Prédications TPSG

L'annonce d'un Roi éternel (Luc 1.26-38)

Doctrine du ChristNoëlPrédication

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Publié le

18 déc. 2024

Dans son récit, Luc nous rapporte l'annonce du Roi tant attendu en la personne de Jésus. Nous examinerons la structure de ce récit qui s'inscrit dans une histoire bien plus grande, qui nous concerne aussi, et nous offre des leçons précieuses pour nos vies aujourd'hui. En cette période de fêtes, ce texte nous rappelle que nous ne pourrons être réellement heureux qu'en gardant nos regards fixés sur Jésus.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

Nous voulons nous préparer par l'étude du début de l'Évangile qui nous raconte l'histoire de Noël. Et cela va nous permettre de vivre Noël en étant encore plus heureux, car si nous nous centrons sur Dieu, nous sommes plus heureux. Nous le croyons plus fort que tout.

Je vais commencer en vous racontant, en étudiant ensemble, l'annonce du roi attendu qui est Jésus. Nous allons d'abord lire le récit de cette annonce tant attendue faite par l'ange Gabriel à Marie. Puis nous allons essayer de comprendre comment ce récit est structuré. Et puis nous allons voir, dans une troisième partie, l'histoire de ce récit, car vous allez découvrir que ce récit s'inscrit dans une plus grande histoire. Et puis, dans une dernière partie, nous verrons comment ce texte nous concerne, nous tous. Qu'est-ce qu'il nous apprend sur nous? Comment, de ces personnages, nous pouvons tirer des enseignements pour nous?

Alors, je vous invite à suivre la lecture. Nous allons lire dans l'Évangile de Luc, du chapitre 1, à partir du verset 26 au verset 38. Je lis, une fois n'est pas coutume, dans la version Semeur.

1. L’annonce

Cette scène se produit 6 mois après le début de la grossesse d'Élisabeth, l'épouse de Zacharie. Nous avons étudié ces personnages lors de nos groupes de quartier. Ils étaient de la même famille que Marie et Joseph et ils sont les parents de Jean-Baptiste. Élisabeth tombe enceinte alors qu'elle est stérile depuis fort longtemps et qu'elle n'a jamais réussi à avoir d'enfant, et c'est une vieille dame. L'ange Gabriel annonce à son mari Zacharie qu'ils vont avoir un enfant et qu'il est le dernier prophète avant Jésus-Christ, celui qui va préparer le peuple à entendre le message de Jésus. Je reprends la lecture.

26 Six mois plus tard, Dieu envoya l'ange Gabriel dans une ville de Galilée appelée Nazareth, 27 chez une jeune fille liée par fiançailles à un homme nommé Joseph, un descendant du roi David. Cette jeune fille s'appelait Marie.

28 L'ange entra chez elle et lui dit: Réjouis-toi, toi à qui Dieu a accordé sa faveur: le Seigneur est avec toi. 29 Marie fut profondément troublée par ces paroles; elle se demandait ce que signifiait cette salutation. 30 L'ange lui dit alors: N'aie pas peur, Marie, car Dieu t'a accordé sa faveur.

31 Voici: bientôt tu seras enceinte et tu mettras au monde un fils; tu le nommeras Jésus. 32 Il sera grand. Il sera appelé « Fils du Très-Haut », et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son ancêtre. 33 Il régnera éternellement sur le peuple issu de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. 34 Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je suis vierge? 35 L'ange lui répondit: L'Esprit saint descendra sur toi, et la puissance du Dieu très-haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.

36 Vois: ta parente Elisabeth attend elle aussi un fils, malgré son grand âge; on disait qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant, et elle en est à son sixième mois. 37 Car rien n'est impossible à Dieu. 38 Alors Marie répondit: Je suis la servante du Seigneur. Que tout ce que tu m'as dit s'accomplisse pour moi. Et l'ange la quitta.

Luc 1.26-38

Voilà, jusqu'ici le récit de la Bible.

2. Structure du récit

Je vous propose que nous voyions comment ce texte est organisé pour bien en comprendre la structure et que les choses soient claires. Premièrement, nous avons la salutation de l'ange. Une grâce particulière est offerte à Marie, vient dire l'ange, et l'ange dit qu'il y a un cadeau qui lui est offert: c'est celle de porter le Messie attendu. Et c'est le cœur du message. Marie répond par une interrogation: "Comment cela va-t-il se faire? Comment est-ce possible?" Et l'ange lui répond en lui donnant un signe: c'est grâce à la conception miraculeuse du Saint-Esprit. Et d'ailleurs, sa tante Élisabeth est elle aussi tombée enceinte alors qu'elle était stérile. Mais pour Marie, c'est le Saint-Esprit lui-même qui va la faire tomber enceinte par sa puissance. Et puis, enfin, nous avons la réponse de Marie: "Que tout s'accomplisse pour moi."

Dans le cœur de ce texte, l'ange Gabriel explique qui est l'enfant et ce qu'il fera. Il utilise plusieurs mots, plusieurs attributs pour le décrire. Il dit qu'il devra s'appeler Jésus. Normalement, c'est les parents qui décident du nom de l'enfant, c'est leur privilège, c'est leur autorité. Les parents nomment, c'est un acte d'autorité. Et là, Marie et Joseph n'auront pas le choix, ils devront le nommer à cause du Père de cet enfant qui est Dieu le Père lui-même. Et cet enfant s'appellera Jésus, littéralement le Sauveur. Le Sauveur, il sera aussi appelé Fils du Très-Haut et Fils de Dieu. Enfin, il sera aussi appelé saint, le saint, comme l'Éternel dans l'Ancien Testament était appelé. Et aussi, l'ange clame ce qu'il accomplira. Ce sauveur, il vient pour sauver son peuple précisément et pour être le roi, recevoir la royauté de son arrière-arrière-arrière-grand-père, le roi David. Il va hériter du trône du roi David, pas seulement pour un temps, mais pour régner éternellement sur son peuple. Quelle présentation! En si peu de mots, tellement d'informations!

Ce qu'il faut comprendre, c'est que Marie était une jeune fille, nous dit le texte, qui venait de Nazareth. Nazareth était une région en Galilée où, on le sait de réputation, là-bas, les Juifs attendaient de pied ferme la venue du Messie. Ils étaient particulièrement fidèles. Historiquement, on trouve dans cette région-là toujours des personnes fidèles à Dieu. Marie a dû probablement baigner dans l'enseignement des Écritures, l'enseignement de tout l'Ancien Testament, sa Bible à elle de l'époque. Et donc, elle comprend, au travers de ce que lui dit l'ange, quelque chose de très particulier. Pour nous, ces appellations nous sont peut-être un petit peu compliquées. C'est pourquoi il nous faut nous mettre dans l'histoire de ce récit pour comprendre quelle en est la portée et comment cela raisonne pour Marie.

3. Contexte historique

L'histoire de cette annonce, où Marie se trouve à un certain point, en fait, Marie est à la fin d'un message. Ce message commence il y a fort longtemps, et par les mots qu'utilise l'ange, Marie comprend et va pouvoir se faire tout le récit et voir comment elle, cet illustre inconnu, se retrouve pris dans un projet qui est le projet de Dieu et qui la dépasse totalement. Et pourquoi? Marie se souvient que dès la chute, Dieu commence à révéler une grande promesse, c'est la promesse d'une bonne nouvelle, la nouvelle de l'Évangile, une promesse adressée à Ève, ou juste après le moment où l'homme et la femme que Dieu avait créés, Adam et Ève, s'étaient détournés de Dieu, tentés par Satan, détournés de Dieu pour désirer une indépendance et exercer leur propre jugement moral, qui était alors réservé à Dieu. Dès ce moment-là, Dieu fait une promesse. Après avoir grondé, entre guillemets, Adam et Ève, il leur dit: "Je mettrai de l'inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t'écrasera la tête et tu lui écraseras le talon." Ce texte nous dit deux choses importantes. Dieu dit à Satan, qui a détourné les hommes de leur but qui était de vivre en communion avec Dieu et de l'adorer, Dieu dit à Satan qu'il ne pourra pas devenir le dieu des hommes. Seul Dieu est Dieu et il ne pourra pas régner sur les hommes comme il le souhaiterait. Il y aura l'inimitié, il y aura le conflit entre les hommes et Dieu. Ils ne seront pas totalement ses sujets, ils ne seront pas, ils ne deviendront pas créés à l'image de Satan. Ils demeurent créés à l'image de Dieu. Satan ne prendra jamais la place de Dieu. Nous ne sommes pas dans une vision du monde un petit peu à la Star Wars, vous savez, où il y a deux forces qui s'opposent, le côté obscur et la force, tout simplement, qui sont en conflit. Non, il y a un Dieu créateur souverain avec un usurpateur qui veut prendre sa place. Mais non, Dieu ne permettra jamais cela. Il n'a pas d'égal et il fait aussi une promesse à Ève: sa descendance viendra écraser la tête de Satan par la descendance, la continuité, un enfant, un homme. Et c'est ça toute l'ironie. Satan veut détourner l'homme de Dieu et Dieu dit que par la descendance d'un homme, il fera venir un homme qui lui-même détruira Satan.

Bien plus tard, Dieu choisit un homme qui s'appelle Abraham et Abraham, il lui dit que par lui, il va créer un peuple et que dans ce peuple, ce peuple accueillera le Messie, celui qui doit venir détruire Satan. Et plus tard encore, parmi ce peuple, Dieu établit un homme, David, pour être roi, le premier roi que Dieu lui-même instaure, le roi David, certes un roi vraiment imparfait, mais un roi qui avait un cœur énorme pour Dieu, un homme qui voulait représenter les intérêts de Dieu auprès des hommes et qui représentait en même temps aussi tous les hommes devant Dieu. Il avait ce rôle-là en tant que roi privilégié. Et Dieu fit cette promesse à David, au travers du prophète Samuel: "Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai ta descendance après toi, celle qui sortira de tes entrailles, et j'affermirai son règne. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom et j'affermirai pour toujours son trône royal. Moi-même, je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. Il règnera pour toujours et il sera mon fils." Vous voyez, l'ange Gabriel s'inspire aussi de ces paroles. La descendance d'Ève, dont Abraham en est un représentant, ensuite il y a David, il y a une lignée qui se poursuit. Et David reçoit cette promesse de Dieu qu'un de ses descendants serait un roi qui règnerait pour toujours.

Deux façons de comprendre ce texte: soit il y aura un roi de génération en génération pour toujours en Israël, soit il y aura un roi qui sera éternel sur Israël. Et Marie vit dans un contexte où ça fait bien longtemps qu'il n'y a plus de roi en Israël. Israël est passé sous la domination romaine. Et c'est précisément cette allusion qu'utilise l'ange Gabriel. Ce texte de Samuel nous suggère que ce roi qui règnera éternellement sera Dieu en personne qui viendra régner au milieu de son peuple. Et c'est pour ça que l'ange lui dit qu'on l'appellera le Fils de Dieu, le rôle de représenter Dieu le Père parfaitement et de le faire connaître au monde tel qu'il est.

De siècles plus tard, le prophète Ésaïe prévient le peuple que ce Messie va arriver et il écrit tout un gros livre, le livre d'Ésaïe, où dedans il fait plusieurs portraits. Nous avions déjà fait une série sur ce serviteur qui est à venir. Et voici ce qu'il annonce aussi à son propos: "C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: voici, la jeune vierge est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d'Emmanuel." Le prophète Ésaïe dit que la virginité de la femme, de cette vierge qui enfantera un enfant alors qu'elle n'a jamais connu d'homme, sera le signe qu'elle accueille bien le Messie. Et le prophète Ésaïe lui donne un nom particulier, un nom symbolique, un nom qui est celui d'Emmanuel, qui veut dire Dieu est avec nous. Il dit: "Une vierge sera enceinte, on comprend pas comment, on comprend pas comment cela est possible. Elle sera enceinte et quand on verra l'enfant, on pourra dire: c'est Dieu qui est parmi nous." Voici la promesse que fait le prophète Ésaïe. Et grâce, vous voyez, à la progression de cette révélation, les choses se précisent et nous arrivons à cette inconnue qui habite à Nazareth. Grâce à cette progression de cette révélation, Marie saisit l'ampleur de la chose. Elle comprend cette annonce, elle concerne le Fils de Dieu, le roi tant attendu et qui sera nommé Jésus, Sauveur, Sauveur des pécheurs. Jésus, Sauveur des pécheurs, déperdus. Son nom nous explique sa mission et ce sauveur, il sera saint, le seul qui sera totalement parfait. Son jugement sera infaillible parce qu'il est saint. Il vient dans sa sainteté pour nous montrer qui est le Dieu saint. Et il est aussi Fils de Dieu, c'est-à-dire Dieu fait homme. Il est totalement Dieu et en venant par Marie, il devient aussi totalement homme. Christ se lie à l'humanité de la manière la plus étroite possible. Il devient un homme, ce n'est pas comme Superman qui est un extraterrestre qui ressemble à un homme mais qui n'en est pas un, qui vient au milieu des hommes pour les aider. Non, Christ devient un homme, 100 % Dieu, 100 % homme. Et il sera le plus humain des hommes parce qu'il n'a pas connu le péché, qu'il ne le connaîtra jamais. Il est celui que nous aurions dû être, il est celui qui n'est pas détérioré par le péché, qui n'est pas impacté dans sa vie. Lui-même vivra au milieu de nous et nous montrera pleinement qui est Dieu.

Greg Gilbert, auteur d'un petit livre qui définit l'Évangile et qui le raconte de façon très claire, dit ceci:

Pour formuler les choses simplement: la Bible nous dit que Jésus est à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Il est capital de comprendre cette vérité, car seul le Fils de Dieu, parce qu'il est à la fois complètement humain et complètement divin, est à même de nous sauver. Si Jésus n'était qu'un homme comme les autres, semblable à nous en tout point, perdition et péchés inclus, il ne serait pas capable de nous sauver. Il ne serait pas plus capable de nous sauver qu'un mort ne peut sauver un autre mort. C'est justement parce qu'il est le Fils de Dieu, entièrement sans péché et d'une perfection égale à celle du Père, qu'il est qualifié pour vaincre la mort et nous sauver.

Cela dit, il est également essentiel que Jésus soit authentiquement humain, qu'il partage pleinement notre nature afin qu'il puisse ultimement nous représenter devant le Père.

Avant de nous attarder sur Marie, je voudrais mentionner un dernier point avec ce texte qui m'est revenu en préparant cette prédication: ces paroles de l'apôtre Pierre en Actes 2, quand il parle de ce qu'avait dit David. Pierre déclare ceci:

Comme il était prophète, David et qu'il savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, il a prévu par ses paroles la résurrection du Christ. En effet, il n'a pas été abandonné dans le séjour des morts et son corps n'a pas vu la corruption.

Actes 2.30

David était un roi qui annonçait un roi parfait, un roi imparfait qui annonçait un roi parfait. Et ce roi parfait, c'est en s'humiliant qu'il est entré dans son règne, en partageant notre nature, en naissant du milieu de nous, d'une famille d'inconnus, dans une étable. C'est en souffrant que ce roi a triomphé de Satan sur la croix pour accomplir la promesse qui avait été faite à Adam et Ève. Et c'est en ressuscitant et grâce à son ascension qu'il règne pour toujours éternellement sur son trône. Il a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Il est le roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Et il est venu habiter parmi nous. Il règne désormais pour l'éternité sur son trône. Et ce roi nous a dit qu'il était avec nous jusqu'à la fin des temps. Voilà ce qui est annoncé à Marie.

Et c'est Marie, cette jeune inconnue d'un village insignifiant, qui reçoit la faveur de devenir celle qui enfantera ce roi Sauveur attendu. Attardons-nous un petit peu sur Marie, si vous voulez bien. Marie fait cette réponse: "Comment cela se produira-t-il? Comment est-ce que moi, qui suis vierge, pourrais-je tomber enceinte?" On peut comprendre à plusieurs niveaux sa question: "Comment pourrait-il naître cet enfant puisque je suis vierge? Et puis, comment un enfant naissant d'une femme peut-il être le Fils de Dieu?" Dieu a fait des naissances miraculeuses dans l'histoire où il a permis à des hommes, notamment à sa tante, d'avoir des enfants. Mais un homme qui est 100 % homme ne peut pas être Dieu, ne peut pas être le sauveur des hommes. Et Sam, Marie le sait bien aussi. La réplique de l'ange dissipe toute confusion. Le fils de Marie ne sera pas simplement né d'un père et d'une mère et adopté par Dieu, ou un homme dont Dieu le fera Dieu. Il ne va pas devenir Dieu, il ne sera pas non plus 50/50, un petit peu comme Hercule, pour ainsi dire, dans la mythologie grecque, moitié homme, moitié Dieu. Non, il sera vraiment homme parce qu'il naîtra d'une femme et il sera vraiment Dieu parce qu'elle tombera enceinte grâce à la puissance du Saint-Esprit. Il donne cette image qui est belle: l'Esprit te couvrira de son ombre. Et ça nous fait penser au moment de la création où il est dit que l'Esprit planait au-dessus des eaux. Et je sais que quand on rapproche sa main d'une fourmi, ma main à moi qui est une main géante, la première chose qu'elle verra, c'est une éclipse. Et puis elle verra, et puis je pourrai la prendre. Marie va être couverte par l'Esprit pour devenir enceinte. Cette conception miraculeuse accordée par le Saint-Esprit résume pleinement les deux natures de Jésus: 100 % homme, 100 % Dieu. Mais la question que l'on se pose nécessairement quand on aborde la question de Marie, c'est: pourquoi elle? Marie était-elle une femme pleine de grâce qui méritait de recevoir Jésus? Vous savez, comme on le récite des fois dans des traditions: “Je vous salue Marie, pleine de grâce.” Cette expression qui vient du latin, du latin Gratia plena, la Marie qui est pleine de grâce. Souvent, cette expression est employée à tort, car dans le grec, les choses sont claires: Marie est réceptive de la grâce, c'est pas elle qui est pleine de grâce, c'est elle qui reçoit une grâce, c'est elle qui au bénéfice d'une faveur particulière de Dieu. Cette faveur, c'est d'accueillir, de pouvoir donner naissance à cet enfant. Marie reçoit par grâce le fait de faire naître Jésus. Et c'est une grâce pour Marie aussi, parce qu'elle n'est pas de la lignée de David. Son futur mari Joseph, lui, est, et par grâce, elle est associée à cette descendance-là par son mariage futur. Et je crois que Dieu a choisi Marie précisément parce qu'elle est une inconnue. Et c'est encore un témoignage de sa grâce. Marie ne mérite rien, mais Dieu s'adresse à des inconnus pour leur offrir une grâce inattendue. Sa virginité n'est pas une qualification positive pour accueillir Jésus, au contraire. Au contraire, sa virginité est là pour montrer l'obstacle insurmontable par l'homme pour qu'une femme puisse être enceinte et va nécessiter forcément que seul Dieu puisse triompher de cet obstacle-là. Être vierge avant le mariage à l'époque de Marie était quelque chose de tout à fait normal et il n'y a rien d'exceptionnel dans sa vie. Le rôle naturel de la virginité dans ce texte et de rendre le miracle merveilleux, tout simplement indubitable. C'est pour cela que l'ange lui dit que rien n'est impossible à Dieu. Et qui lui informe de ce qu'il est en train de faire aussi dans la vie de sa tante. C'est un signe qui doit l'encourager.

Jésus est un roi attendu, annoncé à une inconnue pour des perdus. Marie est un exemple non pas de perfection, mais un exemple de foi et d'obéissance:

Je suis la servante du Seigneur, que tout me soit fait et que tout ce que tu m'as dit s'accomplisse pour moi.

Son histoire nous montre que l'étonnement et la foi ne sont pas irréconciliables et ne sont pas opposés. Nous pensons souvent, nous, que pour croire, il faut avant tout tout comprendre. Mais Jésus, dans sa vie, montre à ses disciples que souvent, pour comprendre et croire, il faut obéir et faire confiance. Et c'est en se mettant en action, en faisant l'expérience de la fidélité de Jésus, que l'on peut grandir dans sa foi. C'est en obéissant souvent que l'on comprend. Mais imaginez ce que représente pour Marie cet événement dans sa vie. Selon le Deutéronome 22, si une fille tombée enceinte avant le mariage, elle devait être lapidée. Qu'allait-il se passer quand son ventre allait grossir? Qu'allait-on penser d'elle? Marie avait des projets pour sa vie sans nul doute. Elle était partie, elle avait trouvé un beau fiancé, elle avait prévu probablement de s'acheter un T4 dans le centre de Nazareth avec une terrasse côté sud, d'avoir un chien. Et au rez-de-chaussée, il y aurait l'atelier de charpentier de Joseph. Chaque dimanche, ils iraient à la synagogue et puis ils iraient passer l'été dans le Sud, dans la ville de Joseph à Bethléem, voir la famille. Chaque samedi, je suis dans la Nouvelle Alliance. Mais non, tout est chamboulé. La venue, l'annonce de cet ange change tout. Et Marie a accepté de renoncer à son histoire pour rentrer dans la grande histoire de Dieu: "Je suis la servante du Seigneur." Marie, comme Joseph, dans leur vie, ont dû prendre des risques, prendre le risque de perdre leur réputation, d'être incompris par leur semblable pour accueillir le plan de Dieu.

4. Quelles implications pour nous aujourd’hui?

Il y a-t-il des situations dans notre vie où nous devons choisir entre l'approbation des autres et la soumission à Dieu? Combien de fois ça nous arrive? Vous savez, il y a peut-être, vous avez entendu parler de ce phénomène actuellement qui s'appelle les bucket lists. Faire une bucket list, c'est quelque chose qui circule beaucoup sur Internet. C'est faire une liste de nos rêves et décider de les accomplir avant de mourir. Nous sommes dans une société qui a tendance à se s'éparpiller. Les gens sont pris par une foule d'informations, énormément de consommation dans tous les sens. Et il y a un mouvement qui s'appelle l'essentialisme, qui qui renaît, et c'est plutôt un désir de retourner en arrière à l'époque où on faisait beaucoup moins de choses, mais l'essentiel. Et dans ce courant-là, il y a ce désir de faire cette idée de faire des bucket lists. Quels sont vos rêves? Qu'est-ce que vous voulez faire à tout prix dans votre vie avant de mourir? Et bien, pour rentrer dans ces rêves-là, il va falloir peut-être éviter et supprimer certaines choses qui sont chronophages et qui vous empêcheraient, par exemple, un jour, je rêve d'écrire un livre. Et ben, si on se met pas à prendre du temps dans la lecture et dans l'écriture, on ne pourra pas faire ça. Je veux voyager, et ben, il faut peut-être arrêter à chaque fois d'aller au shopping, d'acheter des nouvelles choses pour économiser pour faire ce voyage-là. Enfin, vous voyez un petit peu cette idée-là. Et je trouve cette idée des bucket lists intéressante pour nous chrétiens, parce que je crois que c'est ce que Dieu nous appelle à faire, non pas en étant nous-mêmes au centre de cette bucket list, mais en mettant Dieu et son plan au centre. Qu'est-ce que je dois accepter pour rentrer dans les plans de Dieu? Qu'est-ce que Dieu attend de moi? On voit que dans cet événement, le service de Marie, quand elle dit "je suis ta servante", est un service passif où elle dit: “J'accepte que tu viennes dans ma vie, j'accepte ce projet-là et je me mets à ton service.” Et sa vie en se retrouve transformée. Quels sont les obstacles, les choses que nous désirons trop, qui prennent trop d'importance, qui nous empêchent d'aligner nos objectifs de vie et sur la sienne? Qu'est-ce qui pourrait nous empêcher? Et je voudrais conclure avec une dernière idée: ce qui était impossible à Marie, le Saint-Esprit l'a accompli. C'est le même Esprit qui a créé l'univers, c'est l'Esprit qui est venu permettre à Marie de tomber enceinte. Jésus a dû faire son ministère aussi avec le Saint-Esprit. Il a dû attendre de recevoir le Saint-Esprit pour rentrer dans son ministère. Il voulait montrer par là, lui aussi, en tant que Dieu Fils, qu'il était dépendant de l'Esprit de Dieu. Et c'est cet Esprit qui nous a été donné à nous, nous aussi chrétiens nés de nouveau, pour pouvoir rentrer dans cette grande histoire et avoir les forces, avoir les moyens de servir Dieu. Nous pouvons donc nous lancer avec assurance, oser faire les pas en avant, oser renoncer, parce que le Saint-Esprit est celui qui va nous soutenir en nous montrant qui est Jésus, en nous rappelant l'œuvre de la croix, en nous rappelant la grâce, en nous donnant les forces de dire non au péché et en nous donnant la vision pour rentrer au service de Dieu. Non seulement Dieu nous appelle, mais il nous donne les forces par son Esprit de pouvoir le suivre. Rien d'impossible pour nous. Et c'est pour cela que Jésus dira à la foule plus tard:

Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.

Luc 9.23-25

Pour nous sauver, Jésus s'est donné totalement pour nous. Et il nous demande en retour de nous donner totalement pour lui.

Prions.

Mon Dieu, ce matin, nous voulons te dire comme Marie te l'a dit que nous sommes les servantes et les serviteurs du Seigneur et que nous voulons que tout ce que tu nous dis s'accomplisse pour nous. Nous voulons regarder à Jésus et non point au plus cher, au plus légitime de nos joies terrestres, de peur d'en être totalement captivés, qu'elles nous dérobent à la vue de Jésus, celui-même qui nous donne toute chose. En regardant à lui d'abord, c'est de lui nous reconnaissons que nous recevons tout. Et bien fait, nous nous rappelons qu'il est venu lui-même, qu'il s'est humilié, qu'il est venu au milieu de nous pour vivre parmi nous en nous montrant qui tu es. Et nous voulons le reconnaître comme étant tellement précieux que nous tiendrons sa bonté comme la chose la plus importante dans notre vie. Nous voulons nous confier à sa garde, nous voulons jouir de la communion que tu nous donnes dans le Saint-Esprit et nous voulons vivre pour Jésus, pour ta gloire. Amen.