Florent Varak parle de la divinité de Christ au regard de la Bible. Premièrement, la question est éclaircie: le salut ne peut s'obtenir ni par nos actes, ni par le baptême, ni par des sacrements. C'est par pure grâce que nous sommes sauvés, Dieu en est le seul responsable. Ensuite, Florent analyse de plus près le 2ème chapitre du livre des Actes, qui nous donne des éléments de réponse.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
Tu veux poser une question?
Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des podcasts existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.
Transcription:
Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.
Voici la question de ce podcast: Doit-on nécessairement croire que Jésus est Dieu pour obtenir le salut?
Écoute, je trouve la question super! D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé la manière dont tu la formules parce que tu parles de ce qui est nécessaire pour « obtenir » le salut.
Il faut tout de suite réaliser que le salut ne s’obtient pas. Il ne s’obtient pas par une doctrine, ne s’obtient pas par un acquiescement, ne s’obtient pas par un assentiment théologique, ne s’obtient pas non plus par le baptême, il ne s’obtient pas par des œuvres, il ne s’obtient pas par une pratique religieuse. Dieu ne donne pas le salut en compensation d’une pratique, d’une connaissance, d’une émotion, d’une décision. Dieu se révèle et nous répondons à cette révélation.
Une petite parenthèse avant d’entrer dans le vif du sujet: c’est que le salut est vraiment un sauvetage entièrement fondé sur la grâce bienveillante de Dieu et donc forcément immérité.
Alors, ça implique 2 participants: il y a Dieu et les hommes. Dans l’œuvre de Dieu, qu’est-ce que l’on peut discerner? Dieu est à l’œuvre en nous donnant conscience de son existence. Quand on voit la nature, on pense à un créateur; quand on voit l’intelligence de cette nature, la communication qui a lieu… même au sein d’une seule cellule, on se rend compte qu’il y a une intelligence qui a programmé une grammaire, qui a programmé un langage, qui permet à cette cellule de fonctionner. On est aussi conscient du bien et du mal, plus ou moins intuitivement, on sait pas toujours où mettre les frontières, mais cela évoque un législateur, un absolu. Donc Dieu fait cela de façon plus ou moins intuitive, dans le cœur de chaque être humain. On l’accepte, on rejette, c’est la responsabilité de chaque être humain, mais il y a ce témoignage intérieur.
Deuxièmement, Dieu dirige des rencontres, vers des gens qui vont expliquer l’évangile. Parfois Dieu donne des rêves qui permettent à des personnes d’aller rechercher les chrétiens, d’aller rechercher une Bible pour découvrir davantage qui est la personne de Dieu. Enfin, c’est lui qui convainc de péché, de justice et de jugement, c’est-à-dire, qu’il montre à quel point nos vies ne sont pas suffisantes pour plaire à Dieu, mais que Christ a fait tout le chemin pour que nous puissions parvenir jusqu’à Dieu. C’est en cela que Dieu accorde, – après ce témoignage de conviction, cet appel très fort – c’est en cela qu’intervient la régénération, la vie nouvelle, la présence de l’esprit, que Dieu accorde et qui nous permet de confesser que Jésus est notre Sauveur, notre Maître et que nous cherchons à vivre avec lui.
Ceci dit, il y a un autre contrepartie, il y avait une autre partie, qui est la participation de l’homme. C’est l’homme qui réfléchit à un créateur, qui le cherche à tâtons, selon les termes de l’acte chapitre 17. C’est lui qui prie, c’est lui qui s’intéresse à ces notions, parce que ça fait partie, finalement, de la destinée de l’être humain. C’est lui qui pose aussi des questions à des gens qu’il rencontre, il le pense de façon fortuite, mais si Dieu est derrière, il y a des notions qui vont émerger de ces rencontres, qui sont éternelles, et qui montre que Dieu était à l’œuvre dans ces rencontres. Mais psychologiquement, c’est totalement légitime: la personne fait des recherches, elle « google » ces questions, elle parle avec des chrétiens, elle lit la Bible, et soudainement, elle croit! Elle croit que Jésus est tout ce qui est nécessaire pour sa vie! Elle croit que Jésus est l’envoyé du Père, pour le réconcilier avec le Père! Elle croit que Jésus est mort pour ses péchés et elle l’exprime sa foi et l’invite à venir dans son cœur, à transformer sa vie. Il y a vraiment une démarche authentique, humaine, qui est à faire, mais qui n’est pas, pour cela, que l’on obtient le salut.
C’est le reflet de la compréhension de ce que Dieu a fait pour nous. La personne se convertit et c’est en cela qu’elle est sauvée.
Alors regardons maintenant, comment ça s’articule avec ta question: est-ce qu’il est nécessaire de croire en la divinité du Christ pour être sauvé?
Je vais prendre le premier message d’évangélisation que nous ayons. Il se trouve dans le livre des Actes au chapitre 2. Peut-être, tu te souviens de ce qui se passe: il y a un grand bruit qui attirent la foule, le Saint-Esprit descend sur les disciples qui se mettent à parler dans des langues qu’ils n’ont jamais appris. Ce sont de langues terrestres et comme il y a, à la Pentecôte des juifs venant de tous les coins du bassin méditerranéen, ils reconnaissent: « Mais cette personne, elle parle l’arabe, cette personne parle espagnol, cette personne parle français » … enfin, les gens sont saisis, et ils y en a qui se disent: « Mais comment expliquer cet enthousiasme bizarre, des gens qui louent Dieu aussitôt le matin, avec autant de passion et puis, dans des langues qu’ils n’ont jamais apprises! » C’est vraiment étrange, surtout à Jérusalem… – bref! On a déjà parlé de ça dans deux autres podcasts…- Au point que certains dit mais: « Ils sont ivres morts! C’est pour ça, ils disent n’importe quoi! » Parce que, certains qui ne comprenaient pas la langue qui venait d’une autre contrée, ils se disent: « Mais qu’est-ce que c’est cette foire? » Et Pierre leur explique que non, ces gens ne sont pas ivres et il leur parle de Jésus qui accomplit l’ensemble des prophéties de l’Ancien Testament. L’apôtre Pierre termine, avec vigueur: « Que toute la maison d’Israël sache avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ – c’est-à-dire Messie, ce Jésus que vous avez crucifié. »
Les gens, là, sont vraiment touchés, bouleversés, et voilà la suite de l’histoire.
« Après avoir entendu cela, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Frères, que ferons-nous? Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par beaucoup d’autres paroles, il rendait témoignage et les exhortait en disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. » – Fin de citation.
Alors, qu’est-ce que j’observe?
Premièrement, j’observe l’appel à la foi, à la repentance, c’est-à-dire, un changement profond à l’intérieur de soi, qui reconnaît le péché, qui reconnaît que Christ est venu pour le porter et qui se donne à Christ. Deuxièmement, je vois le baptême comme témoignage de cette foi et de cet engagement. Par contre, je ne trouve pas de condition préalable qui serait lié à croire à la divinité du Christ. Ce n’est pas seulement une adhésion à des vérités doctrinales, la conversion! C’est la compréhension que Jésus est ma vie, il est mon pardon, il est ma substance, mon réparateur! Et pour des juifs, qui étaient intéressés par la question de la messianité du Messie –il fallait rechercher le messie– de comprendre que Jésus est le Messie promis. Il est celui que Dieu envoie pour être sauvé.
Et donc, je ne vois pas, comme condition initiale, qu’il faille croire en la divinité de Jésus, pour être sauvé. La personne réalise qu’il est l’envoyé du Père pour le réconcilier avec lui, et les dimensions de sa personne et de son œuvre, c’est un chantier qui va progresser pendant quelques temps. Et remarque ce qui se passe ensuite, je l’ai lu: « Vous recevrez le don du Saint-Esprit (parce que la promesse est pour vous et pour vos enfants) ». Bref. « Vous recevrez la promesse du Saint-Esprit ». Et vois-tu? Le critère d’une conversion authentique, c’est que le Saint-Esprit est venu à l’intérieur et il va commencer à changer. Il donne une vie nouvelle, il donne tous les éléments: on est scellé du Saint-Esprit, on est baptisé du Saint-Esprit… (on a évoqué ça dans d’autres podcasts), et la personne va vraiment être accompagnée, maintenant, à s’approprier de cette nouvelle vie et des réalités qui sont associées à cette nouvelle vie. La personne va lire la Bible, et là, elle va découvrir que Christ n’est pas simplement un prophète, n’est pas simplement un envoyé du Père, comme il pourrait y en avoir eu d’autres, dans l’histoire de la rédemption. Mais qu’il est le Fils unique! Qu’il est en dehors de tout autre classe,de tout autre rang! Qui n’est pas le frère des anges, qui n’est pas le frère de Satan (comme ça pourrait être la perspective des Mormons), qui n’est pas qu’un homme (c’est la propre perspective des musulmans), non: il est vraiment le Dieu qui s’incarne pour nous sauver.
Et en fait, je répondrai donc ainsi à ta question: non, il n’est pas nécessaire de croire à la divinité du Christ pour se convertir, pour se repentir de ses péchés en plaçant sa confiance en Christ. Cependant, si après ta conversion et après lecture de Nouveau Testament ou après l’enseignement de cette question, tu rejettes la divinité du Christ, alors je crois que c’est le témoignage que le Saint-Esprit n’est pas à l’œuvre en toi. Parce que le Saint-Esprit a précisément pour objet de t’aligner dans tes pensées, dans ton cœur, avec ce qu’il a lui même enseigne et consigner par écrit, dans l’Écriture.
C’est ce que je trouve en 1 Jean chapitre 2 verset 20 à 27 (version Colombe):
« Vous-mêmes, vous avez une onction de la part de celui qui est saint, et tous, vous avez la connaissance. Je vous ai écrit, non parce que vous ne savez pas la vérité, mais parce que vous la savez, et parce qu’aucun mensonge ne vient de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père. Pour vous, ce que vous avez entendu dès le commencement doit demeurer en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez, vous aussi, dans le Fils et dans le Père. Et voici la promesse qu’il nous a faite: la vie éternelle. Je vous ai écrit ceci au sujet de ceux qui vous séduisent. Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable et qu’elle n’est pas un mensonge, demeurez en lui comme elle vous l’a enseigné. » Fin de citation.
Ce que je note ici, c’est que le Saint-Esprit nous est donné pour nous conduire dans la vérité. C’est une onction qui nous permet même de discerner quelle est la vérité, et notamment vis-à-vis de la personne de Christ. Donc je ne peux pas concevoir qu’une personne authentiquement convertie, ne puisse pas, non plus comprendre authentiquement, que Jésus est véritablement Dieu. Alors ça peut prendre un certain temps, l’œuvre du Saint-Esprit en nous est progressive, elle n’est pas, parfois, je dirais, hélas, complète immédiatement. Mais, au fur et à mesure que les lumières de la Bible lui sont dévoilées, au fur et à mesure qu’on se laisse enseigner par l’écriture et par les gens compétents qui l’entourent, les choses vont devenir une évidence. Le fait de les renier, c’est le fait de renier, là même où le Saint-Esprit voudrait nous conduire. Et en cela, ce serait le témoignage que la personne n’est pas véritablement, authentiquement, convertie.
Bon, ça pose un certain nombre d’autres questions, à savoir: quel est le minimal syndical pour être sauvé. Et c’est pas comme ça qu’il faut le voir. On voit dans les évangiles bien des réactions à Jésus, qui sont des réactions entières, passionnées, de foi et de confiance, qu’il est, lui, susceptible de nous mener dans la présence du Père et de nous réparer. Et on voit que c’est un peu plus tard que les choses se construisent. D’ailleurs, même dans la vie des apôtres, ça a pris du temps. Bon, il faut dire aussi que le Saint-Esprit est venu qu’en Actes 2, pleinement, enfin dans la plénitude, qu’à partir de Actes 2, et que donc, ils n’ont pas eu ce témoignage immédiatement, de la même manière que nous l’avons aujourd’hui lorsque nous nous convertissons.
Voilà, j’espère avoir répondu à ta question. Donc ma réponse est: non, ce n’est pas nécessaire comme démarche initiale. Mais oui, ça reflète clairement une vraie conversion lorsque la personne le confesse, parce qu’elle l’a vu dans l’Écriture, parce que c’est bien cela que l’Écriture enseigne.