En mémoire de Mahalia Jackson, la "reine du gospel"

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Cet article fait partie d'une série à l'occasion du mois de l'histoire afro-américaine.

10 choses à savoir sur Mahalia Jackson

  1. Ses quatre grands-parents étaient nés esclaves et ses parents n’étaient pas mariés lorsqu’elle est née en 1911. Mais étant donné que les esclaves n’avaient pas eu le droit de se marier pendant des générations, cette situation n’était pas du tout inhabituelle à son époque.
  2. Fille de pasteur, elle a grandi dans une famille profondément dévouée à Christ et à l’Évangile, et a commencé à chanter à l’Église dès l’âge de 4 ans. Ses talents ne sont pas passés inaperçus dès lors.
  3. Elle a eu peu d’occasions d’étudier et, après avoir perdu sa mère à l’âge de 16 ans, elle a déménagé à Chicago où elle a travaillé comme aide domestique. Elle a rejoint l’Église baptiste Greater Salem et a chanté dans la chorale.
  4. Très tôt, elle a développé la conviction qu’elle ne chanterait que du gospel, malgré l’argent à gagner en chantant du jazz et du blues. « Les blues sont les chants du désespoir, mais les chants gospel sont les chants de l’espoir », argumentait-elle. « Je souhaite amener les gens à Dieu avec mes chansons ».
  5. À 26 ans, elle a rencontré Thomas Dorcey, le compositeur qui a imaginé l’expression « gospel music ». Elle a travaillé à ses côtés pendant 14 ans, en chantant les chansons qu’il composait. Au départ, elle ne parvenait pas à gagner sa vie en se produisant uniquement sur scène. Elle a donc pris des cours d’esthétique et a ouvert son propre salon. En 1947, elle a sorti le single « Move on Up a Little Higher » qui est devenu un succès international. Il s’est vendu à huit millions d’exemplaires et a lancé Mahalia comme artiste de gospel.
  6. Mahalia était si inconditionnelle dans sa foi qu’elle refusait de chanter dans les boîtes de nuit ou dans tout autre lieu qu’elle jugeait inapproprié au message qu’elle portait. Elle refusait également de faire des concerts devant des publics ségrégués. De nombreux musiciens l’ont approchée pour chanter du blues ou du jazz avec eux, de Nat King Cole à Duke Ellington. Et bien qu’elle se soit produite avec de nombreux musiciens célèbres de son époque, il s’agissait toujours de musique gospel. Lorsqu’elle tournait dans des lieux non religieux, elle le faisait pour partager l’Évangile avec les non-croyants.
  7. Elle, et son entourage de chanteuses en tournée dans le Sud des États-Unis, avaient souvent du mal à trouver de l’essence, de la nourriture et du logement, en raison des lois Jim Crow. Elles étaient obligées de dormir dans sa Cadillac, de se nourrir de fruits pendant la journée et de conduire pendant la nuit. Elles voulaient éviter la colère des Blancs, mécontents de voir des femmes noires conduire une si belle voiture. Comme elle avait du mal à encaisser les chèques en dehors de Chicago, elle a commencé à exiger d’être payée en espèces. Elle voyageait souvent avec des dizaines de milliers de dollars sur elle.
  8. Elle a été la première chanteuse de gospel à se produire au Carnegie Hall. Elle a fini par avoir sa propre émission de radio et sa propre émission de télévision – une première chez les Afro-Américains. En 1956, elle a chanté à la Convention nationale démocrate et, en 1961, elle a entonné l’hymne national lors de l’investiture de John F. Kennedy.
  9. Un amateur de jazz français, Hugues Panassié, a découvert la musique de Jackson dans la salle d’attente de sa maison de disques. Il a acheté ses disques, les a ramenés en France et les a diffusés à la radio publique. L’Académie Charles Cros a décerné à Jackson son Grand Prix du Disque pour la chanson « I Can Put My Trust in Jesus ». Mahalia fut la première chanteuse de gospel à recevoir ce prix. La tournée européenne qui a suivi a connu un succès remarquable.
  10. En août 1963, Mahalia a rejoint Martin Luther King, un ami de longue date, devant une foule de 250 000 personnes au Lincoln Memorial à Washington D.C. Elle a précédé le leader des droits civiques en chanson. King s’est levé pour prendre la parole. Il semblait errer dans son texte, et Mahalia l’a encouragé: « Parle-leur de ton rêve, Martin. Parle-leur de ton rêve! » L’histoire raconte qu’il s’est alors écarté de ses notes et s’est lancé dans sa nouvelle vision de l’Amérique telle qu’elle a été formulée dans son discours légendaire, « I Have a Dream ».

Angie Velasquez Thornton

En équipe avec son mari Daniel, Angie a servi le Seigneur au Sénégal pendant 10 ans, dans la formation des leaders. Installés à Montréal avec leurs 2 filles depuis août 2017, ils servent à l'Église Baptiste Évangélique Emmanuel et dans l'AEBEQ. Angie est titulaire d'un MDiv de Moody Theological Seminary. Depuis mai 2021, elle coanime le podcast Chrétienne, avec Aurélie Bricaud. Elle est également Responsable du ministère féminin de SOLA (TGC Québec) et blogueuse sur le site The Gospel Coalition Canada.

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