« Pendant qu’ils étaient en chemin, un homme lui dit: Seigneur, je te suivrai partout où tu iras. » – Luc 9.57
Lisez: Luc 9.57
Il nous est difficile de vivre dans l’incertitude au quotidien. Nous voulons savoir d’où viendront nos ressources, nous voulons savoir si nous allons mourir de cette maladie, ou ce que va devenir tel ou tel enfant, ou si nous aurons encore notre travail dans six mois.
Mais Jésus explique très clairement que ses disciples doivent être capables d’accepter l’incertitude s’ils veulent le suivre.
Je te suivrai partout où tu iras.
Je suis certain que celui qui a fait cette déclaration publique à Jésus était parfaitement sincère. Il l’avait probablement entendu prêcher et vu accomplir des signes et des miracles merveilleux. Au fur et à mesure que grandissait la renommée de Jésus, le nombre de ceux qui voulaient devenir ses disciples augmentait, lui aussi.
Ce que cette personne ne savait probablement pas, c’est qu’à cette période de sa vie, Jésus était sans domicile fixe.
Jésus et ses disciples voyageaient au sud de la Galilée. Il avait résolu de se rendre à Jérusalem, dans le but arrêté d’y mourir. Mais pour s’y rendre, il devait traverser la Samarie.
À cette époque, il y avait une forte animosité entre les Juifs et les Samaritains. En effet, les Juifs estimaient que les Samaritains étaient une sorte de "race impure". Ils étaient issus de siècles de mariages mixtes et de syncrétisme religieux entre des Juifs et les tribus païennes qui avaient conquis Israël il y avait bien longtemps de cela.
Au fil des années, les Samaritains avaient développé leur propre compréhension des Écritures et construit leur propre temple sur leur propre montagne. Leurs croyances étaient la résultante de maintes déformations profanes de l’orthodoxie juive. De ce fait, les Juifs n’avaient “pas de relations avec les Samaritains” (Jn 4.9) et vice versa.
Mais Jésus s’était fait une réputation parmi les Samaritains parce qu’il avait tissé des liens avec eux. Bien que Juif, Jésus parlait avec et à propos des Samaritains d’une manière particulièrement aimable et pleine de compassion. D’ailleurs, près de la ville de Sychar, il avait discuté avec une femme à la réputation pour le moins douteuse, et suite à cela, elle avait cru que Jésus était vraiment le Messie, ainsi que plusieurs autres Samaritains avec elle (Jn 4.1-42).
Mais cela n’avait aucune importance aux yeux des Samaritains de la ville où Jésus avait prévu de passer la nuit. Ce qui importait, c’est qu’il était en route pour Jérusalem. Et puisque c’était le cas, ils ne voulaient rien avoir à faire avec lui (Lc 9.52-53). Jésus a connu la discrimination.
Cela provoqua l’indignation des disciples. Les Samaritains étaient non seulement des hérétiques, mais ils étaient aussi profondément ingrats. Jacques et Jean proposèrent même de faire descendre le feu du ciel et de rayer cette ville de la carte (Lc 9.54).
Mais Jésus n’était pas venu pour juger le monde. Il était venu pour le sauver (Jn 12.47). Alors, il a simplement continué sa route sans avoir d’endroit où il pourrait passer la nuit.
Quand ce fan de Jésus a donc publiquement proclamé son désir de le suivre qu’importe où il irait, Jésus a vite rendu les choses un peu moins attractives en lui répondant:
Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas un endroit où il puisse reposer sa tête.
Luc 9.58
Dieu ne nous dit pas comment cet aspirant disciple a réagi, car, ce qui est important ici, c’est la question implicitement posée par Jésus: peux-tu vivre sans savoir?
Peux-tu supporter l’idée de ne pas savoir comment Dieu va pourvoir à tes besoins les plus pressants et continuer à néanmoins croire qu’il le fera? Jésus a donné à cet homme, ainsi qu’à nous, un avertissement franc et direct. Le suivre, c’est suivre un homme sans domicile fixe. Le suivre, c’est devenir nous-mêmes “étrangers et voyageurs sur la terre” (Hé 11.13).
Il y aura forcément des moments où obéir et rester fidèle à son appel voudra dire ne pas savoir comment nos besoins seront pourvus. Nous rencontrerons des situations imprévues. Certains de nos projets tomberont à l’eau. Il se peut que notre salaire ne nous permette pas de mettre énormément de côté pour préparer notre retraite. Il nous faudra peut-être chercher un soutien financier. Un cambrioleur entrera peut-être chez nous par effraction et volera tout ce que nous possédons. L’économie de notre pays pourrait s’effondrer. Vous aurez peut-être besoin de faire preuve d’une générosité radicale pour répondre au désespoir de quelqu’un dans votre entourage. Une maladie invalidante pourrait vous toucher. Vous connaîtrez peut-être la discrimination religieuse ou raciale.
Quand ces choses se produisent, nous sommes souvent tentés d’avoir peur, parce que notre sécurité matérielle a disparu. Mais nous ne devrions pas être surpris:
Le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur.
Jean 13.16
Si Jésus a connu ces choses, cela nous arrivera à nous aussi.
Au cœur de telles situations, Jésus ne veut pas que la peur domine notre vie. Il veut, au contraire, que la foi domine notre vie. L’incertitude à laquelle nous faisons face n’est en réalité qu’une incertitude apparente. Notre avenir, la réponse à nos besoins quotidiens, notre victoire finale… tout cela est certitude absolue aux yeux de Dieu. Il détient toute la prescience, toute la puissance et toutes les ressources nécessaires pour nous garantir cela, et il a le profond désir de tout faire contribuer au bien de ceux qui l’aiment et qu’il a appelés (Rm 8.28).
Très souvent, les périodes d’incertitudes sont celles qui nous permettront de vivre les expériences les plus profondes dans notre relation avec Dieu, ici dans ce monde. Bien plus que les temps de sécurité et de prospérité, elles nous prouvent que Dieu existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent (Hé 11.6).
Alors, si vous traversez en ce moment l’une de ces périodes d’incertitude, prenez courage. Dieu vous fait la grâce de vous permettre de vivre cette réalité: il agit en faveur de ceux qui comptent sur lui (És 64.4).
webinaire
Comment remporter le prix?
Découvre le replay du webinaire de Raph et Matt (Memento Mori) enregistré le 28 septembre 2020.


Orateurs
M. Giralt et R. Charrier
