Après avoir écouté une conférence intitulée "Anti-fragile Mothering", j’ai eu envie de vous partager ce que j'en ai retenu.
Cette conférence tire son nom d’un livre (séculier) du statisticien et auteur Nassim Nicholas Taleb: Anti-fragile, les bienfaits du désordre.
Si on veut donner un contraire à la fragilité, on va souvent penser à la robustesse.
Mais pour Nassim N. Taleb, le véritable contraire de la fragilité, c’est l’anti-fragilité. En effet, la fragilité peut être définie comme quelque chose qui se casse facilement sous une contrainte et la robustesse est alors définie comme ce qui ne casse pas facilement sous la contrainte. L’anti-fragilité elle, définit ce qui se renforce, s’améliore sous la contrainte, dans la difficulté, l’épreuve.
Avec cette définition, nous comprenons aisément pourquoi Rachel (la conférencière) a lié ce terme d’anti-fragilité à la maternité. Elle-même est maman de 7 enfants et son discours est parsemé d’anecdotes qui nous rappellent qu’elle n’est pas simplement une oratrice, elle sait également ce qu’est la vie de maman au quotidien.
Pour ma part, je suis maman de 3 enfants. J’ai plusieurs amies mamans de 3, 4, 5 ou 6 enfants, et nos discussions en groupe de croissance sont faites de joies, mais bien sûr aussi de craintes, doutes, fatigues et parfois lassitude, exaspération et déception… Oui, être mère est un défi, et comme le rappelle avec humour Rachel: avec un raisonnement purement humain, en posant le pour et le contre, c’est une folie de se lancer dans une telle entreprise. Les risques sont grands pour la stabilité de notre couple, l’harmonie de notre corps, l’organisation de notre temps, la longévité de notre bien-être psychique…
Heureusement, lorsque nous désirons un enfant, notre raisonnement ne s’arrête pas à cela. Pour la plupart d’entre nous, nous y voyons la suite logique de notre couple, un certain accomplissement de notre idée de la famille. Bien vite, nous nous rendons compte de la superficialité de ces désirs… Mais alors, que nous reste-t-il?
Il nous reste le plus important: dans sa souveraine grâce, Dieu donne à ses enfants la capacité de procréer, de donner vie à d’autres de ses enfants. Et dans cette merveilleuse aventure qui nous dépasse, il faut bien l’avouer, il nous offre l’occasion de devenir davantage à son image. Oui! Ne l’oublions pas, notre but sur terre n’est pas de vivre une vie heureuse, de se marier et d’avoir beaucoup d’enfants… mais, pour autant, l’histoire n’en n’est pas moins féérique! Dieu nous a créés pour refléter sa gloire, pour être son image pour le reste de la création! Bien mieux que des princesses en quête du prince charmant, nous sommes des reines en devenir, l’Épouse de Christ se préparant pour les noces! Nous sommes choisies, élues et notre royal époux veille sur nous.
Le concept d’anti-fragilité m’a touchée car il évoque chez moi la promesse que je n’ai plus à craindre le malheur! Mon Seigneur ne promet pas qu’il ne m’arrivera rien, il promet qu’il va me rendre inébranlable!
Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. - 1P 5.10
Oui, chaque événement de ma vie, heureux ou malheureux, chaque joie, chaque crainte, chaque défi est au service d’un seul et unique but: être chaque jour davantage à l’image de mon créateur. La bonne nouvelle est que cela ne dépend pas de nous, de notre état de santé, de notre forme ou de nos circonstances! Non, cela dépend de Dieu, de sa volonté et de sa puissance! Notre Père nous a créés pour être ses ambassadeurs, notre Seigneur nous envoie dans le monde pour le faire connaitre par notre attitude (voir la prière de Jésus dans Jn 17.9-26). Nous sommes des envoyés, avec une mission et une promesse!
Voici, je t’établis en ce jour sur tout le pays comme une ville forte, une colonne de fer et un mur d’airain, contre les rois de Juda, contre ses chefs, contre ses sacrificateurs, et contre le peuple du pays. - Jr 1.18
De prime abord, savoir que les épreuves et défis d’une mère contribuent à votre sanctification comme rien d’autre ne vous fait peut-être pas beaucoup d’effet… Et pourtant, ça change tout! Quand notre façon de regarder change, tout change. Oui, nous ne sommes ni les mères, ni les épouses, ni les chrétiennes que nous voudrions être. Oui, nos ratés nous semblent parfois plus nombreux que nos victoires… Mais quand je suis affaiblie au plus haut point et que je dis à mon petit dernier: « Tu me fatigues! » ou « Tu me saoules! », lorsque je le punis de manière injuste car j’ai mal analysé la situation, ou quand le degré de la punition reflète davantage mon état émotionnel que la gravité de la situation, tout n’est pas « raté ».
En effet, en reconnaissant mes ratés, en me repentant, j’obtiens une victoire sur mon péché, mon orgueil, ma quête de confort… En communicant avec ma famille, mes enfants, en reconnaissant mon emportement devant eux et en demandant pardon, j’obtiens une victoire pour leur éducation. Certes nous ne sommes pas parfaites, mais nous sommes en chemin vers la plus glorieuse des destinations! Ne laissons pas notre orgueil perfectionniste nous priver de cette joie!
Régulièrement, nous attendons des autres qu’ils nous plaignent. Nous profitons largement des excuses toutes trouvées dues à notre charge familiale et/ou notre emploi. Mais la pitié que les autres et le monde peuvent nous offrir est bien insignifiante et ne nous donne pas le réconfort tant espéré. Dans son discours, Rachel compare cette quête à celle d’un raton laveur qui, après avoir lavé une barbe à papa et l’avoir vue se dissoudre dans l’eau, gratte désespérément le sol du bassin dans l’espoir de la voir réapparaître pour pouvoir le manger.
Le réconfort apporté par les plaintes et les tapes dans le dos des autres ne nous satisfait pas réellement. Nous sommes créées pour refléter la gloire de Dieu. C’est bien l’unique chose qui nous satisfait et nous réjouit véritablement, profondément. Alors, au lieu de rechercher l’approbation et l’apitoiement de nos sœurs, encourageons-nous, exhortons-nous à voir comment le Seigneur nous équipe dans nos épreuves.
Je souhaite vous encourager à faire de vos groupes d’étude biblique, groupe de jeunes mères, ou groupe de croissance, des lieux où les épreuves du quotidien sont mises en face de la Parole. Recherchons dans nos ratés, nos faiblesses et nos craintes, les moyens et les outils que notre Seigneur est en train de mettre au service de notre sanctification.
« Père céleste, je te prie pour que nos groupes de femmes ne soient pas un bureau des pleurs mais qu’ils soient pour toi un parfum agréable. Rends-nous capables de voir toute épreuve comme un moyen que tu mets devant nous pour te glorifier. Aiguise notre regard afin que nous voyions nos défis comme des outils pour notre sanctification et celle des nos familles. »
webinaire
SOS Parentalité: Comment éduquer à la lumière de l'éternité?
Ce replay du webinaire de Samuel Laurent a été enregistré le 16 juin 2020.
Orateurs
S. Laurent