L’épisode 26 aborde la question de la perte du salut par un angle précis. On regardera comment interpréter le texte d’Apocalypse 3.5 qui inquiète beaucoup de chrétiens.
Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.
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Transcription:
Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont une aide, mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. Cependant, n’hésitez pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.
Pour ce podcast, je réponds à la question suivante:
Ce matin en méditant, je suis tombé sur Apocalypse 3.5, et j’ai pensé à tous les autres passages qui semblent dirent que nous perdons notre salut éternel selon notre conduite. Et j’aimerais savoir comment faire une bonne herméneutique de ce texte de Apocalypse 3.5: « J’effacerai son nom du livre de vie. » Et ceux où la Parole dit qu’il y a des personnes qui se sont détournées de la foi?
Alors c’est une super question comme toutes les questions qui parviennent sur le site de TPSG. Mais je ne vais pas répondre pleinement à la question de l’assurance du salut, et avec tous les textes qui sont associés à cette problématique, parce que ce serait un podcast qui durerait une heure ou deux. Et on aborderait tellement de textes différents. Cela perdrait de sa saveur. Donc moi, je voudrais concentrer mon attention sur le texte qui est cité, qui est celui d’Apocalypse 3.5. Alors, je reprends donc la question posée, en la précisant davantage. Comment faire une bonne herméneutique du texte d’Apocalypse 3.5: « J’effacerai son nom du livre de vie. »?
C’est fascinant, vraiment fascinant, parce que j’ai ouvert ma bible en Apocalypse 3.5, et voici ce que je lis: « Ainsi le vainqueur se vêtira de vêtements blancs. Je n’effacerai pas son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. En fait, la formulation de ta question reflète une peur et une théologie qui est sous-jacente. Si c’était « J’effacerai son nom », ce serait effectivement une menace, n’est-ce pas? « Si tu te comportes ainsi, si tu n’es pas vainqueur, si tu ne persévères pas, j’effacerai ton nom. » Mais je ne lis pas cela. Je lis l’inverse en fait: « Je n’effacerai pas son nom. » C’est une promesse, une promesse qu’il ne le fera pas. Alors, on va décortiquer un petit peu ce texte.
Nous trouvons donc ce texte au verset 5 d’Apocalypse 3. C’est une des 7 lettres que Jésus envoie, dans le livre de l’Apocalypse, du chapitre 2 au chapitre 3. Nous avons 7 lettres que Jésus adresse à 7 Églises d’Asie mineure (la Turquie actuelle). Et la lettre en question est envoyée à l’Église de Sardes. Chacune de ces lettres a la même structure, grosso modo. Il y a d’abord une description de la gloire de Christ, qui a déjà été abordée au chapitre 1 de l’Apocalypse. Ensuite, il y a une observation positive et/ou négative, selon la vie de l’Église, associée d’une exhortation, parfois accompagnée d’une menace. Et enfin, cela se termine par une promesse, associée à un encouragement individuel, à entendre ce que l’Esprit dit aux Églises. Souvent d’ailleurs, il y a une corrélation entre l’histoire de l’Église et sa région, et les problèmes ou les promesses qui sont mentionnés.
Dans le cas précis de l’Église de Sardes, tu as remarqué qu’il y a différents aspects qui sont associés à ce que moi, je considère comme une promesse. D’abord, il s’agit d’être revêtu de vêtements blancs. Et cela veut dire quoi être revêtu de vêtements blancs?
La métaphore est fréquente dans la bible, depuis qu’Adam et Ève se sont détournés de Dieu, ils ressentirent la honte, la culpabilité, la peur, etc. Et c’est symbolisé par cette nudité dont ils ne savent pas quoi faire. Ce n’est pas que le corps serait mauvais. C’est plutôt le reflet qu’il y a quelque chose qu’ils ont besoin de cacher, parce qu’ils ne se sentent plus à l’aise naturellement dans ce qu’ils sont eux-mêmes. D’ailleurs, tu te souviens en Genèse 3, ils essaient de masquer leur nudité en faisant des vêtements qu’ils fabriquent eux-mêmes. Et Dieu prend ces vêtements, les enlève, et revêt Adam et Ève de vêtements de peaux, qui préfigurent le sacrifice qui viendra de l’extérieur, qui viendra de Jésus-Christ, et qui couvrira leur honte.
Donc, lorsqu’il est question de vêtements blancs, il est question du message du salut. C'est-à-dire qu’en Christ, nous sommes revêtus de vêtements blancs. En Christ, notre nudité, c'est-à-dire notre culpabilité, notre honte, notre dégénérescence associée à la vieillesse, est couverte par le sacrifice de Christ. Il pardonne nos fautes et nous adopte et nous donne une dignité qui vient de notre association à lui. Nous sommes cohéritiers avec Christ, quelque chose qui est géant, associé au salut. Dieu couvre notre nudité d’un vêtement blanc. Et donc la métaphore qui est utilisée est une métaphore très classique pour désigner la personne qui est sauvée.
Je pense aussi que pour l’Église de Sardes cela devait avoir une connotation très valorisante, puisqu’ils se vantaient de fabriquer de très beaux lainages blancs. C’est comme si Jésus leur disaient: « Moi, je te couvrirai de vêtements encore plus blancs que ceux que tu es capable de fabriquer par toi-même. »
Et associée à ces vêtements blancs, encore une fois symboliques du salut, il y a cette promesse: « Je n’effacerai pas son nom du livre de vie. » C’est quoi le livre de vie? J’ai regardé dans le nouveau testament « livre de vie ». Et voilà ce que je trouve, dans Philippiens 4.3, ça parle de: « Clément et mes autres compagnons d’œuvres dont les noms sont dans le livre de vie. » Le livre de vie recense donc ceux qui sont des enfants de Dieu. Apocalypse 13.8 parle des habitants de la terre qui se prosterneront devant la bête, ceux dont le nom n’a pas été inscrit dans le livre de vie de l’Agneau immolé, dès la fondation du monde.
Donc le livre de vie semble contenir l’ensemble de ceux que Dieu veut sauver, ou que Dieu a prévu de sauver. C’est exactement la même formulation que nous trouvons en Apocalypse 17.8. Enfin, À la fin de l’Apocalypse chapitre 20 verset 12, nous lisons: « Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie. » Les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. Comme tu le sais, on n’est pas sauvé par ses œuvres, donc les œuvres sont simplement le reflet du péché et condamnent en enfer.
Mais le verset 15 nous dit: « Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie, fut jeté dans l’étang de feu. » Donc ce livre de vie contient le nom de celles et ceux que Dieu a sauvés. Il ne s’agit pas du registre des hommes et des femmes dont Dieu dit: « Je vais regarder s’ils persévèrent. Ah non, ils ne persévèrent pas. » Donc, il enlève leurs noms du livre. Non, ce livre correspond à l’ensemble de ceux qui sont rachetés. Et la dernière utilisation de ce terme se trouve en Apocalypse: « Il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. »
Donc il s’agit bien de ce registre qui m’amène à croire qu’Apocalypse 3.5 n’est pas une menace, mais une promesse. D’ailleurs, chacune des 7 lettres se termine par une interpellation au vainqueur, ainsi que par un appel individuel, que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises. Parce que les Églises, dans leur forme visibles, ne rassemblent pas que des gens qui sont authentiquement chrétiens, mais des gens qui, comme l’enseigne la parabole du semeur, apprécient Jésus, apprécient les frères et sœurs ou l’ambiance de l’Église, et ils s’associent à l’Église et à la foi chrétienne, mais que pour un temps. Dès qu’il faut persévérer, faire face à la tentation ou la persécution, ça les gonfle, et ils arrêtent de marcher avec Jésus.
Les chrétiens authentiques, par contre, persévèrent. Et ce n’est pas parce qu’ils persévèrent qu’ils sont chrétiens authentiques, c’est parce qu’ils sont chrétiens qu’ils persévèrent.
Je te lis quelques passages qui me montrent cela:
En Jean chapitre 10.25 et 29, Jésus leur répondit:
Je vous l’ai dit, vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix. Moi je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon père qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Jn 10.25, 29
Qu’est-ce que ce texte nous dit? C’est que ceux qui sont authentiquement sauvés, qui comprennent qui est Jésus, qui croient en lui de façon réelle, ont entendu la voix du Christ, suivent Jésus-Christ, et Dieu dit: « Je leur donne la vie éternelle, ils ne périront jamais. » Il y a plusieurs négations dans ce texte pour dire que rien ni personne ne peut nous arracher de cette relation que nous avons avec Jésus-Christ. Les chrétiens authentiques persévèreront jusqu’à la fin.
L’apôtre Jean écrit en 1 Jean 5.11 à 13:
Dieu nous a donné la vie éternelle. Cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils, à la vie. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Cela, je vous l’ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.
1Jn 5.11 à 13
C’est ainsi que celui qui persévère, c’est celui qui est en Christ. Celui qui est vainqueur, c’est celui qui est en Christ. Et il est vainqueur parce qu’il a été scellé du Saint-Esprit, et parce que Dieu garde en lui le dépôt qu’il a laissé. Nous persévérons parce que Dieu nous a sauvés. C’est lui qui nous maintient, en quelque sorte, dans cette relation. Si nous péchons, nous sommes invités à confesser nos péchés, à revenir à lui et à persévérer jusqu’à la fin. C’est à ces gens-là que Dieu dit: « Je n’effacerai pas leur nom du livre de vie. » C’est une promesse et non pas une menace, et j’espère que cela t’a convaincu que tu n’as pas à craindre que Jésus enlève ton nom de ce registre, si tu es un/une disciple authentique de Jésus-Christ.