L’épisode 53 traite de la question des liens avec les ancêtres. Le pasteur Florent Varak y répond en deux temps. Tout d’abord en se basant sur 3 versets, il explique ce que la Bible dit des traditions animistes. Il explique ensuite le passage d’Exode 20 verset 5 qui fait penser à une punition de la faute des pères sur les fils.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
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Transcription
« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »
Que dit la Bible à propos des liens avec les ancêtres après la conversion ? Avons-nous besoin d’être libérés par l’intermédiaire d’une personne dotée de ce don ?
La question se pose sous deux formes : il y a le lien des ancêtres dans une culture animiste qui pèse encore parfois sur les chrétiens et dans cette perspective, les ancêtres décédés seraient capables de punir un déshonneur qui leur serait infligé, ou de continuer à nuire ou à bénir de l’au-delà. Et c’est ainsi qu’en Asie beaucoup de sacrifices sont réalisés : on place de la nourriture sur des autels pour apaiser les ancêtres ou s’assurer de leur bienveillance.
J’ai rencontré des gens qui me racontaient que dans un pays que je ne nommerai pas, vous avez des familles qui ont 50/100 poulets et qui meurent de faim,mais ils ne veulent pas manger leurs poulets, parce que si jamais il y avait un problème, une maladie ou un accident, ils auraient besoin de tous ces animaux à sacrifier pour apaiser, rétablir un équilibre qu’ils croient pouvoir rétablir par un tel sacrifice pour apaiser les ancêtres. Je sais aussi qu’en Afrique, il y a pas mal de rituels lors des enterrements, et parfois des sacrifices pour éviter les malédictions ou les maladies qui leur seraient envoyées ou pour s’assurer les bonnes grâces des ancêtres décédés.
Alors, par rapport à la perspective animiste, je viendrai à la perspective évangélique qu’on entend parfois : la Bible dit que dans le séjour des morts, les morts sont incapables d’agir sur la terre. Il y a une description ironique du grand dictateur de Babylone Nébucadnetsar (je crois) qui meurt et descend au séjour des morts, qui nous est rapporté en Esaïe 14.9-15 « Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs pour t’accueillir à de ton arrivée, il réveille pour toi les défunts, tous les guides de la terre, il fait lever de leur trône tous les rois des nations, tous prennent la parole pour dire : toi aussi tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous. Ta fierté a été précipitée dans le séjour de morts avec le son de tes luths, sous toi s’étend une couche de vermine et les vers sont ta couverture. » Pas très agréable comme description ! Nous avons là une description de l’absence de capacité : « tu es sans force ». La personne est précipitée au sein d’un séjour des morts duquel il ne peut agir.
Deuxième texte qu’il est important de considérer, c’est Jésus qui évoque la vie future des morts, notamment ceux qui ne sont pas en Christ, ceux qui ne sont pas sauvés, en Luc 16.26 nous lisons : « en plus de tout cela, entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne puissent le faire et qu’on ne parvienne pas non plus de là vers nous. » Donc, Jésus dit clairement qu’entre les morts et les vivants, il y a un grand abîme et qu’il n’y a aucune communication possible, aucun passage possible, aucune influence possible.
Alors, vous me direz qu’il y a un texte qui parle de Samuel qui est ramené d’entre les morts, ça sera une question pour un autre podcast, on n’a pas le temps de la traiter ici. Mais toujours est-il qu’il n’y a pas de communication, de lien possible entre les morts et nous. Dans une culture animiste, il y a un mensonge qui est à comprendre, intégrer, absorber et qui consiste à croire que les morts peuvent nous faire du bien ou mal. Non, ils ne peuvent pas faire bien et du mal, il n’y a pas besoin d’être délivré de leur influence. La Bible dit en Colossiens 1.12-14 : elle nous exhorte « Rendez grâce avec joie à Dieu le Père qui nous a délivré du royaume de ténèbres et transportés dans le royaume de son fils bien-aimé en qui nous avons la rédemption et le pardon des péchés. » Nous sommes délivrés d’un royaume de ténèbres et nous sommes transportés dans son royaume avec une délivrance des puissances célestes, nous sommes maintenant dans une rédemption qui est complète et suffisante. Il n’y a pas besoin d’apaiser les esprits, pas besoin de craindre les esprits.
Et si nous avons des expériences qui ressemblent à cela, ce sont des expériences démoniaques auxquelles il faut s’opposer avec la vérité de la parole de Dieu, avec la confiance que si nous nous soumettons à Dieu et résistons au diable, lui, il fuira. Je te renvoie à deux podcasts signés sur la question du combat ou de la lutte spirituelle et qui traiteront plus en profondeur de cette question.
Ceci dit, il existe une version évangélique de cette version d’influence des ancêtres. Je reprends un article publié sur Evangile 21, où l’idée serait que les fautes des pères seraient à confesser pour les couper ou éventuellement dans le cadre de cette question faire invoquer quelqu’un qui aurait le don de couper des liens avec les ancêtres. Cette idée vient d’une description que nous avons dans le deuxième des 10 commandements : « tu ne te prosterneras pas devant les idoles, et tu ne leur rendras pas de culte car moi, l’Eternel ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punit la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent et qui use de bienveillance jusqu’à mille génération envers ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. » On est devant un verset qui semble dire : voilà, les fautes des pères vont toucher les enfants jusqu’à deux, trois générations et bien sûr les bénédictions des pères qui sont fidèles vont toucher jusqu’à 1000 générations des enfants.
Alors comment faut-il comprendre cette notion de paiement ? Est-ce que les enfants paieront pour le comportement coupable de leurs ancêtres, donc il faudrait en quelque sorte confesser, dénoncer ces fautes, réaliser des arbres généalogiques, enquêter sur le comportement notamment en lien avec l’occultisme, recenser les malédictions ? Doivent-ils confronter leurs pères pour leurs péchés ou leurs malheurs ? J’aimerais aborder cette question avec une série de « oui, en quelque sorte » et « non, pas du tout ».
Sur le lien entre ma vie et mes ancêtres : oui, il y a une chaîne certaine, je suis un fils d’Adam et Adam a entrainé l’humanité dans sa faute (Romains 5.12-14) Je suis né séparé de Dieu avec une nature opposée à Dieu et c’est de la faute d’Adam, enfin bon, je l’ai [pas mal] confirmé.
Deuxième remarque : l’alliance de Moïse, d’où est tiré le deuxième des 10 commandements, est une alliance assez collective. C’est une des grandes différences entre l’Eglise et Israël, qu’il ne faut ni trop accentuer ni trop minimiser, par exemple lors du grand jugement en Josué 7 du crime d’Acan, toute sa famille périt alors que lors du grand jugement d’Ananias et Saphira (Actes 5) beaucoup de commentateurs font le lien entre les deux, il n’y a que Ananias et Saphira, les coupables qui meurent.
Troisième remarque : j’ai beaucoup hérité de mes parents. Pierre parle de « la vaine manière de vivre héritée de vos pères » 1 Pierre 1.18 Les émotions de notre enfance, les souffrances de la vie et leur gestion, les exemples et les fautes ont une influence extraordinairement puissante comme l’inverse d’ailleurs. Et Jésus fait froid dans le dos quand il dit qu’on ne doit pas être une occasion de chute pour un enfant. Paul demande aux pères de ne pas irriter leurs enfants (Ephésiens 6.4) Certaines fautes sont comme indélébiles dans la mémoire d’une famille. Je pense à des choses comme le suicide, des violences, la pédophilie ou des choses comme celles-ci. Cela va marquer une famille, cela va montrer un chemin de résolution de conflit qui reste durable sur la famille.
Quatrièmement : le rejet de la foi peut être terrible sur les enfants. Et c’est là qu’il faut bien prendre conscience de ce que Deut 5 ou Ex 20 dit : un père qui se détourne de Dieu va engendrer des choses sur ses enfants. Michée reproche aux pères « d’ôter pour toujours à leurs enfants la gloire d’être à moi. » Michée 2.9. C’est dire que l’influence spirituelle dévastatrice, sur les générations à venir est importante. Donc, par observation et par imitation, Dieu fait peser le poids des fautes des pères. D’ailleurs trois ou quatre générations me semble être une clé importante à souligner, c’est le temps de l’influence d’une vie. Un homme peut voir, influencer jusqu’à 4 générations, pas trop plus.
Si vous avez un père qui est ivrogne, il est probable, j’emploie un terme très dur, qu’il va avoir une influence tragique sur ses enfants et petits enfants, éventuellement sur ses arrières-petits enfants. Et c’est à mon sens l’idée principale que nous avons là dans le terme d’Exode 20 et cela doit me forcer à y réfléchir !
Prendre conscience : savoir que mes parents sont, mes grands parents sont de cette tendance de comportement. C’est éclairant sur ma vie parce que je l’ai vu, même si je n’en suis pas conscient, je l’ai imité et c’est présent. Ce n’est pas une fatalité, mais ça peut être utile de dire : voilà, je reconnais cette forme de gestion de la frustration par la colère, par le suicide ; cette forme de gestion de la souffrance et de l’intégrer dans son chemin. Il faut aussi dénoncer le mensonge et se revêtir de vérité parce que le diable qui est père du mensonge est malin pour nous faire croire des choses incroyables, et notamment de nous dire par exemple : toi, tu es le fils de, donc tu seras toujours comme ça. Mais non ! Lorsque nous sommes en Christ, 2 Corinthiens 5.17 nous dit que tout est nouveau ! Il faut imposer cette vérité au diable qui nous accuse par rapport à notre conscience qui veut nous enfermer dans le passé de nos ancêtres ou de notre climat familial. Il faut plus être conscient de ces influences, les dénoncer spirituellement, mentalement, mais il n’y a pas de malédiction dont il faudrait se défaire.
Juste les mettre à la lumière, devant Dieu, avec la compréhension que nous avons été racheté de ce mauvais monde, que nous ne sommes pas seulement des fils et des filles de nos ancêtres, mais nous sommes devenus des fils et des filles de Dieu et donc de dignes héritiers de ce que Christ nous a acquis à la croix.
Alors maintenant la catégorie : « non, il n’y a pas punition générationnelle ». La loi met en avant la responsabilité individuelle associée de conséquences personnelles. Nous avons en Deut 24.16 ce principe : « on ne fera pas mourir les pères pour les fils, et l’on ne fera pas mourir les fils pour les pères, on fera mourir chacun pour son péché. »
Donc, il ne peut pas y avoir dans ce deuxième commandement une notion de punition collective. Ezéchiel interdit ce fatalisme irresponsable, il faut lire tout le chapitre 18 (on n’a pas le temps) juste le verset 2 : « qu’avez-vous à dire ce proverbe : sur la terre d’Israël, les pères mangent du raisin vert et les dents des fils en sont agacées. Je suis vivant, vous n’aurez plus lieu de dire ce proverbe en Israël, voici toutes les âmes sont à moi, l’âme du fils comme l’âme du père, l’un et l’autre sont à moi, l’âme qui pèche est celle qui mourra. L’âme qui pèche c’est elle qui mourra. Un fils ne supportera pas le poids de la faute de son père, et un père ne supportera pas le poids de la faute de son fils. La justice du juste sera sur lui et la méchanceté du méchant sera sur lui » et le verset 30 et 32 seraient à lire pour avoir une vue complémentaire sur cette question.
Donc, il ne peut pas y avoir de jugement collectif de toute une série de générations, car cela va à l’encontre du principe même de la loi.
Je voudrais souligner, ce sera ma dernière grande catégorie de raisons contre cette idée qu’il faudrait être débarrassé des malédictions de nos ancêtres, c’est que la rédemption est essentiellement visée, nous sommes surtout invités à aimer Dieu pour influencer des milliers de générations. La balance pèse en faveur de mille générations.
Concentrer notre regard sur les péchés des pères loupe l’essentiel de ce qui est dit : Dieu encourage son peuple à l’aimer en annonçant une bénédiction extravagante ! 40 000 années de fidélité ! C’est ça que souligne notre texte ! 40 000 années en pensant à une génération pour 40 ans : 1000 générations cela fait 40 000 années et bien entendu, c’est une manière de parler extravagante pour souligner que Dieu veut bénir au travers de la fidélité de ceux et de celles qui se tournent vers Lui.
L’autre remarque, c’est que ces pères haïssent Dieu. Ils préfèrent leurs idoles au Seigneur de l’alliance qui les libérait de l’esclavage, ils ne l’aiment pas, ils ne lui sont pas fidèles, ils ne veulent pas l’honorer. On n’est pas dans l’histoire d’un père qui pèche et qui fait de son mieux pour suivre Christ, mais qui hélas, comme nous tous on chemine, et parfois, il faut nous repentir et reprendre une juste direction.
On est là sur quelqu’un qui se détourne de Dieu et cela va avoir des conséquences sur les enfants c’est certain. Et les jugements de Dieu s’associent toujours d’une main de grâce. C’est intéressant d’observer que, quand Dieu a fait périr le monde par le déluge, il a sauvé Noé et ses enfants. Quand il a fait périr Sodome et Gomorrhe, il a sauvé Lot et les siens. Quand il a fait détruire Jéricho, il a sauvé Rahab et les siens. Donc, dans tous les grands jugements de l’Ecriture il y a une main de grâce pour ceux qui veulent la saisir et qui veulent se détourner de leur faute et saisir la main de Dieu.
La Bible dit que l’Eternel est lent à la colère et riche en bienveillance, Il pardonne la faute et le crime mais Il ne tient pas le coupable pour innocent, il punit la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et quatrième génération. Nombres 14.18. Il pardonne parce qu’un autre porte notre culpabilité Galates 3.13 ; Romains 3.24, 25 ; 2 Corinthiens 5.21. Nous avons été lavés, sanctifiés, justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ 1 Cor 6.11. Lui qui nous a tant donné par grâce, laissera-t-il le comportement d’un père souiller un si grand salut ? Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ Jésus notre Seigneur.
Voilà, moi, je suggère que toutes ces manières de parler sont plus une exhortation à aimer Dieu et à s’attendre à ce que Dieu veuille secourir, bénir, encourager notre témoignage, notre attachement à Christ mais ce n’est pas une affirmation qui fait que si on devient chrétien, il faut alors renoncer de façon spécifique ou faire venir (et ça ce serait encore pire) des sortes d’exorcistes spécifiques des liens ancestraux, mais ça peut être utile, parce que le diable est menteur et peut nous donner cette idée, de verbalement dire : Seigneur Jésus, je veux vraiment te consacrer ma vie et toute ma descendance à Jésus Christ, je renonce vraiment au nom de Jésus, parce que je suis transféré du royaume des ténèbres dans le royaume du fils de son amour en qui j’ai la rédemption, je renonce à tout autre héritage qui prétendrait venir de mes ancêtres ou que le diable voudrait faire peser sur moi, je me consacre moi et les miens à toi et à toi seul.
C’est une belle affirmation de confiance dans les promesses de l’Ecriture plutôt que de vivre sous une crainte qu’il y a une influence néfaste qu’il nous faut gérer et qui pourrait troubler notre vie de famille indépendamment du salut qui est en Jésus Christ.