On ne peut pas aimer à la fois le monde et le Père. Même en tant que croyants, il est difficile de ne plus aimer les principes du monde. Alors, comment aimer Dieu toujours davantage? Jean nous donne une réponse: plus nous découvrirons l’amour du Père, moins nous aimerons la rébellion du monde.
Transcription de la prédication
Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.
Y a-t-il dans votre entourage une personne qui, en général, exprime très clairement ce qu'elle n'aime pas? Alors, ça peut être votre conjoint ou conjointe, ça peut être un de vos enfants, un parent, un ami proche. Vous dites de cette personne: « Quand elle n'aime pas quelque chose, on le sait. » Quand j'étais petit, je n'aimais pas la cuisine chinoise, les "mets chinois" comme on dit. Alors je vous rassure, je me suis repenti depuis, aujourd'hui j'en raffole! Mais un jour, je devais avoir 5 ou 6 ans — d'ailleurs, j'espère que je n'avais pas beaucoup plus que ça parce que c'est un peu gênant — on était dans un restaurant chinois avec toute la famille du côté maternel, et je me suis mis à pleurer et à hurler de façon incontrôlée pour protester contre le choix du restaurant. À tel point que le cuisinier, qui en avait marre, a trouvé le moyen dans ce restaurant chinois de me concocter un hamburger et des frites pour me calmer. Dans la famille, tout le monde s'en souvient. Environ 30 ans après, lors d'une réunion de famille, je revois ma tante Luce qui me dit: « Dominique, tu te souviens du resto chinois? » Bah oui, je m'en souviens! Moi, je fais un travail sur moi pour essayer d'oublier cet événement traumatisant, et puis elle, je la revois et elle retourne le faire. C’est humiliant... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça.
Mais dans le texte du jour, dans la première épître de Jean, il est question de personnes qui n'aiment pas certaines choses. Comme vous le savez peut-être, 1 Jean nous trace le portrait du chrétien ou de la chrétienne. On trouve même dans cette épître des tests pour savoir si on est vraiment chrétien, ou pour confirmer qu'on l'est. La vérité toute simple que nous allons découvrir et méditer dans notre court passage en 1 Jean 2.15-17, c'est qu'on reconnaît un chrétien à ce qu'il n'aime pas. On reconnaît une chrétienne à ce qu'elle n'aime pas. Je relis 1 Jean 2.15-17, c'était à la fin du texte qui a été lu:
N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient pas du Père mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
Dans les prochaines minutes, j'aimerais qu'on interroge ce texte à partir de deux questions toutes simples:
- Qu'est-ce que les chrétiens n'aiment pas?
- Pourquoi n'aiment-ils pas ces choses?
Première question: qu'est-ce que les chrétiens n'aiment pas? Au verset 15, on lit: « N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. » Donc, les chrétiens n'aiment pas, ou ne devraient pas aimer — parce qu'ici, c'est une exhortation — le monde et ce qui en fait partie. Est-ce que cela vous surprend? Si, comme beaucoup de chrétiens, vous connaissez par cœur un autre texte, Jean 3.16, vous pouvez être étonnés par ce qu'on vient de lire. D'ailleurs, cet autre texte est écrit par le même auteur, l'apôtre Jean. Jean 3.16 nous dit que « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique ». Alors, on se dit peut-être qu'il n'est pas question du même monde. Dieu a tant aimé un monde, et il nous demande de ne pas aimer un autre monde. Mais je ne pense pas que ce soit ça la solution.
Pour Jean, le monde, c'est le système humain qui s'oppose à Dieu et qui réclame son indépendance vis-à-vis de Dieu. C'est ce système, dominé par Satan, que Jean nous demande de ne pas aimer. Donc, Jean ne nous demande pas de ne pas aimer les gens, les personnes — ce serait contraire à ce qu'on lit dans son épître. Il ne nous demande pas non plus de ne pas aimer la création, le monde au sens de l'univers, de la nature. Mais il nous demande de ne pas aimer la manière de penser et le mode de vie ambiant qu'on observe autour de nous, qui exclut Dieu et qui lui déplaît.
Quand on compare Jean 3.16 et 1 Jean 2.15, il faut percevoir non pas deux types de monde, mais plutôt deux types d'amour. « Car Dieu a tant aimé le monde »: c'est un amour caractérisé par la compassion, l'amour qui veut que ce monde déchu soit sauvé. « N'aimez pas le monde »: c'est un amour caractérisé par la participation. Ne participez pas aux travers et à la corruption de ce monde.
Jean ne nous demande pas de ne pas vouloir que le monde soit sauvé, mais il nous demande de ne pas augmenter la culpabilité de la société. On vit dans le monde, on respire son atmosphère, c'est la raison pour laquelle on a besoin d'être exhorté et même d'être mis en garde. Comme le disait le pasteur suisse Albert Nicole dans les années 60: « Il y a deux manières d'aimer le monde: afin de le sauver » — c'est Jean 3.16 — « ou pour se perdre avec lui » — 1 Jean 2.15. N'aimez pas le monde signifie: « Ne vous perdez pas avec lui. » Voilà l'exhortation générale.
Mais Jean est encore plus précis: « N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. » Et tout ce qui est dans le monde nous est détaillé au verset 16, où sont énumérées les trois composantes principales de ce système de pensée et de vie qui s'oppose à Dieu.
Première composante: la convoitise de la chair. Cette catégorie ne se limite pas à ce qu'on appelle parfois, en français, les péchés charnels ou les péchés d'ordre sexuel. La chair, c'est quoi? C'est l'homme sans Dieu, l'être humain livré à lui-même. Être livré à la convoitise ou au désir de la chair, c'est céder aux mauvais désirs qui caractérisaient notre ancienne vie et qui caractérisent bon nombre de nos contemporains. Par exemple, c'est nourrir des convoitises sexuelles, c'est peut-être faire des excès de table, c'est abuser de l'alcool, c'est laisser la paresse dominer dans notre quotidien, c'est nourrir de l'amertume, de la jalousie, de la méchanceté.
Il faut bien réaliser que notre société encourage plusieurs manifestations de la convoitise de la chair, des mauvais désirs qui animent l'homme livré à lui-même. C'est ainsi que la Bible du Semeur traduit « les mauvais désirs qui animent l'homme livré à lui-même ».
Il y a quelques années, un père a écrit une lettre à sa fille qui venait de naître. En voici un extrait:
Dans 20 ans, tu sauras que l'on forge son destin soi-même, que l'on n'est prédestiné à rien. Nul n'a le droit de te dicter ta conduite, pas même nous, tes parents. La liberté, c'est la capacité de résister à ce qui nous écrase, mais aussi d'échapper à ce qui nous définit: le milieu social, la famille, le sexe, la nationalité. On est pris de vertige parfois en considérant qu'on est son propre maître, seul responsable de soi. Ma petite fille, saisis toutes les chances que t'offre l'existence. Étourdis-toi, jouis de chaque instant. Ne remets jamais un plaisir au lendemain. Le temps décantera les choses.
Voilà qui résume bien la philosophie du monde: « Ne remets jamais un plaisir au lendemain », même si ce plaisir déplaît à Dieu.
Et j'ajouterai, si quelqu'un parmi nous ne se sent pas encore concerné par notre texte, que la convoitise de la chair, ce n'est pas seulement désirer ce qui est mal, mais dans certaines situations, c'est aussi trop vouloir ce qui est bien. C'est quand un désir légitime devient notre raison d'être, notre seul but dans la vie, une force qui contrôle toutes nos pensées, une obsession. Par exemple, se marier est un désir légitime, mais il est possible de trop vouloir se marier. Réussir sa vie professionnelle, là aussi c'est légitime, mais on peut être trop passionné par le succès au travail et en faire une obsession. Vouloir être reconnu, c'est normal, mais cela peut aussi prendre trop de place dans notre tête. Vouloir ce qu'il y a de mieux pour nos enfants, c'est clairement légitime, mais si on veut "trop" pour eux, si nos enfants deviennent notre raison de vivre, non seulement on risque d'être déçu, mais on va aussi leur mettre une pression beaucoup trop forte sur les épaules.
Tous ces désirs excessifs pour de bonnes choses, c'est aussi la chair, l'homme livré à lui-même qui les produit.
Ensuite, deuxième composante du monde, toujours au verset 16: il y a la convoitise des yeux, ou comme le traduit la Bible du Semeur, « la soif de posséder ce qui attire les regards ». Ce péché est un véritable fil rouge qui traverse l'histoire humaine dès son commencement. Dans Genèse 3, Ève trouve l'arbre défendu agréable à la vue (Genèse 3.6).
Dans Josué 7, suite à la conquête de Jéricho, Acan est forcé d'admettre qu'il s'est approprié ce qui était interdit par Dieu. Lorsqu'il est repris, il avoue: « J'ai vu dans le butin un manteau de Shinéar d'une rare beauté, ainsi que 200 sicles d'argent et un lingot d'or pesant à lui seul 50 sicles. J'en ai eu envie et je les ai pris. » J'ai vu, j'ai eu envie, j'ai pris.
En 2 Samuel 11, le roi David aperçoit du toit de sa maison royale une femme très belle en train de se baigner. Il couche avec elle et s'arrange pour que son mari meure. La convoitise des yeux, c'est cette philosophie: « Je vois, je veux. »
À notre époque, cette convoitise est attisée par toutes sortes de choses: par des publicités alléchantes, par ce qu'on retrouve sur les réseaux sociaux, par la pornographie, et aussi par notre tendance à nous comparer régulièrement aux autres. On se compare à des collègues de travail, à des voisins, à des frères et sœurs dans l'église. « Je veux ce que je vois chez l'autre. »
Troisième composante du monde, le verset 16 nous parle de l'orgueil de la vie, que l'on pourrait traduire par « l'orgueil qu'inspirent les biens matériels » avec la Bible du Semeur, ou encore « la confiance présomptueuse en ses ressources ». Ce qu'Albert Nicole a écrit à Lausanne dans les années 60 reste vrai à Montréal en 2024, je pense que vous en conviendrez. Il a écrit ceci:
Le monde nous séduit par la fausse sécurité que donne la richesse. Quelle tentation pour l'homme qui possède une certaine aisance de mettre sa confiance en elle, au lieu de s'en remettre entièrement à Dieu pour toute chose. Il s'enorgueillit de cette fortune, cette fortune qui le met au-dessus de ceux qui en sont privés. Il s'attribue le mérite d'une situation privilégiée, comme s'il la devait à ses seuls efforts, son travail, son habileté, son intelligence.
L'orgueil lié aux biens... Dans le Québec d'aujourd'hui, on est confronté au test de la prospérité, malgré des temps un peu plus difficiles récemment, certes. Est-ce qu'on passe ce test de la prospérité? Est-ce qu'on s'attache à cette prospérité avec égoïsme, ou est-ce qu'on en jouit, d'accord, mais avec des mains ouvertes, comme pour dire à Dieu: « Seigneur, si un jour tu m'enlèves ce confort matériel, il n'y a pas de souci, je ne m'y opposerai pas, je ne résisterai pas. » Le contentement, dans l'abondance comme dans l'épreuve financière.
Prenez 500 g de convoitise de la chair, 600 g de convoitise des yeux, 400 g d'orgueil de la vie. Mettez tout ça dans un grand bol, remuez le tout, laissez mijoter sur feu doux et vous obtiendrez une soupe dont l'arôme vous attirera, mais qui, au bout d'un certain temps, vous rendra malade.
Quand nos garçons étaient petits, ils aimaient bien jouer avec des legos. Ils sont maintenant trois adolescents, mais quand ils étaient plus petits, les legos étaient un de leurs passe-temps favoris. Ils construisaient toutes sortes de choses: des maisons, des garages. Le principe, c'est qu'avec quelques types de pièces seulement, on arrive à faire toutes sortes de constructions, car on les agence différemment. Eh bien, au verset 16, Jean nous a présenté les trois matériaux qui composent le monde. Avec ça, vous pouvez vous rebeller contre Dieu de mille manières en arrangeant les composantes de toutes sortes de façons. Mais dans chaque édifice qui s'élève contre Dieu, on retrouve les mêmes composantes.
Ce qui devrait nous étonner et nous interpeller dans ce verset 16, c'est que le monde ne se trouve pas seulement "là-bas", mais parfois aussi ici. Il n'est pas seulement à l'extérieur des murs de l'église, mais il peut aussi trouver une place dans le secret de notre cœur. La rébellion contre Dieu, l'opposition à Dieu, se manifestent parfois en moi.
À une époque de l'histoire de l'Église, certains ont voulu s'éloigner du monde en s'enfuyant dans les déserts pour y mener une vie contemplative. Mais ils ont rapidement compris qu'ils transportaient avec eux ce monde auquel ils avaient voulu échapper.
Remarquez également ceci: dans le monde, tout tourne autour de ce que j'ai et de ce que je n'ai pas. La convoitise de la chair, la convoitise des yeux, c'est ce que je n'ai pas. L'orgueil de la vie, c'est ce que j'ai. Ce que j'ai, j'en suis très fier, parfois un peu trop même, et ce que je n'ai pas, je le veux. Et tout tourne autour de ça: ce que j'ai, ce que je n'ai pas. Avec ces deux attitudes, vous avez de quoi occuper toute une vie sans même vous préoccuper de Dieu.
Ce qui nous amène à la deuxième grande question: pourquoi les chrétiens n'aiment-ils pas ces choses? Pourquoi les chrétiens ne sont-ils pas censés aimer le monde et ce qui le compose? Deux raisons.
Première raison: parce qu'ils ne peuvent pas aimer à la fois le monde et le Père. Au milieu du verset 15:
Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui.
Et l'amour du Père ici, c'est l'amour pour le Père. Si quelqu'un aime le monde, l'amour pour le Père n'est pas en lui. Autrement dit, on ne peut pas aimer le monde rebelle et le Père en même temps.
Pourquoi? Parce que, comme le dit la fin du verset 16, « les choses du monde ne viennent pas du Père, mais viennent du monde. » Autrement dit, il y a opposition entre les choses du monde et celles du Père. Les mauvais désirs du verset 16 sont contraires à ce que le verset 17 appelle « la volonté de Dieu ». Soit je fais la volonté de Dieu, soit je me soumets aux désirs du monde, mais je ne peux pas faire les deux en même temps. Je dois choisir mon camp.
Voilà un message qui doit être entendu aujourd'hui, à une époque où l'on peut être porté, même dans l'église, à adopter un style de vie essentiellement non chrétien tout en l'assaisonnant d'une petite once d'évangile. Je veux suivre Christ, mais en même temps je veux faire comme tout le monde autour de moi, et j'oublie que les deux sont incompatibles.
On ne peut pas aimer à la fois le monde et le Père quand on choisit ce qu'on regarde sur notre écran. On ne peut pas aimer à la fois le monde et le Père quand on s'engage dans une dépense financière. On ne peut pas aimer à la fois le monde et le Père lorsqu'on est devant une décision morale dans le cadre d'une relation, quand on choisit nos fréquentations, nos cercles d'amis, ou encore lorsqu'on est exposé à des besoins réels et qu'il nous est possible d'intervenir pour donner un coup de main.
Pour le dire positivement, nous sommes appelés à aimer le Père dans toutes ces situations. Je ne dis pas que toutes ces décisions sont toujours parfaitement claires, que tout est noir ou blanc. Voilà pourquoi nous avons besoin à la fois de l'Écriture et de la direction, de la guidance de l'Esprit, qui nous aide à appliquer le message de l'Écriture dans des situations plus ambiguës. Mais dans tous ces cas, aimons le Père.
Entendons l'appel de l'apôtre Jean ce matin. Il nous dit qu'il nous faut choisir, qu'il nous faut prendre position, non seulement dans le registre des fautes visibles et évidentes, mais aussi dans la sphère secrète des attitudes, des désirs et des ambitions. L'amour envers Dieu est tellement incompatible avec l'amour pour le monde que Saint-Augustin pouvait dire: « Aime Dieu et fais ce que tu veux. » Aime Dieu et fais ce que tu veux. Autrement dit, si tu aimes vraiment Dieu, tu peux faire ce que tu veux. Pourquoi? Parce que ce qui est certain, c'est qu'en aimant Dieu, en aimant le Père, tu ne voudras pas participer aux péchés du monde, mais tu voudras faire ce qui plaît à Dieu, ce que Jean appelle ici la volonté de Dieu.
Deuxième raison pour laquelle les chrétiens n'aiment pas ces choses: parce qu'ils savent que le monde va bientôt disparaître. Au verset 17, on lit:
Et le monde passe, et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
Ici, on trouve une comparaison entre le caractère transitoire du monde et le caractère durable de celui ou celle qui fait la volonté de Dieu. On doit choisir entre ce qui est temporaire et ce qui est éternel.
Vous avez sûrement entendu la fameuse citation de Jim Elliot, missionnaire américain dont la vie a été abrégée en 1956 à l'âge de 28 ans. Avec quatre de ses amis, il a été tué alors qu'il portait l'Évangile au peuple Auca, en Équateur. Dans son journal personnel, il avait écrit cette fameuse phrase souvent citée: « Il n'est pas fou celui qui renonce à ce qu'il ne peut pas garder pour obtenir ce qu'il ne peut pas perdre. » Et je me suis dit: tiens, on pourrait transposer, adapter un tout petit peu cette phrase à notre texte du jour: « Il n'est pas fou celui qui renonce au monde qui passe pour faire la volonté de Dieu éternellement. »
Jean nous a montré par ce texte qu'on reconnaît les chrétiens à ce qu'ils n'aiment pas. Mais vous dites peut-être: c'est bien beau tout ça, Dominique, mais en réalité, même en tant que croyants, on a beaucoup de mal à ne plus aimer le monde et ses principes, n'est-ce pas? Parce que je ne suis pas le seul à lutter ici, c'est pas évident.
Alors, comment parvenir à aimer le Père de plus en plus, et à aimer de moins en moins le monde, le système rebelle à Dieu? Il y a un seul moyen d'y arriver, et c'est le contexte de cette belle lettre de Jean qui nous le révèle un peu plus loin. En 1 Jean 4.19, l'apôtre écrit:
Nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier.
Plus on prend conscience de l'ampleur de l'amour du Père à notre égard, plus on aime le Père en retour et moins on aime le monde. Tout ça est lié. On reconnaît un chrétien à ce qu'il aime de moins en moins, au fur et à mesure qu'il découvre de plus en plus l'amour du Père pour lui.
Quand nos garçons étaient petits, avec Laura, on essayait de leur apprendre certains cantiques traditionnels en les mettant au lit. Par exemple, il m'est arrivé d'entendre notre petit William fredonner le chant Oh Jésus je t'aime que j'aime beaucoup, qui dit à un moment: « Les plaisirs du monde ne m'attirent plus. » Mais il avait deux ans et demi quand il fredonnait ça, donc ça faisait un peu bizarre: « Les plaisirs du monde ne m'attirent plus. » Et on espérait effectivement que les plaisirs du monde ne domineraient pas sur lui — la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie. Mais on savait que la seule chose qui puisse le protéger, c'est ce que dit la suite de cette belle phrase dans ce chant: « Les plaisirs du monde ne m'attirent plus, ton amour m'inonde, je t'aime, ô Jésus. »
Quand on est de plus en plus inondé de l'amour de Dieu, de l'amour de Jésus, on aime de moins en moins la rébellion du monde, et on a de moins en moins envie d'y participer, parce que l'amour du Père, l'amour de Dieu nous comble.
Prions ensemble.
Père, merci pour ce texte de l'apôtre Jean qui est si incisif et clair dans son propos, dans sa formulation, mais qui ne l'est pas toujours autant dans notre vie. Nous reconnaissons devant toi notre besoin de grâce, notre besoin de l'assistance de l'Esprit pour que nous puissions goûter davantage à l'amour du Père et l'aimer en retour, être satisfaits en lui, afin que nos affections ne s'orientent pas vers des désirs qui nous éloignent de toi, mais plutôt vers toi et vers ta parole, vers ce qui te plaît. Nous te le demandons, au nom précieux de Jésus. Amen.