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Les vrais héros: hommes et femmes à contre-courant (Hébreux 12.1-2)

Vie chrétienneFigures historiquesPrédication

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Publié le

16 oct. 2024

Les héros de la foi se distinguent par leur confiance en Christ et leur persévérance dans les épreuves. Leurs regards étaient fixés sur Jésus, l'auteur de notre foi, qui a enduré la croix pour la joie à venir. Aujourd'hui, il règne à la droite de Dieu. Son œuvre rédemptrice et l'espérance qu'il nous offre nous permettent de surmonter toutes les épreuves avec patience.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

La série en cours m'invite à parler des héros. Je sais pas quels sont les héros que vous avez en tête, mais généralement, les héros dans notre tête sont des personnages réels ou imaginaires dont on chante les louanges ou les grands faits. Parfois, c'est une personne qui a réalisé une œuvre militaire spectaculaire et qui a survécu pour en parler. Parfois, c'est un athlète qui réalise des performances hors norme et qui donne une immense fierté à sa nation, à son clan, à sa tribu, à sa famille.

Et si vous avez été là lorsque la France a gagné la Coupe du monde... Je vois des mains levées! Nous étions aux États-Unis et il paraît que c'était de la folie, parce que je sais pas pourquoi, il y a que quelques joueurs qui ont joué, mais alors tout le monde était content. Et on s'identifie un peu à ces héros qui marquent et qui donnent une fierté à tout un groupe.

Parfois, on prend plaisir à souligner la qualité des gens qui sacrifient une partie d'eux-mêmes pour le bien des autres, notamment ceux qui le font dans un esprit de dévouement, comme les pompiers ou d'autres catégories, que ce soit les médecins. Et on les admire pour être des "sauveurs" en quelque sorte. Parfois même, ce sont des animaux qui sont des héros.

Bon, là je cite une loi: en 390 avant Jésus-Christ, les Gaulois ont mis à sac la ville de Rome. Et c'est pas eux les héros de l'histoire. Ce sont des oies qui ont réveillé les gardes qui gardaient le Capitole. Et à cause de leur vigilance et du bruit qu'elles ont fait, la ville a décidé de faire des processions avec une oie en or, tous les ans. Bon, il paraît aussi qu'ils crucifiaient les chiens parce qu'ils, eux, dormaient pendant l'attaque.

Et puis, il y a bien sûr ces héros favoris que certains reconnaîtront... Ça sera plutôt une question de génération, hein. Il y en a qui voient tout de suite, d'autres qui disent: "Ah non, là je vois absolument pas de quoi tu parles."

Bien sûr, on a besoin de héros parfois, parce qu'ils captivent notre imagination et nous orientent vers une action. On pense à un personnage populaire et respecté, et on a envie de l'imiter, de faire comme lui. C'est le rôle d'un héros, parfois c'est une sorte de vie représentative. Pourquoi trouve-t-on des modèles qui essayent des vêtements, et pourquoi ces modèles sont plutôt beaux ou belles? Ben, c'est parce qu'on a envie de leur ressembler. Du moins, c'est ce que les fabricants cherchent à nous faire croire, c'est qu'on pourrait ressembler à la personne dont on vante les qualités... plastiques.

Et puis, il y a ce besoin également d'adoration. Je crois vraiment que fondamentalement, nous avons besoin d'adorer, parce que Dieu nous a créés avec cette fonction. Je me souviens, un jour je parlais de l'Évangile dans la rue, et quelqu'un qui avait trop bu m'a dit: "Pour moi, mon dieu, c'est le foot." Et oui, on a besoin d'adorer, quel que soit l'objet ou le support d'adoration, on a besoin d'adorer.

La Bible aussi a ses héros. En fait, ce sont des personnages un petit peu improbables. Un jour, nous avions plusieurs personnes chez nous pour un parcours découverte. On abordait les 10 ou 12 textes principaux de la Bible qui racontent l’histoire de la Bible. Et moi, j'aime beaucoup cet environnement où il y a des gens qui ne connaissent rien à la Bible, et pour la première fois, ils ouvrent la Bible et ils commentent. Et on est arrivés à l'histoire de la naissance de Jésus, et Marie, qui accepte cette offre exceptionnelle, extraordinaire, mais en même temps tellement dangereuse pour elle, d'accueillir Dieu le Fils.

Et il y a une des femmes qui dit: "Si Dieu m'avait demandé, ben j'aurais pas accepté." Je me dis "Waouh, c'est bien parti pour ce soir-là!" Et puis une autre qui répond du tac au tac: "Mais si j'avais été Dieu, je t'aurais pas choisie." Je me dis "C’est vraiment bien parti ce soir!"

Et en fait, c'est vrai. En même temps, les héros de la Bible sont improbables. Marie, tout exceptionnelle qu'elle est — elle est vraiment exceptionnelle, un modèle — elle est pétrie de connaissance de l'Ancien Testament, et le cantique qui sort de ses lèvres montre la profondeur de sa piété. C’est vraiment un modèle. Mais ce n'est pas... Elle n'était pas parfaite. Elle était improbable. C'est certainement pas le personnage charismatique dont on aurait trouvé des interviews sur des chaînes internet aujourd'hui.

À quoi ressemblent les héros de Dieu? Eh bien, je vous invite à ouvrir vos Bibles et à regarder avec moi deux versets de Hébreux, chapitre 12.

J'aimerais qu'on voit à quoi ressemblent les héros tels que Dieu peut les présenter. Hébreux chapitre 12, versets 1 et 2. (Hébreux, c'est plus près de la fin. Oui, maintenant avec les Bibles électroniques, c'est plus compliqué...). Hébreux chapitre 12:

Puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est l'auteur de la foi et qui l'amène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu.

J'aimerais relever, avec ce texte court, quatre points fondamentaux à mes yeux de ce qu'est un véritable héros, une véritable héroïne selon la Bible, en quatre points. Mais vraiment, les héros de Dieu manifestent une confiance explicite et active en Jésus, quelles que soient les circonstances. Peut-être que si on devait résumer ou synthétiser un peu l'ensemble de ce qui est dit ici, je le dirais sous cette forme: vraiment, les héros de Dieu ont une confiance explicite et active en Jésus, quelles que soient les circonstances. C'est la qualité principale du héros selon Dieu.

Alors, le premier point que je voudrais souligner avec vous, c'est que les héros se distinguent par leur foi. Regardez le début de ce verset: "Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins..." C'est le premier propos que pose notre épître, notre lettre, notre passage, en parlant de cette nuée de témoins dont il est question dans le chapitre précédent. L'auteur conclut une liste de personnages qu'il trouve dans l'Ancien Testament. Certains sont nommés, d'autres ne le sont pas et sont des anonymes dont on découvrira l'identité quand on sera au ciel. On ira les voir et on dira: "Ah, c'est toi! C'était toi dont il était question en Hébreux 11!" Et on leur serrera la main. Mais quelques-uns de ces personnages sont vraiment marquants dans la liste qui nous est proposée en Hébreux chapitre 11.

Il y a Abel, qui comprend que l'on doit offrir un sacrifice à Dieu par la foi. Et il y a Caïn, son frère, qui apparemment avait une attitude inacceptable et dont le sacrifice est rejeté. Il y a Énoch, qui plaît à Dieu à cause de sa foi. Il y a Noé, dégoûté du mal qu'il voit autour de lui, du climat spirituel et moral grossier. Et Dieu vient le voir et lui dit: "Tu vas construire une arche." Et je trouve ça extraordinaire. Il est en plein désert, imaginez: vous êtes au milieu du Sahara, et Dieu se présente et vous dit: "J'aimerais que tu construises un gros bateau, mais un gros bateau, vraiment, parce que je vais tuer tout le monde, et je vais amener un couple de chaque animal pour ensuite repeupler la Terre." Vous imaginez cette demande? Et Noé construit l'arche. Il est probable que la construction ait duré quelque chose comme 120 ans. Pendant 120 ans: "Passe-moi un clou. – Tu construis encore!?"

Et il a construit cette arche parce qu'il croyait ce que Dieu lui disait. Je pense à Abraham, à qui Dieu fait une série de promesses remarquables et lui dit qu'il serait béni, que sa descendance serait bénie, que toutes les nations de la Terre seraient bénies en sa descendance, et qu'il aurait aussi un territoire. Le temps passe, et il a 99 ans. Ce n'est pas l'âge où on pense, avec sa femme, "Tiens, si on faisait un enfant." Enfin, on me dit... Je parle pas d'expérience, mais on me dit que c'est compliqué! Et Dieu se présente à lui de nouveau, et il croit.

On voit un homme qui est marqué par la confiance dans les promesses de Dieu. Sarah, sa femme, croit également en cette promesse, même si au début elle rigole. Elle a 90 ans quand un ange vient se présenter à Abraham en lui disant: "L'année prochaine, tu auras un fils." 90 ans! Elle se marre, et d'ailleurs, elle appellera son fils Isaac, ce qui est lié à l'onomatopée "il rit". Abraham est cité une seconde fois parce qu'il montre une confiance absolue dans l'accomplissement de cette promesse, au point qu'il est prêt à sacrifier son propre fils, son fils unique, celui de la promesse, en pensant que Dieu avait le pouvoir de le ressusciter ou de faire ce qu'il voulait. La confiance d'Abraham est telle qu'il est capable d'entendre une promesse, de vivre selon cette promesse, et même de mettre cette promesse en danger en disant: "Je crois quand même à la promesse."

Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Josué, Rahab, Gédéon, Barak, Samson, Jephthé, David, Samuel, les prophètes... Tous sont passés en revue dans Hébreux chapitre 11. Je n'ai pas le temps de lire l'ensemble de ces personnages, mais en regardant leur "curriculum vitae", j'ai été marqué par trois aspects de leur vie en tant qu'héros.

Le premier, c'est qu'ils étaient imparfaits. Le second, c'est qu'ils étaient délaissés de leurs prérogatives. Et le troisième, c'est qu'ils avaient une foi inébranlable. J'aimerais évoquer cela avec vous, si vous le permettez. Même si vous ne le permettez pas!

Ils étaient imparfaits. C'est la différence fondamentale avec les héros des films, dont on a gommé les aspérités. Quand on regarde les personnages qui sont des grands sauveurs dans les films, ils sont parfaits dans leur monde. Noé s'est pris une cuite monumentale, au point que son fils l'a trouvé nu au milieu de la tente, et ce qui s'y est passé n'est pas décrit, et c'est mieux! Abraham a vendu sa propre femme, Sarah, pour garantir sa propre sécurité. Il a menti librement pour cela. Il a aussi eu recours à une mère porteuse pour essayer d'accomplir une promesse dont il ne voyait pas l'accomplissement, générant des problèmes durables. Moïse a commis le meurtre d'un Égyptien. Et bien d'autres encore... Rahab était une prostituée, ce qui n'est ni catholique, ni protestant. On connaît l'adultère de David et le meurtre de son mari. On se souvient moins qu'avant de mourir, il a embauché des gens pour tuer ses ennemis. Ce n'est pas très... comment dire... imitable comme acte! Gédéon et Barak étaient peureux, ce qui m'embarrasse profondément à cause du lien familial. Samson n'avait pas vraiment d'intelligence sociale, on va dire. Vous ne l'auriez pas invité à un anniversaire! Ni d'intelligence émotionnelle... Un brin caractériel, et sa tenue vestimentaire, notamment ses cheveux... Voilà. Jephthé a mal compris l'Écriture et a vraisemblablement sacrifié sa fille au feu à cause d'un vœu idiot, dont il aurait dû se repentir, mais à la place, il a commis un acte innommable.

Je ne fais pas cette liste pour minimiser le péché en disant: "Eh bien, chers amis, puisque c'est comme ça, nous n'avons pas de souci à nous faire." Mais simplement pour souligner que, même si nous parlons des héros, il n'y a qu'un seul héros dans l'Écriture: Jésus, n'est-ce pas? Il est le héros dont il est question tout au long de l'Écriture, le personnage central. L'homme-Dieu parfait à tout point de vue, sans tache, ni erreur, ni ride, ni quoi que ce soit. Il est le Dieu saint incarné qui nous révèle Dieu, et il est l'homme parfait qui vit la vie parfaite que nous n'avons jamais réussi à vivre.

Deuxième qualité de ces héros, dans leur description: ils ont été lésés de leurs prérogatives. Là encore, quand on regarde sur Netflix ou sur n'importe quel autre support, les beaux films qui nous présentent des conquêtes, le héros gagne la guerre, récupère un territoire, et est célébré pour son achèvement, pour sa réussite. Ou bien, si le film est un film d'amour, il est célébré pour sa conquête, tout est bien qui finit bien, l'amour a triomphé, et c'est formidable. Néanmoins, les héros de la Bible n'ont jamais pleinement gagné ce qu'ils avaient reçu en promesse. Hébreux 11.35 le dit ainsi:

D'autres, en revanche, ont été torturés, ils ont refusé d'être délivrés afin d'obtenir ce qui est meilleur [ la résurrection].

Hébreux 11.39 nous dit:

Dieu a approuvé tous ces gens à cause de leur foi, et pourtant aucun d'eux n'a reçu ce qui leur avait été promis.

Je trouve ça fascinant, et ça va être important pour la suite: le Dieu des promesses nous fait naviguer sur un territoire et dans une situation de vie qui n'est jamais parfaite. La vie chrétienne n'est pas hollywoodienne, contrairement à ce que j'ai cru quand je me suis converti. J'ai pensé que tout irait bien, et en fait, un certain nombre de choses ont vraiment mal tourné, notamment à cause de mon cœur, que Dieu voulait labourer, sculpter, transformer. Il y avait l'espérance dans leur cœur, mais pas la réalisation parfaite et complète de la promesse.

Cela me mène à mon troisième point, qui est central dans cette section: les héros de la Bible se sont démarqués par leur confiance absolue en Dieu, par la foi dans les promesses de Dieu. Pas une foi vague, mais une foi explicite, telle qu'elle est définie en Hébreux 11.1:

La foi, c'est l'assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas.

C'est à cause d'elle que les anciens ont reçu un bon témoignage. Tout au long du chapitre 11 d'Hébreux, il est répété 18 fois (je les ai comptés): "C'est par la foi..." C'est par la foi, c'est par la foi, c'est par la foi. Il est donc assez facile d'en conclure que c'est important!

Les héros de la Bible se sont donc démarqués par cette confiance. Bien entendu, le texte lu ce matin lors du culte le souligne: la foi, c'est le début de la vie chrétienne, n'est-ce pas? C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. À un moment donné, un homme ou une femme se met à genoux et réalise: "J'ai besoin d'être réparé, et il n'y a que toi qui peux me réparer. Je ne comprends pas tout, c'est un peu vague, un peu flou, mais il n'y a que toi qui peux me réparer. Maintenant, je te donne tout, fais ce que tu veux de moi, et je me confie en toi." C'est par la foi que l'on est sauvé. C'est une déclaration de foi, le début de la vie chrétienne. Et si vous êtes né dans une famille chrétienne, peu importe que vous ayez une conversion à une date précise, c'est par la foi, c'est par la confiance, c'est: "Je crois que Jésus est mon réparateur, il est ma vie."

Je remarque que c'est aussi par la foi que l'on continue de vivre. Jude dit la chose suivante:

Mais vous, bien-aimés, édifiez-vous vous-mêmes sur votre très sainte foi, priez par le Saint-Esprit.

C'est autant par la foi que nous sommes sauvés, que par la foi que nous vivons, et que par la foi que nous allons mourir, ou que nous allons mourir dans l'espérance d'être avec Jésus. Jésus dit la chose suivante en Apocalypse:

C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus.

Au moment de la plus grande épreuve, celle du passage de la vie à la mort, c'est aussi par la foi que nous contemplons la rive céleste.

J'ai eu la joie de travailler sur un projet à plusieurs reprises, qui consistait à résumer la Bible. Le premier s'est fait sous la direction des Éditions Clé, avec Michel, sur la notion de résumer la Bible en 1 000 mots. C'était assez amusant. J'ai beaucoup apprécié l'exercice, même si c'était infini, c'est-à-dire que chaque fois on voulait changer un mot, ou deux mots, mais voilà, bref. Et puis ensuite, ça faisait quand même un peu long, donc c'est devenu un projet comme "la Bible en un mot, en dix mots, en cent mots". Et on est en train de travailler à des traductions pour cela. Peut-être que cela deviendra un jour une vidéo, je ne sais pas. L'exercice en tout cas est intéressant.

Dans le processus de cet exercice, je me suis dit: "Mais fondamentalement, qu'est-ce que Dieu attend des êtres humains? Fondamentalement, quel est l'élément central de l'être humain vis-à-vis de la vie et vis-à-vis de Dieu?" Je vous suggère, et peut-être que je me trompe, peut-être que les sociologues diront: "Non, c'est n'importe quoi Florent", et peut-être que j'ai besoin de revisiter cette question. Mais je vous suggère que le point central de l'être humain, c'est sa confiance. Parce que c'est de sa confiance que vont naître tous les comportements: confiance en un gourou, confiance en un système, confiance en une politique, confiance en un soin, confiance en un homme, en une femme, confiance en le plaisir pour satisfaire la vie, en une carrière pour valider la vie. La confiance, c'est... Je crois que l'être humain se mesure, se distingue par sa confiance. Et fondamentalement, ce que Dieu attend de l'être humain, c'est sa confiance pleine et entière.

L'auteur de l'Épître aux Hébreux relève qu'il y a une nuée qui nous entoure. Qu'est-ce que c'est que cette nuée? C'est l'ensemble de ceux qui nous ont précédés. Je ne sais pas les compter. On dit qu'il y a aujourd'hui sur Terre 2 milliards de chrétiens, et c'est probablement une mesure sociologique des gens qui se disent chrétiens. Je ne sais pas combien de centaines de millions d'hommes et de femmes ont réellement placé leur confiance en Jésus, ont réellement fait de lui leur maître, et marchent réellement avec lui. Mais cela représente tout de même des centaines de millions aujourd'hui.

Ajoutez à cela tous les enfants morts en bas âge ou avortés, dont je crois que le salut est leur lot. Ajoutez aussi tous les chrétiens de tous les siècles, tous les croyants d'Israël qui ont cru en Dieu. Pas tous les Israélites étaient croyants, mais un certain nombre d'entre eux l'étaient. Il y a donc une nuée qui nous a précédés, les amis, et l'auteur de l'Épître aux Hébreux veut que cela nous encourage. Il y a des gens qui sont passés par là, nous pouvons passer par là. Nous pouvons nous sentir isolés et seuls, comme un petit groupe, une tribu irréductible perdue au milieu d'une France athée, souvent très opposée à la foi. Mais il y a des millions d'autres chrétiens ailleurs, des centaines de millions, et il y en a eu des millions avant nous. C'est censé nous encourager.

Alors, les héros se distinguent par une foi ancrée en Dieu et en Ses promesses. Une deuxième remarque, tirée de ce texte, est que les héros se distinguent par leur lutte. Vous avez remarqué la suite du verset 1?

Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.

Il est ici question d'une course qui va dans une direction précise: nous avons une course à courir. Attention, il y a deux facteurs qui vont tenter de nous faire trébucher, de nous retenir, ou de nous ralentir: le fardeau et le péché. Nous allons voir cela dans un instant.

L'impératif principal de cette section, c'est le verbe "courir". C'est amusant, car parfois l'impératif est de "marcher". Marcher d'une manière digne du Seigneur, une marche posée, calme, intelligente: on fait attention aux trous, on essaie de ne pas trébucher. Parfois, la métaphore est celle de la marche. Mais ici, la métaphore est celle de la course, ce que je n'aime pas, car je ne suis ni jogger ni coureur! Mais voilà, c'est l'image qui nous est laissée dans ce texte: "courir avec persévérance."

Dans les deux cas, que vous considériez la marche de la foi ou la course de la foi, ce que je constate, c'est qu'un homme ou une femme qui aime Dieu ne peut pas rester stagnant. C'est cruel parce qu'on passe par des moments de vallées, des moments stagnants, mais on ne peut pas envisager la vie chrétienne comme être assis sur le canapé, une bière à la main, la télécommande dans l'autre! Excusez-moi, j'ai cherché une image et c'est celle que j'ai trouvée... Elle est peut-être dangereuse pour l'image que cela pourrait laisser. La vie chrétienne est faite de développement et de course, une course que Dieu prépare et qu'il nous faut accueillir et accepter.

D'ailleurs, toute l'ambiance de ce texte est olympique, par les mots employés. Lorsqu'il est question des "témoins" qui nous entourent, ces témoins désignent des gens qui, à l'époque, étaient dans l'arène des Jeux Olympiques, comme aujourd'hui. Le sport jouait déjà un grand rôle, mais les sports de l'époque étaient assez violents. Une des courses mentionnées ici se terminait par une lutte à mains protégées par des gants, avec des objets qui défiguraient vraiment le visage de l'adversaire. La vie chrétienne, telle que l'auteur la présente, est un peu dure, n'est-ce pas? C'est l'image d'une vie compliquée, vraiment compliquée. On va prendre des coups, il va y avoir beaucoup de choses qui vont chercher à nous ralentir, et le danger, c'est de cesser de courir parce que c'est trop dur.

Je vais rester assis dans mon coin parce que c'est trop dur. Je vais cesser de fréquenter les enfants de Dieu parce que c'est trop dur, parce qu'ils m'ont déçu. On peut trouver plein d'excuses: je cesse de marcher, je cesse de courir. Ou bien parce que le péché est une réalité pénible dans ma vie, je m'y adonne plutôt que de me battre contre lui.

Le terme "épreuve" est aussi un terme qui évoque la notion de compétition, de combat, de conflit. Il nous a donné en français le terme "agonie". La vie chrétienne est une forme de combat, et on ne peut pas y couper. L'image n'est pas très attirante, elle est un peu éloignée des images parfois présentées de l'Évangile: "Écoute, crois en Jésus, et tout ira bien." Non, c'est: "Crois en Jésus et commence à courir, parce que ça va durer longtemps, et ça va être dur." Mais en même temps, tu as un exemple extraordinaire.

On verra dans un instant ce qui m'a interpellé dans ce passage. Il est dit:

Rejetons tout fardeau, tout péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée.

Mais qui nous propose cette épreuve? Est-ce qu'on ne pourrait pas parler à l'arbitre un jour, lui dire: "Pour moi, tu fais quelque chose de moyen..."? À votre avis, qui propose cette épreuve? C’est Dieu, bien sûr, n’est-ce pas? Pourquoi? Parce que Dieu est maître et souverain, et il nous affirme que toute chose concourt à notre bien. Cela ne veut pas dire que toute chose est bien. Il y a des choses mauvaises que Dieu réprouve, mais qu'il va utiliser dans nos vies pour nous faire grandir, parce que c'est son intention.

D'ailleurs, il est dit un peu plus loin, au verset 7:

Supportez la correction, c'est comme des fils que Dieu vous traite. Car quel est le fils que le père ne corrige pas?

Le Seigneur nous fait donc passer par des événements. Il y a une épreuve et une course qu'il faut vivre, et le Seigneur nous fait passer par des sentiers que l'on n'aimerait pas découvrir, qu'on n'aimerait pas traverser, mais qui sont là précisément pour nous faire avancer.

Dieu souverain cherche à extraire de nos cœurs un caractère plus aimant, plus doux, plus confiant, plus fort, plus aguerri à la vie. Un collègue acariâtre? Dieu règne. Un syndicat pénible? Dieu règne. Un membre de la famille difficile? Dieu règne. Une tentation récurrente? Dieu règne. Un défaut dans votre corps, une maladie? Dieu règne. Cette semaine, je relisais l'histoire de Joseph, j'en étais là dans ma lecture quotidienne. Je voulais la lire entièrement, elle est tellement belle. Voilà un fils chéri de son père, dans tout ce que cela implique de négatif. Il était privilégié par rapport aux autres enfants, il avait tous les beaux vêtements, pas ses frères. Le climat était génial dans la maison. Lui, il grandit ainsi, et quand on grandit sans contrainte, on développe un caractère qui laisse à désirer. Regardez la presse people: c'est ce que ça donne. Bon, je la regarde juste de temps en temps, pour des illustrations...

Mais ce qui arrive à Joseph est absolument terrible. Ses frères veulent le tuer. Finalement, ils le vendent comme esclave. Puis, il est accusé faussement par quelqu'un et se retrouve en prison. Il y reste beaucoup plus longtemps qu'il ne devrait, parce que quelqu'un oublie de parler de lui. Et pourtant, Dieu fait de cet homme un homme patient, aimant, calme, sauveur de sa famille.

Dieu nous propose une course, et cette course n'est pas évidente. Il nous dit: "Alors que vous continuez la course vers Jésus, vers l'éternité qui viendra un jour..." Peut-être que notre course sera interrompue par le retour de Christ, peut-être pas. Peut-être que nous mourrons. Mais nous marchons dans cette course, et il y a deux dangers: le fardeau et le péché. Je crois que le fardeau, c'est le poids de la vie, n'est-ce pas? Dans la parabole du semeur, il y a deux types de personnes qui arrêtent de grandir: celles qui s'arrêtent à cause de la persécution et de la difficulté, et celles qui s'arrêtent à cause de la tentation et du plaisir. Les deux éléments sont présents ici, n'est-ce pas? Le fardeau de la vie, littéralement, c'est le poids, la masse. La vie est parfois lourde et pesante. Pas toujours, et pour certaines personnes plus que pour d'autres. Puis, il y a le péché, qui nous enveloppe encore trop.

Quand j'en parle ainsi, vous êtes d'accord. Moi, j'ai été humilié cette semaine. J'étais au téléphone avec quelqu'un que j'aime beaucoup. On essaie de se parler régulièrement pour s'encourager. Il est dans le ministère, et nous discutions. Je marchais, car c'est une bonne manière pour moi de rester concentré dans la discussion. À un moment, je suis passé devant mon ordinateur et j'ai vu quelque chose. Je me suis dit: "Tiens, je peux juste faire un petit truc pendant qu'on discute." Il a dû l'entendre, je ne sais pas... Il m'a dit: "Tu fais autre chose là?" Devinez ce que j'ai répondu. Vous avez compris... Le lendemain, je me suis demandé: "Comment peut-on être aussi nul, à chercher à se préserver quand on s'est planté?" Je l'ai rappelé et je lui ai dit: "Écoute, je veux juste que tu saches que je t'ai menti, et je te demande pardon." Il m'a répondu: "C'est chouette, mon frère, c'est chouette. Si on veut avancer ensemble, il faut qu'on ait une relation vraie." N'est-ce pas le privilège de la vie chrétienne? Nous sommes vraiment des éclopés, des pécheurs. Nous sommes vraiment des gens aux mains sales. Dieu nous a tout pardonné, alors ne pouvons-nous pas être vrais et nous pardonner les uns les autres? C'est ça, la liberté de la vie chrétienne: on peut déposer nos fardeaux et nos péchés.

Heureusement, je ne suis plus le pasteur de l'Église!

En fait, ce texte nous donne une image. C’est comme si nous allions à la plage. Nous avons envie d’y aller, parce qu’elle est accueillante, chaude. Alors, nous enlevons notre veste, nous nous assurons qu’il n’y a pas le téléphone dedans, nous enlevons nos chaussures, et enfin, nous allons vers cette plage. Eh bien, c’est ça qu’il faut faire: déposer nos fardeaux, déposer nos péchés, persévérer. Il ne s'agit pas de perfection, mais de choisir son camp. C’est cela, la marque d’un héros à contre-courant: les héros se distinguent par leur spiritualité.

Regardez encore le verset 2 avec moi:

Les yeux fixés sur Jésus, qui est l'auteur de la foi et qui l’amène à la perfection.

Les yeux sont la lampe du corps, nous dit Jésus. Les yeux précèdent la direction que l'on prend. C'est ce que l'on m'a appris en moto quand je passais mon permis. On m'a dit: "La moto va suivre ton regard." Ce que je ne pensais pas être le cas. Je pensais que la moto suivait le mouvement des mains. Non, non, la moto suit la direction du regard. Ceux qui font de la moto vont probablement acquiescer à cette réalité.

Un jour, j'essayais de récupérer quelqu'un qui était perdu dans une colline et qui cherchait à nous rejoindre. Il pleuvait, donc je ne roulais pas très vite, mais j'arrivais à un virage. Là, j'ai vu une flaque devant moi. Je me suis dit: "Ne regarde pas la flaque, ne regarde pas la flaque, c'est une flaque de boue." Mais je n'arrivais pas à détourner mon regard de cette flaque. Et bien sûr, je suis passé en plein milieu de la flaque. Cela a duré une fraction de seconde, et soudainement, je me suis retrouvé par terre. Ils avaient raison: la moto suit toujours le regard. Je me dis que la vie chrétienne suit toujours le regard aussi.

J'ai eu le privilège de faire un tour de voltige aérienne il y a un mois. Je tentais de me rappeler quelques vagues souvenirs de pilote. Si vous connaissez les avions de voltige, ce sont un peu comme des Formule 1 du ciel. Vous éternuez, l'avion fait plein de trucs. C'est vraiment impressionnant, et potentiellement dangereux. Heureusement, j'avais un instructeur avec moi. J'aurais été incapable de faire décoller ou atterrir l'avion tout seul, c'était une expérience très intéressante.

J'essayais de piloter correctement, mais j'ai totalement échoué. J'avais les yeux rivés sur les instruments, et comme je les regardais sans cesse pour essayer de corriger le vol, j'ai commencé à avoir des nausées. Faire de la voltige avec des nausées, ce n'est pas l'idéal! Dès que j'ai dit à l'instructeur que je ne me sentais pas bien, il a tout de suite arrêté, en me disant: "Je n'ai pas envie de nettoyer l'avion." (rires) Une fois au sol, il m'a dit: "Tu dois toujours regarder l'environnement, pas les instruments. Les instruments, c'est pour les pilotes d'avions de ligne. On ne gère pas un avion de voltige en fixant les instruments."

C'est exactement pareil dans la vie chrétienne. Il ne faut pas regarder les circonstances, ni les éléments qui nous disent: "Va un peu à gauche, va un peu à droite." Non, il faut garder les yeux fixés sur Jésus. C’est notre regard qui dirige notre vie. Et je réalise que les héros de la foi se caractérisaient par une spiritualité centrée sur Jésus-Christ. Ce n’est pas une spiritualité centrée sur l'Église en tant qu’institution, ni sur des mesures extérieures. Elle est centrée sur une personne.

Les pharisiens étaient extrêmement religieux, mais aussi extrêmement éloignés de Dieu. Nous devons garder les yeux fixés sur Jésus pour deux raisons: d'abord parce qu'il est l'auteur de la foi. Au début de l'Épître aux Hébreux, l'auteur précise déjà que c'est lui qui est l'auteur du salut, c'est lui qui nous donne la vie éternelle, fondamentalement. Mais ici, il est l'auteur de la foi dans le sens où il est celui qui nous précède. Il est vraiment le début de tout, l'exemple absolu, celui qui nous donne la vie. Quand Jésus dit: "Je suis la résurrection et la vie", il infuse cette résurrection, il infuse cette vie.

Deuxièmement, il amène cette foi à la perfection. N'est-ce pas génial? Quand je regarde mon cœur, je me demande comment c’est possible. C’est encore tellement en travail, mais Jésus dit qu'il l'amènera à la perfection. Tout au long de l'Épître aux Hébreux, c’est pourquoi il exhorte les lecteurs à choisir leur camp. Il y a des passages qui semblent être de terribles menaces, comme si on pouvait perdre le salut. Mais ce n'est pas du tout le cas. L'auteur de l'Épître s'adresse à des gens qui sont entre Jésus et la foi religieuse juive. Il leur dit continuellement: "Choisis ton camp!" Mais si tu choisis Jésus, tu as tout.

Hébreux 5.9 dit:

Après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel.

Hébreux 8.13 dit:

En appelant nouvelle cette alliance, il a rendu ancienne la première, et ce qui est ancien est vieilli, est sur le point de disparaître.

Maintenant, il y a une nouvelle alliance. Hébreux 10.14 décrit cette alliance ainsi:

Par une seule offrande, il a rendu parfait à perpétuité ceux qui sont sanctifiés.

“Parfait à perpétuité”!

Cela signifie que celui ou celle qui place sa confiance en Jésus voit ses imperfections, passées, présentes et futures, placées sur Jésus. Et le plus extraordinaire, c’est que Jésus, lui, qui a vécu une vie parfaite, nous donne sa perfection. Il y a un échange dans l'Évangile. Je lui confie toute ma misère, et il me confie sa justice. Quelle grâce! Toute ma misère, tout ce que je ne suis pas mais que j'aimerais être, et qu'est-ce que lui me donne? Toute sa justice. L'intégralité de sa justice.

En sorte que nous sommes ses frères. C’est tout le thème de l'Épître aux Hébreux: je suis frère de Jésus, ou sœur de Jésus. C’est ainsi que Jésus en parle d’ailleurs dans les Évangiles. C’est étrange, très étrange. Pourquoi? Parce qu'il est celui qui permet cette adoption. Je deviens enfant de Dieu, et comme lui est le Fils par excellence, non créé, engendré, alors en lui je suis cohéritier.

Alors, concrètement, que signifie avoir les yeux fixés sur Jésus? Cela ne veut pas dire prendre une image de Jésus et marcher en la regardant — non, ce n'est pas ça. C'est vraiment réaliser à quel point il est notre destinée, consciemment et quotidiennement.

Prenons l'exemple d'un petit enfant qui apprend à marcher. Il commence à faire 10 ou 15 pas par lui-même. C'est toujours amusant de voir un enfant marcher, et nous, les parents, on l'encourage: "Vas-y, vas-y!" On recule pour le faire marcher encore un peu, puis on finit par le prendre dans nos bras. C'est un bonheur pour le parent, c'est un bonheur pour l'enfant. On lui dit: "On va refaire!", et on continue. C’est un peu cette image d'avoir les yeux fixés sur Jésus. Même si nous chancelons parfois, si nous sommes en Christ, un jour, Dieu nous accueillera personnellement, car il nous prépare une place (Jean 14) afin que là où il est, nous soyons aussi. Il y a une conscience de vivre devant lui quotidiennement.

D'autre part, il est l'auteur de la foi. Concrètement, cela signifie qu’il est notre avocat. Le diable nous accable, il nous accuse, et parfois le monde aussi, avec raison. Il est vrai que nous, chrétiens, ne sommes pas toujours à la hauteur de ce que nous devrions être. Mais Jésus est notre défenseur. Il faut se confier régulièrement en lui, surtout dans cette guerre spirituelle où le diable continue d’attaquer en disant: "Tu es nul, tu es mauvais, tu n’arriveras jamais à rien, regarde ta vie, ton passé." Il utilise tout pour nous accuser, même des détails insignifiants, comme nos cheveux, par exemple. Mais Jésus nous défend. Et le deuxième défenseur qu’il nous a laissé, son Esprit, nous défendra jusqu’à la fin et sera éternellement avec nous.

Fondamentalement, Jésus est notre vie, notre ressource. Quand vous mangez un bon steak et que vous dites: "C'est un cadeau de Dieu", vous avez raison de rendre grâce à Dieu pour cela. Mais il faut aussi se rappeler que, pour que vous puissiez vivre, quelque chose a dû mourir. N'est-ce pas exactement l'Évangile? Pour que nous puissions vivre aujourd'hui, Jésus a dû mourir. Il est le pain dans tous les sens du terme: il est le pain de vie.

Ce qui m'attriste, c'est de voir parfois des gens devenir obsédés par les démons, mais les démons ne sont pas capables de générer la foi. Seul Christ peut générer la foi. Il est l'auteur de la foi, et il l'amène à la perfection. D’autres personnes focalisent leur attention sur des systèmes politiques, des complots, et bien sûr, l'homme est corrompu, c'est une réalité. Mais cela ne mène pas à la foi. C'est Christ qui mène à la foi. C’est lui le centre. La spiritualité des héros de la foi se distingue par le fait qu'ils sont ancrés en Jésus.

Quatrième et dernier point, et je terminerai là-dessus: les héros de la foi se distinguent par leur patience. C'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à admettre, car je ne suis pas patient. Pourtant, au lieu de la joie qui lui était proposée, Jésus a supporté la croix, méprisé la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu. L'auteur de la lettre aux Hébreux nous rappelle que Christ incarne un principe essentiel de la vie chrétienne. Nous avons reçu, mais nous n’avons reçu que l'apéritif. Ne vous laissez pas tromper par ceux qui vous vendent la prospérité, la santé, la délivrance et le bonheur sur cette terre. C’est un mensonge du diable. Nous n'avons reçu que les arrhes de l'Esprit.

Bien sûr, Dieu agit. Parfois, Dieu peut, et grâce à Lui, nous le voyons de temps en temps. En réponse à la prière, des hommes et des femmes sont guéris. Il y a parfois des intrusions de l'action puissante de Dieu dans nos vies: des intrusions de jugement, de correction, de direction. Cela arrive, mais ce n’est pas l’essence de la vie chrétienne. Nous sommes sauvés en espérance, nous dit l’Écriture.

Christ a accepté un certain nombre de souffrances en vue d'une gloire future. Il a supporté la croix — ce que je ne peux imaginer comme douleur, qu’elle soit physique, morale ou sociale. Il a méprisé la honte, cette même honte que nous ressentons lorsque nous sommes pris la main dans le sac, lorsque des gens nous accusent, que ce soit à tort ou à raison. Jésus a pris notre honte. Il a accepté des humiliations incroyables, on lui a mis une couronne d'épines, on lui a fait subir des choses qu'il n'avait pas à subir. Il savait que tout cela ne durerait qu’un temps — le temps de la croix.

Jésus a accepté que le regard du Père, qui depuis toute éternité avait été bienveillant, joyeux et aimant envers lui (et réciproquement), devienne un regard de jugement pendant le temps de la croix. Il l’a accepté pour que nous ne soyons plus jugés. Maintenant, il est à la droite du Père, et il nous prépare une place. Maintenant, il attend que les héros de la foi marchent dans cette acceptation, sachant qu’il y a des choses difficiles à vivre, mais qu’elles seront un jour renversées.

Paul le souligne:

Il n'y a aucune commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui nous sera révélée.

Alléluia! C’est difficile à entendre lorsque nous traversons des moments de grande difficulté, mais je suppose qu’il sera tout aussi difficile, une fois au ciel, de se rappeler combien la vie a été dure. Par rapport à ce que nous vivrons là-bas, ces épreuves sembleront un souvenir lointain.

Vous vous souvenez de l’histoire de Joseph, dont nous avons brièvement parlé. Elle se termine par ce verset de Genèse 50.20:

Vous aviez formé le projet de me faire du mal, mais Dieu l’a transformé en bien.

L’histoire se termine glorieusement, et notre patience doit être la marque de ceux et celles qui ont confiance en Jésus.

Je vais conclure en soulignant que, comme je l’ai dit, le héros de la foi se distingue par sa foi, par sa lutte, par sa spiritualité et par sa patience. Ce sont des personnes qui ont une confiance explicite et active en Jésus, quelles que soient les circonstances. En cela, la Bible est remarquablement équilibrée. Il n’y a pas de stoïcisme au sens d'endurer stoïquement les épreuves. Pourquoi? Parce que Dieu lui-même a goûté à la souffrance. Il n’y a pas non plus de manichéisme, une lutte entre le bien et le mal égale et opposée. Pas du tout. Dieu contrôle parfaitement et absolument le mal. Et il n’y a pas non plus de fatalisme. Non, parce que Dieu a déjà résolu le mal et les difficultés qui nous affligent, de sorte que le plus grand témoignage de notre marche avec Jésus doit être une confiance complète dans le chemin qu’il nous a tracé.

On prie?

Dieu et Père, je te prie de nous garder, chacun d’entre nous, de vouloir prendre les choses en main, comme Abraham l'a fait en essayant d’accomplir certaines promesses par lui-même. Je te prie que tu nous aides à garder nos mains ouvertes à toi, nos yeux fixés sur toi, avec une confiance absolue en ta grâce, dans ton chemin avec nous, et dans la destinée que tu nous prépares.

Père, je prie que si, dans cette salle, un homme ou une femme n’a jamais exprimé personnellement, complètement, et réellement cette adhésion, cette confiance, cet ancrage en Jésus comme le réparateur, le Sauveur, le releveur, qu'il ou elle puisse faire cette démarche, conduite par ton Esprit.

Je prie pour tous ceux et toutes celles qui sont fatigués de la marche, que tu renouvelles leurs forces, leurs mains, leur regard, et que tu sois à jamais et réellement pour eux, comme pour nous tous, Seigneur, le centre, le désir de nos vies.

Père, je suis conscient qu’en priant cela, j’ai besoin de ta grâce, parce que cela n’a pas toujours caractérisé mon chemin et ma vie. Je te remercie pour ta patience à mon égard, je te remercie pour la bienveillance que tu manifestes aujourd'hui et que tu continueras à manifester.

Je prie, Seigneur, que tu nous saisisses et que tu nous encourages dans notre marche avec toi, pour ta plus grande gloire.

Amen.