Un pasteur vous répond

Vivez-vous des miracles dignes des Écritures? (Épisode 35)

Le Saint-EspritMiracles

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Publié le

22 juin 2016

On a reçu une question un peu provocante, mais qu'on souhaitait néanmoins traiter. L'épisode 35 répond à la question d'un internaute qui nous demande: "Vous ne vous sentez pas en décalage entre les Écritures et le véritable Évangile? Vivez-vous des miracles dignes des Écritures?" Florent Varak explore le sujet des miracles dans la Bible pour en dégager leurs qualités et les compare avec aujourd'hui.

Transcription:

Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.

La question est posée: « Vous ne vous sentez pas en décalage entre les Écritures et le véritable Évangile? Vivez-vous des miracles dignes des Écritures? ». Alors c’est une belle question, probablement teintée d’un peu de jugement. Je ne sais pas, mais c’est comme ça que je la lis. J’aimerais faire quelques remarques sur ce que sont les miracles dans la Bible:

Premièrement, les termes:

Dans l’ancien testament on a le terme par exemple [Mophets] qui évoque bien sûr le miracle prodige, l’émerveillement, la puissance. Les premières utilisations de ce terme sont liées avec l’exode, une manifestation très puissante de l’intervention de Dieu pour libérer son peuple. Dans le nouveau testament on a le terme d’[Unamis] qui est son équivalent; là encore on trouve la notion d’acte de puissance, de miracle, de pouvoir. Et c’est utilisé à la fois pour les vrais miracles des disciples, et puis les miracles de ceux qui ne sont pas des disciples. Matthieu 7, par exemple.

On trouve également le terme [Ergon] qui est lié à la notion d’œuvre.

Pour la moitié de l’utilisation de ces termes, si mes souvenirs sont bons, c’est un terme qui évoque des actes miraculeux; pour l’autre moitié c’est plutôt les œuvres différentes des hommes de Dieu, parfois des œuvres missionnaires.

On a également le terme, dans l’ancien testament, de [Ot], une sorte de signe, de marqueur, une bannière.

Dans le nouveau testament on a le mot [Semeon] là encore un signe, un marqueur. Donc, il y a quelque chose qui est associé à cette manifestation de puissance, c’est qu’elle pointe du doigt quelque chose, elle oriente celui qui l’observe vers quelque chose. C’est la notion de signe, de panneau indicateur.

Un miracle, c’est donc une intervention remarquable de Dieu qui révèle sa puissance:

  • Moïse jette un bâton par terre et il devient serpent: c’est un miracle. Moïse reprend le serpent et ça redevient un bâton:  c’est un miracle. Essaie de faire ça chez toi ça ne marchera pas nécessairement.

  • Moïse tend son bâton: les eaux se transforment en sang: c’est un miracle, c’est quelque chose qui est inexplicable, incompréhensible en dehors de la manifestation de la puissance de Dieu. Et bien sûr dans les exemples que je cite, c’était chaque fois quelque chose qui allait attester du mandat de Dieu, de l’orientation de Dieu pour son peuple.

  • Elisée jette un morceau de bois dans l’eau, le marteau remonte à la surface: c’est un miracle. Tu peux essayer de faire ça dans le lac près de chez toi, ça ne marchera pas. Ce n’est pas l’intention de Dieu à ton égard. Voilà: un miracle, c’est quelque chose qui va au-delà des normes, au-delà de la nature.

  • Esaïe prie, et l’ombre recule de 10°, tu peux prier comme ça, si l’ombre recule de 10° c’est un miracle.

  • Jonas survit dans le ventre d’un poisson: c’est encore un miracle!  Tu peux…, enfin je te déconseille d’essayer.

Quand on regarde les 2100 ans d’histoire qui séparent Abraham de l’apôtre Jean, on réalise que Dieu n’a pas fait des miracles de façon homogène. Il y a des périodes où il y a beaucoup plus de miracles.

J’ai cité Moïse: Moïse et son successeur Josué sont des personnes que Dieu mandate à accomplir des miracles. On a également Elie, Elisée, des prophètes, les premiers prophètes, et ils font des miracles. Jésus et les apôtres font beaucoup de miracles.

Alors, si Dieu est le même hier, aujourd’hui et éternellement, ça ne veut pas dire qu’Il fait les choses de manière constante. Il y a des actes qu’Il ne fera plus, par exemple le déluge, Il l’a promis. Il faut distinguer ce qu’Il est de son œuvre, et il semble que Dieu ait pris plaisir à manifester des miracles de façon plus puissante, plus fréquente, lorsqu’Il a voulu se révéler davantage.

J’ai mentionné Moïse et Josué: Moïse donne la Loi, et Dieu atteste de l’envoi de Moïse pour écrire la Loi par des miracles, il est vraiment l’homme que Dieu mandate. Elie et Élisée: ce sont les premiers prophètes. Le nouveau mode de communication de Dieu par le biais des prophètes est attesté par une série de miracles. J’ai parlé de Jésus et des apôtres, ils nous laissent le nouveau testament, la nouvelle alliance. Dieu atteste qu’ils sont vraiment envoyés de lui par ses miracles, et qui leur donne le droit en quelque sorte de parler avec autorité, et d’écrire ce qui sera le fondement de la foi chrétienne.

Même sur des problématiques similaires où on voit en 1 Samuel 3.1 “ le jeune Samuel était au service de l’Éternel auprès d’Elie (ce n’est pas le même que celui que j’ai évoqué), la parole de l’Éternel était rare en ce temps-là, les visions n’étaient point fréquentes”. Donc tu vois, Dieu n’agit pas de façon homogène dans l’ensemble de la révélation biblique.

Je ferai aussi une remarque sur la qualité des miracles que Jésus et les apôtres ont réalisés pendant le temps de leur service terrestre. Si je fais la synthèse de ce que je lis dans le Nouveau Testament, les guérisons de Jésus et des apôtres étaient:

  • Premièrement réelles: On n’a jamais cette idée « crois que tu seras guéri et le tu le seras ». Les apôtres et Jésus guérissent et les gens sont réellement, objectivement guéris. Ca embarrassait d’ailleurs les témoins de ces miracles. Je pense en Jean 9 par exemple, lorsque les opposants de Jésus essaient de faire venir les parents d’un aveugle né en disant « Est-ce qu’il est vraiment né aveugle, est-ce qu’il y a pas anguille sous roche? »  C’était réel, c’était objectif.

  • Deuxième caractéristique des miracles de Jésus et des apôtres: les guérisons étaient instantanées. Tu peux faire une recherche en utilisant une concordance sur les mots « aussitôt », « à l’instant même », « immédiatement », et tu remarqueras que c’est une constance.

Les gens lèvent souvent la main en disant « non! il y a Marc 8 ». Effectivement Marc 8, Jésus fait 2 guérisons successives, rapides. On n’a pas le temps de le voir, mais si ça t’intéresse, je peux répondre à la question du pourquoi. Pourquoi Jésus fait un miracle en 2 temps à ce moment-là de l’Évangile, et ce n’est même pas une guérison progressive, ce sont deux actes de guérison qui sont séparés de quelques secondes, quelques minutes, et on n’est pas devant une guérison progressive. Les marques des guérisons de Jésus, dans la vie de Jésus et des apôtres: c’était réel, c’était instantané.

  • Je remarque également que c’était indépendant de la gravité, que ce soient les maux de tête de la belle-mère de Pierre ou que ce soit une personne qui n’a jamais pu marcher ou qui était contrôlée d’un démon, possédée (mais je n’aime pas le terme « possédée » je l’ai dit), démonisée, il est guérit et immédiatement guéri; c’est indépendant de la gravité.
  • Et une quatrième qualité que j’observe dans les guérisons que Jésus et les apôtres réalisent, c’est qu’elles étaient souvent collectives. Lorsque Pierre arrive en ville en Actes 5, tous les malades étaient guéris; lorsque l’apôtre Paul arrive sur l’île de Malte, tous les malades étaient guéris. Il y a une manifestation de puissance qui se fait qui est remarquable, je ne dis pas que c’est toujours comme ça, mais c’est souvent comme ça.

Quand on voit ces manifestations, on se dit “waouh! c’est vraiment extraordinaire!”, et ça devrait être le cas aujourd’hui. Mais je ne pense pas, je vais y venir dans un instant.

Il faut juste remarquer qu’il y avait un objectif à ces miracles. En Luc 5.24 à propos d’un homme que Jésus va guérir, Jésus dit « Or, afin que vous sachiez que le fils de l’Homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l’ordonne (dit-il au paralysé), lève-toi, prend ton lit et va dans ta maison ».

Qu’est-ce que ce texte nous montre? Ce texte nous montre que le miracle est réalisé en vue d’attester de la capacité, de l’autorité de Christ pour le pardon des péchés. Donc, il y a une dimension d’attestation qui ne dit pas nécessairement que les miracles vont avoir lieu pendant toute l’ère de l’Église.

Alors je reprends une partie de la question: « Est-ce que je vois des miracles dignes de l’Écriture? » T’es prêt? Voici ma réponse en 3 mots: Oui. Non. Mais non.

Oui, j’ai vu parfois quelques guérisons réelles, instantanées. Les anciens dans notre assemblée pratiquent l’onction d’huile, et on a parfois vu des guérisons, et on a souvent vu, je dois le dire, des « non-guérisons ». Dieu dit non à notre prière de guérison, et c’est sa prérogative de Dieu. Il est maître et il fait ce qu’il veut. Nous prions avec foi, et nous le laissons faire ce qu’il veut. Dieu n’agit pas sous la contrainte. Dieu ne fait pas la promesse de guérir. Il fait la promesse d’entendre notre prière et si c’est sa volonté Il guérit. Donc oui.

Maintenant non, je n’ai pas vu les miracles dans l’ampleur que nous les découvrons dans le livre des Actes, mais souviens-toi la première Église n’a pas considéré que c’était le livre des Actes de l’Église, que c’était le livre des Actes du Saint Esprit, la première Église a considéré que c’était le livre des Actes des apôtres. Et nous verrons dans le podcast sur Marc 16 combien cela fait sens, les apôtres avaient pour fonction de lancer l’Église universelle, et d’attester que le nouveau message qu’ils annonçaient était vraiment de Dieu, les miracles faisaient partir de cette attestation, là encore nous le verrons.

Ma troisième réponse: mais non ce n’est pas ça l’Évangile. Et c’est pour moi ça qui est le plus grave. Et je voudrais dans une deuxième partie de podcast réfléchir à la question de l’Évangile.

Mais en tout cas, moi je te renvoie à cette question: “est-ce que tu vois des guérisons réelles, instantanées, indépendantes de la gravité et souvent collectives?” Si ce n’est pas le cas, si tu as par exemple surtout des maux de dos qui vont plus ou moins bien, si tu as des gens qui retournent voir le pharmacien ou le médecin le lendemain, tu n’es tout simplement pas dans des cas de guérison tel que le Nouveau Testament le précise.

Alors, quelques remarques sur la nature de l’Évangile pour conclure, parce que tu te souviens que dans la question qui était posée, il s’agissait de mettre en parallèle l’Évangile et la guérison. Moi je lis en 1Co 15.1-5:

Je vous rappelle frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé, autrement vous auriez cru en vain. Je vous ai transmis avant tout ce que j’avais aussi reçu, Christ est mort pour nos péchés selon les Ecritures, il a été enseveli il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures et il a été vu par Cephas (c’est à dire Pierre), puis par les douze.

Tu as remarqué, Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures il a été enseveli et il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. Voilà l’Évangile: Christ meurt à la place de nous pécheurs. Il reçoit la condamnation du Père pour que nous vivions. Il meurt pour des pécheurs et il meurt pour que le péché soit vaincu. Il ne meurt pas pour prendre en quelque sorte nos maladies sur lui et nous donner sa santé, il meurt pour le péché. L’Évangile c’est l’œuvre qui nous permet d’être justifiés devant Dieu, ce n’est pas l’œuvre qui nous permet d’être sauvés de nos maladies.

Romain 1.16:

Je n’ai pas honte de l’Évangile, c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du juif premièrement, puis du grec.

L’Évangile c’est donc la puissance de Dieu qui se révèle, qui se manifeste dans le salut, pas dans la guérison. Est-ce que Dieu guérit? Oui Dieu guérit quand il veut, comme il veut. Et j’ai une amie qui me racontait qu’au Népal beaucoup des histoires (si ce n’est pas toutes les histoires de conversion), semble-t-il, proviennent d’un évènement de guérison.

Dieu a la prérogative de guérir comme il l’entend et il peut attester s’il le souhaite par la guérison de quelque chose de plus grand qu’est le pardon, mais l’Évangile c’est une notion de pardon, c’est une notion de grâce. Bien sûr que dans le salut qui nous est accordé il y a l’espérance ferme de la résurrection, et dans cette résurrection il y a l’assurance que la maladie sera vaincue. Il n’y aura pas de souffrance ni de maladie sur la nouvelle terre, dans la vie que nous allons vivre.

Bref il est erroné, et je crois que c’est important de le souligner, d’associer la guérison à l’Évangile. L’Évangile est ce qui nous permet d’être sauvés de nos péchés, ce n’est pas ce qui nous permet d’être en bonne santé. Le CNEF a sorti un excellent document sur la guérison, je t’encourage à le consulter, à le lire. Il a été signé par des représentants des Églises charismatiques et des Églises non charismatiques, et donc il fait l’état des lieux avec sagesse je trouve, de cette question sur la guérison, et il me semble que tu aurais profit à méditer cette question davantage. Quant à moi dans un prochain podcast je regarderai ce que Marc 16 nous dit, puisque c’est souvent utilisé pour affirmer que l’Église est censée accomplir des guérisons pendant ce temps qu’est le nôtre, le temps de l’Église.