Suis-je un serviteur inutile, ou un "delper" reconnaissant?

      Amour de DieuUnion à ChristVie chrétienne
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      La Bible affirme que Dieu a préparé des œuvres pour chacun de ses enfants afin qu’ils le servent (Ép 2.10), mais elle affirme aussi que Dieu n’a pas besoin de l’homme pour être servi (Ac 17.25). Alors, qu’en est-il? Sommes-nous des serviteurs inutiles ou non? Voici ma réflexion…

      Quand mon fils Anthony avait 4 ans, j’ai commencé à l’appeler mon petit "helper" (mot anglais pour "assistant"), parce qu’il voulait toujours m’aider à la maison. Mais lui, dans ses mots d’enfant, il disait qu’il était mon "delper".

      Quand je coupais le gazon autour de la maison, Anthony me suivait avec sa petite tondeuse en plastique et il m’imitait. Quand je fendais du bois pour le feu, il prenait une branche et il tapait sur les bûches pour m’aider. Et quand je bricolais dans l’atelier, il me conseillait parfois sur ma façon de faire les choses… Nous étions complices, c’était mignon. Et surtout, j’aurais aimé que vous puissiez voir à quel point ses yeux brillaient quand je lui disais que son aide m’était précieuse et qu’il était un bon "delper".

      À cette époque, j’avais pour habitude d’accompagner les enfants au coucher. Chaque soir, avant qu’ils ne s’endorment, je leur racontais une histoire et nous faisions une prière ensemble. Et un soir, alors que je quittais sa chambre après l’avoir bordé, Anthony me lança tendrement:

      — Papa, je t’aime. Reviens, je veux te faire un gros câlin.

      Je suis revenu auprès de lui, et après avoir reçu son offrande d’amour, il me regarda et me dit:

      — Papa, sais-tu pourquoi je t’aime gros comme ça?

      — Non, Anthony, pourquoi?

      — C’est parce que je suis ton "DELPER".

      Anthony était heureux de pouvoir m’aider, c’était une manifestation de son amour envers moi. Et chaque fois que je le laissais être mon "delper", il se sentait aimé de moi. Cela faisait partie de la relation que j’avais avec mon fils.

      Cela me fait penser au récit d’Actes 17, où l’apôtre Paul est à Athènes et constate la grande quantité d’idoles et de temples qu’il y avait dans cette ville. Il saisit alors l’occasion pour présenter Dieu comme le Créateur de tout ce qui existe, tout en précisant que ce Dieu inconnu des Grecs n’a pas besoin de l’homme pour être servi:

      Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.

      Actes 17.24-25

      Si Dieu n’a pas besoin de l’homme pour être servi, c’est parce qu’il est suffisant en lui-même. Ici, vous avez peut-être envie de me dire: “S’il est suffisant en lui-même, pourquoi alors a-t-il des myriades d’anges à son service?” Je ne sais pas, c’est sans doute un autre mystère caché dans la pensée de Dieu (Dt 29.29).

      Cependant, je suis convaincu d’une chose, et même de trois:

      1. C’est une grâce que le Seigneur nous fait de pouvoir le servir. Certains se sentent parfois indispensables dans l’œuvre de Dieu, mais ce n’est qu’une illusion. Personne n’est indispensable pour Dieu (Ac 17.25; Lc 17.10; Jn 15.5). Le servir est une grâce, une pure grâce qu’il nous fait.
      2. Servir Jésus nous permet de lui exprimer notre amour et notre reconnaissance. Par Jésus, nous sommes passés des ténèbres à la lumière (Ac 26.18), de la mort à la vie (Jn 5.24), et cela devrait être notre plus grande motivation à le servir. De plus, d’une manière ou d’une autre, servir le Seigneur nous permet aussi d’expérimenter à quel point nous sommes aimés de lui.
      3. Être le "delper" du Seigneur contribue à une bonne relation Père-fils ou Père-fille avec lui. En effet, le servir, c’est marcher avec lui, c’est apprendre de lui par l’expérience, et c’est grandir à ses côtés en connaissance, en maturité et en foi.

      Le Seigneur aime que nous soyons ses "delpers"; je crois même que c’est précieux pour lui. Et moi, comme un enfant en réalité inutile, incompétent et maladroit, mais fier d’être le "delper" de son Papa céleste, j’aime le Seigneur et je veux le servir jusqu’au bout, jusqu’au jour où, rempli d’émerveillement, j’entendrai sa tendre voix qui me dira: “Viens mon petit delper, entre maintenant dans le repos et la joie de ton Maître.”


      Tony Bissonnette

      Ayant donné sa vie à Jésus-Christ en 1998, Tony Bissonnette est pasteur depuis 2007 (présentement à l’Église Baptiste Évangélique de Trois-Rivières, Canada). Il est un pasteur évangéliste au cœur de berger, qui aime prendre soin des gens et les aider à vivre une vie centrée sur l’Évangile. Lui et son épouse Nathalie sont aussi les fondateurs de “L’Auberge Le Repos du Berger”, un ministère de soutien et de ressourcement pour les pasteurs du Québec. Il peut être joint par courriel à l’adresse: tony.bissonnette@gmail.com ou sur www.reposduberger.org.

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