Dans l'épisode 127, Florent répond à une question sur l'intercession des saints en commençant par regarder l'origine non chrétienne de cette pratique, puis en examinant cette pratique à la lumière des Écritures. Le verdict est sans appel: le culte des morts n'est pas du tout biblique.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
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Transcription:
« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »
Voici la question de ce podcast : « Bonjour, je suis toujours étonné de voir que, très tôt dans l’histoire du christianisme, on commençait à rendre des cultes aux défunts apôtres et aux autres martyrs. Est-ce que cela a été condamné par les apôtres de leur vivant ou par le Seigneur lui-même et si oui, pourquoi en arriver là ? Lorsque j’aborde le sujet avec des personnes concernées, elles me répondent qu’elles ne prient pas le saint en question, mais qu’elles lui demandent d’intercéder en leur faveur devant Dieu. Je n’ai jamais trop bien saisi l’explication. Que leur répliquer ? »
Alors merci pour ta question, elle est effectivement très importante et va me valoir encore de nouveaux amis au sein de l’église catholique, puisqu’on va essayer d’y répondre avec la perspective qui est la mienne, et qui s’appuie sur l’Écriture.
Tout d’abord un petit regard, plus vaste, sur l’origine de cette pratique. Il est tout à fait exact que l’on trouve très tôt le culte des morts et qu’en fait, c’est probablement la première des intuitions spirituelles de l’humanité. En tout cas, c’est le propos que tient Frédéric Lenoir dans son livre intitulé « Petite histoire de l’origine des religions » [Petit traité d’histoire des religions].
Il assure que les premiers hommes, apparus selon sa chronologie en 100 000 avant Jésus-Christ, avaient déjà coutume d’enterrer leurs morts selon des rituels bien précis, en accompagnant leurs morts d’offrandes, que ce soient des offrandes de nourriture ou bien d’armes. Cela faisait état de leur croyance en la survie d’une âme ou de leur être intérieur, de leur esprit, par-delà leur mort physique. Et donc très tôt, les gens ont réalisé, ou pensé en tout cas intuitivement, que si l’être qui venait de partir demeurait quelque part, vivant spirituellement, alors il pouvait intervenir dans nos vies. Cette croyance a donné naissance à ce que l’on appelle le culte des morts. Un culte qui est universel aujourd’hui, et que l’on retrouve de façon assez précise, même dans l’Empire romain dans lequel s’est répandu le christianisme. Je cite par exemple le « Guide romain antique ». C’est un livre qui date un peu, je crois qu’il a été rédigé en 1967, mais il est absolument remarquable ; il décrit la vie des Romains au jour le jour. Et il est truffé de citations croustillantes. Il a été publié chez Hachette, on peut encore se le procurer, il est disponible dans les bibliothèques. Donc le « Guide romain antique » (Hacquard est l’auteur principal de cet ouvrage) nous rapporte ce culte des morts. Plusieurs fêtes sont évoquées, que je ne cite pas ici, mais voilà pour l’essentiel ce qu’il dit : « Emprunté pour une grande part aux Étrusques, il (le culte des morts) est fondé sur la crainte des morts. En effet, les âmes des morts sont surtout considérées comme dangereuses et malfaisantes. Il faut accomplir des gestes rituels pour apaiser leur susceptibilité et leur rancune ».
Et donc, du temps des Romains, les gens faisaient toute une série de rituels, plusieurs fois par an, parfois plusieurs fois dans le culte familial, pour essayer de maintenir à distance la tante acariâtre ou la grand-mère déçue et méchante, pour éviter qu’elles ne viennent frapper les vivants. Je dois ici faire cette remarque : partout dans le monde, l’écrasante majorité de la population mondiale réalise des rites pour apaiser des ancêtres décédés.
Que ce soit en Asie ou que ce soit en Afrique, cette croyance existe bel et bien que les ancêtres peuvent peser sur le cours des vivants (souvent de façon négative d’ailleurs) et qu’il faut donc s’assurer leurs bonnes grâces, éviter leur fureur. Et pour ce faire, eh bien, on va chaque jour offrir un peu d’argent, chaque jour offrir un peu de nourriture, chaque jour interroger les ancêtres, leur parler – c’est suivant les spiritualités ou les cultes – pour les maintenir à distance ou garder leurs bonnes grâces.
Lorsque l’Évangile est arrivé à Rome, enfin dans l’Empire romain : comment est-ce que ces croyances ont été perçues ou adaptées? Je pense qu’il est assez facile d’imaginer que l’Évangile n’a pas immédiatement transformé l’ensemble des croyances et des pratiques des gens. D’ailleurs, c’est encore le cas aujourd’hui ; lorsque l’Évangile touche un village reculé, lorsque l’Évangile touche une civilisation et s’impose, il ne faut pas s’imaginer que la civilisation devient soudainement une page blanche. Il faut du temps, les influences croisées entre l’Évangile et les croyances de la population cohabitent, et l’on peut imaginer que certaines pratiques anciennes perdurent.
Lorsque le grand-père chrétien meurt et que l’on découvre que, dans la Bible, il est vivant aux yeux de Dieu (c’est donc très biblique), on se dit: « Ah! mais si cet homme est vivant aux yeux de Dieu, et puisque moi je suis proche de lui, je peux peut-être lui demander quelque chose. Non pas que, lui, va réaliser ce quelque chose, mais plutôt que, lui, va demander à Dieu ce quelque chose de ma part ». Et là, bien sûr, on franchit une barrière que la Bible ne permet pas de franchir, on le verra dans un instant.
Je crois que c’est ainsi que le culte des saints s’est développé. L’idée s’est imposée que les saints avaient un accès plus favorable que moi à Dieu et que, par conséquent, j’allais pouvoir les interpeller pour qu’ils demandent à Dieu quelque chose de ma part.
C’est clairement la perspective catholique. Voici ce qui nous est dit dans deux articles que je trouve dans le catéchisme catholique : « Les témoins qui nous ont précédés dans le royaume, spécialement ceux que l’Église reconnaît comme saints, participent à la tradition vivante de la prière par le modèle de leur vie, par la transmission de leurs écrits et par la prière aujourd’hui. Ils contemplent Dieu, ils le louent, ils ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissés sur la terre. En entrant dans la joie de leur Maître, ils ont été établis sur beaucoup. Leur intercession est leur plus beau service du dessein de Dieu, nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier ». Voilà, ça c’était l’article 2683, page 662.
Je te cite un second article qui s’intitule « L’intercession des saints » et qui nous dit ceci : « Étant en effet plus intimement liés avec le Christ, les habitants du ciel contribuent à affermir plus solidement l’Église en sainteté. Ils ne cessent d’intercéder pour nous auprès du Père, offrant les mérites qu’ils ont acquis sur terre. Ainsi leur sollicitude fraternelle est du plus grand secours pour notre infirmité». Et ça, c’était l’article 956, page 252.
Et j’ai même trouvé sur le site du diocèse de Lille une liste de saints à invoquer pour obtenir quelque chose. Alors, comme je trouve le propos assez truculent, je ne résiste pas à l’idée de te le citer. Voilà donc l’article : « Un saint pour chaque besoin ? Bien sûr la vie de certains, enjolivée au cours des siècles, peut faire sourire, de même que les occasions pour lesquelles il est bon de les prier. Mais au-delà des clichés, les saints peuvent s’avérer de précieux guides.
Un peu tête-en-l’air : Saint Antoine de Padoue, fêté le 13 juin, c’est l’homme de la situation. La dévotion populaire a reconnu chez ce franciscain, prêcheur virulent contre l’avarice et l’usure, une aide précieuse pour retrouver l’objet perdu ou pour remettre de l’ordre dans la multitude de nos préoccupations.
Mon corps me fait mal : Archange Raphaël, fêté le 29 septembre. À la suite de l’archange Raphaël, qui guérit Tobie dans la Bible, les saints guérisseurs partagent avec nous la grâce de la guérison ou du martyr qu’eux-mêmes ont vécu.
Un petit coin de ciel bleu : Sainte Claire d’Assise, fêtée le 11 août, la fondatrice des Clarisses a suivi François d’Assise dans le chemin de la pauvreté évangélique. Une tradition populaire raconte que des paysans, souffrant des intempéries et ayant offert des œufs à la sainte, ont vu le beau temps revenir. Une aubaine pour prévoir la météo d’un mariage.
S’épanouir dans son travail : Saint Joseph, 1er siècle, fêté le 19 mars. Évoqué par les Évangiles avec pudeur, l’époux de Marie transmet à Jésus, son fils adoptif, les gestes patients du travailleur. »
Allez, je t’en cite un dernier : « Accompagner des personnes malades : Saint Camille de Lellis, fêté le 14 juillet, infirmier à Rome, le fondateur des Camilliens mobilise son énergie pour prendre soin des malades. Et aussi Saint Côme et Damien, deux frères médecins et martyrs, patrons des professionnels médical et paramédical ». Je termine ici cette citation.
Il y en a plein d’autres que je ne prends pas le temps de mentionner, mais ça fait vraiment partie d’un paysage dans l’univers catholique : on va prier surtout les saints et on va essayer de répertorier le saint qui est capable de répondre à sa préoccupation ou d’invoquer Dieu pour sa préoccupation plus personnelle.
Dans la perspective biblique, c’est une pratique absolument inacceptable; on n’est absolument pas dans cette logique au sein des Écritures. Et je vais essayer de montrer en quoi il me semble que l’on fait fausse route en essayant d’obtenir l’intercession d’un saint.
Premièrement, une telle pratique se méprend sur ce qu’est un saint. Dans l’Écriture, un saint est une personne qui est devenue sainte par Jésus-Christ. En fait, c’est un autre terme ; c’est un synonyme pour décrire le véritable disciple de Jésus-Christ. Ainsi, l’apôtre Paul écrit aux Éphésiens – aux chrétiens qui sont à Éphèse – et je cite : « Paul, apôtre de Christ Jésus par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Christ Jésus qui sont à Éphèse ». Paul écrit par ailleurs en Philippiens 1.1: « Paul et Timothée, serviteurs de Christ Jésus, à tous les saints en Christ Jésus qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres » etc. Qu’est-ce que nous trouvons dans ces versets ? C’est que le titre de saint caractérise ceux et celles dont les péchés ont été couverts par le sacrifice de Jésus-Christ. Et cela concerne tout chrétien authentique, toute personne qui a réalisé qu’elle ne pouvait rien faire pour obtenir ou mériter son salut si ce n’est se confier dans la grâce souveraine, suffisante, complète de Jésus-Christ, qui nous accorde la sainteté de Christ comme une sorte de transfusion de sa sainteté … En réalité, le mot transfusion est probablement erroné parce que la sainteté n’est pas plus transfusée qu’elle n’est imputée aujourd’hui. C’est-à-dire que la sainteté est mise sur notre compte alors que nous reconnaissons nos fautes. Le temps viendra où nous serons vraiment saints dans la réalité de nos vies, lorsque nous serons auprès de Christ. J’espère ne pas t’avoir rendu trop confus par cette petite précision de fin de citation. Donc premièrement, la pratique qui consiste à prier les saints se méprend sur ce qu’est un saint.
Deuxièmement, cette pratique fait fi de l’invitation à venir auprès de Dieu pour trouver le secours, invitation que l’on trouve tout au long des Écritures. Je ne peux pas prendre le temps de citer tous les versets qui nous invitent à venir à Dieu, qui est celui qui prend notre fardeau. Il nous invite à de multiples reprises à nous approcher « avec assurance du trône de la grâce » ( je cite Hébreux 4.16), « afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce en vue d’un secours opportun ». C’est auprès de Dieu que se trouve le repos, c’est auprès de Dieu que se trouve le secours, et nous sommes invités à venir à lui. « Venez à moi vous qui êtes fatigués et chargés [nous dit Jésus] et je vous donnerai du repos ». C’est en Dieu et en Dieu seul que nous pouvons trouver un accueil.
Cette pratique, troisièmement, viole l’interdiction morale de la loi que l’on retrouve à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament et qui interdit d’invoquer des morts, quelle que soit la raison et quelle que soit la qualité de ces morts. Qu’ils soient saints à nos yeux ou aux yeux de Dieu, qu’ils soient sauvés ou non. Lévitique 20.6 nous dit : « Si une personne se tourne vers ceux qui évoquent les morts ou vers ceux qui prédisent l’avenir pour se prostituer avec eux, je tournerai ma face contre cette personne, je la retrancherai du milieu de son peuple. Ésaïe, chapitre 8, verset 19 déclare: « Si l’on vous dit : consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui chuchotent et qui marmonnent ; un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu et s’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » C’est vraiment une sorte de négation de la bienveillance de Dieu qui, au contraire, cherche à toucher l’ensemble de nos vies. Nous avons tout pleinement en Jésus-Christ. Donc ce n’est pas rien cette pratique. D’ailleurs,quand on parle à un mort, on ne parle pas vraiment à un mort, puisqu’on va voir dans un instant que les morts et les vivants sont séparés en attendant la résurrection. Et on parle, me semble-t-il, lorsqu’ils répondent en tout cas, à des démons. C’est une pratique occulte qui est dénoncée dans l’Écriture ; ce n’est absolument pas une pratique chrétienne.
Quatrième raison pour ne pas prier les morts: cette pratique ne prend pas en compte la séparation qui existe entre les sauvés sur terre et les sauvés morts, en attente de la résurrection. À plusieurs reprises, l’apôtre Paul fait état de sa hâte de rejoindre le Seigneur, ce qui est bien meilleur. Mais jamais il ne dit : « J’ai hâte d’être auprès du Seigneur mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez continuer de me parler, je serai plus près de Dieu pour faire monter vos prières auprès de Dieu ». Ce n’est absolument pas ce que nous lisons. J’en prends pour preuve ce que Philippiens, chapitre 1, versets 22 à 25 nous affirme : « Mais est-ce utile pour mon œuvre que je vive dans la chair ? Que dois-je préférer ? Je ne sais pas. Je suis pressé des deux côtés, j’ai le désir de m’en aller et d’être avec le Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur, mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. J’en suis persuadé, je le sais, je resterai et je séjournerai auprès de vous tous pour votre progrès et pour votre joie dans la foi ». Et tu vois le contraste qui est établi entre le fait de rester sur terre, c’est-à-dire de rester vivant pour pouvoir continuer d’exercer un ministère utile aux chrétiens et à l’Eglise, et le fait de monter vers le Seigneur, vers le Christ et d’être dans la jouissance de cette relation avec le Christ. Quand on est auprès du Christ, on n’est plus dans cette situation où l’on peut travailler pour le bien des autres, dans le sens où on accueillerait la prière des autres.
Enfin, cinquièmement, cette pratique (prier les saints) méprise Christ comme seul pontife, comme seul intermédiaire entre Dieu et les hommes. 1 Timothée, chapitre 2 est explicite en cela : « J’exhorte donc en tout premier lieu à faire des requêtes, prières, intercessions, actions de grâce pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position supérieure, afin que nous menions une vie paisible et tranquille en toute piété et dignité. Cela est bon et agréable devant Dieu notre sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité car il y a un seul Dieu et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ». Et tu vois, c’est vraiment explicite. Paul encourage à prier de différentes manières, avec une abondance d’actions de grâce, de prières, d’intercession et il prévient : « Il n’y a qu’un seul intermédiaire entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme ». Il est le Dieu homme, l’homme Dieu ; il est l’échelle qui nous permet d’accéder auprès de Dieu. Nulle part dans l’Écriture, nulle part il est fait référence à un saint qui serait un intermédiaire, à un chrétien qui serait capable d’apporter notre prière et notre souhait auprès de Dieu. Je n’ai aucun doute que les morts – et d’ailleurs ce débat a été l’objet d’un podcast qui a suscité quelques débats – je n’ai aucun doute que les morts continuent de prier, c’est ce qu’ils font en Apocalypse, chapitre 6, mais nous n’avons aucune part à avoir avec eux en leur demandant de prier. Heureusement, nous avons un accès suffisant et complet en la personne de Jésus-Christ. Il est notre Sauveur, il vit en nous, il a envoyé son Saint-Esprit, nous devons maintenant prier par l’Esprit. Qu’est-ce que nous pourrions obtenir de plus, si ce n’est nous fourvoyer, en cherchant l’intercession et l’aide d’un mort?
Alors, comment parler aux gens qui sont vraiment férus de l’intercession des morts et leur présenter nos objections, puisque c’est la dernière partie de ta question. Cette question me touche parce que je n’habite pas très loin du village d’Ars, et j’emmène souvent des amis voir, parce que c’est quand même un lieu, un haut-lieu du catholicisme; ça nous permet de regarder d’un peu plus près cette culture et cette spiritualité. Je ne doute pas de la sincérité, de la qualité des gens qui sont dans ce mouvement-là ; mon propos n’est pas de juger. Toutefois, quand je vais à Ars, je suis choqué de voir des hommes, des femmes agenouillés devant un homme, un prêtre, mort, et devant son corps. Tout cela me semble aller à l’encontre des dix commandements et des textes de l’Ancien Testament qui nous dit de ne pas invoquer des morts. Et je m’interroge : « En quoi ces gens ont-ils confiance ? » Je ne connais pas leur cœur, et je ne saurais pas le dire, mais ils prient un mort comme si ce mort était capable de leur apporter plus que Jésus-Christ!
Et moi, je pense que la discussion que nous pouvons avoir, ce n’est pas une discussion sur ces questions précises, sauf si vraiment le sujet vient sur le tapis, mais bien plutôt sur la suffisance de Jésus-Christ. Son œuvre à la croix est suffisante pour nous sauver. Son intercession actuelle est suffisante pour nous maintenir. Sa présence en nous est suffisante pour nous faire grandir. La Bible nous dit en Hébreux, chapitre 12, qu’il est l’objet de la foi et qu’il l’amène à son achèvement. En d’autres termes, nous n’avons rien besoin de plus que Jésus-Christ et il me semble que c’est surtout sous cet angle-là qu’il faut aborder la discussion et cheminer avec ceux qui se méprennent, me semble-t-il dans ces pratiques.
Je sais que l’Église catholique tient à cette distinction : il faut distinguer l’adoration de Dieu, latri en latin, de la vénération des saints et ce serait un autre terme, je ne me souviens plus lequel. Mon latin est très lointain maintenant dans ma pensée. Mais malheureusement, ce ne sont pas des distinctions que l’on trouve dans le Nouveau Testament. Tu sais que le Nouveau Testament n’est pas écrit en latin mais en grec ; dans le grec l’adoration c’est proskuneo, c’est littéralement se prosterner devant. Et en fait, se prosterner devant, c’est reconnaître. Déjà c’est certainement le geste que font les gens qui s’agenouillent devant un mort ou une statue, donc ça pose un problème.
Adorer, c’est plus le fait de reconnaître la souveraineté et la majesté de Dieu tout au long de nos vies. Adorer, c’est vivre selon Dieu tout au long de ses jours. Ça a peu de choses à voir en fait avec le culte du dimanche matin. La louange, oui, a quelque chose à voir avec le culte du dimanche matin. Mais adorer, c’est vraiment un chemin de vie, une manière de vivre. D’autre part, le verbe prier en grec, c’est demander. Et donc, faire la distinction comme tu l’énonces dans ta question, faire la distinction entre demander à Dieu et puis demander l’intercession d’un saint, ce serait différent de prier ; c’est tout simplement faux. En fait, demander à un mort, c’est prier ; l’invoquer, c’est simplement de la nécromancie maquillée par un vernis chrétien.
Donc il me semble qu’il faut focaliser notre attention sur Jésus-Christ qui est le seul médiateur, le pontife parfait et absolu, et se méfier de toutes les choses qui orientent notre regard en dehors de l’espérance de l’Évangile, en dehors de la suffisance de Jésus-Christ. Et il me semble, pour le coup, que la vénération des saints fait précisément cela et qu’en ce sens, elle est une pratique qui n’est pas une pratique biblique ni une pratique chrétienne.