Un pasteur vous répond

Pourquoi Dieu a-t-il créé un circuit du plaisir dans le cerveau? (Épisode 207)

Vie chrétienneAddictions

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Publié le

21 févr. 2020

Les addictions sont intimement liées au circuit du plaisir. Mais pourquoi nous avoir créé avec ce qui semble être un cadeau empoisonné? Écoutez ce podcast pour découvrir le bon dessein de Dieu par cette création.

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Transcription :

« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »

PVR 207 : Pourquoi Dieu nous a-t-il créés avec un circuit du plaisir dans le cerveau ?

-FV : Voilà, on termine une série de podcasts sur les addictions, je suis accompagné d’un cher ami, Daniel. Daniel, je te laisse te présenter une 4e et dernière fois.

-DB : Voilà, je m’appelle Daniel, je suis médecin, je suis addictologue, donc je m’occupe de gens qui ont des problèmes avec des produits essentiellement, mais aussi avec des comportements, et je travaille dans un centre de cure où on les accueille pour parfois des périodes assez longues, pour essayer de rompre avec ces comportements.

-FV : OK, super, donc voilà je suis vraiment accompagné d’un spécialiste de ces questions ; alors je te propose de regarder les podcasts précédents, on a parlé de ce qu’était une addiction, comment on sortait d’une addiction ; on vient de parler également dans le podcast précédent de la pornographie, et puis maintenant ce que je voudrais – et c’est vraiment à ta suggestion, et je trouvais ça génial – c’est de se poser la question : pourquoi est-ce que Dieu nous a créés avec un circuit de plaisir dans le cerveau ? Alors évidemment ça invite une question : c’est quoi ce circuit de plaisir ?

-DB : Voilà, c’est très important de comprendre ça ! Nous avons dans notre cerveau une zone relativement petite, ça a la taille d’une petite tête d’épingle…

-FV : Ah oui ?

-DB : Et en fait il n’y a pas beaucoup de cellules là-dedans, mais bien sûr, plusieurs milliers mais… par rapport aux centaines de milliards de neurones que nous avons, c’est une toute infime petite minorité.

-FV : D’accord.

-DB : Et ce centre du plaisir, qui est dans un endroit profond du cerveau alors – oubliez ça – ça s’appelle l’aire tegmentale ventrale…

-FV : Redis-le !

-DB : L’aire tegmentale ventrale ! Voilà, et en fait, tout ça, c’est grâce à ces fameuses neurosciences dont on évoque un petit peu, on a pu mesurer ça, on sait même mettre maintenant des sondes, des sondes métalliques dans le cerveau des singes, pour essayer de mesurer en temps réel la dose de dopamine. Ce centre-là fonctionne avec une seule hormone, enfin ce qu’on appelle un neurotransmetteur ; les cellules neuronales communiquent entre elles par des odeurs, et là en fait c’est la dopamine, un fameux neurotransmetteur très connu, et donc c’est pour ça que ce circuit est très particulier, il n’y a pas tellement de cellules neuronales qui fonctionnent à la dopamine.

-FV : D’accord !

-DB : Alors qu’est-ce que c’est un circuit du plaisir, pourquoi ça fonctionne ? Pour bien comprendre un circuit du plaisir et pourquoi on en a un, il faut comprendre que dans la vraie vie, nous avons besoin d’un circuit du plaisir. Je vous donne un exemple, je veux donner un exemple vécu tout simple. Imaginez par exemple que le matin je me lève et que j’ai pas le temps de prendre mon petit déjeuner…

-FV : OK.

-DB : Voilà, et donc du coup je vais au boulot, j’ai plein de travail, entre midi et 2 la directrice me dit : « Écoute Daniel, voilà t’es pas au courant, mais je t’annonce qu’on a une réunion avec des prescripteurs, etc ». Donc j’ai même pas le temps de manger, mais je vais juste boire un café et une madeleine, et le soir je rentre chez moi après une longue journée, il est 19h30, je suis bien fatigué, ma femme m’accueille en disant : « Ecoute-moi, j’ai pas eu le temps de faire une grande popote, en fait j’ai fait des courses en Allemagne ». Et puis voilà j’arrive, et puis eh bien écoute, au frigo qu’est ce qui reste ? Un peu d’omelette et des patates bouillies…

-FV : OK !

-DB : Et qu’est-ce qui va se passer ? Alors qu’elle réchauffe tout ça au micro-ondes, elle me met ça sur la table, on s’assied, et je vais manger les patates bouillies et l’omelette avec beaucoup de ‘plaisir’ pourquoi ? Ce qu’il faut bien comprendre c’est que notre cerveau, c’est une espèce de cockpit d’avion avec des tas de lumières oranges, jaunes, vertes, violettes, et en fait, sans que tu t’en rendes compte – moi je m’en rends pas compte – mais il mesure le taux de glucose dans mon sang, il mesure le taux de cholestérol dans le sang, il sait la pression dans mon premier duodénum, il sait le volume de remplissage de mon estomac, et tout ça concourt à donner une information qui dit : « Daniel, il est temps de faire un remplissage, tu as besoin de passer à la pompe pour remettre de l’énergie dans ta machine, et donc en même temps le cerveau me dit : puisque tu n’as pratiquement plus mangé depuis hier soir, ça fait 24 heures, si tu manges, si tu passes à la pompe, eh ben je vais donner du plaisir ! Donc qu’est ce que je fais, je m’assieds à table, et avec ma femme je vais manger mes patates bouillies et mon omelette, et je vais dire à ma femme : » tu sais quoi ? C’est les meilleures patates bouillies que t’as faites de tout notre mariage, et c’est une super omelette ! « Tu vois ? Parce que j’ai faim, parce que mon cerveau me dit : » oui c’est bon pour toi, tu as besoin de manger ! « Et donc, quand j’ai fini de manger, ça va mieux, voilà, mon estomac est rempli, mon taux de cholestérol commence à monter, tu vois, et là je me dis que c’est peut-être le moment de faire une petite pause, de se reposer, mais c’est pas possible parce que le téléphone sonne ! Le téléphone sonne, je décroche, et qui c’est qu’est au bout du fil, c’est la tante Agathe… qui téléphone et qui dit : » mais, Daniel, t’es pas au courant ? Je dis : ben non, non, j’ai complètement oublié, c’est quoi le problème ? – Mais c’est mon anniversaire, c’est mes 75 ans ! Et là, totalement, oh là là j’ai totalement oublié, je dis à ma femme : écoute voilà, on a un vrai problème, il faut vite qu’on aille, voilà, et en fait c’est pas très loin, elle a loué une salle des fêtes, elle a fait venir un grand traiteur, il y a des cailles en sarcophage, il y a des petits fours au foie gras, il y a du rôti de veau sauce Orloff… et elle me dit dépêche-toi, dépêche-toi, toute la famille est là ! Donc qu’est-ce que je fais, je mets mes habits du dimanche, je saute dans la voiture, et à 8h30 on est les derniers, on arrive et alors là tout le monde est en train de manger, et moi j’ai un problème.

-FV : OK

-DB : C’est qu’en fait je suis là, avec ma tante Agathe qui me dit : « T’as intérêt à manger, parce que sinon, c’est moi qui dois manger tous les restes, pendant au moins 3 semaines », et donc elle me met une pression sociétale pour que je mange, et en même temps mon cerveau me dit : « Non, faut plus manger, parce que mon cerveau me dit non, ton estomac est encore rempli, y’a plein de pommes de terre dedans, et puis il dit : » mais ton taux de glucose avec toutes ces pommes de terre, t’es à 1, 3 gramme, faut surtout plus en rajouter, et puis il y a le premier duodénum qui est déjà chargé, qui dit non, n’en rajoutez plus, parce que le premier duodénum il demande à ce que l’estomac ne se vidange plus, en attendant que lui-même ait réussi à le faire passer plus loin, tout ça, tu sais, c’est une machine géniale notre corps ! Une machine géniale ! Et donc mon cerveau me dit : « Touche plus à rien ! », mais en même temps, ça devient schizophrénique mon histoire, parce que j’ai la tante Agathe qui me dit : « Mange », et donc qu’est-ce que je vais faire ? Je vais prendre un petit toast au foie gras, je le mets dans ma bouche, et quand elle a le dos tourné, je le pose dans un pot de fleurs, tu vois, et j’essaie de manger à table, je vais grignoter 2 ou 3 petits trucs pour donner le change, mais parce que je ne peux plus rajouter, parce que mon circuit du plaisir me dit stop ! En fait comprenons-nous bien, nous avons besoin d’un circuit du plaisir pour faire des bonnes choses qui nous sont nécessaires à un moment donné, et pour arrêter de faire ces mêmes bonnes choses à un moment donné, parce qu’elles nous seraient toxiques, comme de boire, de manger, elles nous donnent aussi le circuit du plaisir, elles nous encouragent à nous mettre au frais quand il fait très chaud, elles nous encouragent à nous mettre au chaud quand il fait très froid, parce que notre cerveau dit : « faut pas que ta température s’éloigne des 37 degrés pour lesquels ta machine était prévue de fonctionner… »

-FV : Jusqu’ici c’est assez banal… Expérience commune, dans un sens ou dans l’autre, tu manges un peu plus, tu manges un peu moins, t’as un peu plus chaud, t’as un peu plus froid, tout va bien !

-DB : Voilà !

-FV : Mais par contre il peut jouer des tours, alors, ce circuit du plaisir…

-DB : Exactement ! En fait, qu’est-ce qui s’est passé ? C’est qu’il y a un certain nombre de produits, un certain nombre de produits qu’on appelle des substances psychoactives, un certain nombre de comportements, qui vont réussir à un moment donné à déclencher un shoot de dopamine dans ce circuit du plaisir ; alors ça marche pas forcément du premier coup, mais quand ça se reproduit fréquemment, à un moment donné, notre circuit du plaisir va être modifié, en particulier quand on arrive à donner des doses de plaisir supérieures à la normale, parce qu’en fait nous sommes formatés pour fonctionner avec une certaine dose de dopamine, mais par exemple, quand on donne une dose de cocaïne du marché à quelqu’un, on arrive à des doses qui sont 10 000 fois supérieures à la dose normale de shoot de dopamine, quand tu as un bon repas à manger.

-FV : Quand tu parles de 10 000 fois, c’est métaphorique, ou c’est réel ?

-DB : Non c’est réel, c’est des mesures, parce qu’on les a mesurées sur les singes, sur des saïmiris.

-FV : D’accord !

-DB : Donc 10 000 fois, c’est-à-dire, c’est des doses qui sont extrêmement importantes, on a mesuré 14 000 fois plus importantes que la dose normale !

-FV : Ok !

-DB : Donc si tu veux, tu es en train de faire fonctionner ton système avec quelque chose qui n’est pas du tout prévu pour ça, c’est comme si tu faisais fonctionner une maison électrique qui est prévue pour du 220 volts, et puis tu as un mauvais électricien qui a raccordé directement ta maison avec le réseau à 60 000 volts, mais ta maison elle fait ouf, et ça brûle.

-FV : Alors dans quelles circonstances ça se passe, ça ?

-DB : Eh bien ça se passe, par exemple, si tu prends une première dose d’héroïne… alors ça va être…

-FV : Tu montes dans les tours…

-DB : Ça va monter dans les tours, c’est sûr que tous les héroïnomanes que je rencontre me disent : « ah mais docteur, si vous pouviez imaginer la première fois que j’en ai pris, c’était super ! » Et je suis d’accord avec eux, et parfois au fond de moi je me dis, « j’aimerais vivre ça », mais en même temps je me rends compte, quand ils me racontent leur vie, je dis, surtout ne jamais le faire…

-FV : Parce que c’est une porte ouverte…

-DB : Parce qu’ils vivent l’enfer aujourd’hui ! Et ils disent tous, j’aurais jamais dû le faire, mais ils l’ont fait ! Donc comprenons bien, en fait, on va prendre une dose de dopamine qui n’est pas prévue, et on va faire sauter, probablement, on n’est pas tout à fait sûr de ça : le circuit fonctionne toujours, mais il fonctionne trop bien ; c’est-à-dire que ce qu’on fait casser, ce qui casse, c’est les circuits amortisseurs, c’est les régulateurs du circuit du plaisir, ces circuits sont détruits lors de l’arrivée massive de ces doses, et ensuite notre circuit est habitué à des doses massives, il ne sait plus s’en passer, et lui il se dit : non mais, la dose normale de ‘monsieur tout le monde’ ça lui va pas du tout, et en fait quand il n’a pas de produit, il se sent très malheureux, c’est le syndrome de manque, toi et moi sans produit on va très bien, on est très contents d’être là ce soir par exemple, avec vous, mais quelqu’un qui est en manque d’héroïne, il va être très très mal, il a l’impression que sa vie s’arrête, il est en manque total ; il va être prêt à faire n’importe quoi pour pouvoir trouver sa dose.

-FV : Alors là on parle de quelque chose d’assez extrême avec une dose d’héroïne, mais prenons l’exemple de l’alcoolique par exemple, qui commence son schéma d’addiction à l’alcool, ou bien de la pornographie, puisqu’on vient d’en parler dans le podcast précédent, qu’est-ce qui se passe dans ce circuit de plaisir ? C’est pas 10 000 fois j’imagine…

-DB : Bien sûr que non, mais quand même c’est beaucoup moins, voilà… Mais en fait, c’est difficile à mesurer puisqu’il n’y a pas beaucoup de volontaires – pour qu’on leur mette une tige de métal dans le cerveau pour mesurer leur taux de dopamine ! – mais enfin, ce qui est sûr, c’est qu’à partir du moment où on a réussi à induire notre circuit du plaisir en erreur, et qu’un produit autre est venu se mettre à la place des façons normales d’obtenir du plaisir, et que ce produit donne une expérience totalement irrationnelle en puissance du résultat, eh bien notre cerveau va garder une mémoire, d’autant plus que l’expérience sera bonne…

-FV : D’accord, et donc il va renforcer le comportement.

-DB : Exactement, on va voir un renforcement du comportement, tu utilises un mot tout à fait médical, et en fait on va vouloir reproduire constamment ce schéma, et plus on le reproduit, plus on le rend ancré dans le mécanisme, en fait, on fait une espèce d’autoroute, le cerveau sait à l’avance : voilà, ben si je suis accro à la pornographie, je vais me mettre à l’ordinateur, je vais appuyer sur tel bouton, je vais commencer à voir des images, ensuite je vais faire ça, ça va devenir stéréotypé ; de la même façon que l’héroïnomane il a son rituel, et c’est très important pour lui, il prépare son produit, il se met tranquillement, il fait chauffer quelque chose si c‘est….

-FV : Et ça génère l’attente, n’est-ce pas ?

-DB : Et il va y déjà avoir ce qu’on appelle l’anticipation positive, c’est-à-dire que souvent ils ont déjà de la récompense, alors qu’ils n’ont pas encore eu ni le comportement…

-FV : D’accord !

-DB : …ni le produit, par exemple les gens qui jouent aux jeux, ils ont plus de plaisir avant le jeu, avant de savoir s’ils ont gagné au jeu, c’est là que ça se passe bien, de la même façon que dans la pornographie souvent, c’est les gens qui viennent chez eux, ils sont dans leur bureau, ils se préparent et ouvrent leurs ordinateurs, ils sont tout excités, et en fait une fois qu’ils sont devant l’écran et qu’ils voient les choses, ils se rendent compte que c’est pas aussi bien que ce qu’ils avaient imaginé que ce serait…

-FV : Alors, est-ce que l’on peut entrainer cette petite fonction du cerveau, pour qu’elle trouve du plaisir dans des choses qui soient bonnes, acceptables, et finalement en lien avec le plan de Dieu ?

-DB : Alors on peut… Mais c’est pas quelque chose qui va être facile à mettre en oeuvre pour quelqu’un tout seul, il faut le dire très clairement aujourd’hui dans ce podcast, il faudra vous faire aider, il faudra que vous soyez dans la… capable de vous confesser, de reconnaître que vous avez raté le but, que vous êtes rentré dans une addiction, et que c’est un péché, et ensuite, oui, ce qui va être génial, c’est que Dieu va vous laver, va enlever ces choses du passé, peut-être que vous aussi vous allez devoir laver des choses dans votre vie, peut-être qu’il va falloir vider des choses de votre ordinateur, peut-être qu’il va falloir rompre avec un certain nombre de copains qui vous entraînent dans ces produits, dans ces comportements, peut-être faudra-t-il aussi enlever les bouteilles de votre maison…

-FV : Il y a cette phase de sevrage qui est si importante, hein ?

-DB : Il va falloir certainement couper des choses, et couper des liens, et parfois souvent des relations, des relations toxiques, mais une fois que vous êtes prêt à faire cela, ensuite le Seigneur va laver votre cerveau, parce qu’il faut bien se rendre compte qu’on a on a une vraie déchetterie à l’intérieur, une vraie déchetterie de mauvaises choses, et ça c’est seulement le Seigneur qui peut le nettoyer, et qui peut nous amener à une libération complète et profonde de notre cerveau, et ensuite une fois qu’on est là, on est un être nouveau, c’est ce que d’ailleurs il est dit dans la Parole, on devient un être nouveau, et à ce moment-là on va marcher dans la lumière, et là on va se rendre compte que le Seigneur veut nous donner des bonnes récompenses, il veut nous entraîner à avoir du plaisir, mais en lui.

-FV : Alors parle-nous un peu justement de ce plaisir en Christ, parce que ça c’est une chose que j’ai découverte, dans le sens où on a tous… moi je viens pas d’une famille chrétienne du tout, j’étais très éloigné du christianisme, et j’avais la vision d’un christianisme austère qui était anti-plaisir, anti-joie, anti-sexualité certainement, et puis j’ai découvert dans la Bible après ma conversion que c’était pas du tout le cas, mais que c’était cadré, alors ça plaisait pas toujours à ma façon de voir les choses, et j’ai dû… je dois encore mourir à moi-même sur un certain nombre de choses, mais ça veut dire quoi prendre plaisir en Dieu concrètement ? Et par rapport à notre question du circuit de plaisir, c’est quoi ?

-DB : Ben je dirais qu’il y a 2 choses qui se passent… La 1e chose, quand tu es libéré, c’est que tu commences à haïr ce que tu faisais auparavant…

-FV : Donc il y a une motivation qui change ?

-DB : Voilà ! C’est que tu vas commencer à dire : mais c’était horrible ce que je faisais, je consommais ces produits, j’étais dans ce comportement… Tu vas commencer par le haïr, et ça, c’est l’oeuvre du Seigneur, c’est la détestation du péché.

-FV : OK !

-DB : C’est détester la salissure de l’ordure dans laquelle finalement l’ennemi t’a traîné, rendu esclave que tu étais ; et ensuite la 2ème chose, Dieu va te donner du plaisir à être en contact avec lui ; un exemple tout simple, c’est-à-dire que moi au début, je lisais la Bible par obligation, c’était obligé, et comme beaucoup de chrétiens il faut que je lise un passage, etc etc, et aujourd’hui, depuis maintenant plusieurs années j’en suis arrivé au stade où je me réjouis de pouvoir rentrer à la maison, et je dis : « voilà, voilà, ça fait 2 jours que j’ai pas lu, mais maintenant, je vais me prendre une dose, je vais me prendre une dose », et tu vois on est toujours dans l’addiction, hein…

-FV : C’est intéressant ! (rires)

-DB : Je vais me prendre une dose, une dose de Parole, tu vois, et j’ai dit : « Seigneur c’est super qu’est-ce que tu as dis là, c’est magnifique, etc ». C’est, je crois, que le Seigneur veut remplir notre circuit du plaisir, mais d’une façon saine ! Et c’est ça qui va être absolument génial pour tous nos auditeurs, c’est le jour où ils vont rendre se rendre compte qu’ils n’ont pas besoin de remplir leur circuit du plaisir, ils ont besoin de faire confiance au Seigneur, lui va le remplir.

-FV : Oui, alors je vais t’évoquer 2-3 choses, tu vas me dire en tant que médecin, c’est une consultation finalement que je te demande…

-DB : Allons-y …

-FV : Tu m’enverras ta facture ?

-DB : C’est pas cher ce soir !

-FV : C’est pas cher ce soir, excellent ! Mais ce que j’ai découvert, c’est que j’avais besoin de remplir ces réservoirs émotionnels ou ces expressions de plaisir, alors j’ai trouvé qu’il y avait des éléments qui étaient tout à fait légitimes, qui étaient… qui me faisaient du bien, qui nourrissaient mes émotions naturellement et positivement, ça peut être certains chants, certaines musiques, ça peut être certains films, et qu’il n’y avait à mon sens aucune dimension morale à ça, ça faisait partie des belles choses qui construisaient une satisfaction, la satisfaction d’un bon plat… et que l’on peut le vivre comme devant Dieu, comme un cadeau de Dieu… Tu serais d’accord avec ça ?

-DB : Absolument ! Qu’est-ce que dit la Parole ? ‘’Tout m’est permis’’ ? donc si par exemple… prenons l’exemple de la cigarette : si tu fais partie des toutes petites minorités de gens qui peuvent fumer quelques cigarettes de temps en temps sans devenir accros (et ils sont pas nombreux, ne joue pas ce jeu-là), mais c’est environ 3- 4% la population en France, mais si tu peux fumer une cigarette de temps en temps sans devenir accro, moi je ne peux pas dire que tu es dans le péché, et si par exemple tu prends plaisir à des choses comme par exemple manger du chocolat et des bonnes choses, et si c’est quelque chose dont tu n’es pas dépendant, voilà, nous devons et nous réjouir de bonnes choses !

Donc, nourrir en quelque sorte ce circuit positif, c’est aussi honorer le Dieu de la création qui nous a donné un circuit de plaisir…

Et voilà !

-FV : Alors après, une 2ème chose que j’ai trouvé, alors c’est peut-être un peu plus spirituel, c’est de pouvoir exprimer ou fonder des émotions que je trouvais dans les Psaumes, notamment, c’est pas forcément naturel chez moi des émotions de lamentations, parfois des émotions de repentance, de tristesse, de regarder en face mes propres actes ; je vais souvent balader entre midi et 2, enfin souvent c’est exagéré, mais un temps de prière prolongé en dehors du culte personnel que j’ai le matin, et j’essaye d’avoir devant moi des éléments un peu miroir dans l’Écriture, et soit je transforme ça comme une louange que j’essaie de vivre émotionnellement, donc j’ai l’impression d’activer de ce que tu me parles, de ce que tu me dis, le circuit du plaisir, ou bien de nourrir des éléments qui sont plus… qui me rendent authentique, finalement, dans ma vie avec Dieu. Qu’est ce que t’en penses, toi ?

-DB : J’en pense que la Parole le dit, elle dit : « Fais de l’Éternel tes délices, il te donnera ce que ton coeur désire » (Ps 37.4). Qu’est ce que ton coeur désire ? Il désire que ton circuit du plaisir soit apaisé. Ton coeur te pousse naturellement, et en fait le Seigneur dit dans sa Parole, il dit « mais cherche MOI, fais de MOI tes délices et tu verras que je vais te récompenser. » Moi je suis un témoin de ça, je sais qu’il y a des moments difficiles dans ma vie et en même temps, je sais que le Seigneur me donne l’espoir, il renouvelle mes forces, et en même temps il me dit : « mais je t’aime tel que tu es avec tes défauts, tes qualités » et il m’a aussi libéré de dépendance, de dépendance, je peux le dire à cette vidéo aujourd’hui, j’étais dépendant à la pornographie pendant de nombreuses années, tout en étant chrétien, et le Seigneur un jour m’a dit : « Maintenant, maintenant, si tu es prêt à annoncer ta libération et à accepter que moi je veux te libérer, si tu es prêt à te confesser ». Je l’ai fait, et c’était dur, et c’était dur, et puis du coup je me suis réveillé, entre guillemets, j’espère… je pensais qu’il y aurait une espèce d’é…

-FV : De zapping ?

-DB : Ouais, ou qu’il y aurait une espèce d’éclair qui tomberait du ciel etc, il s’est rien passé mais les années ont passé et j’ai dit, mais c’est fini, j’ai plus besoin de ça, c’est terminé, je trouve ça horrible !

-FV : Écoute, c’est super qu’on puisse parler ainsi, on termine une série de vidéos sur les addictions, j’espère que ça a été pertinent, utile, que tu comprends mieux un petit peu ce phénomène, mais juste une chose, je sais que ceux qui sont dans des addictions se sentent absolument minables, se sentent un peu comme des rejets, des rejetons, des personnes sales, ils vivent une forme de déshonneur et de tristesse, de honte profonde, alors parfois cette honte elle est masquée par de grands sourires, de grandes capacités à rire en public, mais quand ils rentrent et se regardent dans le miroir, ils se sentent… Alors moi je voudrais parler juste brièvement et conclure là-dessus, c’est que dans la parabole du fils prodigue, on a cet homme qui brise tous les tabous, qui fait ce qui est honteux de faire avec son père, qui fait ce qui est honteux de faire avec son corps, qui fait ce qui est honteux de faire avec l’argent que l’on peut avoir, plutôt que de l’investir il l’utilise sur les prostituées, sur le vin, et il arrive au bout de lui-même, c’est la déchéance… Il revient, et bien sûr l’histoire nous rapporte que ça reflète la personne qui vraiment s’est vautrée dans ce que nous qualifierions aujourd’hui d’addiction.

Et ce qui est extraordinaire, c’est que le père dans cette histoire, qui représente Jésus, il guette son retour, et il guette son retour et lorsqu’il revient, ne vient pas avec un martinet, avec un fouet, en disant : « Maintenant tu vas payer », non il le serre dans les bras, l’embrasse, le revêt d’une tunique propre, de sandales, et les sandales c’est une notion d’honneur par rapport à ce que ça peut… les pieds peuvent représenter dans cette culture, il lui met une ceinture, une bague, bref il est intégré dans la famille de Dieu, et moi je voudrais juste souligner que lorsque nous revenons en disant : « j’ai péché contre toi, Eternel », nous sommes vraiment accueillis par un Dieu de grâce, qui veut que notre confiance soit en lui, qui veut qu’on fasse un demi-tour radical, parfois qu’on puisse reconnaître devant des amis pour pouvoir cheminer davantage ; je vous renvoie aux podcasts précédents sur la question de la libération face aux addictions, mais que l’Évangile est une bonne nouvelle, et qu’il y a une vraie satisfaction à connaître Christ, satisfaction qui n’est pas du même ordre que la satisfaction d’une substance telle que l’héroïne, mais qui est une satisfaction durable et profonde, et bien sûr qui va jusque dans la vie éternelle ; et à une femme qui avait raté sa vie conjugale, qui vivait avec un homme, un 6e homme qui n’était pas son mari, je crois que c’est ça… j’ai un petit doute soudain… la femme dont on ne connaît même pas le nom, elle s’appelle la Samaritaine en Jean 4, Jésus dit que quiconque allait boire de l’eau du puits allait encore avoir soif, mais que l’eau que LUI donnerait, rassasierait et allait couler jusque dans la vie éternelle, et c’est de cela dont il est question, c’est de substituer des plaisirs factices enchaînants et temporaires, avec le plaisir de connaître Dieu, de marcher avec lui, d’être recueilli et lavé par lui, et puis de vivre un chemin, qui n’est pas toujours facile, mais qui est un chemin qui est éminemment satisfaisant. Finalement je suis reconnaissant que Dieu nous ait donné un circuit de plaisir… ce que j’aime le plaisir de la vie que Dieu nous donne, soit la vie conjugale, que ce soit la vie de satisfaction d’un bon repas qui t’attend maintenant, parce que t’as bien travaillé ces quelques podcasts…

-DB : Y’aura des légumes ?

-FV : Et de la viande aussi ! (rires) Et puis une satisfaction qui va se prolonger dans l’éternité, parce que le monde qui nous attend est un nouvel univers, avec une abondance, et je crois qu’il faut vraiment se représenter la vie que Christ offre comme une abondance, une abondance d’un autre type, mais une abondance quand même. Merci pour ton écoute, et puis on reprend les podcasts habituels la semaine prochaine !