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Les instructions divines à l’œuvre en nous (1 Thessaloniciens 4.1-12)

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Publié le

07 août 2024

Quelle est la place des instructions divines, c’est-à-dire des commandements de Dieu, dans la vie chrétienne? Éléments de réponse à partir de la première épître aux Thessaloniciens

Plan du sermon

1. Trois domaines dans lesquels les instructions sont nécessaires

  • La sexualité (1Th 4.1-8)
  • L’amour fraternel et le travail (1Th 4.9-12)

2. Quelques principes généraux sur les instructions de Dieu

  1. Oui, Dieu nous donne des instructions
  2. Non, le progrès n’est pas une option
  3. Oui, c’est possible

3. Les instructions divines et nous

Le message central du sermon se résume par cette affirmation (qui intervient vers la fin): Les instructions divines nous poussent à prendre des résolutions que seul le Saint-Esprit nous permettra de tenir.

Cet enseignement présente un complément par rapport à la prédication "La Bonne Nouvelle à l’œuvre en nous", qui porte sur 1 Thessaloniciens 1.1-10. Ces deux textes tirés d’une même lettre (1Th 1.1-10; 4.1-12) nourrissent une théologie de la Parole dans le cadre de la vie chrétienne. De plus, ils mettent en avant quelques éléments importants dans la réflexion biblique sur le rôle de Dieu et le nôtre dans la sanctification.


Pour aller plus loin:

Prédication vidéo proposée à mon Église locale durant la période de confinement en 2020. Billet publié pour la première fois le 12 mai 2020, republié le 7 août 2024.


Transcription

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé. Ndlr.

Ce matin, nous poursuivons notre série sur la première épître de Paul aux Thessaloniciens. Nous arrivons au chapitre 4, versets 1 à 12, qui nous permettront d'aborder des thèmes très pratiques. J'aimerais cependant élargir la réflexion aujourd'hui, comme Paul le fait lui-même, pour nous inviter à considérer de manière plus générale le rôle de la Parole de Dieu dans notre vie.

Je commence par vous poser une question toute simple: que contient la Parole de Dieu? Pour nous, la Bible, l'Écriture, puisque la Parole de Dieu est inscrite dans un livre, que contient cette Parole? Si vous aviez devant vous une personne qui ne connaît absolument rien à la Bible et que cette personne vous demandait ce qu'il y a là-dedans, que lui répondriez-vous?

Dans la première épître aux Thessaloniciens, Paul souligne deux aspects de la Parole de Dieu. Il y en aurait d’autres, mais il se concentre sur ces deux aspects. Depuis des années, je suis interpellé par deux affirmations très fortes que Paul veut certainement que ses lecteurs mettent en relation. À deux reprises, Paul dit à peu près la même chose au sujet de la Parole de Dieu. Pourtant, en y regardant de plus près, on constate qu'il ne fait pas référence au même aspect de la Parole de Dieu dans les deux textes.

En 1 Thessaloniciens 2, verset 13, dont je vous ai brièvement parlé il y a quelques semaines, Paul écrit:

C'est pourquoi nous rendons continuellement grâce à Dieu de ce qu'en recevant la Parole de Dieu que nous vous avons annoncée, vous l'avez accueillie non pas comme la parole des hommes, mais comme ce qu'elle est vraiment, la Parole de Dieu, agissante en vous qui croyez.

L'apôtre est tellement content qu'il ne peut plus s'arrêter de dire merci à Dieu. C'est comme s'il disait: "Ce qui est formidable avec vous, amis Thessaloniciens, c'est que lorsque je vous ai annoncé la Parole de Dieu, vous avez compris qu'il ne s'agissait pas simplement d'une parole humaine, mais d'une parole venant de Dieu lui-même. Merci mon Dieu!"

Ici, la Parole de Dieu fait clairement référence à la bonne nouvelle de l'Évangile, c'est-à-dire ce que Dieu a fait pour nous en Jésus-Christ. En 1 Thessaloniciens 2.13, on voit que cette bonne nouvelle continue d'agir en nous, de nous transformer, même après notre conversion. C'est surtout par la bonne nouvelle que Dieu nous change.

Mais plus loin dans la même épître, au chapitre 4, verset 8, Paul écrit:

Celui donc qui rejette ces instructions ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint-Esprit.

C'est comme si Paul disait: "Ce que je suis en train de vous transmettre ne vient pas de moi; c'est Dieu lui-même qui m'a chargé de vous le dire. Rejeter ce message revient donc à le rejeter lui."

À quelques détails près, Paul déclare à deux reprises que ce qu'il leur dit ne vient pas des hommes, mais de Dieu. Paul dit presque la même chose deux fois. En réalité, il ne fait pas référence au même aspect de la Parole de Dieu dans les deux textes. Dans le premier texte, il s'agit de la bonne nouvelle, et dans le deuxième texte, il est question des instructions ou des prescriptions de Dieu.

Voici le texte:

Maintenant, frères et sœurs, vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et c'est ce que vous faites. Nous vous le demandons et nous vous y encourageons dans le Seigneur Jésus: progressez encore! Vous savez en effet quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus. Ce que Dieu veut, c'est votre progression dans la sainteté: que vous vous absteniez de l'immoralité sexuelle, que chacun de vous sache garder son corps dans la consécration et la dignité, sans le livrer à la passion du désir comme les membres des autres peuples qui ne connaissent pas Dieu. Que personne, dans ce domaine, ne fasse de tort à son frère ou ne porte atteinte à ses droits, parce que le Seigneur fait justice de tous ces actes, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté. En effet, Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la consécration. Celui donc qui rejette ces instructions ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint-Esprit. Vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive au sujet de l'amour fraternel, car vous avez vous-même appris de Dieu à vous aimer les uns les autres, et c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères et sœurs dans toute la Macédoine. Mais nous vous encourageons, frères et sœurs, à progresser encore, à vous efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé. Ainsi, votre conduite sera honorable aux yeux des gens de l'extérieur et vous ne serez dépendants de personne.

Prions.

Père, nous te demandons de t'adresser puissamment à nous par ta Parole aujourd'hui, par ce texte. Que ton Saint-Esprit agisse dans notre cœur, qu'il nous transforme et qu'il nous aide à progresser toujours plus. Au nom précieux de Christ, Amen.

Il y a un débat qui fait rage depuis 2000 ans parmi les chrétiens autour de la question suivante: qui s'occupe réellement de mon progrès spirituel? Est-ce Dieu ou moi? Est-ce que Dieu va agir de manière bouleversante et unilatérale, ou dois-je m'efforcer de pratiquer des disciplines spirituelles, de m'imposer des sacrifices et des renoncements? Dois-je prendre des résolutions et déployer tous les efforts pour les tenir, ou est-ce du 50/50: “Aide le ciel et le ciel t'aidera”?

Maintenant, j'aimerais transposer ce grand débat millénaire en fonction de notre thème: qu'est-ce qui fait la différence dans ma vie? Est-ce l'œuvre de la Parole de Dieu en moi ou mon obéissance consciente et volontaire à la Parole de Dieu et à ses instructions? Autrement dit, est-ce la Parole qui fait le travail ou est-ce moi qui dois me mettre au travail? Est-ce elle qui agit, ou est-ce moi qui dois agir quand je l'entends? Est-ce que j'attends qu'elle me pousse à agir, ou est-ce que je me bouge moi-même?

La réponse biblique à cette grande question, j'en suis convaincu, est la suivante: les deux. D'un côté, la Parole de Dieu fait une œuvre en moi, comme on le voit par exemple en 1 Thessaloniciens 2.13. Mais de l'autre côté, la Parole de Dieu me pousse à me retrousser les manches, à me mettre à l'œuvre et à obéir à des injonctions précises. C'est ce que nous allons voir dans les prochaines minutes.

Pour prendre une image très terre à terre: le travail de l'agriculteur est exigeant. Il doit labourer la terre, répandre les semences, fertiliser les champs, ramasser les récoltes. Mais la force qui permet la croissance se trouve dans les graines, et en plus de cela, c'est Dieu qui envoie la pluie et qui pourvoit à l'ensoleillement. Ce que je veux dire, c'est que, même si la semence, c'est-à-dire la bonne nouvelle, est puissante et vivifiante, il faut en parallèle se retrousser les manches et ôter les mauvaises herbes qui poussent en nous, fertiliser le terrain pour permettre aux bons fruits d'apparaître.

Dans les premiers chapitres de cette épître, Paul se concentre sur la semence de la bonne nouvelle. Il nous invite maintenant, au chapitre 4, à faire un peu de déserbage à la lumière des instructions divines. Alors, surtout dans les chapitres 1 et 2 de 1 Thessaloniciens, Paul met l'accent sur l'Évangile, à la fois sur son arrivée dans notre vie et sur son œuvre en nous. Il nous amène au chapitre 4 à méditer sur les prescriptions de Dieu, sur les instructions divines.

Je ne vous apprends rien: nous vivons à une époque où les règles sont souvent malmenées et remises en cause, sans doute parce qu'elles impliquent une notion d'autorité et l'idée de se soumettre à cette autorité. Mais avant de dénoncer les torts de notre société, nous devons balayer devant notre propre porte. En tant que chrétiens, comment percevons-nous l'existence d'instructions divines fondées sur des normes divines que nous ne sommes pas libres de définir à notre gré? C'est Dieu qui les définit.

Il y a quelques années, je donnais un cours biblique en ligne dans le cadre d'une formation. Pour l'un des devoirs, chaque participant devait rédiger une sorte de charte de comportement et d'attitude à adopter dans le cadre de son travail ou de son occupation personnelle. Tout le monde a très bien fait ce travail, basé sur une épître de Paul. Cependant, j'ai été étonné par la conclusion d'un des participants. Il a donné une quinzaine d'exemples de principes fondés sur cette épître de Paul, tels que ne pas arriver en retard au travail, ne pas voler le temps qui appartient à l'entreprise, et ne pas chercher à se venger en cas d'injustice sur le lieu de travail. À la fin, il a écrit: "Cette charte n'est pas une liste de règles à suivre."

Là, je me suis demandé: "Mais alors, c'est quoi?" J'ai posé la question sur le forum de discussion avec tous les participants à ce cours. J'ai écrit: "Je pense comprendre ce que tu veux dire. Ton souci, qui est légitime, est qu'on ne devienne pas légaliste, mais qu'on reconnaisse qu'on a besoin de l'aide de Dieu pour vivre ainsi."

Tu veux préserver la notion de grâce, et c'est bien. Néanmoins, pourquoi ne pas appeler un chat un chat? Pourquoi ne pas appeler une règle divine une règle divine? Certes, on peut aussi utiliser des synonymes comme commandements, injonctions, consignes de vie, prescriptions, instructions — aucun problème avec ça. Mais ne faisons pas comme s'il n'y avait pas d'impératifs dans la vie chrétienne. Il y en a. Paul dit, par exemple, en 1 Corinthiens 9.21 qu'il ne vit pas sans la loi de Dieu, mais qu'il se conforme à la loi de Christ. Et bien, la loi de Christ, c'est une loi; c'est un ensemble de normes éthiques.

Je vous propose trois étapes pour la suite de cet enseignement, qui sera un peu plus longue.

  1. Nous allons voir que ce texte traite de trois domaines où les instructions sont nécessaires.
  2. Nous examinerons quelques principes généraux sur les instructions de Dieu.
  3. Nous parlerons des instructions divines dans notre propre vie.

1. Trois domaines où les instructions sont nécessaires

Quand j'étais étudiant près de Chicago, il y a longtemps, j'ai eu la joie de voir un ami non chrétien se tourner vers le Seigneur. Au fil du temps, il s'était rapproché de pas mal de chrétiens qui lui ont témoigné. Math, c'est son nom, est devenu un ami proche. C'était lui mon témoin quand Laura et moi nous sommes mariés, et lorsque Math est né de nouveau, ce qui m'a frappé, c'est qu'on a vu de nombreux changements s'opérer dans sa vie. On ne lui avait pas du tout dit qu'il devait changer telle ou telle chose. Il a rompu avec sa copine parce que la relation n'était pas saine, sa manière de parler a complètement changé, et sa relation avec ses parents s'est améliorée. Cela témoigne du fruit de la bonne nouvelle dans la vie d'une personne.

Quand quelqu'un découvre l'Évangile pour la première fois, les changements sont tellement spectaculaires que cela peut donner l'impression que toute la suite de la vie chrétienne se déroulera de manière naturelle et quasi automatique. Mais ce n'est pas le cas, et Paul dirait la même chose. Ce n'est pas le cas.

Parcourons les trois domaines de notre texte.

La sexualité (versets 1 à 8)

1 Maintenant donc, frères et sœurs, vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et c'est ce que vous faites. De même, nous vous le demandons et nous vous y encourageons dans le Seigneur Jésus: progressez encore!

Alors globalement, les choses se passent bien dans cette église. Paul peut affirmer de manière générale que les Thessaloniciens se conduisent de manière à plaire à Dieu, mais il les encourage à faire des progrès, ce qui suppose qu'ils ont encore du chemin à parcourir.

2 Vous savez en effet quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

Ici, Paul dit simplement que ce qu'il s'apprête à développer dans la suite n'est pas complètement nouveau. C'est tout à fait dans la ligne de ce qu'il avait dit aux Thessaloniciens lorsqu'il était présent parmi eux.

3 Ce que Dieu veut, c'est votre progression dans la sainteté, c'est que vous vous absteniez de l'immoralité sexuelle.

Paul rappelle ici aux chrétiens que la volonté de Dieu pour eux, c'est la sanctification, c'est-à-dire la progression dans la sainteté, la croissance spirituelle, une ressemblance toujours plus grande à Christ. Paul vise un domaine précis: la sexualité. Il dit que les chrétiens ont la responsabilité de s'abstenir de l'immoralité sexuelle, d'éviter toute expression sexuelle qui sort du cadre du mariage.

4 C'est que chacun de vous sache garder son corps dans la consécration et la dignité, sans le livrer à la passion du désir comme les membres des autres peuples qui ne connaissent pas Dieu.

Paul appelle donc à la maîtrise de soi. Il veut que les chrétiens dominent les mauvais désirs qui pourraient naître en eux et invite les chrétiens à être une société distincte, à vivre différemment sur le plan sexuel des autres peuples qui ne connaissent pas Dieu.

6 C'est que personne dans ce domaine ne fasse de tort à son frère ou ne porte atteinte à ses droits, parce que le Seigneur fait justice de tous ces actes, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté.

Paul ne change pas de sujet au verset 6, contrairement à ce que certaines traductions peuvent laisser entendre. Il fait probablement référence à une situation catastrophique dans l'église, même à des cas d'adultère. Il semble qu'un frère ait couché avec la femme d'un autre frère, portant ainsi atteinte au droit de ce dernier, qui est le mari légitime de la femme en question.

Paul avertit sévèrement: le Seigneur fait justice de tous ces actes. Quand on agit ainsi, on s'expose au jugement de Dieu.

7 En effet, Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la consécration. Celui donc qui rejette ces instructions ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné Son Saint-Esprit.

Il est difficile d'imaginer un message mieux adapté aux chrétiens de notre époque. Nous sommes bombardés d'images séductrices et exposés à des tentations constantes.

À notre époque, on parle d'adultère et d'impureté sexuelle avec une telle légèreté qu'il est difficile pour les chrétiens de rester axés sur la consécration et la sainteté. Le plus étonnant avec le mouvement #MeToo, c'est justement le fait qu'il s'agit d'un mouvement relativement récent. C'est très encourageant de voir de nombreuses personnalités condamner publiquement les agressions sexuelles et, de manière plus générale, le non-respect des femmes. Mais d'une part, tous n'adhèrent pas à ce message, et d'autre part, le fait que ce soit si nouveau prouve que notre société est en perte de repères dans ce domaine. Soyons néanmoins encouragés par le fait que ce n'était pas plus simple à Thessalonique il y a 2000 ans. L'adultère et l'immoralité étaient tolérés et parfois même encouragés dans la société, comme le témoignent de nombreux textes de l'époque. Pourtant, les chrétiens avaient la possibilité réelle, la capacité de plaire à Dieu dans ce domaine, d'être une société distincte à Thessalonique.

Je passe maintenant au deuxième domaine où nous avons besoin d'instructions: l'amour fraternel et le travail.

Amour fraternel et travail

9 Vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive au sujet de l'amour fraternel, car vous avez vous-même appris de Dieu à vous aimer les uns les autres.

10 Et c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères et sœurs dans toute la Macédoine entière. Mais nous vous encourageons, frères et sœurs, à progresser encore.

Au chapitre 1, nous avons vu que les Thessaloniciens vivaient déjà l'amour fraternel. Paul souligne le travail produit par leur amour. Mais ici, au verset 10, Paul est encore plus élogieux. Il déclare que les Thessaloniciens manifestent concrètement leur amour envers tous les chrétiens de la Macédoine. Leur amour s'étend au-delà des frontières de leur Église locale. Peut-être apportent-ils un soutien financier à d'autres églises qui sont dans le besoin dans leur région. C'est extraordinaire! Je rappelle qu'il s'agit de jeunes chrétiens et qu'ils soutiennent déjà d'autres Églises. Mais malgré tous ces gestes d'amour, Paul veut que les chrétiens progressent. Il a en tête un domaine précis dans lequel leur amour doit se concrétiser et se manifester.

11 Nous vous encourageons à vous efforcer de vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé. Ainsi, votre conduite sera honorable aux yeux des gens de l'extérieur et vous ne serez pas dépendants de personne.

Dans l'Église de Thessalonique, certains chrétiens refusaient de travailler. Ils se faisaient entretenir par d'autres, ce qui démontrait à la fois un manque d'amour envers les autres chrétiens et un mauvais témoignage vis-à-vis de l'extérieur.

Pourquoi refusaient-ils de travailler? Paul ne le précise pas. Différentes explications ont été avancées.

En 2 Thessaloniciens 2, on apprend que certains s'attendaient à ce que Christ revienne très prochainement. On constate à travers l'histoire de l'Église qu'une conception erronée de la fin du monde peut entraîner certaines personnes à négliger leurs responsabilités, notamment sur le plan professionnel. Mais selon d'autres spécialistes, l'arrière-plan qui expliquerait le mieux la situation est le système de relations patron-client, qui joue un rôle fondamental dans la vie sociale de l'Empire romain. Des membres de la haute société, appelés patrons ou bienfaiteurs, achetaient le soutien politique de citoyens moins importants, appelés leurs clients, allant parfois jusqu'à pourvoir à leurs besoins matériels. C'était un système de donnant-donnant: "Je te fais vivre et j'assure ta protection, et toi, en retour, tu gagnes d'autres citoyens à ma cause." Si c'est sur cette toile de fond qu'il faut comprendre le texte, Paul demanderait aux chrétiens de sortir de ce type d'engagement politique, très contraignant. Il veut que les artisans chrétiens travaillent de leurs propres mains et se dégagent de toute dette politique vis-à-vis des bienfaiteurs de Thessalonique, car l'Église était loin de faire l'unanimité parmi les chefs politiques de la ville.

On le voit en Actes 17. Il valait donc mieux ne dépendre de personne sur le plan financier. C'était mieux pour le témoignage et c'était une manière d'aimer davantage les chrétiens, puisqu'en travaillant honnêtement, les Thessaloniciens pouvaient continuer à soutenir financièrement d'autres églises tout en s'assurant que leur propre église ne soit pas attaquée sur ce point. Peu importe l'interprétation retenue, ce qui est clair, c'est que Paul demande aux chrétiens qui refusent de travailler de reprendre un travail et de ne plus dépendre d'un soutien extérieur.

2. Quelques principes généraux sur les instructions de Dieu

Oui, Dieu nous donne des instructions

Je suis impressionné par le nombre d'expressions dans ce texte qui montrent que Paul ne se contente pas de donner quelques conseils amicaux aux Thessaloniciens. Ce sont des commandements, des prescriptions divines qu'il leur transmet solennellement.

1 Vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu…

Vous devez vous conduire ainsi; il en va de votre capacité à plaire à Dieu.

… de même, nous vous demandons et nous vous y encourageons dans le Seigneur Jésus.

On n'a pas affaire ici à un caprice ou à une simple suggestion, mais c'est avec l'autorité du Seigneur Jésus lui-même que Paul s'adresse aux Thessaloniciens.

2 Vous savez en effet quelles instructions, ou quelles prescriptions, nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus.

Le mot traduit par "instruction" pourrait aussi être traduit par "prescription".

En général, le Seigneur Jésus ne se contente pas de donner de bonnes idées ou quelques conseils spirituels; il donne des prescriptions, des injonctions.

3 Ce que Dieu veut, c'est votre progression dans la sainteté.

La sanctification, la progression dans la sainteté, ce n'est pas ce que Dieu aimerait, ce n'est pas ce qu'il souhaiterait ou rêve quand il n'a rien de mieux à faire, mais c'est ce qu'il veut. Alors, si vous êtes à la recherche de la volonté de Dieu, vous venez de la trouver. En tout cas, c'est un excellent point de départ.

Au verset 5, Paul affirme que ne pas obéir à ses instructions, c'est vivre comme les gens qui ne connaissent pas Dieu.

8 Celui donc qui rejette ces instructions ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné Son Saint-Esprit.

C'est assez clair: cet enseignement n'est pas une option.

11 Comme nous vous l'avons recommandé.

Mais pas dans le sens d'un simple conseil; Paul veut dire: "Comme nous vous l'avons prescrit" ou, avec la NBS: "Comme nous vous en avons donné l'injonction." En conclusion, les chrétiens ont reçu des règles de conduite non négociables pour plaire à Dieu. Ce n'est pas la première fois que les Thessaloniciens entendent cela. Paul répète à quelques reprises qu'il leur a déjà donné de telles consignes. Autrement dit, bien que l'enseignement de Paul à Thessalonique soit surtout axé sur la bonne nouvelle, sur l'Évangile, la croix et la résurrection de Christ, cette bonne nouvelle était accompagnée d'un certain nombre de prescriptions apostoliques et d'instructions divines.

Les prescriptions, comme les trois domaines traités au chapitre 4 le suggèrent — la sexualité, l'amour et le travail — étaient d'autant plus importantes qu'elles allaient souvent à contrecourant de la société ambiante. Il y a un pasteur qui aimait bien utiliser cette équation: Jésus plus rien égale tout. L'équation est assez facile à comprendre: l'Évangile — ce que Jésus a fait — plus rien du tout égale tout. L'Évangile suffit; ce que Jésus a fait pour nous est suffisant. La croix et la résurrection de Christ suffisent. On n'a rien à y ajouter. Pourtant, il est facile de mal comprendre ce résumé. Ce qu'il faut absolument saisir, c'est ceci: Jésus plus rien égale tout. C'est vrai pour notre justification, pour être déclaré juste par Dieu. C'est vrai pour notre salut. Pour être sauvé, on doit renoncer à ajouter quoi que ce soit à ce que Jésus a fait à la Croix et à la résurrection de Christ. Tout ce qu'on pourrait y ajouter est considéré comme des ordures, comme le dit Paul en Philippiens 3.

Quand je m'approche de Dieu dans la prière, je m'appuie sur ce que Jésus a fait pour moi. C'est le fondement de mon accès à Dieu. Cet accès m'a été offert gratuitement; je ne peux pas l'améliorer ni augmenter le débit de mon accès à Dieu. Ça, c'est la justification. Mais en matière de sanctification, de progression dans la sainteté, notre obéissance joue un rôle déterminant. Paul a donné aux Thessaloniciens: Jésus plus rien, ou l'Évangile plus rien. Mais pour la sanctification, il leur a donné l'Évangile plus des instructions divines à observer soigneusement. L'ordre, la séquence est très importante. Bien sûr, l'Évangile a priorité même pour la sanctification. C'est surtout la conscience de ce que Jésus a fait pour nous, l'émerveillement face à la croix, qui nous fait avancer dans la vie chrétienne. Mais nous avons aussi besoin d'un autre type de message divin formulé sous forme d'une ligne de conduite, bien différente de celle du monde qui nous entoure.

Pour le dire autrement: oui, c'est premièrement et surtout l'admiration de Jésus qui va me changer. Plus je suis reconnaissant pour la croix, plus cela bouleverse ma manière de vivre. Mais je ne peux pas me contenter d'une vie de contemplation; je dois aussi passer à l'action en réponse aux exigences divines précises.

Non, le progrès n'est pas une option

1 Progresser encore dans votre éthique sexuelle.

10 Nous vous encourageons à progresser encore dans votre amour et dans votre éthique du travail.

On peut imaginer que si Paul avait abordé d'autres domaines de la vie chrétienne, il aurait affirmé la même chose: progresser encore. L'exhortation à progresser fait partie des instructions divines qui nous sont transmises. D'une certaine manière, refuser de progresser, c'est aussi rejeter Dieu. On ne peut pas se contenter du statu quo, de faire du surplace dans la vie chrétienne.

Oui, c'est possible

On arrive à la partie encourageante. Il est évident que ce que Paul demande aux Thessaloniciens, bien que ce soit complètement différent de tout ce qu'ils ont connu avant leur conversion, n'est pas au-dessus de leur force. C'est à leur portée, c'est réaliste, et c'est aussi à notre portée. Alors, si l'idée qu'il existe des instructions divines vous paraît très lourde, entendez l'encouragement du verset 8 et celui du verset 9. Ce sont deux encouragements solides.

D'abord, l'encouragement du verset 8:

8 Celui donc qui rejette ces instructions ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné Son Saint-Esprit.

Autrement dit, Dieu ne nous a pas seulement donné des instructions à observer, il nous a aussi donné Son Saint-Esprit pour y parvenir. Que fait l'Esprit en nous quand nous entendons un commandement biblique? D'une part, il nous fait aimer les instructions de Dieu. Les règles divines ne nous répugnent plus comme c'était peut-être le cas avant notre conversion; au contraire, quand on entend une prescription divine, on est content. On se dit: "Oui, voilà ce dont j'ai vraiment envie, c'est ce qu'il y a de mieux pour moi." Cette instruction est pour mon bonheur, un peu comme le fait le psalmiste dans le Psaume 119. D'autre part, le Saint-Esprit nous donne aussi la capacité d'obéir de mieux en mieux, de progresser toujours plus. On n'a pas la faculté de générer nous-mêmes des pensées pures, mais l'Esprit le fait. Il nous donne la force de faire le ménage dans notre vie, de faire un pas de plus dans notre obéissance à Dieu.

Deuxième encouragement:

9 Vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive au sujet de l'amour fraternel, car vous avez vous-même appris de Dieu à vous aimer les uns les autres.

Et ça, c'est une petite perle en matière d'amour fraternel. Dit Paul, vous avez déjà appris de Dieu ce qu'il fallait savoir; votre professeur, votre maître, c'est Dieu. Vous êtes instruits de Dieu, comme le disent d'autres traductions. Et là, on se pose la question: mais quand est-ce que les Thessaloniciens ont assisté au cours de Dieu en matière d'amour? La réponse apparaît au chapitre 1 de notre lettre. Paul appelle ses lecteurs des frères et sœurs aimés de Dieu (verset 4) et qui ont été choisis par lui. Dieu a envoyé la Bonne Nouvelle jusqu'à eux; elle leur a été prêchée avec puissance (verset 5). Jésus les a délivrés de la colère à venir (verset 10). Alors, c'est clair, c'est Dieu qui a appris aux Thessaloniciens le sens du mot "amour" et Dieu nous l'a aussi enseigné en nous choisissant, en nous aimant, en nous sauvant par l'Évangile.

Mais curieusement, à la fin du verset suivant, donc en 4.10, juste après le verset 9, Paul va faire le contraire de ce qu'il vient de dire. En 4.10, il vient dire que les Thessaloniciens n'ont pas besoin que Paul leur écrive au sujet de l'amour fraternel, et à la fin du verset 10, il leur écrit au sujet de l'amour. Il leur demande de progresser encore. Alors, est-ce que Paul se contredit? Non, il est en train de dire ceci: pour apprendre à aimer, on a besoin de deux aspects de la Parole de Dieu.

  • Premièrement et surtout, il nous faut l'Évangile, qui nous fait découvrir et redécouvrir l'amour de Dieu. L'Évangile nous propulse sur une trajectoire d'amour; à l'école de Dieu, nous apprenons à aimer en étant aimés par Dieu.
  • Deuxièmement, nous avons absolument besoin d'instructions, d'exhortations répétées à aimer davantage, surtout quand c'est difficile, quand notre amour est chancelant, défaillant, faible. Mais ne ratons pas le lien entre ces deux aspects de la Parole: la bonne nouvelle nous révèle l'amour de Dieu, qui nous rend déjà aimants, et l'instruction nous invite à aller plus loin dans l'amour. Soyons encouragés par ceci: ce que Dieu nous demande par ses instructions, il a déjà commencé à le produire en nous par l'Évangile. Les prescriptions divines se situent dans le prolongement de l'œuvre de l'Évangile en nous.

Alors, qui est impliqué? Dieu ou moi? Oui, c'est ça, les deux. Dieu me transmet la bonne nouvelle de son amour. Je suis tellement touché que je me mets à aimer les autres. Plus je pense à son amour, plus j'aime. Puis Dieu me parle de nouveau; il me dit: "Progresse dans cet amour." Ça, c'est une instruction pratique. "Ok, Seigneur, je veux progresser, je me mets en action" et le Saint-Esprit me permet d'y parvenir.

3. Les instructions divines et nous

Comment les instructions divines devraient-elles opérer dans notre vie?

Il est clair qu'elles ont un rôle à jouer, sinon Dieu ne nous les aurait pas données. Si tout se faisait tout seul, il n'y aurait pas besoin de prescriptions dans la Bible. Alors voici comment ça se passe: l'Évangile agit en nous, et les instructions divines aussi agissent en nous, à leur manière. Les instructions divines nous poussent à prendre des résolutions que seul le Saint-Esprit nous permettra de tenir. C'est le Saint-Esprit qui nous soutient, qui nous énergise, mais on doit se décider, on doit faire des choix.

Alors voici ma proposition pour nous: choisissons chacun un point à travailler dans notre sanctification pour les prochaines semaines. Alors soit dans l'un des trois domaines que Paul aborde ici, soit dans un autre domaine. Là, vous vous dites peut-être: mais quel point choisir? Choisissez celui auquel vous êtes en train de penser. L'Esprit se plaît à attirer notre attention non pas sur les millions de pas qui nous restent encore à effectuer dans notre marche chrétienne, mais plutôt sur le prochain pas, puisqu'on avance un pas à la fois. Et si vraiment vous manquez d'inspiration, demandez conseil à votre conjoint, à un ami, un proche, un frère ou une sœur de l'église; je suis sûr qu'on pourra vous donner de bonnes idées.

Alors, ok, vous avez votre point de sanctification. Alors demandez-vous: quels sont les instructions de Dieu sur ce point précis? Examinons-nous humblement à la lumière de ces prescriptions. Si c'est la sexualité, on peut se demander: est-ce que je fuis suffisamment les tentations sexuelles? Est-ce que je fais attention à ce que je regarde sur Internet, sur Netflix? Si c'est l'amour fraternel, est-ce que ma vie est centrée sur ma petite personne? Est-ce que je m'intéresse aux autres? Est-ce que je prends à cœur leurs projets, pas seulement les miens? Si c'est le travail, est-ce que je donne le maximum de moi-même au boulot? Est-ce que je suis paresseux ou peut-être que c'est le contraire, est-ce que je travaille trop? Les instructions divines sont nos amies; elles ne sont pas nos ennemies. Pourquoi? Parce qu'elles nous conduisent là où l'Évangile nous donne envie d'aller. Ce sont les panneaux indicateurs le long du chemin sur lequel nous nous trouvons déjà, grâce à la Croix et à la résurrection de Christ.

En conclusion, méditer la Parole de Dieu, c'est méditer une bonne nouvelle qui traverse l'Écriture, de l'Ancien au Nouveau Testament, et c'est aussi méditer des instructions qui nous permettent de progresser, que l'on trouve dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. Ces deux aspects de la Parole de Dieu agissent en nous. Nous avons surtout besoin de la bonne nouvelle, car c'est ce message qui domine dans l'Écriture. Mais nous avons aussi besoin des instructions pratiques qui accompagnent cette bonne nouvelle.

Il y a quelques années, j'ai eu le privilège de participer à un culte en Suisse, dans une église où les gens ont l'habitude de chanter a cappella, sans instruments. Ils ont des voix magnifiques; c'était extraordinaire. Ces frères et sœurs sont tellement habitués à chanter a cappella qu'ils chantent toutes sortes de voix: deuxième voix, troisième voix, quatrième voix. Cependant, il y avait un petit problème avec l'un des chants: plus personne ne chantait la mélodie, et moi, je ne connaissais pas ce cantique, donc je n'ai pas pu l'apprendre.

Dans la Bible, il y a une mélodie et il y a un accompagnement. La mélodie principale, c'est l'Évangile; l'accompagnement, ce sont les instructions de Dieu. Se limiter aux prescriptions, c'est chanter sans mélodie, ce qui débouche souvent sur une forme de légalisme. Se limiter à l'Évangile, c'est chanter la mélodie, ce qui est mieux, mais sans accompagnement, cela débouche souvent sur une vie de désobéissance et de compromis. On profite de l'élan que nous donne l'Évangile, mais il nous manque les panneaux indicateurs pour nous guider le long du chemin.

Alors, quand je travaillerai sur mon point de sanctification cette semaine, je devrai d'abord me rappeler que Dieu m'accepte grâce à Jésus et non pas grâce à mon obéissance ou à mes progrès. C'est l'Évangile, c'est la mélodie. Puis, j'ajouterai doucement l'accompagnement, et je pourrai dire à Dieu, avec le psalmiste dans le Psaume 119, verset 24:

Tes instructions font mon plaisir, ce sont mes conseillères.

Puissions-nous aimer les instructions de Dieu parce que nous savons que sa grâce couvre tous nos manquements et que Dieu nous transforme par cette grâce.

Prions.

Seigneur, merci pour ta Parole. Merci pour la bonne nouvelle qui nous apprend que Jésus est mort pour nos péchés et qu'il est ressuscité pour nous accorder la vie. Merci aussi pour les instructions qui accompagnent cette bonne nouvelle. Que nous puissions nous en délecter, reconnaître ta volonté, avoir à cœur de te plaire et de t'obéir, grâce à l'action du Saint-Esprit en nous. Nous dépendons de lui. Au nom de Christ, Amen.