Comment se garder de l’amour de l’argent? En réalisant que l’argent n’est pas mauvais, mais qu’il n’apportera jamais un bonheur durable. C’est ce que nous enseigne le livre de l’Ecclésiaste.
Herman a gagné 15 millions d’euros à l’Euro Millions. Quelle belle somme! Et pourtant, voici ce qu’il conclut dix ans plus tard, en regardant en arrière:
Cela m’a rendu la vie plus facile, mais cela ne m’a pas rendu plus heureux.
Par l’expérience, Herman a réalisé que l’argent apportait le bonheur, mais pas un bonheur durable. Il rend la vie plus facile, mais il ne procure pas de satisfaction profonde.
C’est aussi la conclusion du livre de l’Ecclésiaste. Voici trois constats que ce livre fait au sujet de l’argent, ainsi que des implications pour notre vie.
Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent; celui qui aime le faste [c’est-à-dire l’abondance] n’a pas de revenus. C’est encore là une vanité.
Ecclésiaste 5.9
Aimer l’argent, c’est entrer dans un cycle sans fin. On en veut toujours plus. On ne s’arrête jamais. Lorsque l’on poursuit la richesse, on ne se dit jamais: « Ah, j’ai assez, c’est bon! » Au contraire, on verra toujours le niveau de richesse suivant, en nous disant: « C’est là que j’aimerais être! »
Sylvain Romerowski écrit:
La possession des richesses ne fait qu’aiguiser l’appétit. En gros, plus on en a, plus on en veut. L’argent ne rassasie pas.
Quand les biens se multiplient, ceux qui en mangent se multiplient aussi; quel bénéfice en ont les propriétaires, sinon qu’ils le voient de leurs yeux?
Ecclésiaste 5.10
Plus on possède d’argent, plus il y a de personnes autour de nous qui puisent dans cet argent. Il faut payer des gens pour gérer notre argent et nos comptes en banque. Il faut payer des taxes et des impôts au gouvernement. Il faut trouver des gens pour gérer notre patrimoine. Il faut payer des comptables, des avocats et des notaires. Il faut investir, et pour cela, des conseillers sont nécessaires. Bref, toute une armée de personnes vient puiser dans notre argent. C’est ce que souligne l’Ecclésiaste.
Ceux qui "mangent" ces biens (v.10), cet argent, ce sont ceux qui en profitent pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Plus on a d’argent, plus ces gens seront nombreux.
Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir.
Ecclésiaste 5.11
Ce verset établit un contraste entre le travailleur et le riche. L’ouvrier, peu importe la quantité de nourriture qu’il a eue, dort paisiblement à la fin de sa journée. En revanche, le riche ne trouve pas de repos. Il est accablé par les soucis: il doit gérer ses richesses, investir au bon endroit, suivre le cours de la bourse avec attention, penser à de nouveaux projets et acquisitions, et surtout, il doit prendre soin de ses richesses. Il craint de tout perdre, d’être volé, ou arnaqué. Bref, il est plein d’inquiétudes! Il ne peut pas dormir tranquille, car l’argent attire l’anxiété…
Alors, quelle est la solution face à ce constat? Vider son compte en banque? Se dépouiller de toute richesse? Non, l’Ecclésiaste décrit également l’argent comme un cadeau de Dieu:
D’ailleurs pour tout homme à qui Dieu a donné richesse et ressources et qu’il laisse maître de s’en nourrir, d’en prendre sa part et de se réjouir au milieu de sa peine, c’est là un don de Dieu.
Ecclésiaste 5.18
Comme on le dit souvent, ce n’est pas l’argent en soi qui est mauvais, mais c’est l’amour de l’argent. Le problème ne réside pas dans la possession d’argent, mais dans le fait de placer toute sa confiance et son repos dans cet argent. Ce qui est problématique, c’est de trouver sa satisfaction et sa joie profonde dans les richesses.
Ainsi, l’Ecclésiaste nous enseigne la nature éphémère et vaniteuse de l’argent, afin que nous cherchions la satisfaction ailleurs. Le but de tout ce livre de l’Ecclésiaste: nous montrer que tout est de la vapeur (c’est-à-dire que rien ne dure et rien ne satisfait), pour que nous soyons amenés à craindre Dieu, à nous confier en lui, et à trouver notre joie et notre satisfaction en lui, et non dans les choses de ce monde.
La bonne solution face à ce constat n’est donc pas de rejeter l’argent. Il s’agit plutôt de l’utiliser d’une manière qui glorifie Dieu, tout en réalisant que cet argent ne pourra jamais nous satisfaire, et donc en cherchant le contentement ailleurs: en Dieu.
C’est une leçon que l’apôtre Paul avait apprise. Alors qu’il remercie les Philippiens pour leur don financier, voici il écrit:
11 Ce n’est pas à cause de mes besoins que je dis cela, car j’ai appris à être satisfait de ma situation. 12 Je sais vivre dans la pauvreté et je sais vivre dans l’abondance. Partout et en toutes circonstances, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans le besoin. 13 Je peux tout par celui qui me fortifie.
Philippiens 4.11-13
Peu importe qu’il vive dans l’abondance ou dans la pauvreté, que son compte en banque soit rempli ou presque vide, Paul savait être satisfait de sa situation. Pourquoi? Parce qu’il savait qu’il pouvait tout par celui qui le fortifiait: le Seigneur (v.13).
Il mettait sa confiance et le repos de son âme, non pas dans sa situation matérielle ou ses richesses, mais en Dieu. C’est lui qui contrôlait sa vie. Christ était sa raison de vivre, son trésor, son bien le plus précieux. Ainsi, même si la richesse lui était enlevée, tout allait bien pour lui!
Avons-nous appris la leçon que l’Ecclésiaste et l’apôtre Paul nous enseignent, ou sommes-nous pris dans le cycle sans fin de l’amour de l’argent?
Voici quelques questions qui peuvent nous aider à évaluer si notre cœur est bien orienté.
Bien évidemment, l’argent apporte une certaine forme de bonheur et de facilité dans cette vie. Le livre de l’Ecclésiaste le reconnaît. Il est également évident que nous ne pouvons pas vivre sans argent. Ce n’est donc pas une mauvaise chose de chercher à travailler honnêtement pour en gagner. L’Ecclésiaste reconnaît aussi cela.
Mais ce livre de l’Ecclésiaste nous met en garde: le bonheur procuré par l’argent est comme de la vapeur. Il est limité. Ceux qui vivent pour cette vapeur vont se casser la figure.
Le vrai bonheur et la vraie satisfaction se trouvent ailleurs. Ils sont dans le Dieu qui nous sauve en Jésus-Christ, qui nous accueille comme ses enfants, qui pardonne nos péchés et nous offre la vie éternelle. Ce Dieu qui peut réellement rassasier et satisfaire nos âmes, qui contrôle nos vies, et pourvoit à nos besoins. Avec lui, nous n’avons pas à nous inquiéter, car il nous conduit parfaitement vers la gloire. Seul ce Dieu procure le bonheur et la satisfaction qui durent.
Article publié pour la première le 21 avril 2021. Remis en avant le 6 aout 2024 par la Rédaction, dans le but d’atteindre de nouveaux lecteurs.