Calculer le coût de la vie en Christ

Discipulat/Mentorat

Juste à côté de chez moi, on peut voir l’ébauche en béton armé d’une mosquée inachevée. Les travaux avaient commencé il y a quelques années par le terrassement puis on avait coulé du béton pour les fondations et les quatre grands minarets. Cependant, petit à petit le projet de construction s’était arrêté. Pendant presque trois ans, cette structure bétonnée est restée là, laide et inachevée… Sur le site de financement participatif GoFundMe, on apprend que la phase n°1 de ce projet a bien été achevée, mais que seulement 1% du budget nécessaire pour passer à la phase n°2 a été collecté. Il me semble que le coût des travaux n’a pas su être évalué. Comme l’a dit Jésus, « lequel d’entre vous, désirant construire une tour, ne s’assoit pas d’abord et évalue le coût, pour savoir s’il aura assez pour l’achever ».

Bien évidemment, Jésus ne parlait pas vraiment de construire des bâtiments, et encore moins des mosquées. Il évoquait le prix à payer par ceux qui le suivraient. Aujourd’hui encore, chacun de nous doit réfléchir à ce que va lui coûter sa vie chrétienne. Il ne s’agit pas d’estimer le coût d’une âme chrétienne car Jésus nous a montré le prix à payer en mourant sur la croix. Il s’agit plutôt de savoir ce à quoi une personne est prête à renoncer pour être sauvée.

Pour répondre à cette question, je veux me référer à J.C Ryle qui a formulé cette brillante réponse, il y a quelques années :

« Ça ne coûte presque rien de maintenir l’apparence externe d’un chrétien ; va régulièrement à l’église et vis à la hauteur des standards proches d’une bonne moralité. C’est simple et facile, et ça n’exige pas de reniement de soi ou de sacrifice de soi. Par contre, si c’est la bonne description du christianisme, on devrait alors modifier la Bible pour y lire: Large est la porte et large est le chemin qui mène au ciel ! »

Pourtant, la Bible insiste sur le fait qu’il y a toujours un prix élevé à payer dans la vie chrétienne.

« Il y a des ennemis à vaincre, des batailles à mener, des sacrifices à consentir, une terre d’Égypte à laisser derrière soi, une terre sauvage à traverser, une croix à porter, une course à courir. Le fait est que la conversion ne consiste pas pour l’homme à s’asseoir tranquillement dans un fauteuil en attendant d’être conduit au ciel. C’est le début d’un conflit puissant, dans lequel la victoire s’obtient au prix fort…”

Un chrétien devrait être disposé à abandonner tout ce qui se tient entre lui et le ciel. Une religion qui ne vous coûte rien n’a pas de valeur. Un christianisme sans croix est un christianisme vain, sans couronne.

On peut compter au moins quatre types de coûts à payer au cours de notre vie chrétienne. Des coûts que nous ne devons pas payer une fois pour toutes, mais tout au long de notre marche.

1. Suivre Jésus coûte notre religiosité moralisatrice

Il faut être capable de ne plus se fier à notre propre moralité, réputation, spiritualité, assiduité à venir à l’église, ou autres « bonnes actions ». Au contraire, nous devons nous confier entièrement en Jésus-Christ et nous abandonner uniquement à lui.

2. Suivre Jésus coûte notre péché

Si nous sommes vraiment venus à Christ, nous ne pouvons cultiver aucun péché, ni même (en particulier !) ceux que l’on considère comme des « péchés mignons ». Nous devons considérer tous les péchés, même les moindres, comme étant ni plus moins des ennemis mortels. Qu’ils soient publics ou privés, majeurs ou mineurs, nous devons tous les mettre à mort.

3. Suivre Jésus coûte notre amour du confort

Nous ne devons jamais baisser la garde face à notre péché ou à Satan qui tentent en permanence de s’immiscer dans nos vies. Nous devons rester sur nos gardes à toute heure du jour, dans toutes situations, en tous lieux, que l’on soit en présence d’amis ou d’inconnus, seul ou entouré d’une foule. Nous devons veiller constamment sur notre langue, notre humeur, nos pensées, notre imagination, nos motivations et notre conduite en général.
Nous devons nous assurer de faire un bon usage de tous les moyens de grâce que Dieu a donnés pour notre bien.

« Il n’y a rien que nous ne détestions plus que les problèmes et les souffrances liés à notre vie chrétienne. Nous détestons souffrir. Nous souhaitons secrètement vivre un christianisme par procuration, être des gens bien par l’entremise de représentants, et que tout le travail soit fait à notre place. Tout ce qui requiert de la peine et du travail s’oppose avec force à la nature de nos cœurs pécheurs.”

Pourtant, l’âme ne peut rien obtenir sans se donner de la peine.

4. Suivre Jésus coûte la faveur du monde

Nous devons être prêts à accepter l’opinion négative des autres si c’est inévitable pour plaire à Dieu. Nous ne devons pas être surpris que les gens se moquent de nous, nous ridiculisent, portent de faux-témoignages contre nous, nous haïssent ou nous persécutent. Nous devons être prêts à être vus par les autres comme des fous, des fanatiques, prêts à voir nos propos déformés et jusqu’à nos plus pures actions mal interprétées. Nous ne pouvons pas nous attendre à – ou même espérer – toujours plaire à Dieu ET aux hommes. Dans une époque et une culture où l’on cherche la facilité en toutes choses, nous sommes tentés d’éviter le prix à payer. Pourtant, J.C Ryle nous donne de l’espoir :

« Les temps sont courts, il ne reste plus que quelques années de veillées et de prières, plus que quelques mésaventures en mer, plus que quelques hivers et quelques étés, et tout sera terminé. Nous aurons mené notre dernière bataille et n’aurons plus jamais besoin de combattre. »

Merci à Ludovic Labbé pour la traduction de l’article.

Tim Challies

Tim Challies est pasteur d'une Église à Toronto et l'auteur du blog Challies.com, l'un des sites évangéliques les plus populaires au monde. Retrouvez ici tous ses livres en français.

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