La vie chrétienne est un exil

      Nouvelle créationRoyaume de DieuEspérance
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      Depuis la chute, nous vivons en exil, entre Babylone et la Jérusalem céleste. Comme Israël en marche vers la terre promise, nous avançons dans un monde hostile, portés par l’espérance de la cité future. La Bible et la tradition chrétienne nous rappellent que notre vraie citoyenneté est céleste et qu’elle oriente dès maintenant notre manière de vivre.

      Depuis que l’homme a été expulsé du jardin d’Éden, nous sommes en exil. Comme les Israélites lors de l’Exode, nous sommes en chemin vers la terre promise. En attendant, nous partageons la condition des exilés, qui ne sont plus chez eux, et pas encore rentrés à la maison.

      Dieu avait promis à Abraham une descendance nombreuse, comme un écho au mandat de multiplication confié à Adam lors de la création. Cette descendance habiterait un pays idyllique, où coulent le lait et le miel, une sorte de nouvel Éden. Mais les fils d’Israël ont dû s’exiler en Égypte où ils se sont multipliés et ont rempli le pays (Ex 1.7). Alors que les Israélites sont en route vers le pays promis à leurs ancêtres, Dieu leur promet de les faire habiter sur sa montagne, c’est-à-dire le lieu où ils vivront dans sa présence (Ex 15.17-18). Ce que Dieu promet à son peuple en substance, c’est un retour dans un nouvel Éden: un pays où son peuple vivra dans sa présence glorieuse, et goûtera à la joie et à la paix attachées à la vie sous son règne.

      Mais l’auteur de l’épître aux Hébreux nous apprend que tous les croyants sont morts sans avoir vu l’héritage promis, la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur (Hé 11.10). Paul encourageait les chrétiens de Philippes à tourner les yeux vers la cité céleste:

      Quant à nous, notre droit de cité est dans le ciel, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ. Il transformera notre corps de misère pour le rendre conforme à son corps glorieux par le pouvoir qu’il a de tout soumettre à son autorité.

      Philippiens 3.20-21

      Voilà comment la Bible décrit notre vie chrétienne: nous sommes étrangers et voyageurs sur la terre. Comme les patriarches, nous “n’avons pas de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir” (Hé 13.14). Nous sommes en route vers la Jérusalem céleste, la cité de Dieu. Mais en attendant, nous sommes comme des exilés dans "Babylone", la ville hostile à Dieu, le symbole biblique de tout système humain opposé aux normes divines.

      Depuis la chute, la Bible partage l’humanité en deux lignées: ceux qui veulent construire Babylone, qui ont soif de puissance et de violence; et ceux qui veulent habiter la Jérusalem céleste, et entrer dans le repos de la présence de Dieu.

      Notre vraie citoyenneté dépend de notre allégeance à Dieu. Nous ne pouvons pas être à la fois citoyens de Babylone et citoyens de la future Jérusalem, de la cité céleste.

      Augustin parlait de ces deux cités dans son ouvrage La cité de Dieu.

      Deux amours ont fait deux cités: l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre, l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste. L’une se glorifie en elle-même, l’autre dans le Seigneur. L’une demande sa gloire aux hommes; pour l’autre, Dieu témoin de sa conscience est sa plus grande gloire. L’une dans sa gloire dresse la tête; l’autre dit à son Dieu: “Tu es ma gloire et tu élèves ma tête” (Ps 3.4). L’une, dans ses chefs ou dans les nations qu’elle subjugue, est dominée par la passion de dominer; dans l’autre on se rend mutuellement service par charité, les chefs en dirigeant, les sujets en obéissant. L’une en ses maîtres, aime sa propre force; l’autre dit à son Dieu: “Je t’aimerai, Seigneur, toi ma force” (Ps 17.2).

      Dans notre vie d’exilés sur cette terre, nous devons éviter trois écueils qui guettent ceux qui souffrent face à la violence et à la séduction de Babylone.



      Matthieu Giralt

      Matthieu Giralt est cofondateur du site ToutPourSaGloire.com. Il est pasteur dans l’Est de la France. Il est titulaire d’un DNSEP de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, et d’un Master de recherche de la Faculté Jean Calvin. Il est le mari d’Alexandra, ils ont deux fils.

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