque jour. Chaque jour, nous avons besoin de l'œuvre de Christ dans notre vie, de sa grâce, de son pardon, de sa totale restauration. Car il y a une chose qui ne compte pas aux yeux de Dieu, et ça, c'est quelque chose qui m'encourage énormément dans ma vie chrétienne: c'est qu'aux yeux de Dieu, mon passé ne compte pas. Ce qui compte, c'est ce que je fais de mon présent aujourd'hui et comment je compte vivre mon avenir. Peu importe par où je suis passé, derrière à la croix, Christ a payé. Il efface mon péché et me permet de marcher dans une nouveauté de vie. Il me purifie, me pardonne, et me permet de prendre ce nouveau départ.

Deuxième chose que je note avant de passer à la suite, c'est que Jésus le restaure publiquement devant les autres. Ensuite, ils partent ensemble et marchent, mais là, il le restaure publiquement devant tout le monde, car il veut que tout le monde voie Pierre être restauré, voie Pierre être réhabilité dans son rôle de leader. Et cela passe par la croix. Je pense que c'est aussi un enseignement pour nous. Quand on voit dans l'Église un frère ou une sœur dont on sait qu'il a chuté, qu'il est tombé bien bas, et qu'on voit une réelle repentance, il faut le considérer à nos yeux comme totalement réhabilité. Nous sommes comme lui, nous avons également été réhabilités. Nous en aurons besoin un jour ou l'autre, et permettre à ce frère et cette sœur de poursuivre sa course dans sa vie chrétienne et ne pas le considérer sur une voie de garage. Quand il y a repentance, il y a totale restauration et une nouveauté qui nous permet d'avancer.

Dans ces trois échanges de questions, Jésus fait systématiquement le lien entre "Est-ce que tu m'aimes?" et "Pais mes brebis." Il y a un lien entre cette restauration et la mission qu'il veut lui donner. Toujours "Tu m'aimes? Alors, pais mes brebis." Jésus lui confie cette mission, "Pais mes brebis," même après que Pierre l'ait renié. C'est extraordinaire, hein? Il vient de le renier, et Jésus lui confie une mission très importante: "Occupe-toi de mes brebis." Nous, si nous étions à la place de Jésus, nous aurions peut-être choisi l'élite. C'est une question que nous nous posons souvent. Nous aurions choisi les meilleurs.

Je connais quelqu'un qui est pasteur aux États-Unis. Il vient de finir son cursus et a été embauché par une Église importante. Là-bas, c'est une taille différente de chez nous, et plus de 30 pasteurs ont postulé pour entrer dans cette Église. Il a eu je ne sais combien d'entretiens avec des écrits à rendre, et c'était comme s'il était cadre supérieur dans une grande entreprise. Il a passé un examen théologique, devait justifier ses positions doctrinales, résoudre des cas d'étude, et on lui a présenté des situations dans l'Église pour voir comment il les gérerait, etc. Un nombre d'entretiens considérable, car l'Église voulait le plus compétent. Je crois que c'est logique de chercher quelqu'un de compétent, mais la différence entre notre travail à nous et ce que fait Christ, c'est que Jésus n'appelle pas des qualifiés, il qualifie ceux qu'il appelle. C'est la différence fondamentale. Il n'appelle pas des qualifiés, mais il qualifie ceux qu'il appelle.

Je ne sais pas si vous savez, l'année prochaine, je serai en dernière année ici, en 4e année dans mon stage, et j'aurai un mémoire à rendre à l'Institut Biblique à Genève. Donc, pareil, je devrais avoir une soutenance et justifier mes positions, etc. Débattre avec les professeurs, et voilà, ça va être quelque chose. Il faut que ce soit construit théologiquement, bien fourni, et tout ça. Là, je trouve que l'examen de Pierre, après 3 ans, se résume en une question: "Est-ce que tu m'aimes?" Parce que Jésus veut faire comprendre à Pierre que la chose la plus fondamentale pour son service, pour son ministère, c'est qu'il l'aime. C'est la source de tout service. Si on veut s'engager à servir l'Église par amour prioritairement pour l'Église, ça ne tiendra pas, parce que l'Église va nous décevoir et, face aux échecs, nous abandonnerons. Mais si c'est pour l'amour de Christ, alors nous tiendrons. Christ veut être le premier dans la vie de Pierre et veut que Pierre aime son Seigneur. Et du coup, en découle cette mission: "Si tu m'aimes, alors occupe-toi des autres." Vous voulez prouver que vous m'aimez? Alors, obéissez à mes commandements.

Il y a toujours ce lien que l'on voit dans la parole entre le salut et les œuvres, et souvent on l'oublie. Nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres, nous sommes sauvés par la grâce. On est tous d'accord avec ça. Nous sommes sauvés par la grâce seule de Dieu, mais nous sommes sauvés pour des œuvres. Nous ne sommes pas sauvés par des œuvres, mais pour des œuvres. Et les œuvres ont un rôle important, car elles sont, dans le Nouveau Testament, deux choses: soit la preuve de notre salut, présentée comme étant la preuve, on est sauvé parce qu'on voit une transformation, soit une conséquence, et là, on est dans la conséquence. "Tu m'aimes? Donc, ce qui va découler, c'est le service, car si tu m'aimes, naturellement, tu vas vouloir me servir."

Alors, quelques questions à se poser à ce sujet-là: Si on comprend que, pour l'examen final de tout disciple, il y a une question à laquelle nous devons répondre, est-ce que tu m'aimes? Est-ce que la profondeur de notre relation avec Christ est une priorité dans notre vie? Pour moi, c'est un combat quotidien, car je veux faire beaucoup de choses pour Jésus, mais après, j'ai tendance à glisser, à vouloir le faire par moi-même et au détriment même de ma relation avec lui.

La mission qu'il lui donne, c'est de faire pêtre le troupeau, ça veut dire de le nourrir, de s'occuper de lui, de l'amener là où le troupeau peut se nourrir, grandir et être en sécurité, etc. Et l'ensemble des Écritures nous montre que nous sommes tous appelés à veiller les uns sur les autres, à faire pêtre le troupeau. Nous sommes tous responsables de la croissance spirituelle des frères et des sœurs qui sont autour de nous. D'où cette question: Est-ce que mon amour pour Christ se transforme, se manifeste, se traduit par un engagement auprès de mes frères et sœurs? À un désir de les voir grandir dans leur vie spirituelle, que ce soit dans les différentes activités qu'il y a, mais aussi les frères et sœurs au sein de ma propre famille, dans mon couple, auprès de mon époux, mon épouse, mes enfants, en tant qu'enfant envers mes parents, et dans l'Église? Est-ce que mon service concourt à faire grandir spirituellement le frère et la sœur qui sont à côté de moi, avec qui je vis la vie de communauté?

Si oui, et c'est super, quelles sont les motivations?

Est-ce que c'est par amour pour Christ, ou est-ce que c'est par désir d'orgueil, de pouvoir, en comptant sur ses propres forces, etc.? C'est l'examen de Pierre, c'est "tu m'aimes", donc va découler ce service-là. Personnellement, c'est quelque chose avec laquelle je bataille, et je sais que je dois sonder très régulièrement mes motivations. C'est souvent des bonnes motivations qui sont entremêlées de mauvaises. Parfois, dans mon service, en même temps, il y a de l'orgueil, et puis en même temps, il y a un vrai désir de servir, et j'ai du mal des fois même à voir. Alors, du "qu'est-ce que je fais", bah Jésus me pose la question, "est-ce que tu m'aimes", et du coup, je reviens au pied de la croix, et je lui dis "oui, je t'aime, je vais le faire par amour". Je sonde mes motivations, je les dépose au pied de la croix, et puis on continue notre service. C'est le fruit, la conséquence de notre restauration.

Et là, on pourrait se dire, bon, le message pourrait s'arrêter là, et ça serait très bien. La conversation avec Pierre aurait pu s'arrêter là, et ça aurait été très bien aussi, mais Jésus continue la conversation et lui dit, et lui donne une prophétie très troublante. C'est la troisième chose, une prophétie vraiment troublante. Il lui dit, en vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, tu allais où tu voulais. Mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifiera Dieu. En ayant ainsi parlé, il lui dit, "Suis-moi".

Dans ce texte-là, Jésus, dans ces paroles-là, veut lui expliquer par quelle mort il va glorifier Dieu. Et quand il lui parle de mains écartées, qui seront attachées, et que ça sera une mort qui glorifiera Dieu, la tradition nous assure que Pierre est mort crucifié à l'envers à Rome à la fin du 1er siècle, et c'est ainsi qu'il a glorifié Dieu. L'homme qui avait renié Jésus par peur de la mort ne trouvera qu'il n'y aura aucun sacrifice à rendre pour glorifier Dieu. Il restera fidèle à Christ jusqu'à la mort.

Alors, trois choses me semblent transpirer de cette prophétie qui est troublante et qui pourrait vraiment nous déstabiliser. Jean nous dit première chose, pourquoi Jésus lui dit ceci, c'est parce qu'il va glorifier Dieu, lui qui a renié et qui a préféré son confort à la gloire de Dieu. Christ promet que, au travers de la pire des expériences, il glorifiera Dieu. C'est du réconfort. Deuxième chose, il prévient Pierre qu'il va souffrir, et Jésus n'a jamais épargné cette réalité à tous ses disciples. Vous voulez me suivre, vous allez souffrir.

Troisième chose, il lui démontre qu'il est souverain sur sa vie, sur son ministère, et sur sa mort. Par cette déclaration, il démontre aux lâches qu'il tiendra grâce à lui-même. Et l'espérance de Pierre dans l'épreuve sera que Christ est souverain, que Christ connaît son avenir, qu'il est souverain sur ses épreuves, et qui sait vers quoi il le conduit. Et on voit, je trouve, c'est troublant dans les épîtres de Pierre, qui baignent dans ce climat de persécution, où il écrit lui-même à des chrétiens persécutés, comment cette prophétie de Christ l'a affermi. Il dit dans sa première épître, au chapitre 1, je vous cite, après toute une suite de recommandations au chrétien à tenir ferme dans la persécution, il dit: "Car je sais que je quitterai subitement, que je la quitterai subitement, ainsi que Notre Seigneur Jésus-Christ me l'a fait connaître."

La prophétie est très importante pour lui. Il sait vers quoi il va, et du coup, il veut prévenir aussi tous les disciples qui veulent servir Christ vers quoi ils vont. Que aussi ils vont connaître tôt ou tard la souffrance. Et donc, je pense que dans notre vie, c'est très important d'être au clair sur la question de la souffrance, d'avoir des fondements, une connaissance qui est claire sur la souveraineté de Christ sur la souffrance. Sinon, comme on dit, ce n'est pas pendant la bataille qu'on se prépare à faire la guerre, c'est quand on est dans le creux de l'épreuve. C'est pas là qu'on peut se poser toutes ces questions, mais avant. Et c'est ce que fait Jésus, il le prépare à vivre tout ça.

Et je voudrais illustrer ceci. Je suis assez cinéphile, peut-être une des raisons de mon parcours scolaire. Connaissez-vous le film Shutter Island? Certains l'ont vu. J'en cite un autre: The Game, Le 6e sens avec Bruce Willis, ou Fight Club avec Brad Pitt, Prometheus un peu plus récent, ou Incassable, L'Illusionniste, ou encore Usual Suspects, un polar très connu qui a été vachement primé. Tous ces films sont construits sur la même trame scénaristique. C'est ce qu'on appelle un "twist", il y a une histoire et on suit l'histoire, et la fin du film, il y a un dénouement. En fait, qui au-delà d'être un petit dénouement, c'est ce qu'on appelle un "twist", c'est complètement un retournement en anglais qui, en fait, nous oblige à réinterpréter tout le film. Si je vous dis la fin du 6e sens, ça sert à rien d'aller le voir, je vais vous pourrir le film, quoi. Si je vous dis la fin de Usual Suspects, vous ne pouvez plus regarder le film comme si vous ne saviez pas, et vous savez, c'est ce genre de film. Quand on l'a fini, on éteint la télé ou on sort du cinéma, on se dit, mais non, en fait, à la fin, du coup, quand au début, il disait ça, en fait, il voulait dire ça, et rend compte, en fait, lui c'était lui, en fait, c'était le coupable. En fait, on croit qu'on est absolument pas sûr que c'est lui, même on est convaincu du contraire, et puis un tel retournement qu'on est obligé de se refaire tout le film dans la perspective de la fin. Vous connaissez, vous voyez de quoi je parle, ça vous est déjà arrivé. Moi, d'accord.

Bien, la vie chrétienne, c'est exactement ça, c'est un twist, parce que nous connaissons la fin, parce que nous connaissons la souveraineté de Dieu, cela nous oblige à considérer toute notre vie, notre présent, les choses bonnes qui nous arrivent, les souffrances, notre rôle dans notre famille, au travail, à la fac, nos projets, toutes ces choses-là dans la perspective de la souveraineté de Christ et de son retour, et de la vie éternelle qui nous est promise. Et on ne peut pas vivre notre vie comme un film, comme si on ne connaissait pas la fin. Et ça, de savoir ça, cette assurance là, transforme notre quotidien.

Et je conclus avec le dernier élément du texte. C'est que Jésus lance cet appel à Pierre. Revenons au texte, regardez, Pierre voit Jean se rapprocher d'eux et pose la question, et celui-ci, "Seigneur, que lui arrivera-t-il?" Moi, tu m'as prédit la fin, je la connais, mais qu'est-ce qui va lui arriver à lui? Je voudrais savoir. Et Jésus lui répond, "Que t'importe, toi, suis-moi." Jésus a quelque chose pour Jean, il a quelque chose pour Pierre, il a quelque chose pour Paul, il a quelque chose pour chacun de ses disciples. Il a quelque chose pour moi, il a quelque chose pour chacun d'entre nous. L'appel est personnel, et "que t'importe, toi, suis-moi". Que t'importe les dons que lui il a et que tu n'as pas. Toi, suis-moi. Que t'importe si eux ils abandonnent, toi, suis-moi. Que t'importe si tu vas souffrir, toi, suis-moi. Que t'importe si tu ne vois pas de fruit, toi, suis-moi. Et que t'importe si tu n'as pas ceci ou cela, toi, suis-moi. L'appel, il est entre toi et moi. Je t'appelle à mon service. Que t'importe, toi, suis-moi. Parce que je suis souverain, je connais la fin, je conduis. Pourquoi? Parce que celui qui nous qualifie, c'est Christ lui-même. Ce qu'il appelle, il les qualifie, il les équipe, il les accompagne, et il les restaure. Notre réponse est personnelle à cet appel-là. Il appelle chacun de ses disciples à le suivre. Que t'importe, toi, suis-moi. Comment répondons-nous à cet appel? Nous sommes restaurés, nous sommes aussi au défi de répondre à cet appel, à le suivre, à le servir. Alors, si je voudrais que vous reteniez une chose ce matin, c'est que ce qui nous disqualifie, c'est notre péché, pas notre manque de don, pas la situation, pas la conjoncture actuelle. Ce qui nous disqualifie dans notre service, c'est notre péché. Mais nous sommes restaurés et qualifiés par Jésus, et nous sommes restaurés et qualifiés pour Jésus lui-même, pour sa gloire à lui. Amen.


Ndlr: Découvre Vivre pour Jésus, le nouveau livre de Raphaël Charrier disponible chez BLF Édition!

Livre Vivre pour Jésus