Peut-on choisir sa foi comme on choisit sa chanson préférée?

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Cette anecdote sur un pot rempli de billes et une liste de chansons préférées nous en dit long sur la manière dont le mot "foi" est entendu aujourd’hui par beaucoup de nos contemporains. Savons-nous leur présenter un autre point de vue?

Dans le christianisme, le salut se reçoit par le moyen de la foi (Ép 2.8). Or, la foi est totalement orientée vers son objet. Posséder la foi qui sauve, c’est tout miser sur Jésus.

Pour beaucoup de nos contemporains, en revanche, la notion de "foi" est totalement subjective. L’objet de la foi importe peu. La réalité objective de l’objet de la foi n’est même pas prise en compte.

Il y a plusieurs années, j’ai lu l’histoire d’un pasteur qui enseignait une classe d’initiation à la foi chrétienne. Il débutait chaque cours en montrant à ses élèves un immense pot rempli de billes, et demandait ensuite aux participants d’évaluer le nombre de billes se trouvant dans le pot, avant d’inscrire les diverses estimations sur une grande feuille de papier.

Puis, sur la même feuille, le pasteur dressa une autre liste: celle des chansons préférées des élèves.

Quand les deux listes étaient complètes, l’enseignant révélait le nombre véritable de billes dans le pot. Les élèves se regardaient alors et répondaient à la question: “Qui avait raison?” ou “Qui était le plus proche de la vérité?”

Ensuite, le pasteur pointait la liste de chansons préférées, et posait alors la même question: “Qui avait raison?” Immanquablement, les élèves protestaient: “Personne n’avait raison, puisqu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. C’est une question de goût.”

C’est alors que le pasteur fit réfléchir le groupe: “Quand tu décides ce que tu crois dans le domaine de la foi, à quoi ta décision ressemble-t-elle le plus? Évaluer le nombre réel de billes dans le pot, ou choisir ta chanson préférée?”

Tristement, le pasteur reconnut que, sans exception, il obtenait toujours la même réponse: “Choisir ce que tu crois, c’est comme choisir ta chanson préférée.”

Dans notre société, d’innombrables voix clament: “À toi de choisir: Jésus, Bouddha, Mahomet, ton gourou personnel, ton propre ego, ou l’ensemble de ces réponses: c’est une question de goût!”

Or, le Dieu de la Bible ne voit pas les choses ainsi. Si notre foi n’est pas orientée vers Jésus-Christ, elle est inutile et vaine. Tout comme affirmer que le pot contient deux cents billes alors qu'il en contiendrait trois cents, c’est être dans l’erreur. Ce n’est pas une question de préférence personnelle.

Ce qui n’empêche pas, bien entendu, de faire tout en notre pouvoir pour transmettre la vérité de Jésus-Christ avec grâce, humilité, écoute et bienveillance.

Si l’objet de notre foi est aussi déterminant, cela implique également que notre salut ne dépend pas de l’intensité de notre foi.

Pour une explication détaillée du salut par la foi en Jésus-Christ, voir la vidéo de cet article: Sommes-nous toujours émerveillés par notre salut (Ép 2.1-10)?

Dominique Angers

Doyen de la Faculté de Théologie Évangélique à Montréal (Université Acadia), Dominique Angers y est aussi professeur de Nouveau Testament et de prédication. Docteur en théologie de l’Université de Strasbourg, il s’exprime régulièrement sur son podcast vidéo d’enseignement biblique, “Parle-moi maintenant”. Il est l’auteur du livre La méditation biblique à l’ère du numérique et du Commentaire biblique Parle-moi maintenant par Éphésiens. Son prochain commentaire, Parle-moi maintenant par Marc, paraîtra chez BLF.

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Orateurs

D. Angers