Cet article est une traduction libre de "Who was Saint Patrick and should Christians celebrate St. Patrick's Day?" (Qui était saint Patrick, et les chrétiens devraient-ils fêter la Saint-Patrick?) rédigé par Dr. Nichols, président de Reformation Bible College et publié sur le site de Ligonier Ministries En plus d'une ressource intéressante pour préparer la prochaine arrivée de cette fête, la démarche peut nous inspirer pour aborder d'autres contextes : un chrétien devrait-il...?
L’histoire vraie de saint Patrick est encore plus excitante que sa légende et ses mythes. Les faits historiques sont bien plus intéressants que la fable. Aujourd’hui, Saint-Patrick rime avec lutins, trèfles, chaudron d’or, et la couleur verte. D’ailleurs, la ville de Chicago décharge chaque année un colorant top-secret dans sa rivière. Une course de raquette verte parcourt la ville. Mais bien avant ce mythe qu’est devenu la Saint-Patrick, existait le Patrick de l’histoire. Qui était Patrick?
Patrick est né en 385 en « Bretagne » romaine dans la ville moderne de Dumbarton (Écosse). Patrick a lui-même ouvert son autobiographie avec ces lignes:
« Je m’appelle Patrick. Je suis un pécheur, une personne simple de la campagne, et le moindre de tous les croyants. J’ai été méprisé par beaucoup. Mon père s’appelait Calpornius; il était diacre. Son père Potitus était prêtre et a vécu à Bannavem Taburniae. Sa maison était proche, et c’est là que j’ai été fait prisonnier. J’avais environ seize ans à l’époque. »
Patrick saute une bonne partie de ses seize premières années. Mais qui peut l’en blâmer? Être capturé à 16 ans par des barbares irlandais, c’est excitant comme début d’histoire. Lorsque les pirates ont débarqué sur la côte irlandaise, ils ont capturé Patrick à environ 200 milles à l’intérieur des terres où il était berger et ouvrier agricole. Six ans plus tard, Patrick eut une révélation dans laquelle on lui montrait une issue. Encouragé, Patrick s’est échappé et a fait le voyage retour. Alors qu’il s’approchait du but, un vaisseau britannique l’y attendait. Patrick était de retour à la maison ; mais il n’y resta pas longtemps.
Avant cet épisode, la foi chrétienne de Patrick était insignifiante. Ce qui a bien changé durant sa captivité. Sa foi chancelante s’est réveillée. C’est sa foi qui lui a permis de tenir durant ces longs et sombres jours. Maintenant qu’il était de retour dans sa patrie, il était déterminé. Il devint prêtre et sentit bientôt un énorme fardeau pour les mêmes gens qui l’avaient kidnappé. Il est donc retourné en Irlande avec une mission.
Patrick n’avait pas d’autre objectif que de voir l’Irlande païenne convertie. Ce que le roi païen d’Irlande Loegaire (ou Leoghaire) ne voyait pas d’un très bon œil. Patrick fit face au danger et même à des menaces de mort. Il portait un poignard. Mais malgré tout, il persistait. Finalement, le roi se convertit et fut baptisé par Patrick ; une grande partie du peuple irlandais suivit. Une légende plus tard racontera que Patrick a débarrassé toute l’Irlande de serpents alors que les serpents étaient étrangers à l’Irlande de l’époque. Au lieu de cela, Patrick a débarrassé l’Irlande des fraudes et d’un barbarisme culturel et civil en apportant non seulement le christianisme, mais aussi une toute nouvelle éthique. Il n’y a pas si longtemps, un best-seller du New York Times disait même que saint Patrick et son Irlande avaient sauvé la civilisation!
Patrick devint connu sous le nom de « l’Apôtre de l’Irlande ». Il a implanté des églises ; la première l’a probablement été à un endroit appelé Saul, en Irlande du Nord, un peu à l’intérieur de la côte et juste en dessous de Belfast. Patrick a implanté d’autres églises alors qu’il sillonnait l’Irlande. Le défi avec Patrick, c’est de trier ce qui appartient à la légende ou non. Prenez le trèfle par exemple. Certains biographes affirment que Patrick a utilisé le trèfle comme une leçon d’objet pour enseigner aux païens la Trinité, que Dieu est un par essence et trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit. Il n’existe toutefois aucune preuve pour cela.
En fait, curieusement, saint Patrick n’est même pas vraiment un saint. Il n’a jamais été canonisé par l’Église catholique romaine. Patrick lui-même nous a dit qu’il était un pécheur, pas un saint.
Selon la légende, Patrick est mort le 17 mars 461. Il est probablement mort à Saul, où il a implanté sa première église. Un monument se dresse au sommet de la colline surplombant la ville. Des panneaux représentant des scènes de la vie de Patrick entourent la base du monument.
Ce qui jette une ombre beaucoup plus grande que son monument, cependant, c’est la fête. Ce jour, à la mi-mars, soulève une question importante: les chrétiens devraient-ils célébrer la Saint-Patrick? Si vous le faisiez, vous devriez envisager de le fêter en portant de l’orange. Voilà pourquoi : après 1798, la couleur du vert était étroitement associée au catholicisme romain et l’orange au protestantisme – après Guillaume d’Orange, le roi protestant. Ce serait surement une mauvaise idée de copier les excès de ceux qui ne connaissent pas le sauveur de Patrick. Mais porter de l’orange et essayer de dire aux gens qui saint Patrick était vraiment pourrait être une bonne façon de fêter la Saint-Patrick.
Le meilleur souvenir de saint Patrick ne se trouve ni dans les légendes ni les fables. Peut être se trouve-t-il dans la St. Patrick’s Breastplate (cuirasse de St Patrick), qui lui est traditionnellement attribuée. Le mot cuirasse est une traduction du mot latin lorica, une prière pour la protection. Ces prières auraient été écrites et parfois placées sur les boucliers de soldats et de chevaliers pendant qu’ils allaient à la bataille. La Cuirasse de saint Patrick pointe au delà de lui-même et de ses aventures. Elle pointe vers Christ, celui dont Patrick a témoigné à ceux qui l’avaient rendu captif:
« Christ with me,
Christ before me,
Christ behind me,
Christ in me,
Christ beneath me,
Christ above me,
Christ on my right,
Christ on my left,
Christ when I lie down,
Christ when I sit down,
Christ when I arise,
Christ in the heart of every man who thinks of me,
Christ in the mouth of everyone who speaks of me,
Christ in every eye that sees me,
Christ in every ear that hears me. »
Who was Saint Patrick and should Christians celebrate St. Patrick’s Day?