Prédications TPSG

Qui est Dieu? (Psaumes 139)

Doctrine de DieuPsaumes

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Publié le

02 oct. 2024

Dans Psaumes 139, David nous invite à contempler la grandeur de Dieu qui connaît tout de notre vie, de nos pensées et de nos aspirations. Il conclut: comment échapper à sa présence? Ce texte nous conduit à découvrir qui est Dieu, ainsi que sa proximité et son amour infini pour nous.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, bien trop souvent dans ma vie, je le déplore: Dieu me semble lointain. Dieu n'est plus qu'un mot ou, presque pire, un concept. On sait qu'il existe, qu'il est là, et voilà. Mais qui il est, ce qu'il représente pour nous, quelle merveilleuse relation nous avons avec lui, c'est quelque chose que j'oublie. Et je crois pouvoir dire que l'un de nos plus grands besoins en tant que chrétiens, c'est de découvrir et de redécouvrir qui est Dieu, pour s'émerveiller encore et toujours plus de qui il est. Ça tombe bien, c'est le but des Écritures. Comme nous venons de le chanter, Dieu se révèle à nous, et ce qui est merveilleux dans la Bible, c'est la façon dont Dieu se révèle à nous. J'ai pu suivre des cours de théologie qui étaient d'une froideur clinique assez dramatique, et ça fait penser à certains chrétiens, malheureusement, pour qui étudier la doctrine est quelque chose de froid, qui dénature qui est Dieu, et est presque à fuir. Mais la Bible nous enseigne abondamment sur qui est Dieu. Toutefois, il ne faut pas oublier une chose, et ça, c'est quelque chose qui m'émerveillera toujours: c'est que Dieu a choisi et a inspiré le contenu de la Bible, mais aussi la forme. Et Dieu a choisi de se révéler au travers de la poésie, rien que ça! Qu'est-ce que ça nous dit de Dieu? Dieu se révèle pas simplement pour nous informer, mais pour nous émerveiller, nous en mettre plein la vue. Et le psaume d'aujourd'hui, que nous allons voir ensemble, est l'un de ceux, je crois pouvoir dire, qui nous en met le plus plein la vue sur qui est Dieu, et qui est Dieu pour nous. Et plus nous découvrons qui est ce Dieu merveilleux, plus nous voulons être proches de lui. Plus nous sommes proches de lui, plus nous sommes émerveillés de qui il est, et plus nous sommes émerveillés de qui il est, plus nous voulons le connaître. C'est un cercle vertueux auquel nous invite David, l'auteur de ce psaume. Et je vous invite à le lire avec moi: c'est le psaume 139. Je vous encourage vraiment, si vous avez une Bible, à le lire dans vos Bibles, parce que quand on lit dans sa Bible, on mémorise mieux. Donc je lis Psaumes 139:

Éternel, tu me sondes et tu me connais. Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée. Tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n'est pas sur ma langue, que déjà, Éternel, tu la connais entièrement. Tu m'entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi. Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir. Où irais-je loin de ton Esprit? Et où fuirais-je loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore, et que j'aille demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. Si je dis: “Au moins les ténèbres me submergeront”, la nuit devient lumière autour de moi. Même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s'illumine comme le jour, et les ténèbres comme la lumière. C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tenu caché dans le sein de ma mère. Je te célèbre, car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était pas caché devant toi lorsque j'ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés avant qu'aucun d'eux n'existe. Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables! Que la somme en est grande! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable; je m'éveille, et je suis encore avec toi. Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant! Hommes de sang, écartez-vous de moi! Ils parlent de toi d'une manière infâme, ils prennent ton nom en vain, eux, tes adversaires. Éternel, n'aurais-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent? Du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi? Je les hais d'une haine parfaite, ils sont devenus pour moi des ennemis.

Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur.

Éprouve-moi, et connais mes préoccupations. Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l'éternité.

Quel psaume! N'est-ce pas? Sa lecture est suffisante, j'ai envie de dire, j'aurais presque envie de m'arrêter là. Ce psaume contient quatre strophes, quatre strophes qui décrivent quatre attributs, quatre qualités de Dieu. La première strophe nous parle de ce Dieu qui sait tout, la deuxième d'un Dieu qui est partout, la troisième d'un Dieu qui est créateur, et la dernière d'un Dieu qui est saint. Et je vous propose de voir ensemble ces quatre strophes.

Dieu sait tout, et tout de moi en particulier, parce qu'ici, David se concentre sur la connaissance que Dieu a de lui. En théologie, c'est un mot que vous connaissez, donc je le dis: on parle d'omniscience, Dieu qui sait absolument tout. Sa connaissance n'a pas de limite, n'a pas de fin, il n'y a rien que Dieu ignore, rien ne lui échappe. Et David dit: Dieu sait tout ce que je fais. Il évoque même des choses qui sont totalement banales, insignifiantes, que vous avez déjà faites plusieurs fois aujourd'hui, même pendant ce culte: se lever et s'asseoir. « Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée, tu sais quand je marche et quand je me couche. » Le moindre mouvement de notre vie, Dieu le voit, Dieu le connaît. Il sait dans quel lieu nous sommes, avec qui nous sommes, et c'est aussi valable sur Internet: sur quel site nous sommes, quelle photo nous regardons, pourquoi nous cliquons, etc.

Mais ce n'est pas juste une surveillance à la Big Brother. Dieu n'est pas juste le fantasme de Google. Dieu est aussi celui qui voit à l'intérieur de nous, dit David. Dieu connaît nos pensées, même celles que nous ne comprenons pas nous-mêmes. Dieu sonde tout en nous et connaît même nos pensées d'avance. Il nous passe au scanner de son omniscience: « Car la parole n'est pas sur ma langue, dit David, que déjà, Éternel, tu la connais entièrement. » La connaissance de Dieu précède nos propres pensées. Et David dit: « Tu m'entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi. » Il voit la connaissance que Dieu a de lui comme quelque chose qui l'enveloppe, qui le perce jusque même dans son inconscient, jusqu'à ce qui est le plus enfoui en nous, dans ce que nous ignorons même à propos de nous-mêmes, ou même ce que nous ne voulons pas voir de nous-mêmes. Dieu, lui, le voit. Rien ne lui est caché, il n'y a rien que sa pensée ne puisse pas pénétrer.

C'est fou quand on y songe, c'est incroyable! Il nous connaît mieux que nous-mêmes. Imaginez qu'on puisse afficher là, sur l'écran, vos pensées, toutes vos pensées, rien que celles de ce matin. Je ne sais pas vous, mais moi je fuis, je fuis. J'aurais honte, parce que je pense à des choses que je n'oserais même pas dire à voix haute, même si j'étais seul. Même les écrire, et ensuite les déchirer, les jeter, je n'oserais pas. Même si personne ne voyait, Dieu le voit. Dieu voit toutes ces choses. David sait que Dieu connaît tout de lui. Et regardez ce qu'il dit au verset 6: « Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir. » Pour David, la connaissance parfaite que Dieu a de lui n'est pas simplement de l'espionnage, c'est une connaissance parfaite de son Dieu, de son Père. Un savoir intime que David sait aussi plein de compassion pour lui. Dieu voit tout en lui, mais il est plein de compassion et de compréhension: « Tu comprends de loin ma pensée », dit David.

Certes, Dieu voit en nous des choses qui lui déplaisent, des choses qu'il déteste, mais Dieu voit que, malgré notre cœur imparfait, nous l'aimons également. Ça, il le voit. Il voit aussi des choses, bien sûr, qu'il peut aimer, qui sont louables en nous. Mais il voit aussi sa propre œuvre rédemptrice en nous, son œuvre de transformation. Il voit comment l'Esprit agit en nous pour transformer et façonner nos pensées. Et l'apôtre Jean a une déclaration que je trouve simplement extraordinaire. Vous ne pouvez pas savoir à quel point elle a pu me réconforter dans ma vie. Au chapitre 3 de sa première épître, au verset 20, il dit ceci: « De quelque manière que notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et connaît tout. » Quand nous nous regardons nous-mêmes et sondons notre cœur, nous voyons l'étendue des dégâts. Mais Dieu a un regard qui transcende cela, qui est plus grand que cela, qui est autre: c'est le regard d'un Dieu qui sait tout, qui voit tout, et qui nous aime.

Qu'il sache tout de nous, les pensées passées, présentes et futures, et qu'il nous aime malgré tout, est quelque chose qui fait éclater d'autant plus sa grâce, n'est-ce pas? Quand on se rend compte qu'il sait tout de nous, et qu'il peut donc nous offrir un salut qui va jusqu'à la moindre pensée, un salut qui pardonne la moindre parole dite, un salut qui purifie. Si Dieu ne nous connaissait pas aussi intimement, comment pourrait-il alors nous offrir ce salut? Si Dieu ne nous sondait pas, si Dieu ne savait pas toutes nos mauvaises pensées, comment pourrait-il nous les pardonner, nous les laver, et comment le Saint-Esprit pourrait-il agir sur elles pour nous apprendre à les transformer?

David ne voit pas Dieu simplement comme "Big Brother", ce grand frère qui regarde tout, qui sonde tout, mais il voit le regard de son Père avant tout. Et ça conduit au deuxième point de ce texte: la deuxième strophe. Dieu est partout avec moi. Et quand on pense à la façon dont Dieu peut tout savoir de nous, la tentation naturelle, c'est la fuite, n'est-ce pas? On a envie de fuir, et c'est ce que David présuppose ici, une réaction qui pourrait être naturelle: la fuite de Dieu. C'est quelque chose que l'on voit dès la chute d'Adam: « Adam, où es-tu? » Il se cache, et l'homme est toujours en train de fuir Dieu, consciemment ou inconsciemment, parce qu'il ne veut pas que ce Dieu qui sait tout de lui le voie, de peur de devoir lui rendre des comptes. C'est pour ça que David dit au verset 7: « Où irais-je loin de ton esprit? Où fuirais-je loin de ta face? » C'est une question rhétorique. David sait très bien que c'est vain. On ne peut pas fuir Dieu puisque Dieu est omniprésent. C'est l'autre mot « barbare »: Dieu est partout, aucune fuite possible devant lui. Il est partout, sa présence n'a pas de limite, Dieu n'a pas de fin. Il n'y a pas un endroit où Dieu soit absent, ni un endroit où il soit davantage présent.

Je me souviens d'avoir été... alors toutes les personnes qui habitent dans la région ici ont fait ça, et ceux qui ont été à l'école obligatoire, c'est... c'est le pèlerinage aux grottes de Choranche, ces grottes immenses, je crois dans l'Oisans, dans le Vercors, je sais plus, dans la région... euh, bref. Et quand on rentre dans ces grottes, moi je me souviens, la première fois que je suis entré dans ces grottes, cette immensité qui est depuis toujours dans les ténèbres, le noir absolu, il y a un silence... et Dieu est là. Quand on voit les premières images des premiers sous-marins qui arrivent à envoyer des robots jusqu'aux profondeurs de l'océan, nous, on découvre, et Dieu, lui, est déjà là. Il est au fin fond de tout l'univers, il est partout. Il n'y a pas un endroit où Dieu ne soit pas. Et même si nous essayons de fuir Dieu à la vitesse de la lumière, dix fois la vitesse de la lumière, dans un vaisseau intergalactique, et qu'on parte au loin, le plus loin possible, on arrive et Dieu nous dirait: « Ah, te voilà enfin, ça fait un moment que je t'attends, et puis en fait, j'étais avec toi tout le long. C'était inutile. »

David choisit soigneusement des images géographiques pour nous faire comprendre cette immensité, cette omniprésence de Dieu. Il dit: « Si je monte aux cieux, tu es là. » Bon, rien de surprenant, hein, après tout. Mais il dit aussi: « Au séjour des morts, tu y es aussi. » Même dans le séjour des morts, Dieu y est. Même la mort ne nous sépare pas de la présence de Dieu, Dieu est là aussi. Et par là, il souligne aussi notre destin éternel. Il n'y a pas que dans le monde physique que Dieu est présent. Vers l'est, vers l'aurore – hein, c'est l'est, c'est la terre –, et la mer, l'ouest pour lui. Voilà, Dieu est partout. David dit: « Bon, il y a peut-être une chance, c'est la nuit. » Même dans les ténèbres, tu es là. Il n'y a pas de ténèbres devant Dieu.

Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire du fou qui voulait dépasser le record d'aller sur Mars et qui disait: « Moi, je vais aller sur le soleil. » Et les autres lui disent: « Mais tu es complètement dingue en fait, parce que tu vas cramer, tu vas mourir. » Et lui répond: « Non, j'irai de nuit. » Eh bien, c'est un peu pareil avec Dieu. Devant Dieu, il n'y a pas de ténèbres. Les ténèbres ne sont pas. Et l'homme, depuis toujours, croit que quand il agit de nuit, quelque part, il est caché, on ne voit pas ce qu'il fait. Et c'est la nuit que se manifestent aussi nombre de nos habitudes pécheresses. Mais Dieu, lui, est là. Il n'y a pas de ténèbres devant lui.

Cette vérité donne à David une consolation extraordinaire, et je crois qu'elle est là aussi pour nous. Pour lui, l'omniprésence de Dieu à ses côtés est synonyme de fidélité, synonyme de sécurité, synonyme de compassion, et synonyme de souveraineté de Dieu sur sa vie. « Ta main me conduira, et ta droite me saisira », dit-il au verset 10. Ce Dieu qui est partout avec nous est ce Dieu Père protecteur, ce Dieu qui est notre ami, qui est constamment près de nous. Et cette présence de Dieu, Dieu a voulu lui-même la manifester ultimement dans l'histoire, en venant physiquement en Jésus-Christ, vivre au milieu de nous. Et Christ a montré auprès de qui Dieu veut être présent: ceux qui pensent que Dieu ne veut rien connaître d’eux. Jésus est allé chercher ceux qui pensaient que Dieu ne voulait pas les aimer, ceux qui se croyaient trop loin pour que Dieu puisse les rejoindre. C’est vers eux qu’il est allé.

Je crois qu'il faut donc bien distinguer le sentiment que nous pouvons avoir de la présence de Dieu à nos côtés de la réalité. Parfois, nous nous sentons loin de Dieu, c'est vrai, parce que notre relation avec lui a besoin d'être réconciliée. Nous avons des choses à lui dire, nos péchés, et nous cherchons à le fuir. Mais c'est du ressenti, c'est un état spirituel et psychologique. Ce n'est pas une réalité. Dieu est toujours présent. Dieu est présent, en plus, en nous. Il nous a donné un gage, c'est le Saint-Esprit qui vit en nous, qui a fait de nous son temple, le lieu où il demeure. Et même quand nous sommes spirituellement embourbés dans notre péché, nous devons nous rappeler que Dieu est là, mais que ce n'est pas pour rien. C'est pour nous venir en secours, pour nous sanctifier, pour nous pardonner, pour nous transformer. Dieu est toujours avec nous.

La troisième strophe de ce psaume, David souligne, c'est les versets 13 à 18, que Dieu est le créateur de tout et de lui-même en particulier. Et là, il souligne le troisième mot barbare: c'est l'omnipotence, la toute-puissance de Dieu. Dieu est à l'origine de tout, il contrôle tout. Imaginez, vous savez, on a souvent dans les voitures ou dans les mesures une aiguille qui monte et qui va jusqu'au bout, on a pleine puissance du moteur. La toute-puissance de Dieu, elle monte, elle monte, elle monte, encore elle monte, encore et encore, à l'infini. Il n'y a pas un moment donné où Dieu est au max. Sa puissance est infinie. Et il est ce Dieu créateur, ce Dieu capable de créer la vie, et David montre l'importance que cela a dans la vision de son identité. Et je crois la vision que cela doit avoir dans notre identité.

Il y a quelque chose d'extraordinaire que fait David ici, c'est qu'il fait le parallèle entre le fait que Dieu m'a tissé lorsque j'étais dans les reins de ma mère – hein, ventre de ma mère, c'est l'image – et l'autre, « tes yeux me voyaient quand j'étais dans les profondeurs de la terre ». Tu m'as tiré de la terre. C'est un parallèle qu'il fait entre la création d'Adam, qui a été tiré de la terre, et lui qui est sorti du ventre de sa mère. C'est à ça qu'il fait référence. Adam n'a pas été créé par Dieu plus que nous. Il n'est pas plus une créature de Dieu que nous. Et le fait que nous soyons créés par Dieu à son image fait de nous des créatures merveilleuses. Ce qui confère la dignité à la vie humaine, c'est qu'elle est image de Dieu. David dit que ce n'est pas quelque chose qui devient une réalité simplement quand il y a la naissance, mais dès la conception, dès les reins de sa mère, dès l'état embryonnaire, l'homme a une dignité. L'embryon a une dignité qui est celle d'être en devenir, créé à l'image de Dieu.

C'est pour cela que nous, chrétiens, sommes contre l'avortement, parce que c'est une vie qui est créée par Dieu, qui appartient à Dieu et qui a une dignité égale à celle de tous. Dieu porte autant d'attention à nous tous qui sommes sortis du ventre que ce que nous faisons, par commodité, pour établir une distinction. Mais ce n'est pas tout. La dignité de la vie humaine, comme je le dis, se trouve dans le fait que nous sommes porteurs de l'image de Dieu. Mais malgré tout, si vous êtes comme moi, nous sommes vraiment souvent tentés de vouloir être un ou une autre. Moi, j'aime trop le foot et qu'est-ce que j'aurais aimé avoir un bon pied gauche. Quand je vois des joueurs professionnels, je me dis: « Voilà, je suis jaloux. » On est tous à dire: « Ben, j'aurais tellement aimé être beau ou belle comme cette personne, ou si j'avais pu naître dans cette famille, ou à cette époque, ou avec cette couleur de peau, ou celle-là, si je pouvais avoir tel ou tel talent. » Mais à chaque fois que nous faisons cela, nous oublions que c'est comme si nous disions à Dieu: « Mais tu as mal fait ton travail, tu aurais dû t'y prendre autrement. »

Nous sommes tous le fruit d'un artisanat. Nous sommes faits maison. Nous sommes comme les sacs à main Dior qui sont faits main. On n'est pas un vulgaire sac à main qui habille ou pire, un sac cabas. Non, Dieu ne fait que du Dior. Voilà. C'est ça, nous sommes tous des modèles uniques, comme les Rolls, avec un numéro de série. Tout est fait à la main. Nous sommes tous des Rolls, OK? Et ça, il ne faut pas l'oublier. Nous sommes tous autant à l'image de Dieu. Il n'y a rien que nous pourrions faire, ou si nous étions autrement, qui ferait que nous serions à ses yeux des créatures plus merveilleuses. Mais le problème, c'est que nous accordons plus d'importance au regard des autres qu'au regard de Dieu, n'est-ce pas?

Mais c'est aussi une importance, et je suis sûr que vous m'avez devancé dans vos réflexions sur notre regard vis-à-vis de notre prochain. Tout homme, toute femme est une créature créée à l'image de Dieu. Que notre prochain ait un handicap physique ou mental, qu'il soit un vieillard ou un enfant, qu'il soit d'une autre couleur de peau que la nôtre, il est une créature merveilleuse de Dieu. Il n'y a qu'une seule humanité qui fait partie de cette humanité, qui est solidaire, qui est toute à l'image de Dieu. C'est pour cela que nous, chrétiens, condamnons fermement toute forme de racisme. C'est insupportable pour nous, et ça doit l'être, parce que c'est enlever à une créature de Dieu sa dignité que de la considérer comme inférieure.

C'est pour cela que nous voulons avoir un regard plein de compassion vers celles et ceux qui sont en souffrance dans leur corps, parce que cela ne leur enlève pas le fait qu'ils sont créés à l'image de Dieu. C'est pour ça que les personnes âgées ont de la valeur pour nous, parce qu'elles sont toujours à l'image de Dieu, alors que la société dit qu'elles sont peut-être moins valables. Non, c'est pour cela aussi que nous rejetons tout esprit de communautarisme dans l'Église, tout esprit de clan ou de groupe qui se retrouverait selon un rang social, selon une couleur de peau, ou tout autre chose. C'est pour cela aussi que nous rejetons tous les discours racialistes et communautaristes que nous entendons aujourd'hui.

Mais cette souveraineté de Dieu sur la création a aussi une incidence sur notre vision de notre histoire et de la manière dont se déroulent nos vies. David reconnaît que Dieu n'est pas simplement son créateur, mais celui qui conduit chaque jour de sa vie. Il est au contrôle de tout. Quand j'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés avant qu'aucun d'eux n'existe.

David reconnaît qu'il n'y a rien en dehors du plan souverain de Dieu sur sa vie. Dieu est au contrôle de notre vie. C'est lui qui en a fixé tous les jours. Ce n'est pas simplement qu'il connaît le dernier jour, mais c'est lui qui le fixe, et c'est lui qui détermine chaque journée. Même si je suis né en 1983, avant la fondation du monde, ses yeux étaient déjà fixés sur moi. Je comprends pas.

Dieu est celui qui est au contrôle de notre vie, et la Bible souligne avec la même force la souveraineté de Dieu sur notre vie. Je trouve que c'est quelque chose d'extrêmement rassurant, parce que si une journée s'est mal passée, tout s'est mal passé, tout est allé de travers, Dieu était quand même au contrôle. Mais les Écritures ne nous disent pas pour autant que nous ne sommes pas responsables de la manière dont nous vivons. David comprend ces deux réalités: le contrôle souverain de Dieu et ce Dieu qui a décrété aussi que David était responsable. C'est pour ça qu'il finit au verset 24: « Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l'éternité. » Il reconnaît sa responsabilité.

Extraordinaire, n'est-ce pas? D'après ce que j'ai pu trouver sur Internet, on peut estimer à un million de kilomètres en tout si l'on fait le contour de toutes les plages de la Terre. Si on part sur une largeur d'environ, je ne sais plus de combien de mètres, je vous passe les détails, ça nous donne un volume total de sable de, alors écoutez bien, 1000 milliards de mètres cubes de sable sur la Terre. 1000 milliards de mètres cubes de sable sur la Terre, soit 10^12 m³. Dans la classification des géologues, on peut appeler sable ce qui va entre 1 mm et 2 mm. Tout ce qui est du sable. Je ne dis pas ça au hasard, mais avec la taille moyenne d'un grain de sable. Si on prend la taille moyenne d'un grain de sable de 1 mm, il y a 1000 milliards de m³.

Un m³ peut contenir lui-même 10^11 grains de sable. Faites le calcul. Vous prenez 10^12, donc la totalité en m³, plus combien il y a de grains de sable dedans, donc 10^11. On arrive à 10^23 grains de sable sur la Terre. 10, mettez 23 zéros derrière. Quand j'ai fait le calcul, je me rends compte que j'ai oublié les déserts.

Alors, vous me donnez 5 minutes, je vais faire quelques réajustements.

Alors, tes pensées, Dieu, me semblent impénétrables. Que la somme en est grande! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable. Je m'éveille, et je suis encore avec toi. Quand David songe à qui est Dieu, à son immensité, il est émerveillé. Quand il réfléchit à ses œuvres, il dit: « Là, j'arrive à des choses, 10 puissance 23. » Je doute qu'il ait fait le calcul, mais c'est l'image poétique qui dit que ça dépasse, c'est au-delà de ce que l'on peut comprendre.

Et c'est ça. Quand on adore Dieu, on réalise que la créature finie ne peut comprendre le Créateur infini. Le temporel ne peut comprendre l'Éternel. Ce Dieu que l'on peut comprendre, mais qui se révèle à nous, le fait pour nous pousser à l'émerveillement. Dieu se révèle à nous pour nous émerveiller de sa grandeur et nous pousser à l'admiration.

Et ça nous amène à la quatrième strophe: Dieu est saint. On voit quand David finit en disant: « Mais, oh Dieu, que la somme en est grande! Si je compte tes pensées, elles sont impénétrables. Mais quel Dieu merveilleux tu es! Oh Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant, homme de sang, écartez-vous de moi. » Waouh! Quand on lit ça, on se dit: « Mais comment peut-il changer de registre si soudainement comme ça? C'est tellement abrupt, n'est-ce pas? »

Et il y a certains commentateurs qui ont dit qu'en fait, il faudrait couper ces deux psaumes. On a oublié de couper ces deux psaumes, deux thématiques différentes. Mais ils sont minoritaires, et je crois qu'ils ont tort.

Non, mais oui, c'est vrai. Pourquoi David change-t-il de registre? Il prend un registre, Stéphane nous en parlait, dans une de ses interventions il y a deux semaines, je crois, du registre de l'imprécation. Les psaumes imprécatoires sont les passages où le psalmiste appelle Dieu à son jugement. Il demande à Dieu de maudire ses ennemis. Il exprime sa haine lui-même pour les ennemis de Dieu. Mais pourquoi David change-t-il si soudainement?

Eh bien, je crois que dans son esprit vient se rencontrer ce choc entre la contemplation merveilleuse de qui est Dieu et la réalité du monde dans lequel il vit: l'homme qui rejette ce Dieu si merveilleux, si bon, si extraordinaire. Et l'attitude de l'homme à l'égard de Dieu le met en colère. Comment un Dieu si incroyable peut-il être rejeté par l'homme? Il me semble, je ne mettrai pas ma main à couper, mais que David s'adresse plutôt au peuple d'Israël, encore pire, le peuple de Dieu, qui vit loin de Dieu et qui désobéit à Dieu.

Comment l'homme peut-il rejeter un Dieu si merveilleux, ce créateur qui le connaît parfaitement, qui connaît tous ceux qui sont avec lui, qui voit chacune de leurs pensées? David voit le comportement des autres et dit qu’ils parlent de toi d'une manière infâme. Ils prennent ton nom en vain, eux, tes adversaires éternels. N'aurais-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi? David voit cette hostilité délibérée de l'homme contre Dieu. Il dit: « Mais ce n'est pas normal, ce n'est pas normal. Dieu, fais ce que tu dois faire, juge, parce que tu es un Dieu qui est saint et qui ne tolère pas le mal. »

Je vous propose d'examiner un petit peu pourquoi David se met tant en colère. D'abord, rappelons une chose que Stéphane a dite et qui était importante: c'est que David ne se met pas en colère pour lui personnellement, pour ce qu'on lui fait à lui. Non, quand il se met en colère, c'est pour ce qu'ils font à Dieu avant tout. Une autre chose très importante dans des passages comme ça dans la Bible, en particulier dans l'Ancien Testament, qui peuvent parfois nous heurter, c'est qu'il faut se rappeler de qui il s'agit. Ce n'est pas un membre lambda du peuple, c'est le roi, c'est un prophète qui le fait. Le roi David avait ce rôle de représenter Dieu. Il avait cette fonction de représentation de Dieu et de conduite du peuple de Dieu au nom de Dieu. Il représentait Dieu au milieu d'eux. D'une certaine manière, quand David parle, il se fait la voix de Dieu. D'accord? C'est Dieu qui, au travers de lui, dit: « Je détruirai ceux qui me haïssent. »

La Bible nous présente David comme étant un roi important dans l'histoire, ce roi qui préfigure le roi ultime. Celui qui règne éternellement, Christ, le roi davidique, le fils de David. Par ces paroles, il faut voir toutes les paroles des Écritures qui nous annoncent qu'un jour le Messie viendra établir son règne et détruira ses ennemis. C'est une promesse que Dieu s'est faite à lui-même depuis la chute, où Dieu dit qu'il écrasera la tête du serpent.

Il ne faut pas non plus confondre la demande à Dieu d'agir, de faire justice, avec le fait de faire nous-mêmes la justice à la place de Dieu. Le Nouveau Testament ne nous enseigne pas cela. Dans l'Ancien Testament, le peuple de Dieu a été l'instrument de Dieu dans des périodes particulières pour que Dieu exerce sa vengeance, mais dans la Nouvelle Alliance, il n'est plus question de cela. Pourquoi? Parce que le jugement ultime de Dieu a eu lieu à la croix, bien évidemment. C'est pour ça que l'apôtre Paul dit: « Ne rendez à personne le mal pour le mal. Cherchez ce qui est bien devant tous les hommes. Si cela est possible, dans la mesure où cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-même, bien-aimés, laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: "C'est à moi qu'appartient la vengeance. C'est moi qui donnerai à chacun ce qu'il mérite", dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire, car en agissant ainsi, tu amasseras des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.

Dieu n'a pas besoin de nous pour se venger. Dieu ne nous appelle pas à faire justice en son nom. Dieu ne nous demande pas de venger son nom, jamais. Il le fait lui-même. En revanche, il est légitime de demander à Dieu de faire justice. Et je crois que quand le peuple de Dieu, face aux injustices du monde, devient indifférent et ne réclame pas la justice de Dieu, c'est un signe de mauvaise santé spirituelle. Aussi, quand l'homme ne se révolte pas contre le mal, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas. C'est qu'il s'en accommode, parce que Dieu, lui, ne s'accommode pas du mal, il est saint.

Voyez un petit peu pourquoi David réagit de la sorte. Mais même pour nous, dans le Nouveau Testament, l'apôtre Paul lui-même disait: « Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème. » L'apôtre Paul, qui a donné sa vie pour la conversion du plus grand nombre, dit ceci à la conclusion de 1 Corinthiens, au chapitre 16. Et je crois qu'il ne faut pas décorréler le jugement de Dieu de tout ce qui le précède, de tout ce que la Bible nous dit sur ce Dieu qui appelle ses ennemis à la repentance et qui est patient envers eux. Mais au bout d'un moment, Dieu dit: « Maintenant, stop. Ma patience a des limites et j'exerce mon jugement. »

Ce passage doit produire, je crois, en nous la crainte de Dieu. La crainte de Dieu est au cœur de la piété dans la Bible, au cœur de la sagesse. La foi et la crainte ne sont pas des choses qui s'opposent, mais qui sont presque synonymes. Elles sont solidaires. Le théologien Henri Blocher a cette formule: « Dis-moi ce que tu crains, et je te dirai ce que tu crois vraiment. » La crainte de Dieu, c'est simplement se tenir devant la réalité de qui est Dieu, de sa grandeur infinie, celui devant qui nous vivons et qui nous domine d'une supériorité qui est infinie. Ce Dieu, tellement grand, de qui nous dépendons totalement et de qui nous devrions avoir terriblement peur s'il ne nous aimait pas, s'il se retournerait contre nous et désirait nous juger. C'est ça, la crainte de Dieu.

Et Dieu est mon Dieu, dit David, à qui il veut plaire. C'est la conclusion de David: « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur. Éprouve-moi et connais mes préoccupations. Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l'éternité. » David ne se conduit pas comme les pharisiens, qui se croyaient justes par fait devant Dieu et qui condamnaient les autres. Non, au contraire, il est conscient qu'il est un homme pécheur et qu'il a besoin que Dieu le sonde, qu'il a besoin que Dieu l'éprouve. Il a besoin que Dieu le conduise dans sa vie, parce que David veut vivre au diapason de Dieu. Il veut vivre avec lui. Il sait que plus sa relation sera intime avec Dieu, plus il sera émerveillé de lui, et plus il marchera sur la voie qu'il doit suivre.

Je fais remarquer une chose: verset 1, « Éternel, tu me sondes et tu me connais. » C'est une déclaration de David, une constatation. Verset 23, « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur. » Il passe de la constatation de qui est Dieu à la prière: « Sonde-moi et connais mon cœur. »

Le théologien puritain Thomas Goodwin donne une très belle image de ce à quoi David aspire: un homme et son petit enfant, son fils, marchent sur la route, et ils se promènent main dans la main. L'enfant sait qu'il est l'enfant de son père. Il sait que son père l'aime. Il s'en réjouit et il en est heureux. Il n'a aucune incertitude à ce sujet. Mais soudain, le père, poussé par une impulsion, saisit l'enfant, le prend dans ses bras, l'étreint, l'embrasse, le couvre de son amour, puis le repose et continue de marcher ensemble.

Aspirez à cette expérience, poursuivez-la, demandez-la à Dieu sans cesse. Chaque chrétien devrait constamment chercher à faire l'expérience de la face de Dieu dans cette vie, autant qu'il veut bien nous la donner. Je crois que c'est ce que David veut, et c'est ce qui nous encourage. Dieu aspire à nous donner plus de lui-même, alors que nous sommes bien enclins, souvent, à lui demander. Dieu veut se donner totalement à nous ici et maintenant. Plus nous connaîtrons ce Dieu, plus nous passerons du temps à le contempler, plus nous serons émerveillés. Plus nous voudrons le connaître encore, plus nous serons émerveillés, et plus nous voudrons connaître, et plus nous serons émerveillés. Si Dieu se révèle, c'est qu'il sait tout de nous, qu'il nous sonde. C'est pour se révéler à nous et nous permettre de le contempler. S'il nous révèle qu'il est partout avec nous, c'est pour nous montrer si nous sommes sur le mauvais chemin, pour nous prendre dans ses bras et nous ramener sur la voie que nous devons suivre, celle de la vérité, celle de la lumière, celle de la justice, celle que Christ a ouverte lui-même par la croix pour nous, la voie sainte jusqu'à la vie éternelle.