Prédications TPSG

Tout perdre pour gagner Christ (Philippiens 3.1-9)

Vie chrétiennePrédication

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Publié le

09 oct. 2024

Nos bonnes œuvres, lorsqu’elles sont mal orientées, peuvent devenir les ennemies de notre foi. L’apôtre Paul nous encourage à ne pas placer notre confiance dans nos propres performances, cette "justice qui échoue", mais dans la "justice qui réussit", celle qui se trouve dans la foi en Jésus seul. Par son Esprit, Christ veut rééduquer nos yeux, nos mains et nos cœurs, afin que nous puissions le voir, le servir, et le connaître véritablement.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

On est dans une série estivale intitulée "Variété", donc sur une variété de thèmes, et le titre que j'ai choisi pour ce matin c'est "Tout perdre pour gagner Christ", d'après Philippiens 3, 1 à 9. Toi qui m'écoutes, est-ce que tu es prêt à tout perdre pour gagner Christ ? Alors peut-être que tu vas dire: "Ben Dominique, ça dépend de ce que tu veux dire par là." Très bon point, et on va se demander: qu'est-ce que ça voulait dire pour l'apôtre Paul de tout perdre pour gagner Christ ?

Donc je lis un extrait de sa lettre aux Philippiens, Philippiens 3, les versets 1 à 9:

Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je n’éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous, c’est une sécurité. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis; car les vrais circoncis, c'est nous qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Christ Jésus, et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair. Pourtant, moi-même, j'aurais sujet de mettre ma confiance dans la chair. Si d'autres croient pouvoir se confier en la chair, à plus forte raison moi: circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, hébreu né d’Hébreux; quant à la loi, pharisien; quant au zèle, persécuteur de l'Église; quant à la justice légale, irréprochable. Mais ce qui était pour moi un gain, je l'ai regardé comme une perte à cause du Christ. Et même, je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je regarde tout cela comme des ordures, afin de gagner Christ et d'être trouvé en lui, non avec ma propre justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi.

Prions.

Seigneur, montre-nous ce matin ce que ça signifie de tout perdre pour gagner Christ, et donne-nous envie de nous glorifier en Jésus seul. Amen.

L'une des tristes réalités de la vie, c’est que parfois de bonnes choses deviennent nos ennemies. Ce qui, au départ, était bon, se retourne contre nous. Par exemple, un bon vin, c'est une bonne chose en soi, c’est un don du créateur. Mais si on développe une dépendance, si on en abuse, eh bien, cette bonne chose devient notre ennemi.

Une belle performance sportive ou académique, c'est une bonne chose. Plus les Jeux Olympiques approchent, ça mérite d'être souligné. Mais il arrive que l'exploit produise chez l'athlète une espèce d'arrogance, un sentiment de supériorité. Un tel vainqueur est à son tour vaincu par l'orgueil. Sa belle performance remarquable devient son ennemi. Il n’est plus le même, il est devenu insupportable. Une bonne chose a détruit sa belle personnalité.

Pourquoi ces bonnes choses se transforment-elles parfois en ennemies ? Parce qu'on perd la juste perspective sur elles. On leur accorde un statut qui ne leur revient pas, on les élève à un rang qu'elles ne devraient jamais occuper. Ces bonnes choses, soit on en abuse, soit on n’arrive pas à bien les gérer. Le bon vin ne devrait jamais être élevé au rang de consolateur ou de compagnon, et on ne devrait pas en abuser. La belle performance sportive, ce n’est pas ce qui nous définit, ce n'est pas ça qui nous donne notre valeur. Il faut apprendre à gérer aussi les succès dans notre vie.

Ce que notre passage biblique nous révèle au sujet de Paul, c’est qu’avant sa conversion, plusieurs bonnes choses dans sa vie étaient devenues ses ennemies à son insu. Pourquoi ? Parce qu’il les avait mal évaluées, mal gérées. La raison pour laquelle Paul écrit ce passage à des chrétiens comme vous et moi, les Philippiens, c’est parce que de bonnes choses peuvent aussi devenir nos ennemies, dans le contexte de notre relation avec Dieu. Et Paul veut nous éviter ce piège.

Notre texte de ce matin est extrêmement personnel, autobiographique. Paul nous laisse entrer dans son monde, il nous partage ce qu'on appelle parfois son témoignage de conversion. Il nous décrit l’avant et l’après de sa rencontre avec Christ. Si Paul se montre aussi ouvert, aussi transparent avec nous, avec ses lecteurs, c’est pour notre bien. Il veut mettre à notre disposition joie et sécurité, deux bienfaits indispensables pour les chrétiens.

Église, est-ce que tu veux plus de joie et plus de sécurité ? C’est rare qu’un texte biblique nous dise aussi clairement ce qu’il est censé produire dans notre vie. Mais ici, Paul nous le dit dès le début. En principe, si la Parole de Dieu produit son effet dans notre cœur ce matin — et j’ai confiance que ce sera le cas par la puissance de l'Esprit —

Les chrétiens du Portail vont quitter ces lieux tout à l'heure avec plus de joie et un plus grand sentiment de sécurité. Et ça commence au verset 1: "Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur." Pendant la louange qui va suivre notre temps de méditation sur Philippiens 3, en principe, on devrait vivre ensemble une explosion de joie au Portail. Alors restez jusqu'à la fin, ça vaut la peine de vivre cela tout à l'heure. Toujours au verset 1: "Je n'éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous, c'est une sécurité."

Alors, Paul ne cherche pas ici à innover ou à manifester une grande créativité théologique. Et je vous rassure, je n'ai aucune intention ce matin de commencer parmi vous ma nouvelle carrière de faux prophète. Non, ce n’est pas pour cela que je suis venu au Portail. Ce que Paul s'apprête à dire aux Philippiens, ils le savent déjà, il leur a déjà exprimé ces choses lors de ses contacts personnels avec eux. Il ne fait que leur rappeler des choses qu'ils connaissent. Pourquoi? Parce que pour eux, c'est une sécurité. Et pour nous, ce matin, c’est aussi une sécurité.

Surtout que ce message de Paul est contesté. Verset 2: "Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis." Il y a une rumeur qui dit qu'au Portail, vous parlez souvent des chats. Il y aurait certains pasteurs au Portail qui aiment beaucoup les chats. Mais pour faire changement ce matin, on parle un peu des chiens.

L'Église de Philippe était menacée par des faux enseignements, des faux enseignants juifs qui se disaient chrétiens, mais qui insistaient pour que les chrétiens d'origine non-juive se fassent circoncire s'ils voulaient vraiment être de vrais chrétiens. En gros, ils disaient: pour être vraiment sauvés, oui, il faut croire en Jésus, mais en plus de ça, il faut obéir à toute la loi de Moïse, à commencer par la circoncision. Pourquoi Paul appelle-t-il ces faux docteurs des chiens? C’est une pointe d’ironie. Pour ces faux enseignants juifs, les chiens, c'étaient les non-juifs, associés à l'impureté. Cela vient du fait que les chiens étaient liés aux choses impures parce qu’ils reniflaient un peu tout, se promenaient parmi les déchets, entraient en contact avec des souillures.

Paul est en train de dire: ces mauvais ouvriers sont dans l’erreur. Ils pensent avoir un accès spécial à Dieu par leur obéissance à la loi, mais en rejetant le salut par Christ seul, ils montrent qu’ils n’ont pas du tout accès à Dieu. Les impurs, les chiens, c’est eux. Et Paul en rajoute une couche au verset 3: "Car les vrais circoncis, c’est nous qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Christ Jésus, et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair."

La vraie circoncision, c’est la circoncision du cœur. C’est un cœur transformé, changé par Jésus-Christ, et ce n'est pas une question d'être juif ou non-juif. C'est accessible à tous, à tous ceux et celles qui se glorifient en Jésus-Christ seulement. Si c’est ton cas, nous dit Paul au verset 3, tu rends à Dieu ton culte par l'Esprit de Dieu. Waouh! Tu es connecté à Dieu le Père, en Jésus-Christ, en qui tu te glorifies, par l'Esprit de Dieu. Mon ami, tu as toute la Trinité de ton côté. Est-ce qu'on commence à sentir la joie et la sécurité qui s'installent?

Paul poursuit au verset 4: "Pourtant, moi-même j'aurais sujet de mettre ma confiance dans la chair. Si d'autres croient pouvoir se confier dans la chair, à plus forte raison moi." Et Paul dresse ensuite la liste impressionnante de ses mérites. Voici ce que je vous propose pour toute la suite de cette prédication: je vous ai dit que de bonnes choses étaient devenues pour Paul des ennemies. Eh bien, on va se poser trois questions au sujet de l'apôtre:

  1. Quelles étaient ces bonnes choses dans la vie de Paul?
  2. Question: comment sont-elles devenues ses ennemies?
  3. Troisième question: quelle nouvelle attitude Christ a-t-il donnée à Paul?

Et pour terminer, on va reprendre ces trois mêmes questions, mais à notre sujet, et ce sera l’application: quelles sont ces bonnes choses dans notre vie, comment peuvent-elles devenir nos ennemies, et quelle nouvelle attitude Christ veut-il nous donner?

1. Quelles étaient ces bonnes choses pour Paul?

Aux versets 5 et 6, Paul fait une liste de bienfaits dont il a bénéficié avant sa conversion. On peut distinguer deux catégories de bénédictions dans cette liste: il y a les bonnes choses que Paul avait reçues (verset 5), et celles qu’il avait accomplies (verset 6).

Paul commence avec quatre bonnes choses qu'il a reçues. Au verset 5: "Circoncis le huitième jour." En tant que bébé, Paul avait été circoncis. À l'époque, la circoncision marquait l’appartenance au peuple de Dieu. C'était le signe d'entrée dans le peuple de l'Alliance. Ensuite: "De la race d'Israël." Ce que Paul veut dire ici, c'est qu'il est israélite de naissance. Il n'est pas un païen qui s'est converti plus tard au judaïsme. Ensuite: "De la tribu de Benjamin." Cette tribu était bien en vue au sein du peuple d'Israël, car elle était restée attachée, avec la tribu de Juda, à la lignée du roi David. Et en plus, elle était installée tout près de Jérusalem et du Temple. Donc, quand on était de la tribu de Benjamin, on était respecté des autres tribus. "Hébreu né d’Hébreux", toujours au verset 5. Voilà une expression qui fait référence à l’éducation que Paul avait reçue de ses parents. Ils lui avaient inculqué les langues des Juifs, l'hébreu et l'araméen, à une époque où l'héritage culturel et religieux des Juifs était menacé par l'Empire romain. Les parents de Paul avaient veillé soigneusement à bien préserver cet héritage.

Voilà quatre bénédictions que Paul a reçues. Mais il a aussi accompli de belles choses, au moins trois selon lui. Verset 6: "Quant à la loi, pharisien." À l'époque, il existait plusieurs écoles de pensée par rapport à la loi de Moïse…

Paul, lui, avait été instruit par un grand maître pharisien, Gamaliel, ce qui veut dire qu'il faisait partie du groupe des "purs" qui obéissaient de manière très stricte à la loi de Moïse, de façon très rigide. Toujours au verset 6: "Quant au zèle, persécuteur de l'Église." Lorsque Paul persécutait l'Église, il était convaincu de servir Dieu. Son souci était de préserver la pureté du peuple de Dieu face à ce qu'il comprenait comme étant une hérésie dangereuse. Toujours au verset 6: "Quant à la justice légale, irréprochable." Et là, c'est le point culminant.

Paul était un Israélite sans reproche. Il se soumettait à toutes les obligations de la loi. Est-ce que cela veut dire qu'il était parfait, qu'il ne péchait jamais? Non, mais dans la loi, il y avait une solution: les sacrifices. À ce titre, Paul était toujours fidèle; il faisait tout ce que la loi lui demandait de faire. Il était un pharisien exemplaire. D'un point de vue extérieur, personne ne pouvait reprocher quoi que ce soit à Paul (qui n'était pas encore l'apôtre à ce moment-là). En tant que pharisien, il était un premier de classe. Quand les autres pharisiens et les gens du peuple regardaient Paul, ils disaient: "Waouh, on ne peut rien lui reprocher, à celui-là!"

Avant de passer à la deuxième question, notons bien ceci: au 1er siècle, le CV de Paul était extrêmement impressionnant. Paul est en train de dire: quand on prend en compte toutes les bonnes choses que j'ai reçues et celles que j'ai accomplies, j'étais premier de classe, je terminais au premier rang. J'avais la note de 100 %, à plus! J'avais la meilleure cote de toute la province. À peu près aucun Juif à l'époque ne pouvait se vanter autant que Paul. Et pourtant, toutes ces bénédictions se sont retournées contre lui.

Deuxième question: comment ces bonnes choses sont-elles devenues ses ennemies? La réponse apparaît au verset 4 et se résume en six mots. Revenons au verset 4: "Pourtant, moi-même, j'aurais sujet de mettre ma confiance dans la chair." Ces six mots, "mettre ma confiance dans la chair", résument la tragédie. Que veut dire cette expression? C'est tout simplement mettre sa confiance en soi-même. Les bonnes choses dans la vie de Paul étaient vraiment bonnes pour un Juif, mais Paul avait mis sa confiance en elles. Il avait perdu la juste perspective sur ses privilèges. Il leur avait accordé un statut qui ne leur revenait pas.

De quelle manière Paul comptait-il sur ces bonnes choses qu'il avait reçues et accomplies pour être accepté de Dieu? Il se disait: lors du jugement final, je serai accueilli par Dieu comme un prince, grâce à mon CV. Donc, il s'appuyait sur ses bénédictions pour gagner la faveur de Dieu et pour mériter une place au ciel. Il pensait pouvoir impressionner Dieu par tous ses accomplissements. Mais un jour, alors que Paul était en chemin pour aller justement persécuter les chrétiens, Christ lui est apparu. Et tout a changé.

3.Quelle nouvelle attitude Christ a-t-il donnée à Paul?

Quand on rencontre Christ, on commence notre rééducation. Vous savez, après un accident, parfois il faut faire une rééducation, réapprendre à marcher, à lire, à faire tel ou tel mouvement. Eh bien, Christ a rééduqué les yeux, les mains et le cœur de Paul. Là, je parle en langage imagé, mais c’est ce qu'on va voir.

Verset 7: "Mais ce qui était pour moi un gain, je l'ai considéré comme une perte, à cause du Christ." Les bonnes choses n'étaient plus des gains, mais une perte. Paul utilise ici le langage de la comptabilité: gain et perte. Il y a des comptables ici? Pas beaucoup, ils n'osent pas le dire... Mais je pense que c'est un langage qui vous parle, les comptables. Sur son relevé bancaire, ce qui auparavant apparaissait dans la colonne crédit avait été transféré dans la colonne débit. Imaginez si cela se produisait dans votre compte bancaire: ce qui devrait apparaître dans la colonne des "plus" se retrouve dans la colonne des "moins". Vous dites: "Dominique, en ce moment, ça ne changerait pas grand-chose, parce qu'il n'y a pas grand-chose dans les 'plus'..." Ok, ok!

Mais avant sa conversion, Paul avait une colonne des "plus" qui était très bien garnie. Eh bien, les accomplissements que Paul se proposait de montrer à Dieu comme argument en sa faveur étaient devenus des arguments contre lui, parce qu'il s'était appuyé sur eux, et non pas sur la grâce de Dieu. Verset 8: "Et même, je considère tout comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ."

Ce qui compte maintenant pour Paul, sa passion, c'est de connaître Christ, de le connaître personnellement, de le connaître intimement. Mais Paul doit faire un choix: soit il s'appuie sur ses propres accomplissements, et il perd Christ, soit il renonce à ses propres accomplissements, et il gagne Christ. L'expression "perte" était modérée, mais à la fin du verset 8, le terme "ordures" est sans retenue. Paul veut réveiller ses lecteurs. Église, vous êtes là? Il veut réveiller tous ceux et celles qui s'appuient sur leurs accomplissements pour gagner la faveur de Dieu. Tous les accomplissements personnels sur lesquels on s'appuie sont des ordures, parce qu'ils nous empêchent de connaître Christ véritablement.

"Je considère tout comme des ordures, afin de gagner Christ", verset 9, "et d'être trouvé en lui, non avec une justice qui serait la mienne et qui viendrait de la loi, mais avec la justice qui est obtenue par la foi en Christ, une justice provenant de Dieu et fondée sur la foi." Paul établit ici une distinction entre deux justices: une qui échoue et une qui réussit.

La justice ici, c’est une autre manière de parler du salut, tout simplement. C’est le fait d’être déclaré juste par Dieu, c’est l’obtention du statut qui donne accès à Dieu et régularise notre relation avec Lui. La justice qui échoue, c’est la mienne, celle qui vient de la loi. J’essaie, par mes propres forces et par mon obéissance à la loi, de gagner la faveur de Dieu. Mais c’est impossible. Et en passant, ce n’est pas ce que l’Ancien Testament enseigne.

Dans l’Ancien Testament, on n’était pas sauvé par les œuvres, ni par l’obéissance à la loi. Le salut n’a jamais été par les œuvres, il a toujours été reçu par le moyen de la foi, dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament. Donc, ce que Paul est en train de dire, c’est que même en tant que spécialiste de la loi, pharisien, il avait mal compris le sens de la Loi de Moïse. Il pensait pouvoir mériter l’accueil de Dieu par son obéissance à la loi, alors que la loi annonçait en réalité, par avance, le besoin d’un Sauveur, la venue future du Messie, qui allait aussi être le sacrifice ultime par lequel nous pourrions être purifiés de tout péché, de toute faute. Paul n’avait pas compris cela avant sa conversion. Voilà pour la première justice, celle qui échoue.

La justice qui réussit, c’est celle qui provient non de moi, mais de Dieu, et qui s’obtient par le moyen de la foi en Jésus-Christ. Et cette justice, on l’expérimente dans le cadre d’une relation vivante avec Christ. On voit cela quand Paul nous dit qu’il a été "trouvé en lui", trouvé en Christ. Il est maintenant uni à Christ, et dans le cadre de cette union avec Christ, de cette proximité, de cet attachement, il est justifié, déclaré juste par Dieu.

Quel est mon rôle, quelle est ma part dans tout ça, selon Paul? La foi en Christ, qui consiste à tout miser sur Christ, tout simplement à lui faire confiance. Une autre manière de le dire: mon rôle, c’est simplement de me glorifier en Christ, d’après le verset 3. Se glorifier en Jésus-Christ, c’est mettre toute sa fierté en lui, plutôt que de la mettre dans mes propres accomplissements.

Ainsi, Christ a rééduqué les yeux, les mains et le cœur de Paul. Ses yeux: il ne voyait plus ses bonnes œuvres, ses accomplissements, comme lui méritant l’accès à Dieu, mais plutôt comme des ordures. Ses mains: plutôt que de continuer à vouloir gagner son ciel, il a déposé ses bonnes choses au pied de la croix pour gagner Christ, et il a commencé à servir Dieu avec une nouvelle motivation, c’est-à-dire par reconnaissance pour ce que Jésus avait déjà parfaitement accompli. Et son cœur: Dieu lui a donné une nouvelle passion, celle de connaître Christ. Paul parle de l’excellence de la connaissance de Christ Jésus. Quelle conversion radicale!

Maintenant, on reprend les trois questions pour notre application.

1. Quelles sont les bonnes choses dans notre vie?

Il y a les bonnes choses qu’on a reçues et celles qu’on a accomplies ou qu’on continue d’accomplir. Peut-être que tu as reçu une éducation chrétienne, que tu as des parents qui connaissent le Seigneur. Merci Seigneur! Tu as reçu une Église locale fidèle à l’Écriture (et si tu fais partie du Portail, tu coches cette case). Tu as reçu des dons pour servir Dieu, de bons amis chrétiens qui t’encouragent dans la bonne direction, et ça fait du bien.

En plus de tout cela, tu accomplis aussi de bonnes choses. Tu lis ta Bible et tu pries régulièrement. Super! Tu participes aux activités du Portail, tu proclames la Bonne Nouvelle à tes amis qui ne connaissent pas encore le Seigneur. Tu participes peut-être à un ministère dans l’Église, tu rends service aux autres, tu es attentif aux besoins que tu vois. Tu soutiens l’Église financièrement. Tu remportes certaines victoires sur le péché par la grâce de Dieu, et tu as l’impression de progresser dans ton obéissance à Christ.

Comprends-moi bien: toutes ces choses sont bonnes, elles sont véritablement bonnes. Je n’essaie pas de les minimiser ou de nous inciter à la négligence ou à la désobéissance dans ces différents domaines.

2. Comment ces bonnes choses peuvent-elles devenir nos ennemis?

Est-il possible que ces bonnes choses deviennent dans nos pensées des ennemis? Oui.

Quand cela se produit-il? Quand je m’appuie sur elles pour être accepté de Dieu, pour être justifié par Dieu. Quand je m’appuie sur ces bénédictions, plutôt que de m’appuyer sur la croix et sur la résurrection de Christ, je fais de ces bénédictions des ennemis.

Là, certains vont dire: "Wow, wow, wow, ce n’est pas un peu exagéré de parler ainsi?" Pourquoi Paul va-t-il aussi loin? Parce que Paul sait pertinemment que nous avons tous la fâcheuse habitude d’oublier que nous sommes justifiés par Christ seul. Or, quand j’oublie que je suis justifié par Christ, mon sentiment d’accès à Dieu fluctue au rythme de mes performances.

Voici deux journées dans la vie d'un chrétien. Je me lève en retard un matin, je n'ai pas le temps de lire ma Bible, pas le temps de prier, et pas trop envie d’ailleurs. Ce matin-là, en prenant mon déjeuner à la hâte, je renverse du café sur ma chemise toute propre. Je me mets en colère devant les enfants. J'arrive en retard au travail, et mon patron me dit qu'il veut me voir. Je sens que c'est pour me gronder. Avec les collègues, durant la pause, la conversation est vraiment limite pour un chrétien, mais j'y participe quand même, en ignorant la petite voix de ma conscience qui me reprend.

Le soir, je rentre à la maison, dégoûté. Il est tard, toute la famille a déjà mangé. Je mange donc seul ce qui reste du repas, froid, en m'écrasant devant un écran. Je me dis: « Tant qu'à avoir perdu la journée, autant perdre la soirée. » Finalement, avant de me coucher, je repense à ma journée, et je prie peut-être par habitude (les chrétiens prient, non?). Je dis: « Seigneur, je ne sais pas si tu m'écoutes, tu as sûrement d'autres chats à fouetter, mais juste au cas où tu m'entendrais, aide-moi à m'améliorer demain. Amen. »

Un matin, la semaine suivante, je me réveille à 6 h d'un bond. Je quitte mon lit douillet, j'ouvre ma Bible. Alors, je sais bien que mon plan de lecture biblique me demande de lire deux chapitres, un le matin et un le soir, mais ce matin-là, c'est deux chapitres d'un coup. Ensuite, je prie pour mon Église locale, pour mes pasteurs, pour différents ministères du Portail. J'arrive au travail avec dix minutes d'avance. Mon patron le remarque, je sens que je viens de marquer un point. Pendant la pause, un collègue me dit qu'il accepte mon invitation à manger le week-end prochain pour parler de la foi. Yes! Je me sens tellement bien. Je me dis: « Bon, pourquoi pas? Tant qu'à faire, je m'inscris comme volontaire pour servir lors d’un événement futur au Portail. Let's go! » Je rentre à la maison, mon épouse m'attend avec le sourire, elle m'accueille en me disant: « Tu es beau ce soir, mon chéri. »

Avant de m'endormir ce soir-là, je repense à ma très belle journée et je prie. Quelle est ma prière cette fois?

« Père très saint, Dieu tout-puissant, créateur de l'univers, du ciel, de la terre, de la mer et de tout ce qu'elle contient, gloire soit rendue à ton nom, élevé au-dessus de tout autre nom, aux siècles des siècles. Amen. »

Ça, c'est l'intro!

« Merci Seigneur pour ton immense amour pour moi, merci pour tous les dons que tu m'as faits, merci de m'avoir autant béni. Et je te demande de continuer à m'utiliser avec puissance au travail, dans ma ville, dans tout le Québec et jusqu'aux extrémités de la terre. AMEN. »

Question: laquelle de ces deux prières était la plus spirituelle? Dans les deux cas, je suis dans l'erreur. Pourquoi? Parce que j'ai l'impression que mes mauvaises performances me séparent de Dieu, et que mes bonnes performances me donnent un accès privilégié à Dieu, une ligne directe. Mais Dieu était-il mieux disposé à m'écouter, à m'accepter et à me pardonner le deuxième soir? En fait, ça dépend du fondement de ma justification. Si mon accueil de la part de Dieu dépend de mes performances, alors oui, Dieu était effectivement mieux disposé à m'accueillir le deuxième soir, et j’ai eu raison de prier très brièvement et timidement le premier soir.

Mais si mon accueil de la part de Dieu dépend de la performance d'un autre, d'une performance déjà réussie, si mon pardon dépend de la mort de Christ sur la croix pour tous mes péchés, alors j’ai eu tort de me sentir rejeté par Dieu le premier soir et de me sentir davantage accepté par lui le deuxième soir. Son pardon et son accueil n'ont pas changé. Ils étaient les mêmes les deux soirs. D'une certaine manière, Dieu se délecte de moi les deux soirs, grâce à la beauté de Jésus-Christ qui m’est imputée. Et j'irai même plus loin: le deuxième soir, les bénédictions que j'avais expérimentées cette journée-là sont devenues mes ennemies dans mon schéma de pensée. Parce que, dans mon esprit, mon accès à Dieu ce soir-là dépendait de mes performances, de mon impression d'avoir été hyper obéissant.

Alors attention, il serait tellement facile de déformer cet enseignement. J'espère que vous ne m'entendez pas dire ce matin que l'obéissance à Dieu n'est pas importante dans la vie chrétienne, ou qu'il n'y a pas de commandements auxquels nous devons obéir depuis la venue de Jésus-Christ, ou que, quand on pèche, on n'attriste pas vraiment l'Esprit. Ce n'est pas ce que je dis, et ce n'est pas ce que dit l'apôtre Paul. Seulement, notre obéissance est le fruit de notre justification et de notre salut. Elle n'est jamais la raison pour laquelle Dieu devrait nous accepter. Parce que Dieu m'a sauvé gratuitement, j'aime ses commandements et j'ai envie de lui obéir, par la puissance du Saint-Esprit, qui m'équipe pour l'obéissance.

3. Quelle nouvelle attitude Christ veut-il nous donner?

Il veut rééduquer nos yeux, nos mains et notre cœur. L'équipe de louange peut commencer à s'installer tranquillement.

Nos yeux: nous ne devons pas voir notre obéissance ou nos accomplissements, les bonnes choses de notre vie, comme les raisons pour lesquelles Dieu devrait nous réserver un accueil privilégié. Regardons plutôt avec nos yeux à la croix: tout est accompli.

Nos mains: arrêtons de servir Dieu pour mériter ou gagner quoi que ce soit. Déposons toute « ordure » au pied de la croix. Vous avez bien compris qu'en Philippiens 3, une « ordure », c'est quoi? C'est une bonne œuvre faite pour la mauvaise raison. C'est ça, une ordure. Servons Dieu par reconnaissance pour ce que Christ a déjà fait.

Notre cœur: Dieu veut faire de nous des hommes et des femmes d'une seule passion, celle de connaître Christ. Soyons prêts à tout perdre pour gagner Christ, c'est-à-dire à renoncer à toute confiance en la chair. Approchons-nous de Dieu, que la journée ait été bonne ou mauvaise.

Qu'avons-nous vu ce matin? En une phrase: Dieu nous justifie en Jésus-Christ, et non par nos accomplissements. Voilà notre joie et notre sécurité.

Je vais poser la même question que le pasteur Simon a posée: est-ce qu'on peut glorifier Jésus maintenant? Est-ce qu'on peut, en plus de glorifier Jésus, se glorifier en Jésus? C'est quoi, se glorifier en Jésus? Philippiens 3.3 dit que c'est trouver toute notre fierté en lui. Est-ce qu'on peut dire à Jésus: « Jésus, je suis fier de toi »? Si vous le pensez vraiment, dites-le avec moi: « Jésus, je suis fier de toi. »

Maintenant, si l'Esprit a touché ton cœur ce matin, dans le secret de ton cœur, en silence cette fois, dis: « Jésus, aide-moi cette semaine à me glorifier en toi, et non à me glorifier en moi-même. Jésus, mon objectif cette semaine, c'est de mieux te connaître. Viens à mon secours par ton Esprit. Au nom de Jésus-Christ, amen. »