La trinité est une doctrine qui n'est pas facile à comprendre, et qui est controversée, notamment par les témoins de Jéhovah. Dans cet épisode, Florent Varak répond à des objections contre la trinité et nous montre qu'elle est biblique, même si ce mot n'est pas cité dans la Bible.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
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Transcription:
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La doctrine de la trinité est-elle d’inspiration satanique?
Alors pour ce podcast, nous allons nous préoccuper d’un commentaire que nous avons reçu sur le site de ToutPourSaGloire.com et qui nous vient d’un Témoin de Jéhovah; et en fait il y a beaucoup de Témoins de Jéhovah qui écoutent une partie des podcasts que je donne ici, notamment sur la question de la divinité du Christ.
Il faut savoir qu’il y a un certain nombre d’entre eux qui sont des disciples de Jésus très évangéliques, mais qui ne peuvent pas le manifester de façon publique, parce que les conséquences seraient dramatiques, avec des sanctions ecclésiales et familiales que l’on ne peut pas imaginer, ils seraient vraiment chassés de leur environnement; donc je suis heureux qu’on aborde la question, et je suis heureux de répondre à certaines de leurs préoccupations, et donc le mot, l’e-mail s’intitulait "la trinité est satanique" avec quelques repères, je ne veux pas citer l’ensemble de cet e-mail, mais:
Jésus est créé au commencement par le Dieu invisible, selon Colossiens 1.15, c’est ce qu’ils affirment (Jean 1.18) -et puis certaines personnes affirment que le mot hébreu traduit par "le seul": echad en hébreu, tel qu’il est utilisé en Deutéronome 6.4 et dans d’autres versets, désigne une unité plurielle.
Cela est absolument faux, et je continue la citation:
Il n’est nulle part fait référence au terme "le seul" comme pouvant indiquer une pluralité d’une quelconque manière. Echad est utilisé plus de 250 fois dans l’Ancien Testament, il n’y a pas un seul commentateur juif ou un seul lexique hébreu qui laisse entendre que cela indique une unité plurielle. Deutéronome 6.4 est l’un des versets qui conteste de la façon la plus évidente la doctrine de la trinité.
Dieu est un, et non pas trois en un, ou quelque autre forme de pluralité que l’on voudrait qu’il soit, il s’agit du cri du ralliement des juifs au travers des âges, et ils se sont agressivement défendus contre toute forme de polythéisme ou de panthéisme.
Il est tout à fait inconcevable que Jésus ait pu vouloir promouvoir une quelconque forme de doctrine de la trinité, alors que dans le même temps, il citait Deutéronome affirmant que Dieu est un, à une audience composée de juifs, qui l’auraient certainement totalement incompris autrement; il est bien plus raisonnable de croire que Jésus affirmait simplement que si nous devons aimer Dieu de tout notre cœur, nous devons être certains de savoir qu’il s’agit bien du seul et de l’unique vrai Dieu d’Israël.
Bon, au moins un avantage, c’est qu’on sait à quoi pense cet internaute! J’espère vivement qu’il écoutera ce podcast. Je ne sais pas s’il le fera… J’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de Témoins de Jéhovah qui écoutaient les podcasts notamment qui était liés à la divinité du Christ, et l’une des raisons, c’est que un certain nombre d’entre eux ont vraiment embrassé la foi chrétienne, à force de lire non pas les documents qu’on leur avait proposé, mais de lire l’Écriture elle-même. Mais les conséquences de leur attachement à Christ sont telles qu’ils perdraient parfois leur famille ou leur communauté d’amis et de frères, qu’ils restent des disciples assez discrets ou secrets, et donc je suis heureux de pouvoir en parler, je crois que c’est important, et j’aimerais faire quelques remarques sur ce que nous dit notre internaute.
D’abord Deutéronome 6.4 nous dit cela parce qu’il s’en réfère et qu’il en fait grand cas:
Écoute Israël, l’Éternel notre Dieu, l’Éternel est un.
Et effectivement, la Bible enseigne très clairement qu’il n’y a qu’un seul Dieu. La notion de trinité n’a rien à voir avec une notion de "trithéisme" ou de "polythéisme en un", enfin quelle que soit la manière dont il le formule, non, nous croyons en un seul Dieu, un Dieu beaucoup plus grand que notre imagination est capable de le concevoir, un Dieu qui est infini, grandiose, majestueux, et qui est très différent de sa création, donc en cela il échappe à une explication complète et absolue de sa personne; mais nous ne croyons vraiment qu’il n’y a qu’un seul Dieu.
Par contre tu dis plusieurs choses qui sont erronées, si tu m’écoutes pour ce podcast, tu affirmes que le mot echad est utilisée 250 fois et jamais dans le sens d’une unité plurielle; alors c’est faux sur ces deux aspects: premièrement le mot est utilisé près de mille fois dans plus de 700 versets, et si tu as raison de souligner que ça veut dire: c’est le chiffre cardinal, le chiffre 1 sans référent pluriel, dans la plupart des cas ce n’est pas juste de dire "jamais"; il faut rarement dire ‘jamais’ parce que après…on est un peu contraint.
En fait j’ai fait la liste, pas de tous, ça fait 1000 utilisations, parce que j’ai autre chose à faire, mais j’ai regardé les premières utilisations du mot et voilà je te cite: Genèse 2.24, tu connais probablement: “C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.”
Alors si c’est pas là l’expression d’une unité plurielle, je sais pas ce que ça peut être, mais un homme et une femme qui se marient, qui couchent ensemble, deviennent une seule chair, ils ne deviennent pas une fusion de ‘un seul être’; donc ça décrit bien une unité composite. Dans ce sens il y a d’autres utilisations que je ne vais pas évoquer, mais en fait c’est vraiment pas là le centre, c’est pas de là que vient l’argument principal contre l’adoption de la trinité; et c’est certainement pas là que vient notre compréhension de la trinité.
Et je voudrais signaler d’ailleurs que le sens littéral de ce texte, le sens, la traduction de ce texte… on peut le traduire différemment: on pourrait traduire: "Le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur seul", ou bien on pourrait traduire "le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est unique" et donc on aurait un peu comme l’utilisation du mot "echad" dans Cantiques des cantiques 6.6-8, où la bien-aimée de Salomon est l’unique parmi les autres femmes. Mais bref, donc voilà une petite mise au point pour Deutéronome 6.4.
Maintenant regardons l’argument qui est souvent utilisé contre la doctrine de la trinité en disant: le mot trinité n’existe pas dans la Bible. C’est vrai, il n’existe pas dans la Bible, mais le mot incarnation n’existe pas non plus dans la Bible, et pourtant il décrit une réalité. Le mot millénium n’existe pas dans la Bible, mais pourtant il décrit une réalité qui est chère aux Témoins de Jéhovah… Le fait de nommer les choses est le privilège de l’homme, ou la femme, qui réfléchit à la vie et lui donne sens par les mots qu’il emploie; ce qu’il faut essayer de réfléchir, c’est est-ce que c’est biblique ou est-ce que c’est pas biblique? Tu prends plusieurs fils, ce sont plusieurs fils. Mais tu les noues ensemble, ou tu les emmêles, ça devient une corde.
Tu prends 2 cordes, c’est simplement 2 cordes, si tu en prends 3 et que tu les tresses, ça devient une tresse; chaque fois, il y a un mot qui décrit un phénomène ou une situation différente. Ce qu’il convient maintenant de faire, c’est de regarder si la notion de trinité a sa place comme reflet d’une réalité biblique, et je soutiens que oui bien sûr, et c’est le troisième point que je voudrais aborder dans ce podcast, ce sont les indices de la trinité que nous avons dans l’Ancien Testament.
Alors j’ai parlé d’indices, on ne fondera pas la doctrine de la trinité sur la base de ce que l’Ancien Testament enseigne, mais il y a énormément d’indices qu’il convient de considérer. Le premier d’entre eux, c’est que le mot Dieu est un pluriel: "Elohim", un pluriel qui est toujours suivi d’un verbe au singulier, enfin pas toujours, mais dans la majorité écrasante des cas, on a "Elohim" et verbe au singulier, comme s’il y avait une pluralité, une pluralité ‘une’, puisque le verbe est au singulier.
Alors certains disent: “Non, mais c’est juste un effet de style et ça ne correspond pas… ce n’est pas un élément significatif” mais voilà où ça devient significatif, c’est qu’il arrive parfois à l’Ancien Testament de nommer Dieu au singulier: Eloha, et quand cette forme existe, ça nous permet de voir que c’était possible d’utiliser la forme singulière, tu la retrouves en Deutéronome 32.15, Psaume 18.32, Psaume 114.7, Habakuk 3.3, donc on est devant une réalité que l’Écriture aurait pu utiliser le mot singulier, mais ne le fait pas, ou de temps en temps elle le fait, et parfois le nom pluriel est conjugué avec un verbe au pluriel, Genèse 30.13 et 35.7 où "Elohim se sont révélés", pluriel.
Donc tu vois, ce sont des indices quand même qui sont troublants. Autre indice, l’utilisation des pronoms pluriels qui n’a aucune équivalence dans la littérature de l’époque: de parler d’un pluriel de majesté c’est une manière d’inventer les choses, on ne trouve pas ce pluriel de majesté ailleurs.
“Faisons l’homme à notre image” nous dit Genèse 1.26, or le référent le plus immédiat c’est l’Esprit qui planait au dessus des eaux, donc on a immédiatement cette impression d’une "pluralité unie" à l’œuvre dans la Création, ça laisse présager une existence plurielle; cette intuition elle est renforcée par l’utilisation du pluriel également lorsque Dieu conclut en Genèse 3.22, “l’homme est devenu comme l’un de nous”, si c’est pas une manière de parler de Dieu de façon plurielle, je sais pas quelle serait la meilleure manière de le faire, une manière différente de le faire…
On voit également plusieurs actions de Dieu qui impliquent une participation plurielle. Dieu crée un monde par sa Parole, alors que l’Esprit plane au dessus des eaux, alors ça fait référence bien sûr à Christ qui est le Créateur, tu l’as bien identifié dans ton mot, il est Créateur de toutes choses, rien de ce qui existe a été créé sans elle, ça veut dire que "rien de ce qui existe" c’est une contradiction pour les Témoins de Jéhovah si Christ a été créé- ça c’est une autre question- bref!
La Parole était à l’œuvre dans la création, l’Esprit était là dans la création, et on voit ce dialogue où ces actions plurielles; une autre action plurielle assez fascinante se trouve au moment du jugement de Sodome et Gomorrhe; si tu connais le récit tu vois que Dieu se présente accompagné de 2 anges auprès d’Abraham. Les 2 anges s’en vont et Dieu reste, le Seigneur reste, Yahvé – Jéhovah pour les témoins de Jéhovah- reste auprès d’Abraham et puis ils cheminent; Abraham intercède et puis vient le moment du jugement et Genèse 19.24 nous dit ceci, écoute bien, c’est fascinant: “L’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de l’Éternel.”
Alors tu as l’Éternel qui fait venir de l’Éternel du feu, alors ça c’est une expression absolument magnifique, absolument tragique dans l’événement qu’il décrit bien sûr, mais magnifique dans l’expression de la pluralité de Dieu; on a ce même phénomène en Osée 1.7, où il est dit que Dieu aura compassion de la maison de Juda et il dit, écoute bien: “Je les sauverai par l’Éternel leur Dieu”, donc Dieu dit: “Je sauverai par Dieu.” L’Éternel dit: “Je sauverai par l’Éternel.” pluralité évidente.
Un autre faisceau d’indices sont les dialogues inter-Dieu. Le Psaume 110, cité à ce sujet à plusieurs reprises: “Le Seigneur (ou l’Éternel) dit à mon Seigneur: assieds toi à ma droite”, texte qui est repris en Hébreux pour souligner le même rang de l’Éternel et du Messie; on a également probablement cette allusion en Esaïe 6, elle est débattue donc je ne vais pas insister dessus, “qui enverrais-je?”
Certainement pas le cortège des anges qui est mentionné, et beaucoup imaginent qu’il y a là une interpellation au sein de la trinité; on remarque également cet ange du Seigneur; je viens d’en parler dans un précédent podcast donc tu pourras t‘y référer; mais l’ange du Seigneur, il a des qualités qui sont celles du Seigneur même: il porte le nom du Seigneur, il porte l’action du Seigneur, il est adoré, il a les qualificatifs du Seigneur, en sorte que c’est assez difficile de louper cette corrélation entre un ange qui est probablement le Christ pré-incarné qui se révèle, mais qui porte les qualités divines, et puis le Seigneur qui lui parle ou l’envoie.
On remarque également cette scène, cette vision en Daniel 7.9-14, où on voit l’Ancien des jours, et puis comme un Fils d’Homme prendre place sur des trônes. Il y a cette description annoncée du Messie, Dieu puissant, Père Éternel, Prince de la Paix -Esaïe 9.5-6.
C’est dans le contexte “car un enfant nous est né, un fils nous est donné…” Ce fils son titre c’est Dieu puissant, alors je sais les Témoins de Jéhovah disent: mais c’est pas le Dieu tout puissant! Mais en Esaïe 65 ou 66, Dieu est décrit comme le Dieu puissant. C’est aberrant d’utiliser ce genre de raisonnement, il est Dieu puissant en tant qu’enfant, il est Dieu, et il n’y a aucune manière de couper court à cette observation.
Voilà, alors c’est un faisceau d’indices qui devient alors très confirmé dans le Nouveau Testament, parce que nous voyons, dans le Nouveau Testament, la manifestation de la divinité en la personne de Christ, il fait des actes que seul Dieu peut faire, il a l’autorité sur la nature, il pardonne, il a suscité et accepté l’adoration que Dieu seul peut recevoir.
Là il y a plusieurs podcasts que j’ai fait sur la divinité du Christ, donc je ne vais pas y revenir ou soutenir ce qui est dit ainsi, mais il affirme clairement son unité avec le Père, engendrant la colère des religieux qui comprennent que lui et le Père se font un, se font de même rang, il se fait Dieu. Les apôtres n’ont jamais hésité à affirmer la divinité de Jésus.
Jean écrit que la Parole incarnée est Dieu, alors je sais, les Témoins de Jéhovah mettent "dieu" /d minuscule, mais c’est une impossibilité en attribut du sujet, c’est pas de la bonne grammaire grecque de le comprendre ainsi. Paul déclare explicitement que Christ est le Dieu béni éternellement (Rm 9.5), le Créateur (Col 1.16) notre grand Dieu et Sauveur (Tt 2.13) et en Philippiens 2.6, Paul contraste la forme divine du Christ, "morphe" (grec) forme réelle, empreinte parfaite, égale à Dieu, adverbe d’équivalence- avec une apparence humaine, "schema" (grec): qui n’attire pas le regard.
Par ailleurs le Nouveau Testament attribue à Christ les qualités de Dieu, il est éternel, omniprésent, immuable, et je pourrais continuer à de nombreux endroits; vraiment il est l’image du Dieu invisible, c’est à dire la copie carbone de la divinité. Quand on voit Christ, on voit Dieu, et Hébreux parle du rayonnement de sa gloire, l’expression de son être, une manière très puissante de dire qu’il est Dieu lui-même.
Pareillement la divinité du Saint-Esprit, c’est une évidence dans le Nouveau Testament: le Saint-Esprit était présenté comme Dieu. Lorsque Pierre reproche à Ananias et à Saphira d’avoir menti, il dit: "Vous avez menti à Dieu." Et puis un peu plus loin ‘vous avez menti à l’Esprit Saint’, donc on est on est vraiment dans cette égalité de Dieu et d’Esprit-Saint, égalité de rang.
Paul identifie l’Esprit au Seigneur (1Co 3.16), seul capable de sonder Dieu dans son immensité (1Co 2.10), le Dieu qui habite l’Église, son peuple, c’est l’Esprit qui est le Seigneur (2Co 3.17-18). Je sais que les Témoins de Jéhovah considèrent que l’Esprit ne serait qu’une force puissante, mais une force ne saurait intercéder (Rm 8.26-27), une force ça n’intercède pas, ça ne prie pas, une force ne peut pas être attristée (Ép 4.30) ni choisir de revêtir un individu d’un don spirituel, choisir de revêtir, c’est à dire faire l’objet d’une réflexion, d’un choix, et d’agir dans la vie d’un individu comme le texte nous le dit en 1 Corinthiens 12.7 et 11.
Voilà, Actes 28.25-27 nous dit que c’est l’Esprit-Saint qui a parlé par Esaïe 6, ce qui est un texte qui nous montre que c’est Dieu qui parle… donc tous ces textes nous montrent que vraiment à la fois le Père bien sûr est Dieu, ça c’est pas contesté, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu.
Alors maintenant est ce qu’il y a des éléments un peu qui ‘nouent la gerbe’ en quelque sorte?
Eh bien dans le Nouveau Testament on a, et c’est l’autre faisceau d’affirmations que je tiens dans l’Écriture, c’est que l’on a un certain nombre de formules qui mettent le Père et le Fils et le Saint-Esprit dans une égalité… la formule la plus célèbre c’est celle qui se trouve dans la formule baptismale de Matthieu 28.19: “Allez, faites de toutes les nations de la terre des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit” au nom de –singulier– du Père du Fils et du Saint-Esprit: même rang, même niveau, égalité de l’être.
Mais on n’a pas que cela, on trouve à plusieurs reprises la présence du Père du Fils et du Saint-Esprit au moment de l’inauguration du règne du Christ, l’Esprit-Saint descend sur lui comme une colombe, et une voix se fait entendre du Père: tu trouveras cela en Matthieu 3.16-17. On voit également que lorsque Paul veut souligner l’unité de l’Église, l’exhortation à l’unité de l’Église, en Éphésiens 4.6-7, pardon 1 à 6, les versets 4 à 6 s’appuient sur un seul Esprit, un seul Seigneur, un seul Dieu, on les a tous présents.
On a le même langage également en 1 Corinthiens 12.4. Dans cette extraordinaire description du Salut d’Éphésiens 1.3-13 je crois, nous avons les trois personnes de la trinité impliquées dans le Salut: le Père choisit les élus, le Fils les rachète, le Saint-Esprit les scelle, et ils sont tous les trois mentionnés comme les acteurs de ce Salut plein et complet. Il y a cette bénédiction trinitaire que nous avons en 2 Corinthiens 13.13: “Qque la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.”
Nous les voyons ici… nous le voyons, ce Dieu unique en trois personnes, mentionné.1 Pierre 1.2 de nous dit que nous sommes élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus-Christ.
Alors voilà, le temps nous manque pour aller plus loin dans la dans la réflexion, mais ça a suscité un certain nombre de débats au fil des premiers siècles pour poser la question, et je sais que les Témoins de Jéhovah font grand cas de certains versets qui semblent indiquer le contraire; par exemple lorsque Jésus dit que le Père est plus grand que lui; alors il faut il faut bien faire la distinction de l’identité à l’action. On parle de trinité ontologique, et on la distingue de la trinité économique.
Ontologique c’est un rapport à l’être, et dans son être Dieu le Père, Dieu le Fils et le Saint-Esprit ont même rang, même essence, et il n’y a aucune distinction dans leur nature; mais en tant que trinité en action, chacun a un rôle différent. Je l’ai déjà évoqué par le texte en Éphésiens, le texte qui nous est donné en 1 Pierre, et on parlera donc de l’action différenciée des personnes de la trinité. On parle de la trinité économique; mais je vous cite une réflexion de Henri Blocher au sujet de la trinité ontologique; il dit: plusieurs ont été troublés par des versets qui semblaient établir une hiérarchie dans la trinité, suggérant qu’il y avait un être supérieur aux deux autres, ’le Père est plus grand que moi’ par exemple (Jn 14.28).
Isolé de son contexte, on pourrait croire une différence de nature entre le Père et le Fils; toutefois Jésus parle de son retour auprès du Père, où il retrouvera la gloire qui était sienne. Carson note: si les disciples de Jésus l’aimaient vraiment, il se réjouiraient de son retour auprès du Père, car il retourne dans la sphère où il appartient de droit, à la gloire qu’il avait auprès du Père avant que le monde soit (Jn 17.5), vers le lieu où la gloire du Père ne tolère aucune flétrissure, une gloire en tout point supérieure à celle du Fils incarné. Jean 14.28 n’évoque donc pas le statut éternel du Fils devant le Père mais celui temporaire issu de l’incarnation, et de la différenciation des rôles au sein de la trinité.
Alors qu’est ce que ça change tout ça? Écoute, ça change énormément; d’abord on parle de Dieu donc de la théologie propre, du centre de la théologie, et celui qui n’a pas la doctrine de Dieu n’a pas Dieu, c’est 1 Jean qui le signale de façon très forte, et donc il faudrait vraiment payer attention, faut vraiment faire attention à ce que l’Écriture enseigne sur cette question et Grudem, théologien, recense six points atteints par la négation de la trinité:
- l’expiation ne saurait avoir été achevée par un être créé.
- la justification par la foi seule est difficilement tenable, car dépendante d’un être créé, limité.
- Jésus ne saurait être prié ou adoré.
- le mérite de l’expiation retourne non à Dieu mais à un être créé.
- la création est un peu le fruit de l’ennui de Dieu qui ne connaissait pas de relations interpersonnelles en amont.
- il n’y a aucune unité dans la diversité de la création, donc c’est très important cette doctrine de la trinité… si tu nies la trinité, tu nies l’ensemble de l’expérience du Salut, et de la connaissance de Dieu qui est possible par la trinité.
Alors comment ça se fait que des gens qui se disent férus de la Bible, on arrive à cela? Il faut que tu réalises que les Témoins de Jéhovah n’étudient pas la Bible, ils étudient les carnets qu’édite la maison mère des Témoins de Jéhovah à New York aux États-Unis, et lorsque tu es dans une étude biblique des Témoins de Jéhovah, l’animateur pose la question du carnet qui est mentionnée, et les participants lisent la réponse du carnet.
Il est impossible de réfléchir autrement que par ce qui t’es proposé, les formations sont des formes d’endoctrinement; c’est peut-être ça la critique que je ferais, mais c’est que on ne réfléchit pas sur ce que la Bible dit selon ce qu’elle dit dans son contexte, on réfléchit à ce que l’organisation des Témoins de Jéhovah demande de croire; et on s’y perd dans des considérations secondaires comme les 144 000 et je ne sais quels autres éléments secondaires, pour oublier ce qui est central, c’est que Dieu s’est révélé en Christ pour porter nos péchés à la croix, et pour nous amener auprès du Père.
Nier cela, c’est nier ce qui nous permet d’accéder auprès du Père. Alors moi je vous encourage vraiment à lire les Écritures par elles-mêmes, du début jusqu’à la fin. Cessez de mémoriser ses versets sous forme de collier… mais plutôt de mémoriser de longues sections des Écritures pour pouvoir s’imprégner de l’ensemble des versets pris dans leur contexte, parce que c’est ça le problème principal que l’on a dans cette organisation.
Allez, je termine avec cette triple bénédiction que nous trouvons aux Nombres 6.24-26:
Que l’Éternel te bénisse et te garde, que l’Éternel fasse briller sa face sur toi et t’accorde sa grâce, que l’Éternel lève sa face vers toi et te donne la paix.
Triple bénédiction qui saurait rappeler, je pense, cette réalité que nous servons un Dieu, et nous connaissons un Dieu unique et qui est, dans la révélation qu’il donne de lui-même, un Dieu trinitaire.