Cette prédication exhorte les pères à nourrir, corriger et instruire leurs enfants selon l’Évangile, avec amour et fermeté. L’éducation chrétienne vise bien plus qu’un bon comportement: elle vise un cœur transformé par la grâce de Dieu.
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Transcription de la prédication:
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Mon intention ce matin, c’est de parler du rôle du père, plus particulièrement. Christophe, franchement, c’est tout pour toi.
Alors peut-être que vous vous dites: je suis ni père ni mère… Eh bien, à ce moment-là, priez pour les pères et mères de cette église, et reflétez l’exemple que Christ attend de vous, qui êtes un aîné en Christ.
On a tous un rôle à jouer dans cette communauté. Et que l’on soit père en direct, en réalité, ou de façon plus détachée, on a la possibilité, déjà, de ne pas être une occasion de chute pour ceux qui sont plus petits. Et, bien au-delà, de les encourager à aimer le Seigneur, à grandir, à devenir des disciples affermis, qui aiment passionnément Jésus, et qui vont nous renverser — nous, la génération qui est en train de vieillir maintenant — et qui prendront la place en portant le drapeau de la foi avec enthousiasme pour les générations à venir.
Et c’est vrai que c’est mignon, un enfant. Et quand on est papa, on n’a pas vécu le temps de la gestation de la même manière. Puis soudainement, un enfant débarque à la maison, et c’est trop bizarre. Enfin, je sais pas comment les autres pères ont vécu ça, mais moi je sais que mon épouse, elle, était déjà habituée à cet enfant, et ça s’est très très bien passé. Pour moi, c’était comme une surprise, le premier. Je me disais: Mais attends… on l’emmène à la maison? Enfin, je veux dire… il est vraiment là? En fait, on est allés à l’hôpital, on était deux seulement… enfin, qu’est-ce qui se passe?
Et puis, il y a tout un processus qui dure un certain nombre d’années — en fait, des dizaines d’années. Et c’est magnifique. Il y a des chants qui sont superbes, qui parlent de ce rôle qui nous est donné, qui est un honneur, un privilège. Je veux pas vraiment le voir autrement. On connaît tous la chanson d’Yves Duteil, Prendre un enfant par la main. Il y a Cabrel qui chantait — c’est vrai que c’est un peu vieux, mais bon, je suis la génération d’après — il chantait: On s’envolera du même quai, les yeux dans les mêmes reflets, etc.
Il y en a qui n’aiment pas Matthieu, Johnny Hallyday, mais ça irait bien avec 100 %, au-delà de nos différences, des coups de gueule, des coups de sang… Bref, toute la culture est consciente de la beauté, du privilège de pouvoir accompagner un enfant.
Je lisais récemment que Johnny Depp, un des acteurs bien en vue d’Hollywood, disait — et c’est peut-être un peu excessif la manière dont il en parle — mais il dit: Ma petite fille n’est pas la plus grande chose simplement qui me soit arrivée, c’est la seule chose de bien qui me soit arrivée. Je ne sais pas comment et dans quel contexte il a dit ça, mais je crois que c’était au moment de la naissance. Il a oublié de mentionner d’autres personnes autour, mais il dit: J’ai flotté. Je n’ai pas touché le sol depuis qu’elle est née. C’est la seule raison pour laquelle je vis. C’est la seule raison qui me pousse à me lever le matin. C’est la seule raison de respirer. C’est un peu excessif… En fait, c’était écrit il y a huit ans. Elle a maintenant quelques années. Il a dû comprendre aussi d’autres choses de la vie.
Ce que je voudrais observer, c’est ce que Dieu dit du rôle d’un père. Et il y a un verset, vous avez de là… c’est simple: le rôle des pères est bien résumé par un seul verset, qui se trouve dans la lettre que Paul écrit aux Éphésiens.
Et je sais que j’en ai déjà parlé… et je ne m’en lasse pas. En fait, tous les trois, quatre ans, on va devoir reparler de ces sujets, de temps en temps, sous différentes formes. Peut-être qu’on fera des week-ends plus ciblés là-dessus.
Mais en Éphésiens chapitre 6, verset 4, nous lisons l’instruction de Dieu pour les papas: "Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur." Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. Je le relis à la deuxième personne du singulier.
En fait, il n’y a que deux impératifs dans ce verset: ne pas irriter, et élever. Ne pas irriter.
Le terme irriter vient d’un terme grec qui se lit orguē, et littéralement, c’est une agitation intérieure qui "gonfle l’âme", nous dit un dictionnaire grec. Peut-être qu’un jour, un étudiant a dit: ça gonfle, il ne pensait pas qu’il citait du grec!
Mais la première responsabilité d’un père, c’est d’apaiser ses enfants. Il y a quelque chose dans la nature humaine qui est colérique, vous trouvez pas? Il y a quelque chose — la Bible décrit les hommes et les femmes, naturels, comme des enfants de colère. On est naturellement portés à la colère. Et le rôle d’un père, c’est de ne pas souffler sur les braises. C’est d’éviter qu’un enfant se mette en colère, soit découragé — c’est comme ça que Colossiens chapitre 3, verset 21 le dit — et de faire en sorte qu’il apprenne que le fruit de la chair, ou de l’œuvre de la chair (en Galates chapitre 5, verset 19), qui parle justement de la colère, ne soit pas une habitude de sa vie.
Alors, c’est terrible de prêcher quand on a encore ses enfants dans la salle. Je sais qu’on aura un rapport de message — de sermon — tout à l’heure à midi, assez critique, assez précis.
Mais il y a quelques années, j’ai demandé à mes enfants ce que ça voulait dire, pour eux, de ne pas les irriter. C’était il y a quelques années, et ils m’ont dit: — Toujours expliquer le pourquoi des règles imposées. — Les respecter, en tant qu’enfant, pour qu’ils apprennent ce qu’est le respect. — Ne jamais rire à leurs dépens. — Et, tout en maintenant dans la maison un peu d’humour et de bonne humeur.
Je suis presque invité maintenant à prêcher, mais c’était pas mal comme règles. Et si vous faites ça — si tu fais ça — on n’est pas portés à la colère.
Je trouve que c’est excellent. Dans la Bible, je voudrais balayer sept domaines où on peut, en tant que père, susciter la colère chez ses enfants.
Le premier domaine, c’est la domination. Un père qui est un tyran dans son foyer, sans écouter, sans prendre en compte le contexte que connaît un enfant, va le décourager. Je crois que Jacob, dans l’Ancien Testament, s’est soucié de l’état de santé et de la faiblesse de ses enfants, et en cela, il a évité d’avoir un comportement tyrannique.
Le favoritisme va susciter de la colère. Regardez toute la souffrance que Joseph — le douzième fils, ou je ne sais plus combien… merci, je suis pas très bon en Trivial Pursuit — regardez la souffrance de Joseph, à cause du favoritisme de son père.
Troisièmement, le manque d’amour. Proverbes 15.17 nous dit: Mieux vaut un plat de verdure là où règne l’amour, qu’un bœuf engraissé si la haine est là. Et les amis, je sais que ça faisait plus partie de la génération précédente, mais néanmoins, j’espère que vos enfants ont entendu de votre bouche, vous qui êtes pères, des mots comme "je t’aime". Parce que j’ai fait un enterrement il y a quelque temps, et les enfants ont dit: "Tu ne nous as jamais dit "je t’aime", mais je suppose que tu nous as aimés, parce qu’un père aime toujours ses enfants."
Et ça, j’ai été blessé, mais vous ne pouvez pas imaginer… enfin, blessé, triste quoi. Je ne me permettrais pas de juger cet homme — on a tous ses péchés — mais je me dis: on a une opportunité, dans cette vie, de dire les mots. De dire des choses aimantes. J’ai demandé l’autorisation pour vous dire ce que je vais dire, mais je vais souvent voir nos enfants et je leur dis: "Est-ce que tu sais que je t’aime?" — "Oui papa, je sais." Tant pis. Tant pis, je leur dirai, et je leur redirai.
Une autre manière de générer de la colère, c’est l’égoïsme. J’étais vraiment surpris de lire ceci, du roi Ézéchias. Écoutez bien, parce qu’Ézéchias était le roi qui allait connaître, bientôt, la déroute du royaume de Juda. Et donc, Babylone — qui est un dictateur effroyable — allait venir. Et voilà ce que le prophète Ésaïe dit à son sujet, ou au sujet de sa famille. Il lui dit que ses enfants seront — ses fils seront — des eunuques dans le palais du roi de Babylone. D’accord? Vous savez ce qu’il répond? "La parole de l’Éternel que tu as prononcée est bonne, car il y aura paix et sécurité pendant ma vie." C’est grave. En d’autres termes: "Ce qui arrive à mes enfants, je m’en fiche. Mais royalement."
Oui, je n’avais pas prévu ça… Mais l’égoïsme…
L’hypocrisie. Il n’y a rien, évidemment, de plus destructeur. Le fait qu’un père avoue ses péchés, ses faiblesses — parfois, peut-être pas nécessairement tout, on doit avoir des lieux d’ouverture différents — mais quand un père demande pardon parce qu’il s’est planté, je crois que ça, ça porte autant que ce qu’il annonce en enseignant. Et j’espère que vous avez entendu pardon. Que vous avez parfois demandé à vos enfants pardon. Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes parfaits. Vous venez m’enseigner alors, parce que moi, j’ai pas encore tout compris.
L’humiliation serait une autre manière de susciter la colère. Jordan devait avoir 4 ans, il était sur le siège arrière de la voiture, et je ramenais un étudiant qui participait à Campus pour Christ. Et je lui disais que je partais, je crois, au Canada — je sais plus — j’avais une conférence de 15 jours là-bas. Et puis Jordan parle et il dit: "Est-ce que je peux partir dans tes bagages?" Un enfant de 4 ans… c’est une question légitime. Et je réponds naturellement que ce serait tellement un plaisir de l’emmener, mais que… que c’est pas trop possible malheureusement, que de toute façon il s’ennuierait, bref. Bon. Je ramène l’étudiant, il continue son chemin. La semaine d’après, j’apprends que Jordan a passé l’après-midi à pleurer. Toute la soirée, la nuit, le lendemain, à pleurer. Et il s’est confié ensuite à un des responsables d’Agapé — l’un des groupes étudiants chrétiens — en racontant qu’il n’avait subi que humiliation après humiliation après humiliation auprès de son père, et qu’il n’imaginait pas qu’un père puisse parler comme ça à son fils. Ça me semblait tout à fait normal… Bon, c’est un des bons exemples que je peux donner parmi de nombreuses fautes que j’ai commises avec mes enfants. Mais je me suis dit: c’est triste, cette humiliation vécue. J’espère que ça ne se passe pas dans ces faits, dans nos familles. J’espère que ça ne se passe pas.
La violence, évidemment. Alors quand je parle de violence, je parle pas d’une fessée, paisiblement, raisonnablement administrée, avec explication, qui est un bienfait quand c’est justice. Mais je parle de la violence immédiate, gratuite, colérique. Une baffe, quelque chose qui est là… et qui ne construit pas un enfant.
C’est intéressant que Paul débute sa description du rôle d’un père par la négative: N’irritez pas.
Vraiment, les messieurs, les papas… apparemment, c’est vraiment notre problème. On a tendance à irriter nos enfants. Et je le vois. Il y a des choix, je dis quelque chose, et je sens instantanément l’irritation monter. Et je me dis: j’aurais peut-être pas dû, comme ça. Et il faut qu’on apprenne. Il faut qu’on apprenne un comportement différent.
Deuxième impératif — c’est la deuxième remarque que je ferai à partir de ce verset — un père va entourer, nourrir ses enfants. Le deuxième impératif du texte, c’est tout de suite après: "Mais élevez-les." Élevez-les.
Le verbe utilisé ici porte l’idée de "nourrir": un père doit nourrir son enfant, prendre soin de lui jusqu’à la maturité. On retrouve le même mot en Éphésiens 5.29: "Jamais personne n’a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin." Autrement dit, nous nous élevons nous-mêmes: nous prenons soin de nous. Il faut faire la même chose avec ses enfants.
Quand je pense à la nourriture, et surtout en habitant en France, je me dis qu’elle doit être régulière, équilibrée, adaptée. Il faut aussi y investir du temps, de manière constante.
Je ne sais pas quelles idées vous pouvez imaginer pour cela. Certains pères présents ce week-end ont vécu des moments magnifiques lors de la retraite organisée par… — je trouve cela remarquable. Prendre une journée pour vivre une activité spéciale avec son enfant, ou simplement une heure ou deux autour d’une glace — j’allais dire une bière, mais cela ne fonctionne pas avec les enfants — sont de belles occasions pour des moments "en tête-à-tête" qui font grandir.
Je pense aussi à une image marquante des Jeux olympiques de Barcelone. Derek Redmond s’apprêtait à courir le 400 mètres. C’était un événement très attendu, car il avait subi plusieurs opérations l’année précédente, et grâce à une discipline rigoureuse, il avait réussi à revenir au niveau des meilleurs. Il courait donc cette ultime course, qui allait peut-être le propulser sur le podium.
Mais au milieu de l’épreuve, il s’effondre. Déchirure, douleur, on ne sait exactement ce qu’il s’est passé, mais il ne pouvait pas continuer la course. Et là, un homme dévale les gradins, renverse toutes les barrières de sécurité, passe devant les gardes, et court vers lui. Cet homme, c’était son père.
Ils ont alors continué la course ensemble, lui boitant, soutenu par son père. On a tenté de les arrêter, mais sans succès. Bien sûr, il fut disqualifié — mais cela leur importait peu. Ce qui reste de cette scène, c’est l’image d’un père et de son fils.
Un père discipline aussi ses enfants, en les corrigeant. Ce point est aujourd’hui contesté. Et pourtant… Cela remonte à 1946. En France, cela a commencé à se répandre à partir de 1954 avec le Dr Spock — peut-être que ce nom vous dit quelque chose? Il s’agit bien sûr du célèbre pédiatre, pas du personnage de science-fiction. Il a publié un livre intitulé Comment soigner et éduquer son enfant, dans lequel il affirmait qu’il ne fallait surtout pas l’éduquer, car l’enfant serait naturellement bon.
C’était en réalité du Rousseau appliqué à l’éducation moderne. On attribue même à cette idée l’un des terreaux idéologiques de mai 68. Il a formé une génération entière de parents au laxisme. Les enfants grandissaient sans limites. Et savez-vous quoi? Lors d’un entretien à Paris Match, le Dr Spock, devenu grand-père, a reconnu avoir eu tort, disant que ses petits-enfants étaient devenus… des monstres. (Je le cite.)
Un enfant a besoin de cadre. Le père donne ce cadre en corrigeant. Il faut corriger un enfant, car — c’est une mauvaise nouvelle — il est pécheur. Et pas seulement à cause de ce qu’il a fait. Il est pécheur par nature. Ce petit bambin que vous tenez dans vos bras est, en Adam, rebelle à Dieu. Depuis la chute, tous les hommes et femmes naissent opposés à Dieu.
Bien sûr, une bonne éducation peut offrir un cadre protecteur. Mais le cœur de l’enfant, lui, est rempli de cette volonté d’autonomie et d’indépendance. Il a besoin d’un père qui le corrige: en posant des règles claires, en exerçant une discipline juste, et en réaffirmant son amour.
Je pense ici au sacrificateur Éli. Ses fils, qui officiaient également, s’emparaient des viandes offertes à Dieu, alors qu’ils n’en avaient pas le droit. Ils couchaient aussi avec les femmes venues apporter leurs offrandes. Un comportement profondément immoral. Et que leur dit Éli, leur père? Rien de plus que: "Prenez garde." Voilà tout.
C’était tout sauf une véritable correction. Il aurait fallu que le tonnerre gronde, au minimum une mise à l’écart du ministère. Il faut corriger.
Enfin, un père doit instruire ses enfants en les avertissant. Lorsqu’on parcourt les domaines de l’instruction paternelle dans la Bible, on en trouve de nombreux dans le livre des Proverbes. Ce livre de sagesse est composé de conseils paternels, parfois même pour des enfants déjà mariés.
Cela nous montre que le rôle du père ne s’arrête pas à la petite enfance, ni à l’adolescence, ni même au moment du mariage. Certes, il y a une rupture nécessaire au moment de quitter le cocon familial. Mais un conseil paternel, s’il est juste et sage, peut porter bien au-delà.
Que trouve-t-on dans ces proverbes? Un père apprend à son enfant à bien choisir ses amis (Proverbes 1.10–15). Il lui enseigne l’importance de la sagesse (Proverbes 2.1 et suivants). Il lui apprend même… la joie d’être corrigé. (Ce n’est pas le plus facile.)
Apprendre à ses enfants les dangers de l’immoralité. Leur apprendre la prudence financière. Leur apprendre à ne pas être hypocrites. À profiter de la vie et des plaisirs justes. Tout cela se trouve dans le livre des Proverbes.
Certains ont choisi une forme pour transmettre ces enseignements, comme le culte familial quotidien ou hebdomadaire. D’autres préfèrent une approche plus spontanée: un événement suscite une réflexion, une discussion. Je crois que chaque famille doit trouver sa propre voie, afin que l’instruction passe réellement.
Il y a certainement des éléments qui dépendent de l’âge des enfants et de la situation familiale. Mais il reste une dernière chose à souligner — et je conclurai là, presque avec le dessert et la cerise sur le gâteau: ce texte d’Éphésiens 6.4 nous dit: "selon le Seigneur".
Paul inscrit clairement l’éducation dans le cadre de la foi: le père a une responsabilité selon le Seigneur. Et s’il y a bien une chose à ne pas manquer dans ce que vous transmettrez à vos enfants, une chose centrale, essentielle, c’est la notion d’un Sauveur.
Avoir des enfants pour cette vie est un privilège magnifique. Mais la vie terrestre est brève: quelques années ici-bas… puis l’éternité. Avec ou sans Dieu. C’est l’affirmation catégorique, troublante, de l’Écriture. Jésus, qui a tant parlé de l’amour de Dieu, a aussi déclaré qu’il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement.
"Selon le Seigneur", c’est donc aussi cela: vivre l’Évangile qui vous a sauvés, et en parler.
Car au-delà de l’éducation — même si elle est importante —, nous avons dans nos foyers des enfants pécheurs, comme nous. Ce qu’il faut leur transmettre avant tout, c’est la rédemption. Le but n’est pas de produire des enfants bien formatés, avec un comportement irréprochable. Ce n’est pas cela l’objectif. L’objectif, c’est que leur cœur soit attaché à Dieu. Qu’ils aiment Dieu et, par conséquent, aiment suivre sa loi.
Ce que vous devez leur transmettre, c’est que Dieu doit être au centre.
Nous allons présenter à Dieu Jeanne. Et je veux être très clair: par cette présentation, nous ne donnons rien à cet enfant. Nous prions simplement. Ce n’est pas un baptême.
Le baptême est souvent perçu comme le moyen par lequel un enfant deviendrait chrétien. Mais la Bible ne présente pas les choses ainsi. On ne naît pas chrétien. Et on ne le devient pas par le baptême. On le devient lorsque l’on naît de nouveau. Lorsque Dieu entre dans une vie et fait de nous ses enfants.
Et on peut naître de nouveau à cinq ans, à quinze ans, à soixante-dix ans ou même à quatre-vingts ans. Peu importe. Ce qui compte, c’est qu’à un moment donné, on reconnaisse son besoin d’un Sauveur. Qu’on prenne conscience de son péché. Qu’on ait besoin d’être pardonné. Qu’on ait besoin que Dieu vienne habiter dans notre vie. Alors le cœur change.
Et votre responsabilité principale, ce n’est pas que Jeanne soit obéissante ou bien élevée. C’est qu’elle aime le Seigneur.
Tous les autres éléments ne sont que préparatoires à cela: qu’un jour, lorsqu’elle prendra conscience de son péché, elle ait la joie de découvrir un Sauveur qui l’accueille à bras ouverts.
En disant cela, je sais qu’il est facile de se sentir coupable. Je regardais mes notes en pensant: "Les discussions vont être animées à la maison…" Qui d’entre nous peut dire: j’ai été un père parfait?
Ézéchiel 18 est très clair: chaque enfant est responsable de ses propres choix, qu’il ait eu un bon ou un mauvais père. Et cela, c’est profondément libérateur. Vos enfants ont leur propre relation à Dieu. Ils peuvent l’accepter ou le rejeter, le suivre ou ne pas le suivre. Ce n’est pas une charge que vous pouvez porter à leur place.
Votre seule responsabilité, c’est d’être un signe, un témoin, un poteau indicateur. Et chaque fois que vous échouez, leur demander pardon et leur apprendre à regarder au-delà de vous, vers de meilleurs exemples.
Mais Jeanne portera elle-même la responsabilité de ses choix. Vous ne portez que la responsabilité d’être parents. Et c’est déjà énorme.
En priant ce matin, une image m’est venue. Un verset que je voudrais vous laisser. C’est une histoire toute simple, celle d’une femme qui rencontre Jésus. Ils sont près d’un puits. Et Jésus lui dit:
"Quiconque boira de cette eau aura encore soif. Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle."
Permettez-moi de vous lancer cette invitation. Peut-être cherchez-vous votre satisfaction dans des eaux courantes — dans les bons repas, les bons moments, les plaisirs de la vie. Mais Jésus dit la même chose: tout ce qui satisfait ici-bas nous laisse encore assoiffés.
Un peu d’eau fraîche… il suffit que le soleil tape un peu plus fort, et il faut en reboire.
Mais Jésus promet une autre eau. Celui qui boira l’eau qu’il donne, n’aura plus jamais soif.
Et l’exhortation que je voudrais vous laisser pour conclure, c’est celle-ci: que vous puissiez, que nous puissions, boire à cette eau que Christ donne. Entrer dans une relation personnelle avec lui. Et trouver en lui la vraie satisfaction.