L'évangile de la prospérité est basé sur plusieurs erreurs. Certaines de ces erreurs sont évidentes, d'autres sont plus subtiles. Dans cet article, j'aimerai montrer comment une vision biblique de Dieu détruit l'évangile de la prospérité à sa racine.
La manière dont le mouvement de la prospérité comprend la foi implique nécessairement une « basse » vision de Dieu. E.W. Kenyon (1867–1948), qui se trouve en partie à l’origine de ce mouvement, définit la foi comme « une confiante assurance basée sur la connaissance absolue que tout a déjà été pourvu au travers de la mise en œuvre de certaines lois immuables » (Blessed, Kate Bowler, p.19). En d’autres mots, il y a certaines lois qui gouvernent l’univers et la foi est le moyen d’activer ces lois. C’est l’activation de ces lois qui va apporter la santé, la richesse, et la victoire, dans la vie du croyant. La foi est donc définie comme une puissance, comme une force, qui permet en elle-même de voir ce que l’on désire se produire.
Les théologiens de la prospérité diront probablement que ces lois en question ont été créés par Dieu. Cependant, il faut noter que Dieu en tant que Dieu souverain est totalement absent de cette définition de la foi. Il est réduit à un simple robot, dont le rôle est de réagir automatiquement aux déclarations « pleines de foi » des êtres humains. Fred F. Bosworth (1877-1958), un autre prédicateur des débuts de l’évangile de la prospérité, écrit que nos déclarations « mettent Dieu au travail pour accomplir sa promesse » (Kate Bowler, p.22).
Kate Bowler, dans son récit Blessed, définit ce mouvement de la manière suivante: « Donne et reçois. La prospérité divine repose sur un simple échange ». (p.132) Dans l’évangile de la prospérité, Dieu a uniquement un pouvoir réactif – il dépend de la volonté humaine pour agir dans ce monde.
Combien nous sommes loin du Dieu de la Bible! Le psalmiste déclare avec justesse: « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut. » (Psaumes 115.3) Il est souverain sur toutes choses, et sur chaque personne. Il n’avait pas besoin de nous pour créer le monde. Il n’avait pas besoin de demander notre permission pour nous sauver. Il n’a pas besoin de nous pour œuvrer dans ce monde. Dieu est celui qui « appelle ce qui n’existe pas à l’existence » (Romains 4.17) – pas nous. C’est vrai que ce Dieu souverain a choisi d’utiliser des moyens pour accomplir son plan. Il a choisi de nous utiliser, dans sa grâce, pour œuvrer dans ce monde. Mais il n’a pas besoin de nous pour le faire. Sa volonté n’est pas dépendante de la nôtre. Sa liberté n’est pas contrainte par notre inaction.
Bien plus que cela, la foi n’est pas une puissance qui change la réalité, comme l’évangile de la prospérité veut nous faire croire. C’est plutôt une confiance dans les promesses de Dieu. Il est celui qui a fait ces promesses, et il est celui qui les mènera à leur accomplissement. Dieu n’est pas quelqu’un que nous pouvons manipuler. Il est Dieu. Avec cette vision biblique d’un Dieu grand, souverain, et tout-puissant, l’évangile de prospérité meurt complètement.
Une haute vision de Dieu détruit également l’évangile de la prospérité en montrant que Dieu – et non pas la richesse ou la santé – est le bien suprême. Le plus grand bien dans l’univers n’est pas l’argent ni le bien-être physique, mais la connaissance du Dieu de l’univers.
Voici ce que dit l’Eternel: Que le sage ne se montre pas fier de sa sagesse, que le fort ne se montre pas fier de sa force, que le riche ne se montre pas fier de sa richesse, mais que celui qui veut éprouver de la fierté mette sa fierté dans ceci: le fait d’avoir du discernement et de me connaître.
Jérémie 9.22-23
Cette connaissance de Dieu est un bien largement supérieur à tout ce que l’évangile de la prospérité prétend offrir.
webinaire
Si Dieu est bon, pourquoi autant de mal?
Découvre le replay de ce webinaire de Guillaume Bignon, enregistré le 11 décembre 2018, qui traite de la souveraineté et la bienveillance de Dieu.
Orateurs
G. Bignon