Nous vivons des temps de bouleversement, des temps de crainte voir même d’hystérie. En d’autres termes, des temps qui font remonter à la surface toutes nos angoisses et nos peurs cachées. Ces angoisses ont toujours été là, mais elles se révèlent aujourd’hui aux yeux de tous.
Aujourd’hui, nous comprenons mieux comment le peuple de Dieu devait se sentir aux temps bibliques, particulièrement dans l’Ancien Testament. Les prophètes et beaucoup de psaumes s’adressent à un peuple qui vit dans un contexte d’hystérie de masse ou de pandémies. Ce que notre société traverse aujourd’hui nous donne donc une nouvelle grille d’interprétation pour mieux lire et comprendre en profondeur l’Ancien Testament. Alors que ces textes nous paraissent si étranges dans d’autres circonstances.
Les temps de crise nous forcent à confronter les croyances que nous professons à celles que croyons véritablement. Nous disons tous que nous croyons que Dieu est souverain et qu’il prend soin de nous. Mais c’est lorsque le monde s’effondre autour de nous, que nous révélons où se trouve notre véritable confiance. Qui est l’objet de la plus grande loyauté de notre cœur? La réponse se révèle irrémédiablement dans les temps de panique générale, comme ceux que nous vivons aujourd’hui.
Quand le contexte économique s’effondre, les opportunités se multiplient pour surprendre nos prochains par notre assurance et notre joie provenant de l’Evangile. Profitons-en pour être plus ouvert envers les gens du dehors, pour aimer plus et accueillir davantage. L’amour se démarque bien plus fortement là où il est le moins attendu, le plus rare, et pourtant le plus indispensable.
Les professeurs de nos enfants leur rappellent de se laver les mains plus longtemps. Pourquoi? Ils ne vont pas forcément leur expliquer qu’il faut se laver les mains à cause d’un dangereux virus qui infecte tous les jours des milliers de personnes (jeunes et vieux) dans le monde entier, dont certaines vont mourir. Pourtant, ce contexte confronte chaque élève à la réalité du ciel et de l’enfer à venir. Voilà pourquoi on leur dit de se laver les mains pendant 20 secondes.
Nous avons donc l’opportunité idéale de faire naître chez nos enfants une prise de conscience plus profonde de l’éternité. Ce contexte est propice à l’annonce du salut! En effet, le ciel ou l’enfer attend chacun, qu’il soit pris par un virus le mois prochain ou par la vieillesse dans des dizaines d’années. Dans dix mille ans, la différence entre mourir à dix ans ou quatre-vingt ans nous semblera insignifiante. Profitons de ce contexte particulier pour faire de nos enfants des disciples face à la réalité de l’éternité.
C’est peut-être la fin du monde. J’en doute, mais peut-être. Jésus a dit que personne n’en connaissait le jour ni l’heure (Mt 24.36). Peut-être que la vision de Jésus descendant du ciel, revêtu de gloire, entouré d’anges, nous attend au coin de la rue. Si c’est le cas, Hallelujah. Si ce n’est pas le cas, Hallelujah. Cette crise nous rappelle qu’en effet, un jour, il reviendra. Dans tous les cas, réjouissons-nous dans notre marche au travers de ce monde chaotique.
Aucune molécule infectieuse ne peut entrer dans vos poumons ou dans ceux de votre enfant de 3 ans, si elle n’a pas reçu la permission du Père céleste de le faire. Le catéchisme de Heidelberg définit la providence de Dieu comme étant “la force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard, mais de sa main paternelle”. Cette vérité est comme un inhalateur pour asthmatique pour notre âme. Elle nous apaise et nous permet de respirer à nouveau.
Dans les temps de troubles et les saisons de détresse, la présence de Jésus au milieu de son peuple est plus tangible que jamais. L’épître aux Hébreux nous dit que Jésus a expérimenté toutes les horreurs de ce monde au même titre que nous, le péché excepté (Hé 4.15). Il sait donc parfaitement ce que c’est que d’être submergé et accablé et de voir son monde s’effondrer. Nous pouvons aller à lui avec confiance. Nous pouvons nous asseoir avec lui. Ses bras nous étreignent avec force en ce moment même et ses larmes seront toujours plus nombreuses que les nôtres.
Depuis les rives du ciel, nous verrons combien notre âme demeurait dans une sécurité éternelle tout au long de notre vie et ce, même au milieu des tribulations mondiales qui nous paraissent aujourd’hui si terribles. Les dangers du monde sont réels. Les mesures de précautions sont sages. Nos corps sont mortels et vulnérables. Mais nos âmes, pour ceux qui sont unis au Christ ressuscité, sont hors d’atteinte de tout danger éternel. Ô combien invincibles nous sommes, nous qui sommes en Christ. Soyez en paix. Tout est assuré.
Merci à Pierre-Yves pour la traduction de cet article.