Pourquoi vous devriez lire "Pourquoi Dieu se mêlerait-il de ma vie sexuelle?"

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Si vous n’êtes pas encore familier avec Sam Allberry, il est probablement le plus connu pour son livre Dieu est-il homophobe?. Mais il a écrit ou contribué à une variété de livres, notamment des commentaires du Nouveau Testament, et des livres sur la nouvelle vie en Christ et sur l’importance de l’Église locale, pour n’en citer que quelques-uns.

La réponse est simple: Dieu se soucie de nous

Allberry possède un style d’écriture chaleureux, véridique et compatissant. Dès les premières pages, il reconnaît que ce qu’il s’apprête à exposer à ses lecteurs concernant l’éthique sexuelle biblique pourrait leur donner envie de jeter son livre par la fenêtre (p.13). Pourtant, il parle franchement de ses propres difficultés: il est un homme célibataire qui, de son propre aveu, ne se mariera probablement jamais. Et il s’est engagé à vivre dans le célibat.

Pourtant, la réponse soulevée dans le titre du livre est simple: Dieu se mêle de notre vie sexuelle parce qu’il se soucie de nous, et parce que mal vivre notre sexualité peut engendrer beaucoup de dégâts et des blessures profondes (p.15). Dans les chapitres qui suivent, il développe longuement cette idée.

Construire un terrain d’entente

Dans les chapitres 1 et 2, Allberry crée un lien avec ses lecteurs en établissant un terrain d’entente. En matière de sexualité humaine, quel est l’élément sur lequel tout être humain décent serait d’accord? Que le consentement mutuel est essentiel. Les mouvements #MeToo et #ChurchToo sont nés de cris légitimes contre les abus et leurs dissimulations dans la société en général et dans l’Église.

Allberry soutient que nous servons un Sauveur qui a lui-même souffert d’une énorme injustice et qui a à la fois vécu et enseigné une profonde compassion envers les souffrances des autres. Tout acte d’agression sexuelle contre un porteur de son image est alors une violation d’un lieu sacré (p.27).

L’union d’une seule chair

Après avoir établi que nous n’avons pas le droit, en fait, de donner libre cours à toutes nos pulsions sexuelles, Allberry explique au chapitre 3 quel est le but de la sexualité. Lorsqu’il s’agit de l’acte sexuel, notre culture considère que son but est avant tout le plaisir. Pourtant, l’auteur soutient que le sexe était l’idée de Dieu et que l’acte sexuel était implicite dans son premier commandement au premier homme et à la première femme (Gn 1.28) (p. 48).

Il ne réduit cependant pas le but du sexe à la procréation. Il développe plutôt l’idée que l’intimité de l’union d’une seule chair est une image de la réunification de la chair que Dieu avait séparée en créant Ève à partir de la côte d’Adam (p.51).

La première révolution sexuelle

Dans les chapitres 4 et 5, Allberry explique longuement que la Bible enseigne effectivement que la sexualité est réservée au mariage, ce qui était aussi révolutionnaire à l’époque du Nouveau Testament qu’aujourd’hui. Dans l’Empire romain, les femmes n’étaient guère plus que de la marchandise. Les femmes riches étaient des commodités précieuses, et les femmes pauvres étaient vendues au plus offrant, mais elles pouvaient toutes être exploitées sans scrupules.

C’est pourquoi l’éthique sexuelle chrétienne est qualifiée par un spécialiste de première révolution sexuelle (p. 73). Mais il ne s’agit pas seulement de monogamie. L’Ancien et le Nouveau Testament brossent un tableau sans précédent de la réciprocité et de la soumission mutuelle dans le mariage. Pensez au Cantique des Cantiques 6.3, par exemple: “Je suis à mon bien-aimé, et il est à moi.” Ou à 1 Corinthiens 7.2-4, dans lequel Paul démontre que non seulement le corps de la femme appartient à son mari, mais aussi que le corps du mari appartient à sa femme. Ce faisant, il les place sur un pied d’égalité l’un par rapport à l’autre, ce qui était inédit auparavant (p. 76).

Tout commence dans le cœur

Au chapitre 6, l’auteur explique comment l’éthique sexuelle biblique remet en question nombre de nos normes sexuelles actuelles. Et ce d’autant plus que l’Écriture ramène la question au cœur, qu’il s’agisse du dixième commandement interdisant la convoitise (Ex 20.17) ou du fait que Jésus assimile la convoitise à l’adultère. En utilisant le récit de David et Bethsabée comme étude de cas, Allberry démontre que ce qui a commencé par un regard de concupiscence de la part du roi se termine par la perte de tout pour Bethsabée: son intégrité sexuelle, son mari, la vie qu’elle menait et, j’ajouterai, l’enfant qui a résulté de leur union non consensuelle (p. 84).

La convoitise, affirme-t-il, déshumanise à la fois l’objet de son regard et le consommateur qui se désensibilise à la détresse de la personne qu’il a devant lui (p.87). Elle est le moteur de l’industrie pornographique et de la traite des êtres humains qui la sous-tend.

Au-delà de la modification du comportement

Après avoir exposé de dures vérités sur nos cœurs corrompus et notre complicité dans l’exploitation humaine, le pasteur Allberry offre, au chapitre 7, des mots d’espoir à ceux qui ont l’impression d’avoir déjà tout gâché. La Bible n’enseigne pas une éthique sexuelle de modification du comportement. Au contraire, la bonne nouvelle de l’Évangile est que lorsque nous faisons confiance à Christ, nous sommes transformés de l’intérieur. L’Esprit de Dieu nous donne de nouveaux appétits (p.101), et le Sauveur qui rend cette œuvre possible est bien plus tendre que ce que nous pourrions imaginer (p.99).

Notre véritable identité: connus et aimés

Ensuite, au chapitre 8, il répond à la question de savoir si notre identité dépend de notre épanouissement sexuel. Jésus et la femme samaritaine constituent une autre étude de cas. Jésus déclare être l’eau vive, un don rendu possible parce que Christ a porté notre soif, nos ténèbres, notre condamnation sur la croix en devenant notre substitut (p.118). Cet échange garantit qu’en lui nous sommes à la fois profondément connus et profondément aimés. Et c’est là que réside notre véritable identité.

Des conseils d’expert en amour de la part du Dieu qui est Amour

Au chapitre 9, nous arrivons à une question qui est au cœur de la compréhension de la sexualité dans notre culture: est-ce qu’il ne suffit pas d’aimer? Allberry répond à cette question en se plongeant dans le passage quintessentiel de la Bible sur l’amour, 1 Corinthiens 13. Il soutient que l’objectif de Paul dans ce texte est de nous montrer à quel point nous ne sommes pas à la hauteur (p.131) et à quel point nous avons besoin de l’aide de Dieu pour bien aimer les autres. L’amour est le domaine d’expertise de Dieu, puisqu’il est amour (p.134).

À ce titre, il nous apprend à aimer différemment selon les contextes, qu’il s’agisse de nos animaux de compagnie, de nos parents, de nos partenaires, de notre pâtisserie ou de notre saucisse préférée. Et pour canaliser nos affections, il faut comprendre que l’amour nous appelle à respecter un timing précis (p.141), de peur "d’éveiller l’amour avant qu’il ne le veuille" (Ct 2.6).

L’amour au présent: une image et un avant-goût de l’amour dans l’éternité

Dans ses deux derniers chapitres, Allberry replace la question initiale du livre et sa réponse dans le contexte de la grande histoire de la Bible. L’histoire de l’univers est une histoire d’amour (p.149). Et au centre de cette histoire d’amour se trouve le mariage tant attendu de l’Époux avec son Épouse.

Le mariage terrestre sert donc d’image et d’avant-goût de notre union avec Christ qui a commencé et sera achevée dans et pour l’éternité (p. 161). Et c’est pourquoi nous sommes voués à être déçus lorsque nous cherchons la satisfaction ultime dans une relation humaine alors que nous avons été créés pour une relation céleste.

Si nous comprenons que notre obsession pour les relations amoureuses est en réalité l’empreinte laissée par une histoire plus grande –l’écho d’une mélodie plus harmonieuse, le panneau indicateur vers l’ultime destination– alors nous serons en mesure de vivre cette réalité qui surpasse de loin les relations terrestres les plus intimes.

p. 163

Conclusion

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent dans leur Église locale et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Elle est coanimatrice du podcast Chrétienne avec Aurélie Bricaud, Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec), animatrice de sa chaîne YouTube d'enseignement textuel, blogueuse chez TGC Canada et auteure et éditrice du livre Elles ont vu la fidélité de Dieu aux Éditions Clé en partenariat avec TPSG.

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Orateurs

D. Angers