La question de cet épisode porte sur une idée qui peut susciter l’intérêt de nombreux chrétiens : celle d’un pays évangélique, c’est-à-dire une nation dont les institutions et les lois chercheraient à observer et à obéir aux commandements de Dieu. Pour y répondre, Florent explore le sujet à travers des références bibliques, des exemples historiques et des réflexions sur la mission de l’Église.
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Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.
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La question qui nous préoccupe pour ce podcast est la suivante:
Bonjour frère. Lors d'une discussion avec un autre frère, je lui ai fait part de mon envie de voir un jour un pays évangélique, avec des institutions d'État évangélique. Il m'a dit que ce n'était pas la mission première des chrétiens. Pourtant, il me semble que le fonctionnement des églises actuelles est un peu comme un État dans un État : nous avons notre code civil qui est la Bible, nous avons un volet social et humanitaire. Ne pouvons-nous pas nous rassembler un jour et créer un pays évangélique ?
Alors, je te remercie pour ta question. Elle est pertinente, et notamment dans ces temps d'élections, puis aussi dans ces temps troublés. Alors quelque part, je te rejoins : j'aimerais vivre dans un monde où Christ et ses valeurs seraient premières, où l'amour les uns pour les autres, l'amour pour Dieu, l'amour de la justice, de l'éducation, de la compassion seraient pleinement vécus.
Mais ceci, ça s'appelle le paradis. Et le paradis, c'est quoi ? C'est un mot qui désigne le jardin: un premier jardin perdu, décrit en deux chapitres de la Bible, Genèse 1 et chapitre 2, et puis le jardin promis, qui est décrit dans les deux derniers chapitres de la Bible, chapitre 21 et chapitre 22 de Apocalypse.
Oui, nous attendons ce jardin où Christ et ses valeurs seraient premières, et où le mal n'existera plus, et où la souffrance sera absente: le jour où Christ reviendra pour régner avec ceux et celles qui lui ont fait confiance, qui ont quelque part reconnu leurs faiblesses, leurs incapacités morales, leurs fautes, et qui ont cru que Jésus était mort pour les réconcilier avec le Père par son sacrifice sur la croix. Ceux-là seront de ce royaume, et c'est quelque chose que nous vivrons avec toute l'attente que tu peux projeter dans cette perspective d'un État évangélique — alors en tout cas chrétien.
Mais en attendant, on vit dans un monde déchu, où nous composons avec la force destructrice de la rébellion, qui a commencé à s'exprimer à partir de Genèse chapitre III, soufflée par un serpent qui a dit: « Dieu a-t-il réellement dit ? » — semant le doute sur la bonté, la bienveillance de Dieu, ses provisions, son cadre, sa loi. Et nous devons composer donc avec un monde déchu. Alors, devrions-nous prendre l'ensemble de ceux qui croient en Jésus et nous installer, disons, à nouveau en Auvergne, paradis terrestre ? Ou bien devrions-nous acheter une île et, tous ensemble, on pourrait peut-être y arriver, et puis nous y retrouver ? Alors voilà cinq raisons pour lesquelles je ne crois pas que ce soit une bonne idée, et je vais t'expliquer pourquoi.
Mais en tout cas, j'aime bien la perspective que cela ouvre — mais ce n'est pas une bonne raison, ce n'est pas une bonne idée. La première raison, c'est que le vrai problème n'est pas dans la société, mais dans le cœur. Il y a une prémisse erronée, une présupposition erronée, sous-entendue dans ta question : c'est que la société influence les gens, et que si on pouvait se retirer de la société, on deviendrait des gens sympathiques, socialement adaptés pour vivre dans un État équilibré, en vie sociétale et humanitaire.
Rousseau, d'ailleurs, voulait que le jeune homme sache que l'homme est naturellement bon, et que c'est la société qui déprave et pervertit les hommes. Ce n'est pas ainsi que la Bible présente les êtres humains.
Dans Matthieu 15, versets 10 à 11 :
« Jésus appela la foule et lui dit: “Écoutez et comprenez : ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur, mais c'est ce qui sort de la bouche, c'est ce qui rend l'homme impur.” »
Versets 18 à 20 :
« Ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c'est ce qui rend l'homme impur. Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, meurtres, adultères, prostitution, vols, faux témoignages, blasphèmes. Voilà ce qui souille l'homme. Mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne rend pas l'homme impur. »
Le contexte est un débat entre la place des rites pour la pureté et la place, justement, du cœur. Alors voilà le constat que la Bible fait : c'est que l'homme, dans son cœur, est voué, attaché au péché, à l'égoïsme. Pas de façon à s'exprimer de façon égale dans le monde entier : il y a des formes sociales de péché qui sont plus ou moins acceptables.
Mais on va dire que le ver est dans la pomme, et que la pomme est vraiment pourrie depuis Genèse 3. L'homme est pécheur par nature, et pas simplement par son comportement. Certes, des lois sympathiques permettent de contraindre l'expression de ce péché, et des lois sympathiques ou exigeantes, mais ça ne change pas son cœur.
Alors, qu'est-ce qui se passe pour que quelqu'un devienne disciple de Jésus-Christ ? Et là, je ne parle pas de rejoindre une église chrétienne — catholique, évangélique, protestante, orthodoxe —, ce dont je parle ici, c'est du fait de considérer la manière dont un homme regarde à Jésus-Christ et change complètement d'attitude à son égard, c'est-à-dire qu'il perçoit qu'il est pécheur, il perçoit qu'il a besoin d'un rédempteur, il réalise que Jésus-Christ est le seul qui peut réparer son cœur face à Dieu — Dieu qui est en colère à cause de ses fautes — mais Jésus, qui est l'envoyé de Dieu pour apaiser cette colère, en devenant un sacrifice expiatoire lorsqu'il meurt à la croix.
Il prend notre place, il subit le jugement que nous devrions subir, et il nous en libère. Il meurt et ressuscite, et maintenant il invite tous les hommes et toutes les femmes, quel que soit leur arrière-plan, la taille de leurs péchés, la taille de leur rébellion, à se repentir et à lui faire confiance. Qu'est-ce qui se passe ? La Bible dit que le Saint-Esprit vient en lui, il est baptisé de l'Esprit, il reçoit les arrhes de l'Esprit, il naît de nouveau — ou plutôt, il naît d'en haut.
Justement parce que le Saint-Esprit vient en lui, il est une nouvelle créature, ses priorités changent, son réalisme change, et il devient un enfant de Dieu : il marche avec Dieu et il aime Dieu. L'un des fruits de cette nouvelle naissance, c'est qu'il aime son prochain. Ceci dit, est-ce que sa transformation est complète ? Hélas, hélas, trois fois hélas, comme disait un poète. Je trouve que tu parles avec beaucoup d'optimisme des églises, et des églises évangéliques.
Elles peuvent être houleuses, leurs assemblées générales ; les chrétiens ne sont pas encore sanctifiés à la hauteur de ce qu'il faudrait pour que les églises soient des havres de paix. Crois-moi, je le sais, j'ai des décennies de vie d'église pour en parler, et je sais très bien que la faute n'est pas dans les églises, mais dans mon propre cœur et ma contribution à la difficulté de la vie d'église. Donc penser que se retirer de la société pourrait engendrer une société parfaite, c'est une mauvaise appréciation de l'origine du problème.
Deuxième remarque: les enfants qui naîtraient dans ce pays ne sont pas forcément des disciples de Christ.
En tant qu'évangéliques particulièrement, nous croyons que la foi ne passe ni par le sang, ni par l'éducation, ni par le rite. Chacun doit entendre l'Évangile pour lui-même, se l'approprier ou le rejeter. Mais — tu le sais, j'espère — nous ne baptisons pas nos enfants : nous les enseignons, nous essayons de vivre en exemple, nous les aimons, nous prions Dieu pour qu'il les sauve, mais cela reste leur chemin, un chemin que l'on ne peut pas imposer, Comme on ne peut pas imposer cette grâce, et que seul Christ peut révéler sa grâce à ceux et celles qui ensuite répondent par la foi en Christ parce qu'ils perçoivent que la grâce de Dieu les conduit au salut, alors ça devient donc très difficile de gérer ensuite ses enfants non convertis, parfois rebelles.
Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Parce que je te rappelle que la mission de l'Église, telle que Jésus la définit à la fin de l'Évangile de Matthieu, chapitre 28, versets 16 à 20, nous dit : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations de la terre des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » L'enseignement à garder tout ce que Christ a prescrit procède du fait de devenir disciple, de se faire baptiser et de progresser dans la foi chrétienne. Donc, que faire dans un pays évangélique où la population naissante, la génération suivante, refuserait potentiellement, éventuellement, de se tourner vers Christ ou voudrait vivre selon des exigences morales différentes ?
Quand c'est le cas dans une église actuelle, on utilise un processus balisé par le Seigneur dans Matthieu 18, qui est un processus de discipline : on invite une personne à réaliser son péché, puis à s'en détourner, puis après c'est fini. Mais, si elle ne le veut pas, elle sera exclue de l'Église et considérée comme un non-chrétien. Oui, mais dans un pays évangélique, on fait quoi ? On l'exclut du pays ? On le met à mort ? Est-ce qu'on crée une prison pour tous ceux qui ne sont pas des disciples de Christ ? Ce serait horrible, et évidemment, ça s'appelle une dictature — on y reviendra.
Troisièmement, c'est mal comprendre le rôle missionnaire de l'Église.
En Matthieu 13, les paraboles du royaume décrivent l'influence que Christ entend développer sur la terre par différents moyens. On y voit qu'il y a deux semences pertinentes dans le monde.
La première de ces semences, c'est la semence de la Parole : c'est la première des paraboles, la parabole du semeur. Dieu sème sa Parole, c'est-à-dire l'Évangile, l'Écriture, les notions que j'ai évoquées — notre péché, la justice de Christ, qui nous répare, qui nous réconcilie avec Dieu. On sème cette Parole, il y en a qui écoutent et qui disent : « Oui, c'est trop bien ! » et qui sont affectés au point de se tourner vers Christ. Et on en voit qui s'en fichent absolument royalement, ou qui disent : « Je verrai plus tard », et en fait ils ne voient jamais, parce que la mort les emporte.
Première semence donc : la Parole. Deuxième semence : la semence des enfants de Dieu. Et là, c'est très pertinent pour ton propos. C'est la parabole de l'ivraie que nous lisons dans Matthieu 13, verset 24 : « Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé de la bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie au milieu du blé, et s'en alla. Lorsque le blé eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : “Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ ?
D'où vient donc qu'il y ait de l'ivraie ?” Il leur répondit : “C'est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui dirent : “Veux-tu que nous allions l'arracher ?” — “Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson ; et à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : arrachez d'abord l'ivraie et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.” » Cette parabole surprenante fait réfléchir les disciples. Jésus doit leur donner une explication, qu'il nous laisse au verset 36 et 37 :
« Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme. Le champ, c'est le monde. La bonne semence, ce sont les fils du royaume. L'ivraie, ce sont les fils du malin. L'ennemi qui l'a semée, c'est le diable. La moisson, c'est la fin du monde. Les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie pour la jeter au feu, il en sera de même à la fin du monde : le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité ou la faute, et il les jettera dans la fournaise de feu, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors, les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende ! »
Là, on voit que Dieu veut placer ses enfants dans un contexte mondial, mais qu'ils seront un peu comme des infiltrés entourés de fils du malin. L'idée, c'est que nous soyons un parfum pour le monde par nos bonnes œuvres
— Matthieu 5, 15-16, pardon, nous dit :
« Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » —,
par nos paroles de grâce ( Colossiens 4, 6), par nos vies communautaires (« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres » — Matthieu 5, 13), et par la proclamation de l'Évangile — je l'ai évoqué.
Et tout ceci nous montre que nous devons être en contact avec ceux et celles qui nous entourent, pour que la pensée de Dieu les pénètre, pour qu'ils puissent répondre à la semence que nous sommes et que nous évoquons par la Parole de Dieu que nous citons auprès de ceux qui nous entourent. Kevin DeYoung et Gilbert ont raison de souligner, dans un livre qui s'intitule Quelle est la mission de l'Église ? :
« Nous croyons que la mission de l'Église est d'être envoyée dans le monde pour témoigner de Jésus en proclamant l'Évangile et en faisant des disciples de toutes les nations. Voilà notre tâche, voilà notre appel ; il est unique et central. »
Fin de citation.
Et quand on y réfléchit, on réalise que Christ, qui fait partie d'un royaume céleste, il est de toute éternité Dieu le Fils, associé dans cette glorieuse Trinité. Et il vient sur terre, non pas pour donner un message du haut des cieux, de son royaume, en disant : « Faites le bien et vous viendrez chez moi » — non, non —, il s'incarne dans la boue, il prend chair humaine, il vit parmi des gens qui vont vouloir le tuer, qui le détestent ou qui l'encensent pour de mauvaises raisons, et il va échapper à l'ensemble des pièges pour être cet Agneau de Dieu sans tache qui porte sur lui, dans sa mort et sa résurrection, le poids de nos péchés. Cette incarnation devient notre modèle : nous devons nous incarner dans un monde déchu, avec toute la souffrance et la difficulté que cela suscite.
Il y a des pays, d'ailleurs, où les chrétiens sont tellement sévèrement persécutés que ça bouleverse l'âme de penser à leur sort — comme ça a été le cas des huguenots et des protestants en France pendant longtemps, comme ça a été le cas des premiers chrétiens, par exemple à Lyon en 177, où une immense persécution les a emportés.
Mais nous sommes dans un modèle de présence sur terre qui est un modèle d'infiltration, en quelque sorte, des cultures pétries par le malin, mais pour y être en espérant y apporter une saveur qui fait réfléchir à Jésus et à ce qu'il a à offrir.
Quatrième raison : le difficile rapport des lois chrétiennes.
Je crois effectivement que si les dix commandements étaient adoptés comme constitution d'un pays, la société serait bien meilleure que maintenant, et je crois que ce serait formidable d'une certaine manière.
Mais ceci dit, il y a beaucoup d'engagements possibles pour refléter ces dix commandements, et je ne suis pas sûr qu'on serait tous d'accord sur la manière de concevoir l'éducation, la justice, l'engagement avec les autres pays, l'expansion. Alors, dans ce pays utopique et théorique, est-ce qu'il faudrait rendre le travail de six jours obligatoire ? Aujourd'hui, il est sur cinq. Comment est-ce que l'on devrait réguler les heures de travail ? Ou devrions-nous nous en préoccuper ? La médecine doit-elle être accessible à tous ? Et il y aurait beaucoup de discussions. Et, en filigrane, il ne faudrait pas que l'on oublie ce qu'est l'objectif de l'Église dans le monde qui est le nôtre. Les gens sont attirés — là, je cite Horváth, dans un livre Étranger dans la cité, pasteur qui réfléchit à l'interaction de l'Église et de la société. Il est un peu libéral à mon goût, mais il a quelques remarques vraiment pertinentes. Il dit :
« Dans le monde qui est le nôtre, les gens sont attirés par des communautés qui leur promettent un vivre-ensemble basé sur des affinités d'opinion, de culture, d'ethnicité, un intérêt mutuel ou une issue rapide à la solitude. Mais on passe alors de la tyrannie de l’ego à la tyrannie de la communauté. La communauté devient totalitaire quand son seul objectif est de favoriser un sentiment d'appartenance destiné à surmonter la fragilité d'individus esseulés. »
Fin de citation.
et ce serait toute la difficulté de créer ce type d’associations qui ne serait pas fondée véritablement, profondément, sur une admiration et un respect de Jésus-Christ pour vivre dans la diversité et dans un contexte où les pressions extérieures révèlent nos motivations profondes et ce serait probablement vraiment un faux pays chrétien et enfin, et c’est le cinquième point, un pays évangélique évoluerait rapidement en une dictature lorsqu’une personne ou un groupe estime que son pouvoir est de droit divin, il fera tout pour préserver son autorité et il trouvera dans la notion de défense de Dieu la légitimation de son action, c’est-à-dire que si je crois que je suis là pour créer un pays chrétien inspiré de lois chrétiennes, toute contestation, même légitime, sera perçue, à cause de la chair et de l’orgueil et de l’aveuglement et de deux tas de raisons, comme une contestation de Dieu même que je dois donc défendre pour l’honneur de son nom et le glissement que nous avons observé en Occident montre que cette perspective d’un pays chrétien a été dramatique alors si Constantin se convertissant au christianisme en 313 après Jésus-Christ, probablement qu’il faut mettre un bémol sur sa conversion parce qu’il a continué à tuer les membres de sa famille qui pouvaient menacer son règne, c’est pas très chrétien cela, qu’il a attendu de mourir sur son lit de mort pour se faire baptiser par un évêque en plus erratique, tout ceci doit nous faire comprendre que sa conversion est probablement problématique mais sa conversion a été accueillie par un christianisme persécuté comme une victoire du christianisme effectivement c’était tellement mieux de vivre loin de la persécution le problème c’est qu’on parle donc de 313, soudainement l’Église devient favorisée, même c’est une chose qu’il faut désirer, sa mère transforme des temples en lieux de culte, revêt les évêques de vêtements comme les prêtres Romains, ça devient classe d’être chrétien sauf que quelque 60 ans plus tard, non 70 ans plus tard, on a Théodose qui, dans son édit de Thessalonique, exige la conversion et l’adoration du Christ sous peine de confiscation de ses biens et on pourrait multiplier les essais au fil du temps d’une imposition de culture chrétienne et on voit tout le drame que cela est et je vous recommande la lecture du livre de Tom Holland Les Chrétiens : comment ils ont changé le monde, remarquable parce qu’il est loin des clichés habituels sur le christianisme, il montre à quel point certains chrétiens ont été odieux et à l’encontre des propres valeurs qu’ils prêchaient, qu’ils avaient trouvées dans le christianisme, et en même temps il montre que les valeurs que nous observons dans les démocraties occidentales sont quand même des valeurs qui proviennent de fondements bibliques, livre très intéressant, mais dans certains des dérapages que l’on voit, il mentionne plusieurs moments où il y a eu cette volonté d’imposer et je pense par exemple à ce bon roi Charlemagne qui est — je rapporte les propos de Tom Holland — la souillure du démon pesait sur les Saxons, ce n’est qu’en les lavant de leurs impuretés et en effaçant complètement leur existence antérieure qu’ils pourraient être amenés à une soumission appropriée, en 776 Charlemagne leur impose un traité les obligeant à accepter le baptême, d’innombrables hommes, femmes et enfants furent conduits à une rivière pour y devenir chrétiens, neuf ans plus tard, après l’écrasement d’une nouvelle rébellion, l’empereur déclara que tout Saxon non baptisé qui chercherait à se dissimuler parmi ses compatriotes et refuserait de se faire donner le baptême, voulant demeurer païen, serait mis à mort et ça c’est le premier capitulaire saxon, chapitre 8, terrifiante imposition qui encore se répète et se répète et lorsque Théodore de Bèze, le digne successeur de Calvin, Théodore de Bèze poète qui a pris les Psaumes hébraïques et les a redonnés en langue française avec une prose magnifique que j’aime, j’ai dans ma bibliothèque, voilà ce qu’il dit à l’égard de ce qu’il considérait comme des ennemis de la foi, qui en fait sont les prédécesseurs des évangéliques, ils s’appelaient les anabaptistes, les anabaptistes étaient des gens qui estimaient qu’on ne devenait pas chrétien par le baptême ou par la tradition d’une Église mais qu’il fallait le devenir à titre personnel et se faire baptiser en tant qu’adulte, c’est-à-dire en tant que personne consciente de sa foi, selon ce que Matthieu 28 exigeait, ce faisant ils se faisaient ennemis à la fois des catholiques et des protestants, et comme ils étaient pour la plupart pacifiques — tous ne l’ont pas été, mais pour la plupart pacifiques — c’était facile de leur taper dessus, écoutez ce que Théodore de Bèze dit, et je cite : « il y a peu de villes de Suisse et d’Allemagne où l’on ait fait mourir des anabaptistes, et à bon droit », fin de citation, et oui lorsque l’on commence à dire que nous avons un droit divin à imposer, son contour est difficile à préciser et très rapidement, eh bien, il va y avoir des combats qui peuvent aller jusqu’à ces aberrations alors je vais conclure, et là déjà un podcast, c’est déjà un podcast assez long, mais je vais conclure avec 2 Pierre 3 versets 10 à 13 où il est dit que le jour du Seigneur viendra comme un voleur, en ce jour-là les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre, avec les œuvres qu’elle renferme, sera consumée, mais puisque tout cela est en voie de dissolution, combien votre conduite et votre piété doivent être saintes, attendant et hâtant l’avènement du jour de Dieu où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront, mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera, alors que nous nous rapprochons progressivement de ce jour du retour du Christ, qui nous a préparés pour qu’on soit en sa présence et pour qu’il instaure son règne, eh bien, nous devons nous attendre à ce que l’amour du plus grand nombre se refroidisse, c’est Jésus qui l’annonce, qu’un homme sans loi va venir pour séduire bien des nations, c’est l’apôtre Paul qui l’évoque, et notre espérance n’est pas de nous retirer du monde mais de briller par un témoignage d’une vie différente et que nos Églises attestent qu’il est possible de vivre joyeusement une vie différente de ce que le monde propose, ça c’est notre ambition, de pouvoir évoquer une rédemption pour tous les hommes, même les pires aux yeux de la société ou à nos yeux, Dieu tend une main pour que tous les hommes puissent parvenir à la connaissance du salut en plaçant leur confiance en Christ, ça c’est notre appel, ça c’est notre mission, je ne pense pas que la création d’un pays évangélique soit non seulement notre mission mais en plus que ce soit désirable, le royaume vient, notre espérance est sur Jésus-Christ, c’est vers lui que nous pouvons garder les yeux fixés, merci, j’espère avoir répondu à ta question.
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