Jugerons-nous le monde et les anges? (Épisode 401)

En 1 Corinthiens 6.2-3, pourquoi Paul dit-il à l'Église de Corinthe qu'ils jugeront le monde et les anges? Dieu n'est-il pas le seul juge? Comment comprendre cela?

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Transcription:

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La question est posée:

Bonjour félicitations pour toutes tes explications claires et pour le travail de ton équipe. J'ai une question à tout poser. Il est dit ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde Et si c'est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indigne de rendre les moindres jugements Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges Et nous ne jugerions pas à plus forte raison les choses de cette vie Un corinthiens 6 deux à trois. Cela me semble incompréhensible, voire blasphématoire je croyais que le jugement serait rendu par Dieu seul comment pourrions-nous juger notre prochain et encore moins les anges Paul fait-il référence aux apôtres qui jugeront les tribus d'Israël si oui quel rapport avec nous Sinon, sur quoi appuie-il ces affirmations Merci cordialement.

Et bien écoute, merci pour ta question, effectivement c'est assez troublant et comme il est toujours important de considérer le contexte pour s'intéresser à un texte, je te propose de lire les versets 1 à 8 du chapitre 6 de 1 Corinthiens. Donc 1 Corinthiens 6.1 à 8 te donnera le contexte qui nous permettra de développer davantage et de répondre j'espère à ta question. Quelqu'un de vous lorsqu'il a un différend avec un autre ose-t-il plaider devant les infidèles et non devant les saints Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde et si c'est par vous que le monde est jugé, seriez-vous indigne de juger les affaires de moindre importance ne savez-vous pas que nous jugerons les anges pourquoi pas à plus forte raison les affaires de cette vie quand donc vous avez des différends pour les affaires de cette vie ce sont les gens des gens dont l'église ne fait aucun cas que vous établissez comme juge je le dis à votre honte ainsi parmi vous il n'y a pas un seul homme sage qui puisse prononcer un jugement entre ses frères mais un frère plaide contre un frère et cela devant les non-croyants pour vous c'est déjà une défaite que d'avoir des procès entre vous.

Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller Mais c'est vous qui pratiquez l'injustice et qui dépouillez les autres et ce sont vos frères. Fin de citation. Alors Paul reprend les Corinthiens qui non seulement avaient des différends entre eux et des jalousies, et caetera, mais surtout plutôt que de les régler, portaient l'affaire devant les tribunaux séculiers avec beaucoup d'argent à dépenser en frais d'avocat, frais de procédure, c'était le cas avant, c'est le cas aujourd'hui. Je souligne ici que Paul parle de différent, mais pas de crime. Si un homme exerce une quelconque violence sur un frère ou une soeur, cela sort d'une juridiction fraternelle possible et c'est immédiatement la police qu'il faut saisir, c'est l'armée qu'il faut saisir selon les pays dans lequel on habite et c'est eux qui sont habilités et eux seuls quelque part à rendre justice, je te renvoie à Romain treize ou un Pierre deux.

Il s'agit ici de différence, c'est-à-dire de perspectives différentes sur la manière dont on plante une, je ne sais pas moi, une barrière entre deux maisons mitoyennes, voilà des choses de cet ordre-là. Alors imaginez donc qu'un membre de l'église de Corinthe vende une charrette à un frère, puis qu'après la vente, ce dernier réalise que l'essieu s'est fendu ou est fendu et que la charrette ne peut porter aucune charge sans qu'elle ne se brise. Dans un monde d'adultes mûrs, le membre de l'église reprend sa charrette, rembourse le montant, s'excuse, l'affaire est close. Dans un monde injuste, il se tape dessus et c'est le plus fort qui gagne. Dans un monde colérique, le second va tout de suite à la police qui demande pourquoi il a fait confiance, parce qu'on fait partie de la même communauté de chrétiens et c'est la honte.

Et dans un monde spirituellement mûr, les deux frères demandent l'arbitrage d'un sage de l'église et choisissent humblement de s'y soumettre au préalable de la démarche. Et c'est ça le sens du passage. Malheureusement, les Corinthiens n'avaient pas de maturité humaine ni spirituelle, et comme ils avaient tendance à se constituer en clan, nul doute qu'il n'y avait pas de confiance vraiment dans un jugement, parce que l'un dirait, mais toi tu es du groupe de Pierre, donc il n'est pas question que je te rende justice, l'autre dit, moi je suis de Paul ou d'Apollos, c'est, voilà. Il y avait de telles divisions, qu'il y avait une absence de confiance entre eux et dans le leadership de l'église. Alors Paul relève plusieurs arguments pardon, pour démontrer leur petitesse humaine et spirituelle et dans les arguments, nous trouvons ces deux exemples qui nous sont proposés, qui te choquent, les jugeront le monde et les saints jugeront les anges.

Regardons c'est la signification de ces deux expressions. Que signifie juger le monde Alors je te rejoins, cela semble inconcevable de juger d'autres êtres humains. Alors j'ai lu dans un commentaire, justement juste avant de répondre à ce podcast, le commentaire de Robert Somerville sur 1 Corinthiens. Lui estime effectivement que ce sera le cas. Les saints, donc vous, croyants de Corinthe, seront associés à Dieu et au Christ lors du grand jugement des nations.

Et nous serions donc impliqués dans le jugement de Staline, de Hitler, et peut-être même de l'ensemble des populations qui nous entourent. Est-ce vraiment le cas Alors, quand on regarde les passages qui parlent de ce grand jugement, vous avez par exemple Daniel 7.22 qui dit: jusqu'à ce que vienne l'ancien des jours pour rendre justice au sein du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. Et là, on voit quelque chose d'assez intéressant, on voit qu'il y en a un qui juge, celui qui est sur le trône, et il y a les saints qui sont en possession du royaume. Matthieu dix-neuf vingt-huit nous dit, en vérité je vous le dis, quand le fils de l'homme, au renouvellement de toute chose, sera assis sur son trône de gloire, vous de même qui m'avez suivi, vous serez assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d'israël. Évidemment en Luc vingt-deux, trente, enfin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël.

Apocalypse deux, vingt-quatre à vingt-sept, Jésus dit, mais à vous, à tous les autres de Tiatir, une église de la ville de Tiatir, qui n'ont pas cette doctrine et n'ont pas comme ils disent connu les profondeurs de Satan, je dis, je ne mets pas vous d'autres fardeaux seulement, ce que vous avez, tenez le ferme jusqu'à ce que je vienne, au vainqueur, à celui qui garde mes œuvres jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations. Avec un sceptre de fer, il les fera paître, comme on brise les vases d'argile, ainsi que j'en ai reçu moi-même le pouvoir de mon père. Alors, si ces textes parlent de la même chose, il semble dire qu'à la fin des temps, au renouvellement de toute chose, les apôtres prendront part au jugement d'Israël, l'église prendra part au jugement du monde. Qu'est-ce qu'il faut comprendre Il faut comprendre le type de jugement en question. Est-ce que c'est le jugement individuel qui précède l'enfer Personnellement, je ne pense pas, parce qu'effectivement, ça appartient, le jugement de cette nature appartient à Dieu seul.

Le père a remis à son fils ce jugement-là, et je ne pense pas qu'il soit délégable et délégué. Le jugement très solennel de l'enfer était vos biens en apocalypse vingt et il se place, il a lieu devant le grand trône blanc, alors que tout l'univers a été solennellement roulé comme un rouleau. C'est quelque chose de moment qui va être extrêmement marquant pour l'histoire. Et le père a remis tout jugement au fils, c'est lui seul qui exerce le jugement de l'enfer et du paradis. Donc comment comprendre ce que Paul dit ici, que nous jugerons le monde Alors je te dis là où penche ma compréhension.

Le jugement dont il est question n'est pas le jugement d'un tribunal, mais la participation au règne du Christ. Il s'agit non pas de juger pour trancher, mais de gouverner, présider, agencer le monde que Dieu donne à ses disciples de gérer. Le texte le plus descriptif de cette réalité nous est donné dans la parabole des mines. Dieu récompense ses enfants en confiant l'administration de cinq ou dix villes, Luc dix-neuf. Paul promet à Timothée que ceux qui sont fidèles régneront avec Christ, de Timothée deux douze.

De quelle période parle-t-on Mes amis amilénaristes comme moi diront que cela concerne, non pardon, lapsus c'est intéressant. Non pas mes amis amilénaristes comme moi, je suis prémillénariste, mais mes amis amilénariste, ça c'est vrai, diront que cela concerne le paradis ultime. Ce serait une manière d'évoquer la vie dans le nouvel univers. Nous, chrétiens, croyants, sauvés, enfants de Dieu, nous administrerons ce monde. Et c'est certainement le cas puisque on voit les rois et les reines de la nouvelle terre venir apporter leur gloire dans la nouvelle Jérusalem.

Mais alors c'est là où je rejoins justement ma perspective prémillénariste, la référence au sceptre de fer dans les textes comme Apocalypse deux vingt-sept et le contexte des fautes d'ailleurs que l'on retrouve à un corinthiens 6 sur lequel tu m'interroges. À mon avis, ça constitue l'un des arguments les plus forts en faveur du prémillénarisme. Lorsque Jésus viendra établir son règne de mille ans sur terre, les enfants qui naîtront formeront une humanité toujours déchue, mais qui sera plus sous l'influence du diable, puisqu'il aura été lié pour cette période. Le péché grandement diminué, sera tout de même présent, il semble, si je comprends bien ces textes, que l'Église sera participante à la conduite de ce règne. C'est en tout cas la croyance que l'on retrouve dans les écrits de Qumran, Dieu jugera toutes les nations par la main des élus.

Je te passe la référence. Et d'ailleurs, on a un peu de cela dans Deutéronome au sujet de, de, de ce sujet. Moïse doit éviter de constamment juger les affaires du peuple d'Israël et il établit des juges sur dix, cent, et caetera et cela forme une forme d'administration, une sorte d'administration pour gérer les affaires courantes du peuple. À mon sens, c'est de cela dont il est question. Premièrement, dans le temps du règne millénaire du Christ, nous allons régner sur une terre, il va falloir imposer un règne contre des pécheurs qui ne voudront pas se soumettre forcément à Dieu, mais qui n'auront pas la possibilité d'aller aussi loin que c'est le cas aujourd'hui, influencés qu'ils sont et que le monde est par les forces sataniques.

Et puis ensuite certainement dans l'éternité avec une forme de participation au règne de Dieu. Il faut bien réaliser que l'intention de Dieu au départ en faisant de Adam et Ève son image, c'était d'être ses représentants. Nous sommes destinés par la création malheureusement brimés par la chute, mais par la création nous sommes destinés à régner avec Christ. Jésus vient reprendre le règne et dans notre association à Christ, nous devenons cohéritiers avec Christ et nous sommes associés à son règne. Nous allons régner de nouveau avec lui dans un univers apaisé et de sa part.

Ce qui nous mène à notre deuxième considération que signifie juger les anges, la notion justement du jugement des anges est encore plus surprenante avec justement cette question, est-ce qu'il s'agit de anges déchus ou des démons ou bien des anges élus, des anges saints. Alors les écrits des pères de l'église ont traditionnellement imaginé qu'il s'agissait de démons que les chrétiens allaient un jour juger. C'est plus facile de se les représenter ainsi parce qu'on sait que les démons sont entièrement corrompus, donc si on participe à leur jugement, ça semble plus, plus facile à faire. Mais en fait quand le terme ange est utilisé dans le nouveau testament, sans aucun qualificatif, c'est plutôt pour parler des anges élus, des anges bons, des anges restés fidèles à Christ. Alors, est-ce à dire que nous allons dire dire aux anges ce qu'ils ont fait de bien, est-ce qu'ils ont fait de mal J'avoue ça me laisse perplexe, je ne pense pas que ce sera plus dans ce cas-là, mais je pense que ça va être lié à une manière d'organiser la vie dans l'éternité.

Et je crois que nous aurons un rôle à jouer sur les anges, rôle que je ne sais absolument pas conceptualiser. Mais il faut se représenter la vision du monde que Dieu nous donne. Dieu crée les anges probablement en premier, puisqu'ils applaudissent Dieu à la création, et ils se rebellent probablement très vite, certainement avant Genèse trois, ça c'est certain, et un certain nombre d'entre eux donc se rebellent et deviennent ce que l'on appelle des démons. Mais Dieu accorde à Adam et Eve un privilège énorme, celui de porter l'image et la ressemblance de Dieu, c'est un privilège qui est donné aux hommes, pas aux anges. C'est peut-être d'ailleurs ce qui explique ce mouvement de rébellion des démons qui disent non mais vu leur petitesse, ce serait à nous que revienne ce cette dignité.

Et de là la volonté de de se substituer à Dieu, d'être entre l'homme et et Dieu en devenant le conducteur, en conduisant la confiance d'Adam et Ève vers lui-même, le diable ici s'approprie la royauté, chose que Christ viendra défaire en l'écrasant par sa mort sur la croix. Hébreux deux quatorze est clair à ce sujet, Colossiens chapitre deux verset quinze également. Et donc c'est comme s'il s'était dit, si je peux obtenir la loyauté des hommes, alors je deviens moi le roi de ceux qui sont les représentants de Dieu. Ce qui se passe à la croix est extraordinaire, le diable est vaincu pleinement et il y a une nouvelle humanité qui est restaurée. Dans notre association à cette humanité, et bien nous serons participants au règne de Dieu, mais je dois dire comme c'était prévu en Genèse chapitre un et deux.

Et ça c'est l'une des choses les plus magnifiques que l'on puisse réaliser c'est que il y a un appel particulièrement noble dans le fait d'être un homme une femme et qui trouve toute sa plénitude dans l'association à christ parce que là nous sommes renouvelés dans notre coeur, nous sommes pardonnés dans notre péché, nous sommes rétablis dans notre relation à Dieu, nous avons le désir, certes imparfait, de lui obéir, mais nous cherchons à marcher avec lui. Et finalement, cela nous permet d'avoir une, un horizon de, de vie qui est un petit peu différent de ce que nous avons d'habitude. Notre horizon de vie est tellement limité aux choses matérielles, mais on doit réaliser que notre vie terrestre va avoir des ramifications sur la manière dont nous allons vivre notre vie future, dans le millénium ou et dans l'éternité. Ça vaut la peine de vivre pleinement pour Christ aujourd'hui, et de participer d'une manière ou d'une autre à son règne futur, auprès des anges, auprès des hommes. Et ça doit motiver quelque part le chrétien à mener une vie consacrée au mieux possible à la seigneurie du Christ.

C'est un immense honneur que d'être un être humain. C'est un immense honneur d'être un fils ou une fille de dieu nos vies sont peut-être ratées sur certains points et apocalypse trois vingt et un nous dit le vainqueur je le ferai asseoir avec moi sur mon trône comme j'ai vaincu et je me suis assis avec mon père sur son trône Vaincre, c'est réaliser que dans notre brisure, on a besoin d'être renouvelé. Vaincre, c'est persévérer jusqu'à la fin malgré toutes les vicissitudes de la vie présente et de chercher la gloire de Dieu sur notre parcours. Ce faisant, nous préparons ce règne futur où nous serons impliqués, certains avec une ville, d'autres avec cinq villes. Je ne sais pas ce qu'il en sera pour les uns et pour les autres, ce sont des images qui nous sont données.

La Bible utilise d'autres notions avec des couronnes et autres. Jean cinq nous dit, car le père aime le fils et lui montre tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il fait. Et lui montrera des choses plus grandes que celles-ci afin que vous croyiez, que vous soyez dans l'étonnement en effet comme le père ressuscite des morts et les fait vivre de même aussi le fils fait vivre qui il veut de plus le père ne juge personne mais il a remis tout jugement au fils afin que tous honorent le fils comme ils honorent le père celui qui n'honore pas le fils n'honore pas le père qui l'a envoyé. Je termine sur ces propos le jugement radical d'enfer et du paradis a été confié au christ, c'est lui qui jugera, c'est pas nous, heureusement. Mais ayant remis tout jugement au fils, l'intention qu'il laisse à l'humanité, c'est que nous puissions honorer ce fils.

Honorer, c'est-à-dire l'adorer, le considérer comme étant celui qui nous mène au père, parce qu'il est Dieu devenu homme, portant sur la croix parce qu'il est Dieu devenu homme, portant sur la croix nos péchés, et capable de nous mener au-delà de cette mort, dans la présence du Père. L'honorer, c'est reconnaître sa divinité, sa puissance, sa majesté, reconnaître sa médiation exclusive et unique. Il n'y a pas de médiation chez un prêtre ou un pasteur, chez des offrandes ou chez des, dans des églises protestantes ou je ne sais quoi. La médiation étant la personne de Christ, chercher à l'honorer, c'est passer au Père par le fils avec confiance, en sachant qu'à la fin du chemin, nous serons avec lui et impliqués dans son règne. J'espère que cette réponse non seulement te satisfait, mais en plus te remplit de joie, d'adoration et du désir de marcher avec lui.

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