Partageons nos expériences: le culte de famille

Croissance spirituelleCulte communautaire

Comment emmener sa famille dans un moment de « culte », alors qu’on ne l’a même pas vécu soi-même étant enfant? Bienvenue au club!

Stéphane m’a invité à partager notre propre expérience sur le sujet pour compléter les 2 derniers bons articles de Tim Challies ("Réussir votre culte de famille" et "Pourquoi nous échons?"). J’ai accepté parce que je crois, comme lui, que le meilleur encouragement à construire nos « cultes de famille », c’est d’abord l’échange d’expériences. Alors voilà comment on le vit chez nous:

Béni soit Marty Machowski!

À l’heure où j’écris, nous avons 3 enfants (2 ans, 3 ans ½ et 5 ans). C’est donc le moment de la petite enfance.

Ce n’est pas une règle inflexible, mais généralement, on s’installe au salon, le soir, après avoir débarrassé la table.

Dès leurs premiers jours, on a habitué nos enfants à ce moment d’attention. Ce sera bientôt le tour du 4ᵉ qui est encore au chaud dans le ventre de sa maman. Souvent, les enfants eux-mêmes veulent m’imiter et posent une Bible sur leurs genoux, mais on laisse les jouets et tout ce qui pourrait nous distraire de côté.

Puis, on pique leur intérêt sur la lecture du jour, avant de prier que Dieu nous parle (cette prière, c’est implicitement le moment où ils se calment et au travers de laquelle on leur transmet nos convictions en matière de doctrine de la Parole de Dieu).

Actuellement, on utilise les trames de Marty Machowski, et on en est très contents pour au moins 9 bonnes raisons:

1. C’est un gain de temps: pour préparer, il me suffit de lire le dimanche soir les 5 jours à venir pour me mettre le sujet en tête. J’ai remarqué que je tire plus de profit quand je ne fais pas ça à la dernière minute, et ça se ressent dans les moments ensemble.

2. C’est court: et c’est tant mieux! Vous savez tout autant que moi que l’attention des tout-petits à une durée limitée. Comptez 10 minutes en moyenne par soirée.

En moyenne, parce que parfois le Seigneur vous donnera la grâce que les enfants lancent des discussions/posent des questions. D’autres fois, vous aurez l’impression qu’ils n’écoutent pas et que c’était juste « pour la forme » (jusqu’à ce que l’un d’eux vous ressorte le contenu de la soirée dans un contexte complètement différent). C’est court donc, mais c’est issu d’un travail très sérieux et…

3. C’est global: Avec les 2 livres Ancien Testament et Nouveau Testament, on couvre toute la Bible en 2×78 semaines. Ça laisse le temps de prévoir la suite.

4. C’est christocentrique: Jésus lui-même interprétait la Bible de cette manière. Alors c’est super de pouvoir apprendre cela aux enfants dès leurs « premiers pas ». Chaque mercredi, on « connecte » le sujet à l’Évangile.

5. C’est en anglais: Non seulement j’en tire profit en ayant une occasion de plus de méditer la Parole et d’entrer dans la tête de Marty chaque semaine, mais en plus, je travaille mon (pauvre) anglais et j’augmente mon vocabulaire pour être prêt à lire des super bouquins qu’on ne trouve malheureusement que dans la langue de Shakespeare!

6. C’est vivant: Un lundi, nos enfants ont mangé un repas avec Jean-Baptiste; au menu: miel et sauterelles! Enfin, c’est ce qu’ils ont cru. Ils ont fait la fête avec les israélites de retour d’exil, bu l’eau changée en vin… mais jamais sans perdre la signification profonde de ces évènements.

Je dois avouer que je ne suis pas pour que ce moment soit forcément un moment de spectacle. Je ne veux pas donner la mauvaise habitude à nos enfants de lier leur piété à trop d’artifices; le fait d’écouter Dieu leur parler au travers de sa Parole doit déjà être quelque chose d’exceptionnel.

Néanmoins, quand je lis, je lis pour des enfants. Je donne le sens du texte et j’insiste sur les moments de l’histoire sur lesquels ils seront questionnés ensuite.

7. C’est recommandé: Par des auteurs que j’apprécie comme Timothy S. Lane, Paul et Tedd Tripp, etc.

8. C’est participatif: chaque jour l’auteur propose 3 ou 4 questions de compréhension + une proposition de prière.  On pense à tort que les plus jeunes ne comprennent pas ce qui se passe au moment des questions. Mais on change très rapidement d’avis: quand les enfants rebondissent sur un verset durant le culte du dimanche, ou sur le mot « tentation » à la radio, on voit bien qu’ils ne sont pas sourds.

9. C’est la base: si vous ne savez pas par où commencer votre culte de famille, c’est une très bonne base: la Parole de Dieu. Après tout, c’est par ce biais, en les exposant à la Parole de Dieu, que nos enfants pourront être sauvés (2Tm 3.15).

Vous voulez voir pousser vos tomates? Exposez-les au soleil.

Vous voulez voir vos enfants naitre de nouveau? Exposez-les à la Bible (1P 1.23).

Pas besoin de beaucoup d’expérience pour promettre cela. C’est la Bible qui le dit.

À la suite de ce moment, les applications nous mènent à prier, chanter (le catéchisme de Westminster par exemple, pour encore imprimer les vérités bibliques dans la mémoire des enfants); c’est alors à maman de sortir sa guitare, discuter, inviter les enfants à la repentance…

Du vécu

Je n’hésite pas, certains jours comme cette semaine, à refaire plusieurs jours le même récit. S’ils en redemandent, je ne suis pas à tout prix mon programme; s’ils en redemandent, c’est qu’ils aiment ça! Et la répétition fait des miracles chez les enfants. La petite Jade, 3 ans ½, a répété 3 jours de suite que les démons appelaient Jésus « le saint, le Fils de Dieu ». C’est désormais gravé dans sa mémoire.

Durant les vacances, j’ai parfois du mal à tenir le rythme. Je suis aussi parfois absent ou en déplacement.

Mais heureusement, élever nos enfants « selon le Seigneur » (Ép 6.4) ne se résume pas qu’à ce moment… mais ça, c’est un autre article.

Et vous comment faites-vous vos cultes de famille?

Franck Godin

Disciple de Jésus, Franck le sert à l’Église Protestante Les Deux Rives, à Toulouse. Il est marié à Flavie, ils ont 5 enfants.

Ressources similaires

webinaire

Comment organiser des cultes pour chrétiens et non chrétiens?

Ce replay du webinaire de Stéphane Kapitaniuk et Franck Godin a été enregistré le 3 juillet 2018.

Orateurs

F. Godin et S. Kapitaniuk