"Attention à ne pas faire de la Bible une idole", nous avertit l'orateur. Je voyais peu de probabilités que ça m’arrive à l'époque, car je m'intéressais beaucoup plus aux dons miraculeux et aux révélations extra-bibliques qu'à l'étude approfondie de l'Écriture. Des décennies plus tard, cependant, cet avertissement m’est revenu à l’esprit.
Je ne suis plus la jeune femme qui attend une nouvelle révélation de l’Esprit-Saint. Je suis maintenant une femme dans la quarantaine avec un amour pour la théologie et une soif de la Parole de Dieu. Récemment, je me suis demandée : « Pourrais-je aujourd’hui faire de la Bible une idole? » En réfléchissant à la question, voici ce qui m’est venu à l’esprit:
Les Écritures énumèrent les péchés qui se qualifient d’idolâtrie, de la prosternation devant les images (Ex 20.3-6) à la cupidité (Co 3.5), de la gloutonnerie à l’immoralité sexuelle (1 Co 10.7). Jésus a confronté les chefs religieux de son époque dans les termes les plus catégoriques pour avoir élevé les traditions des hommes au-dessus de la Bible, mais il n’a jamais reproché aux croyants d’aimer sa Parole avec excès (Mc 7.8).
Les premières lignes du Psautier sont un appel à adorer Dieu en se délectant de la Loi de l’Éternel (Ps 1). Le livre des Psaumes contient de nombreux chants/poèmes dont le seul but est d’exalter les Écritures, au premier rang desquels nous trouvons le Psaume 119. Le psaume 56, en outre, semble parler de Dieu et de sa Parole comme ne faisant qu’un: “Je me glorifierai en Dieu, en sa parole; je me confie en Dieu, je ne crains rien: que peuvent me faire des hommes? Que peut me faire la chair ?” (Ps 56.5). Et Paul fait cette remarque à l’Église des Thessaloniciens: “Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l’est chez vous.” (2 Th 3.1) Loin d’être un vice, le fait de glorifier la Parole de Dieu est une vertu!
Dieu aurait pu choisir parmi un grand nombre de termes pour décrire le dévoilement de son Fils dans Jean 1.1-14, mais il parle du Dieu Infini comme La Parole. Pourrions-nous donc dire que Jésus n’est pas seulement l’accomplissement de la Loi et des prophètes (Mt 5, 17), mais l’incarnation, la manifestation suprême de tout ce qu’ils représentent? Les premiers versets d’Hébreux affirment ceci: “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils.” (He 1.1-2)
Cela étant dit, voici ce que je ne veux pas dire: Jésus n’est pas la Bible. Jésus ne dépend pas des Écritures pour son existence, mais nous en dépendons certainement. Sans elle, nous serions incapables d’atteindre la connaissance de la vérité, et donc la vie éternelle (Ro 10.13-14). Oui, la création révèle qu’il y a un Créateur (Ro 1.20), et notre conscience témoigne que la Loi de Dieu est écrite dans nos cœurs (Ro 2.15). Mais celles-ci ne servent qu’à nous condamner. Nous devons mettre notre confiance en Christ seul, tel qu’il est révélé dans les Écritures, pour être sauvés.
Ce que je veux dire, c’est que la Loi est un type de Christ. Psaume 119.105 déclare: “Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier.” Mais Jésus amplifie cette pensée par une affirmation sur lui-même:
“Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.” (Jn 8.12)
A la lumière de cette réalité (sans jeu de mots), quelle devrait être notre relation à la Parole de Dieu? Je pense que nous devons la dévorer et en dépendre. Je pense que nous devons prendre plaisir en elle, sans craindre l’excès, car quand nous le faisons, nous trouvons Jésus, nous trouvons la lumière et nous trouvons la vie.
webinaire
La Bible est-elle sans erreur?
Ce replay du webinaire de Florent Varak a été enregistré le 11 juin 2019.
Orateurs
F. Varak