Dans cet épisode, Florent Varak nous explique pourquoi nous ne sommes plus soumis à la dîme tel que l'était le peuple d'Israël. Il nous conduit aussi vers 4 notions de ce qu'est l'offrande (générosité, priorité, proportionnalité, spiritualité). Et il termine avec un encouragement tiré de la bouche de l'apôtre Paul.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
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Transcription:
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La question est posée: « Je voudrais poser une question concernant la dîme dans le Nouveau Testament ou dans l’Évangile du Christ. Est-il question encore de dîme, ou seulement de don, d’offrande et de libéralité? »
Merci pour la question. C’est une question importante et la dîme, c’est l’idée qu’il faudrait donner 10% de ses revenus à l’Église. Alors j’ai appris que certaines Églises (plus proches de la secte d’ailleurs), exigent de leurs membres ce pourcentage. J’ai bien dit « exigent ». Et c’est ça qui m’inquiète et qui me fait croire qu’on est plus dans le monde de la secte, que dans le monde de l’Église de Christ. Et que d’autres, carrément, alors là c’est loin de la pensée du Nouveau Testament, demandent à voir la déclaration de revenus. Si c’est ce cas-là, il faut que tu fuies. On est dans une forme de contrôle qui n’a rien à voir avec la pensée du Nouveau Testament.
Ces notions de pourcentage, comme la dîme, viennent de la loi de l’Ancien Testament qui codifiait diverses offrandes que le peuple devait donner aux prêtres, parce que ces prêtres-là justement, les descendants de Lévi, n’avaient pas de terre, et donc ils vivaient de ce que les gens qui avaient des terres pouvaient consacrer au temple, au service religieux.
Ils vivaient de ces « impôts » – en quelque sorte, c’était une forme d’imposition – et quand on calcule l’ensemble des impôts que le peuple devait donner d’une manière ou d’une autre pour l’ensemble de la vie d’Israël, on était plus proche des 23%. Donc la notion de dîme s’appuie sur une forme d’impôt qu’on trouve dans l’Ancien Testament, mais pas sur ce qui se passait en Israël.
Mais je note quelque chose de très important, c’est qu’Israël, dans l’Ancien Testament, c’est un pays mais aussi une terre, un gouvernement; c’est une théocratie, et donc il faut bien voir qu’on n’est plus dans le même contexte avec l’Église. L’Église n’a pas de terre, n’a pas de gouvernement, n’a pas de fonction juridique ni gouvernementale à assurer, et donc on n’est pas dans ce registre. Il ne faut pas prendre les éléments de l’Ancien Testament pour les appliquer aux éléments du Nouveau Testament sans y réfléchir sagement.
Quand je regarde ce que la Bible dit, il me semble qu’il n’y a pas dans le Nouveau Testament d’exigence chiffrée, mais plutôt un principe de générosité proportionnelle. Je crois que c’est ça qui peut résumer ce que la Bible enseigne dans le Nouveau Testament.
On va lire plusieurs passages mais je vais caler mes remarques sur ces versets de 1 Corinthiens chapitre 16 verset 2, où l’apôtre Paul dit:
Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon ses moyens, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour faire les collectes.
Quelques remarques:
La première d’entre elles: l’offrande est personnelle. C’est un choix que personne ne peut m’imposer. C’est un choix que l’on doit d’ailleurs consentir librement dans son cœur; tu as remarqué comment c’est formulé dans ce verset. Et d’ailleurs en 2 Corinthiens chapitre 9, on a aussi une autre série d’exhortations sur l’offrande, et l’apôtre Paul dit de donner avec joie.
Ce n’est pas une offrande où tu ouvres ton porte-monnaie ou tu écris un chèque dans les larmes. Si tu te sépares d’une offrande en pensant à tout ce que tu perds, ce n’est pas vraiment une offrande que Dieu agrée. Donc, ça doit vraiment être un libre choix et dans cette notion de liberté personnelle, Jésus nous demande de donner discrètement. On voit ça en Matthieu chapitre 6.1-4, où il faut se garder de donner devant les hommes en disant: « Regardez, vous avez vu comment je suis généreux, faut que tout le monde fasse comme moi parce que… ». Jésus dit: « Tu as reçu ta récompense; fais en sorte que Dieu voit ce que tu donnes. » Il y a un côté très intime dans le don, qui est un don adressé à Dieu de façon discrète. Romains 1.28 parle de donner avec simplicité. Là encore on sent que, voilà: « Dieu m’a béni de tant de revenus, je choisis d’en donner une partie et je le fais avec joie, je le fais avec simplicité, je le fais sans mesure ostentatoire, sans publicité sur Facebook (voilà, j’ai donné tant aujourd’hui). »
Deuxièmement, l’offrande est prioritaire, dans le sens où lorsqu’on choisit de donner, on ne donne pas ce qui reste. On donne ce que l’on décide de donner et on cale notre budget en fonction de ce que l’on a décidé de donner. J’imagine que pour la plupart d’entre nous, on n’a plus rien à la fin du mois, parce qu’on est dépensier et qu’on a de la peine à être discipliné sur nos dépenses. Je sais, ça ne concerne pas tout le monde, il y a certaines personnes qui sont très méticuleuses dans leur gestion de budget, je les félicite. Mais généralement, on dépense ce que l’on a. Et donc l’apôtre Paul, très sagement, dit que c’est le premier jour de la semaine; c’est avant le reste des dépenses, que l’on décide ce que l’on va donner. Et je pense à ce principe de Proverbes 3.9, d’honorer « l’Eternel avec tes biens et avec les prémices, c’est-à-dire les premières récoltes de tout ton revenu ». C’est là le signe d’un sens des priorités, et également d’une marque de confiance en Celui qui pourvoira à tous nos besoins. Si je choisis de donner un pourcentage de mes revenus à l’œuvre de Dieu, j’exprime aussi à Dieu ma confiance qu’Il prendra soin de mes besoins et qu’Il pourvoira à ce qui pourrait me manquer.
Troisième remarque: cette offrande est proportionnelle. Tu as remarqué ce qui est dit: « Selon ce qu’il pourra, selon ses moyens ». Et donc on donne un pourcentage de ce que l’on a et en cela, ce n’est pas 10% qu’il faut viser, c’est la sagesse qu’il faut viser. Par exemple, la veuve légendaire dont Jésus loue la générosité, n’a donné que quelques centimes, mais, elle a donné de son nécessaire, elle a donné plus que je n’ai jamais donné. Parce qu’elle aurait pu utiliser pour son nécessaire l’argent qu’elle a donné. Ce n’est que quelques centimes, mais Jésus regarde avec admiration ce qu’elle donne. En sorte que donner 10% pour certaines personnes, c’est beaucoup trop, vraiment, c’est beaucoup trop, et il ne faut pas donner 10% parce que ça met en danger la vie de la famille. 1 Timothée 5.8 nous dit très précisément « Si quelqu’un n’a pas soin des siens et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle ». L’apôtre Paul est explicite:
Il s’agit, non de vous exposer à la détresse pour le soulagement des autres, mais de suivre une règle d’égalité: dans la circonstance présente, votre superflu pourvoira à leurs besoins. – 2 Co 8.13.
On ne choisit pas de donner en mettant en danger les gens de sa famille. Jésus a même des mots beaucoup plus durs: Matthieu 15.5-7: « Mais vous, vous dites: celui qui dira à son père ou à sa mère: ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu, n’est pas tenu d’honorer son père ou sa mère. Vous annulez ainsi la Parole de Dieu au profit de votre tradition, hypocrites ». Ce que je remarque c’est que si tu choisis de ne pas subvenir aux besoins de ta famille pour l’Église, c’est très hypocrite, c’est inacceptable; Jésus le condamne. Donc cette proportion de 10% peut être excessive pour certains, et pour d’autres elle est vraiment trop légère. 10% c’est vraiment léger, ça ne pèse pas sur ton budget, ça n’exprime pas, en tout cas, une consécration solide par rapport à cela.
Voilà, quatrième remarque: l’offrande est spirituelle. L’apôtre parle ici d’une collecte pour les pauvres qui se trouvent à Jérusalem (ils sont dans une situation de famine), et il veut que les Églises se cotisent pour venir au secours de ces gens qui sont dans la famine.
Que ce soit pour les projets d’Église, les projets missionnaires ou humanitaires, l’offrande est avant tout une offrande à Dieu. Philippiens 4.18 nous dit ceci; l’apôtre commente sur le don qu’il a reçu de l’Église de Philippes: « J’ai été comblé de biens, en recevant par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte », d’accord. Hébreux 13.6 nous dit:
N’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. »
Lorsqu’on décide de donner, on choisit d’abandonner ce montant que l’on a donné à Dieu; l’organisation à qui l’on donne est responsable de sa gestion, nous ne contrôlons plus cela, nous l’avons donné au Seigneur. Petite parenthèse: cette offrande spirituelle que tu donnes à Dieu, si jamais l’organisation ou l’Église ne l’utilise pas comme toi tu le voudrais: c’est sa responsabilité. Tu peux être tranquille, toi, tu l’as donné à Dieu. Après l’Église (ou l’association missionnaire) elle en fait ce qu’elle veut, selon les convictions que Dieu lui donne. Toi tu as donné à Dieu, tu perds le contrôle de ce que tu donnes. Tu ne peux pas donner en disant: « Je te donne mais il faut que vous fassiez comme ça ». Ça c’est une manière de contrôler l’œuvre de Dieu; ce n’est pas comme ça que l’on fonctionne.
Pour un témoignage, dans nos pratiques, Laurie et moi nous avons opté de donner un certain pourcentage de nos revenus à l’Église, et on le fait par virement, ce qui évite l’oubli parce qu’on pourrait être de ce genre, puis ça facilite aussi le travail du trésorier. Et puis c’est le premier virement du mois, c’est la première chose que l’on veut qui sorte de notre compte. Puis en plus on essaie de soutenir plus ou moins régulièrement des œuvres ou des missionnaires pour les choses en plus, et notamment si on est surpris par des revenus supplémentaires.
Alors certains ministères sont vraiment rapaces, ils cherchent de l’argent, je trouve que c’est dommage, ils rabâchent ça constamment, ou l’associent – et ça c’est encore pire – à une bénédiction spirituelle. Il faut fuir ce genre de ministère. On donne à Dieu gratuitement, sinon c’est une forme de chantage vis-à-vis de Dieu; on donne librement.
Mais je voudrais aussi terminer sur une note qui t’encourage à la générosité. Je pense que dans notre pays européen, ou en tout cas en francophonie, on est plutôt bien pourvus et on tend à ne pas être très généreux. Je lis ce que Paul nous dit en 2 Corinthiens 9.6-12:
Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes ses grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces. Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu.
Tu vois, quand tu donnes, tu donnes à Dieu, Dieu s’en réjouit, mais en plus tu suscites de la louange parce que ceux qui en bénéficient dans l’œuvre de Dieu ou dans l’œuvre missionnaire ou dans l’œuvre humanitaire, remercient Dieu pour toute la bienveillance et la solidarité de son Église.