Un pasteur vous répond

      Le Nouveau Testament est-il antisémite? (Épisode 461)

      Souffrances et la mort de ChristMédisanceÉthiqueJustice socialeHarmonie raciale

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      Publié le

      23 mai 2025

      La question abordée dans cet épisode fait suite à l’épisode 416, dans lequel est évoquée l’idée d’une faute imputée au peuple juif dans la crucifixion du Christ. Reformulée de manière plus directe, un auditeur s’est demandé si cette idée ne serait pas elle-même inspirée par les écrits du Nouveau Testament, qu’il qualifie alors d’antisémites. Pour y répondre de manière appropriée, Florent invite à nouveau Josué, président de Juifs pour Jésus, qui s'est vu maintes fois questionné sur le sujet.

      Pour aller plus loin:

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      Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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      "Ce que l'on appelle le Nouveau Testament est formé d'écrits antisémites. Voir Évangile de  Jean, chapitre 8, verset 44 et suivants, voir la lettre de Paul aux  Thessaloniciens. Les Juifs sont les ennemis du genre humain ?" En tout cas, dans la note: "No Christianity, no Holocaust. Pas de christianisme, pas d'Holocauste. Voir les écrits de Géza Vermes."

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      FlorentOuais, alors le commentaire venait, je crois, suite à l'épisode que nous avons enregistré ensemble, l'épisode 416 : "Les Juifs sont-ils coupables d'avoir crucifié Jésus ?" Un sujet épineux, fréquemment utilisé, on a... que ce soit dans la littérature folklorique comme "A Fiddler on the Roof", "Un fiddler sur le toit". Enfin,

       

      JosuéUn violon, un violon sur le toit.

       

      FlorentIl y a cette notion un peu que les Juifs seraient ceux qui ont crucifié Jésus et que, à ce titre, ils méritaient toute la violence des hommes. Donc, c'est une question qui a été utilisée dans l'histoire pour pouvoir justifier des pogromes et des violences. Ça, c'est dans l'épisode 416. Maintenant, est-ce que dans le Nouveau Testament on a des traces d'antisémitisme ? Alors, on va commencer par  Jean 8:44. Je vais le lire pour ceux qui ne connaissent pas le texte biblique, l'Évangile de  Jean, chapitre 8. Jésus répond à ceux qui l'accusent de façon très, très directe et il dit : "Vous avez pour père le diable, vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, il ne s'est pas tenu dans la vérité parce que la vérité n'est pas en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, ses paroles viennent de lui-même, car il est menteur et le père du mensonge." Point. Et maintenant, Josué, donne-moi ta perspective un peu sur  Jean 8.44.

       

      JosuéAlors, c'est bien que tu as mentionné l'épisode précédente, parce que on a adressé un mensonge antisémite majeur, auquel le Nouveau Testament répond clairement : ce ne sont pas les Juifs qui ont tué Jésus. D'ailleurs, Jésus a dit dans ce même Évangile de  Jean, deux chapitres plus tard, après cette citation : "Personne ne m'ôte la vie, je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, j'ai le pouvoir de la reprendre." Et donc, souvent, le mensonge antisémite va à l'encontre de l'Évangile et de l'enseignement du Nouveau Testament. Alors, la question ici présente est : comment comprendre ce passage ? Alors, Jean, chapitre 8, vient après  Jean, chapitre 7.  Jean, chapitre 7, vient après  Jean, chapitre 6.  Jean, chapitre 6, à la fin de  Jean, chapitre 6, les Juifs veulent prendre Jésus de force et faire de lui le roi d'Israël. Alors, alors, ça, c'est le contexte de ce verset. Donc, voilà, il faut coucher, euh, remettre la phrase de Jésus dans ce contexte où le peuple juif, dans sa vaste majorité, veut le prendre et de force faire de lui le roi d'Israël.  Jean, chapitre 7, Jésus dit des choses qui énervent, qui déstabilisent et qui remettent en cause l'establishment religieux, c'est-à-dire les chefs religieux à Jérusalem. Et c'est à ces personnes-là à qui il s'adresse, parce qu'en  Jean, chapitre 7, à la fin de  Jean, chapitre 7, c'est cet establishment, cette élite religieuse, qui est attachée au pouvoir, qui disent : "Si nous voulons rester en pouvoir, il faut mettre à mort cet homme." Et c'est à eux que Jésus parle. Mais en  Jean, chapitre 7, ils n'osent pas, c'est écrit noir sur blanc, ils avaient peur. L'establishment religieux a peur du peuple. Oh, qui est le peuple ? Son c'est le peuple juif. Donc, voilà, donc il faut coucher cette phrase difficile à entendre, je conçois, j'accepte, euh, dans ce contexte.

       

      FlorentOui ! Et puis, je... Donc, merci déjà, tu portes un regard sur le contexte général de l'Évangile de  Jean, et ça, c'est vraiment important, parce qu'un texte sans contexte est un prétexte. Tout le monde le sait, dans tous les types de littérature, on peut toujours extraire des choses qui ne permettent pas de donner un jugement juste, simplement de ce qui est dit. Et puis, euh, l'apôtre  Jean, tu peux nous le présenter, c'est qui pour parler de cette manière ?

       

      JosuéAlors, euh, merci, Florent, tu viens de me tendre la perche. Euh, Jean, qui écrit cet évangile, est juif lui-même. Et, euh, si on comprend bien l'Évangile, il paraît que non seulement il est juif, il est, euh, judéen. Or, il se trouve que dans quelque chose qui va nourrir notre conversation pour les prochains versets, c'est que, euh, j'ai parlé d'un religieux, euh, qui était à Jérusalem. Jérusalem, c'est la capitale de la Judée. Les résidents ou les riverains de Jérusalem et de la capitale de Judée s'appellent en hébreu, en grec, Judéos. Il n'y a pas de mots en hébreu ou en grec pour différencier juif et judéen. Donc, Yehudim, en hébreu, dans son premier usage, à la racine du mot, veut dire rien d'autre que Judéen, c'est-à-dire un habitant de la région de Jérusalem et de la contrée de Judée. Compte tenu, on va parler de l'utilisation de mots juifs, euh, dans un instant. Juif, dans le Nouveau Testament, n'a pas le même sens que juif aujourd'hui. Juif aujourd'hui veut dire tout le peuple Israël, tout le peuple juif dans le monde entier. Mais à l'époque, euh, ce n'était pas tous les Juifs qui étaient juifs. C'est ça, c'était, c'était que les gens qui étaient résidents de la Judée, les Yehudim, euh, et c'est bien que tu mentionnes, euh, Jean, parce que  Jean était juif. Et, euh, Jean était juif, c'est celui qui écrit ces mots. Jésus était juif, celui qui écrit ces mots, qui dit ces mots. Et ce n'est pas la première diatribe contre, entre guillemets, les Juifs, faite par un autre Juif ou un autre Israélite. Et on va revenir bien sûr.

       

      FlorentOuais, alors, ce que tu relèves, et c'est en fait tout le problème même de l'histoire de la révélation du Seigneur à son peuple, c'est que les gens se sont servis de la religion pour élever leur autorité au mépris, parfois, de cette révélation divine. Je pense à ce que les prophètes de l'Ancien Testament, du Tanakh, reprochaient à son peuple. Et je pensais à Ézéchiel, chapitre 13, le prophète s'adresse aux fausses prophétesses qui égarent le peuple, le peuple d'Israël, le peuple juif. Et voilà ce qu'il dit en Ézéchiel 13:19: "Vous me déshonorez auprès de mon peuple pour des poignées d'orge et des morceaux de pain, en tuant des âmes qui ne doivent pas mourir et en faisant vivre des âmes qui ne doivent pas vivre, quand vous mentez à mon peuple qui écoute le mensonge." Donc, cette accusation, euh, de ne pas écouter Dieu ou d'écouter le mensonge, est une accusation régulière des prophètes. Et même, on devrait dire de Moïse. Moïse, qui donne la révélation de Dieu, n'a pas été accueilli toujours par son peuple les bras ouverts en disant : "C'est magnifique, on accueille, on croit et on obéit." On trouve dans le Pentateuque un certain nombre de jugements qui montrent que chacun d'entre nous doit écouter la révélation de Dieu avec révérence, parce que, parfois, heureusement, pas toujours, parfois, des pasteurs, je prends moi comme exemple, ou la confrérie dont je fais partie, vont abuser de leur pouvoir pour détourner le peuple de la pensée de Dieu. Et finalement, c'est dans ce contexte-là qu'il faut trouver la réponse à Jean 8:44. Tu serais d'accord avec ce que je dis ici, Josué ?

       

      Josué*"Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d'iniquité, à la race des méchants, aux enfants corrompus. Ils ont abandonné l'Éternel, ils ont méprisé le Saint d'Israël, ils se sont retirés en arrière."* Ce ne sont pas là les paroles d'un père de l'Église, ce ne sont pas là des paroles du Nouveau Testament, ce sont les paroles du prophète Esaïe, qui écrit en chapitre 1. Et c'est très fort. Mais je pourrais dire : "Les Français sont râleurs, ils sont fainéants." Mais je le dis en tant que Français, c'est pas la même chose quand c'est une discussion en famille. Euh, le président parle souvent des Français, ou les membres du Parlement parlent souvent des Français, les maires parlent des Français, peuvent parler des Français en positif ou en négatif, mais ça fait pas des anti-français. Et dans ce contexte des gens, dans ce contexte du Nouveau Testament, c'est un livre, il faudrait le rappeler, écrit entièrement par des Juifs, pour des Juifs, et à l'intérieur d'Israël. Euh, ce premier verset du Nouveau Testament commence : "Voici le livre des générations de Jésus, le Messie, le fils d'Abraham, le fils de David." Encore, on va arriver à l'apôtre Paul plus tard, qui va dire, euh, quel est, quel est l'avantage d'être juif ? Grand, toute manière, ou Jésus, qui va dire plus tard, ce même Jésus, dans ce même Évangile de  Jean, quelques chapitres avant, il va dire à des, à une non-Juive : "Vous ne savez pas ce que vous faites, vous faites n'importe quoi. Le salut vient des Juifs. Ce sont les Juifs qui savent." Tu vois ? Donc, il faut mettre cette parole de Jésus, qui dit : "Le salut vient des Juifs", avec cette parole qui vient de dire contre l'establishment qui tenait à tout prix à garder son pouvoir.

       

      FlorentExcellent, merci beaucoup, Josué. Alors, l'autre texte que l'on va aborder maintenant, c'est celui que l'on trouve dans la plume de l'apôtre Paul, 1 Thessaloniciens, chapitre 2. Donc, quand on parle de 1 Thessaloniciens, c'est la première lettre que l'apôtre Paul écrit à une jeune église qui vient de commencer de venir à l'existence dans la ville de Thessalonique. Et voici ce qu'il dit : "En effet, vous êtes devenus, frères, les imitateurs des églises de Dieu en Christ Jésus, dans le Messie Jésus, qui sont dans la Judée. *Car vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes, ceux qu'elles ont souffert de la part des Juifs. Ce sont eux qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent pas à Dieu, qui sont hostiles à tous les hommes. Ils nous empêchent de parler aux païens pour qu'ils soient sauvés et ne cessent ainsi de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre."* Un propos très dur, très percutant de l'apôtre Paul. Alors, Josué, comment tu situes ce récit par rapport à l'accusation de justification de l'antisémitisme ?

       

      JosuéAlors, il y a deux, deux contextes qui sont très importants pour l'apôtre Paul, ou trois même. Premièrement, il est juif lui-même, il est profondément juif, il a grandi dans le judaïsme, il est 100 % juif, il parle hébreu, il a grandi dans la plus, la forme, la tradition la plus pure, rabbinique. Ok, ça, c'est numéro 1. Donc, lui, il se place dans cette tradition des prophètes d' Ésaïe, qui ont, voilà, 2e, 2e contexte.

       

      FlorentEt juste avant le deuxième contexte, Josué, tu peux me dire, euh, la tradition rabbinique la plus pure, quel était son maître à notre ami ?

       

      JosuéAlors, c'est ça aussi, une excellente question. En fait, nous croyons, nous pensons que l'apôtre Paul a certainement grandi au pied de Hillel. Hillel était l'un est encore l'un des luminaires de, en Israël. Il a participé à l'écriture du Talmud, le Pirke Avot, euh, Hillel était, euh, un rabbin qui existait 150 ans avant Jésus. Euh, le rabbin Hillel a fait plusieurs disciples dans le grand rabbin Gamaliel. Euh, Gamaliel, en hébreu, on le cite toujours encore dans la Haggadah de Pessah. Et l'apôtre Paul lui-même dit qu'il a été élevé dans cette tradition. Par contre, il y a un autre grand rabbin qui figure pleinement dans le Talmud, qui s'appelle Shammaï. Shammaï était un rabbin, euh, zélé, et à la fois marginalisé et marginalisant, parce qu'il considérait que le judaïsme faisait trop de compromis et qu'il voulait vivre un judaïsme pur. Et il trouvait que les autres, c'étaient des faibles, des non-pieux, des non-vrais Juifs. "C'est pas des Juifs, ça, ils sont pas des Juifs", tu vois. Et, et, et l'apôtre Paul, dans ses écrits, il dit, euh : "Mon zèle a dépassé celle de cette génération." Donc, nous, plusieurs personnes pensons que, euh, l'apôtre Paul a quitté, euh, Hillel et ce milieu centriste et est allé, euh, se réfugier chez Shammaï. Juste pour vous, te, te donner un exemple, un non-Juif est venu vers Shammaï pour lui dire : "Je veux bien me convertir au judaïsme si tu peux m'expliquer le judaïsme le temps que j'ai, que je peux rester debout sur un pied." Shammaï l'a renvoyé, baladé, en disant : "Mais, nundi, tu es nul, va-t'en, j'ai pas le temps pour toi, perdre mon temps pour toi." Et ce même personne, ce même non-Juif, va vers Hillel, qui l'accueille et dit, euh : "Ce que tu ne veux pas que les autres te fassent, ne leur fais pas. Ça, ne leur fais pas, tout ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, tout le reste de la Torah, c'est du commentaire sur cette règle-là." Et après, le monsieur s'est converti au judaïsme. Donc, tu vois les deux approches. Mais l'apôtre Paul semble s'être rattaché à ce mouvement de Shammaï, les élites, le neck plus ultra, qui condamnait les autres Juifs de laxisme, de mondanité, de manque de spiritualité et d'engagement dans le judaïsme. Donc, il était dans cette, il a été élevé ou peut-être qu'il a été formé dans ce diatribe. Ce qui peut avoir du sens dans le fait qu'il a, Paul lui-même, a persécuté des Juifs croyants en Jésus pour préserver le peuple d'Israël. Donc, voilà, ça, c'est le premier contexte très important, que Paul lui-même était juif, profondément juif, et qui voyait des différences entre les Juifs dans leurs engagements, dans leur fidélité, dans leur spiritualité. Deuxième contexte pour l'apôtre Paul dans ses écrits, c'est que ce même apôtre, qui écrit ce qu'on vient d'entendre, dit : "Frère, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu, c'est pour Israël." Ou encore, il dit : "Je préfère être moi-même anathème, séparé de Dieu, en faveur de mon peuple." Ou encore, il pose une question : "Dieu a-t-il abandonné son peuple ? Jamais de la vie, loin de là ! Qu'un signe n'adent-il absolument pas ?" L'apôtre Paul voit un plan de salut pour le peuple juif, il croit au peuple juif, il aime le peuple juif au point de servir le peuple juif dans les engagements. Troisième contexte.

       

      FlorentAvant de donner le 3e point, si je peux me permettre, le passage que tu viens de citer, pour ceux qui voudraient le lire, se trouve dans la lettre aux  Romains de Paul, aux  Romains, chapitre 9, 10 et 11, où il évoque tout l'amour qui est le sien pour son peuple et effectivement cette volonté d'être lui-même maudit si ça permettait le salut de ses concitoyens. Donc, c'est vraiment quelque chose de très fort. Et tu as raison de le souligner. Excuse-moi, je t'ai coupé. 3e contexte.

       

      JosuéC'est important de souligner que Paul aimait absolument, au point de l'abnégation, son peuple. Ok, donc, dans ce contexte de sa judéité, de son amour du peuple juif, peut-être qu'on peut entendre ce passage d'une manière différente, parce qu'on parle pas de la famille de la même manière qu'on parle à des étrangers. Et encore, je vous rappelle, le contexte du Nouveau Testament, c'est un contexte profondément juif, écrit par des Juifs, pour des Juifs. Ok. Donc, voyons le contexte de ces versets. Il parle des communautés juives croyant en Jésus, qui sont persécutés par ce même establishment qui, à qui Jésus s'est attaqué, s'est pris, parce que, avec la mort de Jésus, on le sait, il y a eu une explosion. Peu de gens le savent, peut-être, mais il y a une explosion des Juifs croyant en Jésus. Il y avait des milliers de Juifs qui ont cru en Jésus après

       

      FlorentMais en fait, toute l'église primitive était composée de Juifs. Les apôtres sont Juifs, Jésus est juif, toute l'église est composée de Juifs. Donc, l'idée même de l'antisémitisme inné dans le texte original n'a pas de sens. C'est tout écrit par des Juifs, au départ, pour des Juifs.

       

      JosuéDonc, le plan, c'était de sécuriser leur position en tuant Jésus. Mais ça fait l'effet contraire, c'est que il y a plus de Juifs qui ont cru en Jésus après sa mort qu'avant. Et donc, cet establishment juif, avec leur relation avec la gouvernance de l'empire Romains, ont commencé à persécuter des églises. Il appelle ça les églises de Judée, de Dieu en Judée. Donc, littéralement, des Juifs croyant en Jésus dans la contrée de Judée. Alors, il faut comprendre que on ne peut pas douter de, de la, de l'information que Paul dit dans ce passage, parce que lui-même, il était l'un des persécuteurs de cette église juive croyante en Jésus en Judée. Donc, il sait exactement de quoi il parle. Et quand il parle de ces, entre guillemets, ces Juifs ennemis de l'humanité ou des hommes, il parle des gens qu'il connaît personnellement. Il en faisait partie, il en faisait partie, c'était ses anciens collègues. Donc, il sait exactement ce qui les motive et ce qu'ils veulent. Donc, il n'est pas en train de parler de tous les Juifs, parce que quand il parle de tous les Juifs, il ne peut que parler dans des termes d'amour et des termes d'abnégation et des termes de confirmation de la, des promesses et des alliances. Il dit, par rapport au peuple juif : "À qui appartiennent les alliances et la gloire et les prophètes et le Messie Jésus, qui est venu de lui ?" Donc, il dit dans le temps présent, il utilise le présent, il n'utilise pas le passé composé, il utilise : "À qui appartiennent les alliances ?" Donc, l'apôtre Paul croit profondément dans les Juifs. Mais ils se sentent deux choses : premièrement, zélé pour ses frères et sœurs Juifs croyant en Jésus, qui souffrent à la main de ses anciens collègues. Et deuxièmement, il parle en connaissance de cause, parce qu'il connaît les gens qui sont en train de faire ça.

       

      FlorentOuais, alors, euh, moi, je me suis aussi intéressé : pourquoi est-ce que, qu'est-ce qui s'est passé pour que Paul écrive ces propos ? Et en fait, on lit que lorsque l'équipe de Paul est arrivée à Thessalonique, et bien, ils sont rentrés comme d'habitude dans la synagogue, ils se sont mis à parler pendant trois sabbats, il a eu des entretiens d'après les écritures, il expliquait. Donc, je lis ici  Actes 17, verset 3 : "Il expliquait et exposait que le Christ devait souffrir et ressusciter d'entre les morts, et Jésus, que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le *Messie." Quelques-uns d'entre eux furent persuadés, se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de Grecs craignant Dieu, plus et plusieurs femmes parmi les plus notables. Et c'est là ce que ça a suscité, verset 5 : "Mais les Juifs jaloux \[...\]"*, et là, on parle pas de tous les Juifs, forcément, puisqu'il vient de dire que des Juifs se sont convertis, "les "Juifs jaloux", c'est toute l'intelligence, l'establishment, qui voit son pouvoir religieux menacé par ce qui, au départ, apparaissait être une secte du judaïsme. "Mais les *Juifs jaloux prirent avec eux quelques hommes de rien parmi la populace, provoquèrent des attroupements ainsi que du tumulte dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener devant le peuple. Ils ne les trouvèrent pas, alors ils traînèrent Jason et, Jason", pardon, "et quelques frères devant les magistrats en criant : 'Ceux-ci, qui ont bouleversé le monde entier, sont aussi venus ici. Et Jason, qui les a reçus, ils agissent tous contre les décrets de César et disent qu'il y a un autre roi, Jésus.' Ces paroles troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution."* Donc, finalement, c'est dans un contexte d'opposition au message que l'apôtre Paul amenait dans la synagogue, au départ, et qui a été accueilli, accepté par une partie de la synagogue, que naît cette tension qui va devenir, qui va aller grandissante. Au départ, cette violence a été vraiment à l'encontre des disciples de Jésus.

       

      JosuéEt donc, Paul se place profondément dans une tradition prophétique envers Israël. C'est une discussion entre familles. Et encore, c'est une communauté juive qui explose, une communauté juive messianique, une communauté de Juifs croyant en Jésus qui explose. Et cet effet même, si c'est non voulu, c'est juste une conséquence, déstabilise la centralisation du judaïsme qui, à l'époque, était à Jérusalem, chez les Judéens, à savoir, en hébreu, les Juifs.

       

      FlorentOk, excellent. Alors, il nous reste un dernier passage, mais on va pas le traiter trop profondément, parce que ça fait l'objet du podcast 416 : "Les Juifs sont-ils coupables d'avoir crucifié Jésus ?" Et avant qu'on termine, justement, sur ce passage, quelques remarques, peut-être l'épisode 72 : "Pourquoi Jésus a-t-il choqué les Juifs ?", épisode 128 : "Peut-on être juif et croire en Jésus ?", ou bien l'épisode 129 : "Quelles sont les objections juives à la messianité de Jésus ?", et enfin, quelque chose qui nous concerne maintenant de plus en plus, hélas, hélas, vraiment hélas, l'épisode 330 : "Les chrétiens sont-ils concernés par l'antisémitisme ?" Donc, l'opportunité de réfléchir avec Josué ou avec moi sur ces questions. Mais on a ce moment assez sombre et en même temps déterminé par les prophètes des temps anciens, où Jésus est condamné à mort. Et, euh, Pilate, qui était un homme sanguinaire et sans beaucoup de capacité tactique, euh, il est parfois présenté avec beaucoup plus de noblesse qu'il ne mérite dans certains films. Et nous lisons donc en  Matthieu 27, au verset 24, que Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, parce que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit : "Je suis innocent du sang de ce juste, cela vous regarde." Tout le peuple répondit : "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants." Alors, Pierre le relâcha et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié. Bien sûr, le propos qui est, euh, est utilisé et a effectivement été utilisé dans l'antisémitisme, c'est cette parole : "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants." Qu'est-ce que ça signifie pour toi, est-ce que ça signifie, Josué, que le Nouveau Testament est antisémite ?

       

      JosuéAlors, euh, un excellent passage, euh, bien sûr, il y a un contexte à ça que qu'on va développer brièvement, euh, mais avant tout, je crois que le meilleur argument pour comprendre ce passage, c'est : est-ce que c'est une parole d'homme, une parole de Dieu ? Et clairement, dans le passage, c'est une citation de ce que certains ont dit : "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants." Deuxièmement, si c'est une parole d'homme, la question, c'est : est-ce que Dieu entend et agrée et approuve ces paroles ? Et bien, la Bible nous dit le contraire. D'ailleurs, Jésus est venu mourir, euh, pour une nouvelle alliance. D'ailleurs, il a dit quelques heures auparavant, il a dit : "Voici la coupe de la nouvelle alliance en mon sang." De quelle nouvelle alliance ? C'est la nouvelle alliance prophétisée en  Jérémie, où il dit : "Voici, je ferai une nouvelle alliance avec la maison d'Israël et la maison de Juda, euh, celui-ci n'enseignera plus son voisin : 'Connaissez l'Éternel', car tous me connaîtront. Je mettrai ma loi au dedans d'eux, j'écrirai dans leur cœur ma Torah, et je ne me souviendrai plus de leurs péchés." Mais dans ce même passage, nouvelle alliance est explicité, et il dit : "On ne dira plus : 'Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées.' Aujourd'hui, les enfants ne payent plus pour les péchés de leur père." Donc, quand ils disent : "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants", c'est une parole complètement contraire à la parole de Jésus et à la nouvelle alliance de Jésus et à la Bible tout entière, de ce que Dieu...

       

      FlorentParce que là, tu as cité Ézéchiel 18, donc un prophète du Tanakh, qui interdit justement ce genre d'association de culpabilité des enfants pour le péché des pères. Donc, c'est une parole qui est effectivement complètement contraire à tout l'esprit de la spiritualité biblique.

       

      JosuéDonc, si je peux demander à mes amis chrétiens de vraiment veiller à l'usage de ces passages et de voir le cœur de Dieu, le cœur de Jésus, le cœur de Paul pour le peuple juif. Il voit toujours aujourd'hui, au présent, dans leurs écrits, un plan de Dieu, le salut de Dieu, un avenir glorieux de Dieu pour le peuple juif. Et c'est ça qui doit être l'attitude de tout chrétien. Mais pour revenir au contexte de ce verset, il y a deux choses à comprendre. Premièrement, c'était Pessah, et tout le monde est chez lui. Et ce prétoire, là où cette soi-disant audience s'est passée entre Pilate, où il demande qui, on peut pas, on n'a pas tout le peuple, hein, clairement, parce que quelques versets auparavant, tout le peuple l'acclame à l'extérieur de Jérusalem, là où il y a la place pour tout le peuple, avant la fête, avant qu'il ne rentre chez eux pour manger le soir de Pessah. Il acclame : "Hosanna au fils de David." Et comme je vous l'ai dit auparavant, Jean relate plusieurs instants où les gens veulent prendre Jésus, le protéger. L'establishment n'ose pas, euh, l'arrêter en journée ou quand le peuple est là. Ils font la nuit, ils font dans ce petit prétoire. Et dans l'Évangile, c'est écrit que les souverains sacrificateurs, les chefs religieux, ont payé, ont soudoyé les personnes qui étaient là, disons les gens de mauvaise vie, qui n'étaient pas en famille, qui n'étaient pas à la célébration de Pessah, pour crier plus fort que les disciples de Jésus, qui disaient : "Relâchez Jésus." Mais encore, mais encore, le plus important, c'est que tout ça n'est pas un accident, ce n'est pas une tragédie. La mort de Gandhi, euh, la mort de Martin Luther King, la mort de Yitzhak Rabin, non, ce n'est pas un accident tragique à déplorer dans l'histoire. Jésus a dit : "Je donne ma vie, j'ai le pouvoir de la donner, j'ai le pouvoir de la reprendre. Personne ne prend ma vie." Jésus est venu pour ce moment même et pour mourir pour ces personnes-là, qui l'ont condamné à mort, autant les  Romains, qui ont légalement, physiquement mis à mort Jésus, et ces gens qui étaient dans ce prétoire, qui ont voulu ça. Jésus est venu mourir pour eux, pour toi, Florent, pour moi et pour chacun qui nous regarde.

       

      FlorentMerci, Josué. Et je crois que c'est une belle manière de conclure. Le Psaumes 2 nous dit que ce sont les nations qui se sont unies contre ton oint, contre ton Messie. Et donc, ce n'est pas Israël qui s'est rebellé contre son Messie, ce sont les, ce sont les nations, l'ensemble des nations. Et donc, l'humanité refuse la souveraineté de Dieu sur leur vie. Mais Dieu, dans un acte d'amour, avait prophétisé pendant des siècles la venue d'un Messie, un Messie qui souffrirait avant de régner. Il y a bien un règne, mais ce sera après la mort et la résurrection de ce Messie prophétisé. Si vous souhaitez le, le lire dans, euh, Isaïe 53, dans le Psaumes 22, dans les images que nous avons avec les sacrifices du Tanakh, dans, euh, le symbolisme de l'agneau qui est sacrifié pour sortir de l'esclavage d'Égypte, il y a plusieurs éléments que l'on peut retrouver dans les podcasts que j'ai évoqués. Mais de quoi nourrir votre lecture. Et en tout cas, surtout, surtout, ne pas imaginer que le Nouveau Testament va accueillir, favoriser, développer, encourager le moindre antisémitisme. La réaction d'un homme ou d'une femme qui aime Jésus, qui a été sauvé par Jésus, c'est de pleurer pour ceux qui les entourent, d'intercéder, d'être un témoin aimant et certainement, en aucun cas, pour n'importe quelle nation et particulièrement pour la nation dont ils sont issus, de manifester la moindre haine. Ça n'a aucun sens et c'est clairement anti-chrétien et anti le message du Nouveau Testament. Josué, tu veux rajouter un dernier mot ?

       

      JosuéUn vrai chrétien aime les Juifs, euh, si les Juifs sont croyants ou pas croyants en Jésus. Les frères de Jésus, tout au long de sa vie, en  Jean, chapitre 7, ils croyaient pas du tout en lui. Il avait des frères et des sœurs, ils croyaient pas du tout en lui. Ils ont cru en lui après. Et pourtant, Jésus les aime et il invite ceux qui aiment Jésus d'aimer aussi son peuple.

       

      FlorentOuais, et j'ai écrit un article d'ailleurs à ce sujet sur la folie spirituelle de l'antisémitisme. Vous pouvez le retrouver en googlant cette, un excellent article, j'ai beaucoup apprécié la lecture. Donc, je le recommande vivement. Merci, Josué. Et ce qui est intéressant, c'est que même prophétiquement, Apocalypse nous dépeint un monde futur où le monde entier va se, va chercher à détruire à la fois le peuple juif et à la fois les témoins de, enfin, les disciples de Jésus, ceux qui écoutent le commandement et le témoignage de Jésus. Donc, on, on sent que l'on se, on avance vers un rejet de l'héritage judéo-chrétien dans son, dans sa particularité. Et que Dieu fasse grâce. Mais en tout cas, que le disciple de Jésus se caractérise par l'amour et particulièrement l'amour du peuple juif. Merci beaucoup, Josué, de m'avoir rejoint pour cet épisode.

       

      JosuéMerci à toi, Florent, c'est toujours un plaisir. Shalom, aleikhem.

       

      FlorentShalom et puis au plaisir.

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