Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se serait passé si la Pentecôte n'avait jamais eu lieu? Sans la venue du Saint-Esprit, nous n'aurions pas eu d'union avec Christ, ni de puissance pour le ministère, ni de témoignage jusqu'aux extrémités de la terre. Nous, en tant que peuple de l'alliance, n'existerions tout simplement pas!
J’aime entendre des femmes raconter comment s’est déroulé leur accouchement. Les récits sont aussi variés que les enfants qu’ils représentent. Certaines amies semblent avoir eu des durées de travail relativement faciles, avec peu de difficultés. D’autres ont enduré des heures de douleurs insupportables, apparemment sans fin, et des complications majeures. Mais ces histoires ont une chose en commun, c’est que l’événement lui-même était ponctuel. Physiologiquement, je ne peux donner naissance au même enfant qu’une seule fois. Quel que soit l’accouchement, c’est une bonne nouvelle! Je trouve cette analogie utile lorsque nous examinons ce que signifie la Pentecôte pour nous aujourd’hui.
Actes 2 est-il un paradigme pour notre expérience personnelle? Est-ce un manuel sur la manière d’implanter une Église locale? Ou est-ce plutôt le récit spectaculaire de la naissance de l’Église? Dans cet article, nous allons découvrir la réponse à ces questions.
La Pentecôte est donc d’une importance capitale, car ce jour-là, quelque chose d’extraordinaire, de radical et d’impressionnant s’est produit: le Saint-Esprit promis est venu habiter une fois pour toutes au sein de son peuple! Et cela d’une manière différente de toutes celles qui l’ont précédée, car elle était définitive, complète et permanente. La manifestation de la présence de Dieu ne serait plus centrée sur le temple à Jérusalem. À partir de ce jour, c’est nous, son peuple, qui sommes son temple.
À plusieurs reprises, Jésus promet à ses disciples qu’il enverra l’Esprit (Lc 11.13, 24.49; Jn 14.16-17, 26, 15.26; Ac 1.4-8). Mais pour que nous ne considérions pas cette promesse comme étant donnée dans un vase clos, Jean le Baptiste prédit également le baptême du Saint-Esprit (Mt 3.11, Mc 1.8, Lc 3.16, Jn 1.33). Et bien avant l’ère du NT, les prophètes ont parlé d’un jour où l’Esprit habiterait au milieu de son peuple (És 32.15, 44.3-4; Jr 31.31-34; Ez 36.23-28; Jl 2.28-29).
En Actes 2, nous assistons à la réception de ce don tant attendu. Le verset 1 nous dit qu’ils sont tous ensemble dans un même lieu. Pour découvrir à qui "tous" se réfère, nous devons nous tourner vers Actes 1.12-15, lorsque les Apôtres sont réunis dans la chambre haute avec le groupe élargi des disciples, qui comptent environ 120 personnes (v. 15) et comprennent “les femmes, et Marie, la mère de Jésus” (v. 13). Les femmes incluent probablement Marie-Madeleine et celles qui, avec elle, ont été témoins oculaires de la croix, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus. Ce qui se passe ensuite n’est rien de moins qu’époustouflant:
2Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. 4Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Actes 2.2-4
Le vent et le feu sont « des signes audibles et visibles qui annoncent la venue de l’Esprit, et donnent un caractère impressionnant à l’événement; ils soulignent la puissance de l’Esprit ». Les expressions « chacun d’eux » et « tous furent remplis » indiquent que le don de l’Esprit est déversé sans distinction sur toutes les personnes présentes en ce lieu, et non seulement sur les Apôtres.
Ce jour-là, sont probablement présents des hommes et des femmes de la diaspora juive qui se sont installés à Jérusalem à une date antérieure. Alors qu’ils sont réunis à Jérusalem pour célébrer la fête des prémices, ils entendent les disciples parler dans leur langue maternelle. Ces gens sont des voyageurs du monde avec une certaine dose de snobisme, vu la façon dont ils s’interrogent: « Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? » (v. 7). Car la Galilée n’est pas exactement connue comme l’épicentre des cultures internationales. En entendant ces Galiléens parler les langues qu’ils ont apprises dans des pays lointains, ils sont étonnés, surpris, perplexes.
Aujourd’hui, cela équivaudrait à ce que des gens du monde entier visitent Disneyland et soient accueillis par des locaux dans un mandarin, un farsi, un allemand, un wolof, etc. parfaits. Certains dans la foule ce jour-là ne trouvent aucune explication naturelle à ce comportement surnaturel et en concluent que les disciples sont ivres (v. 13). Cela montre bien la dureté de cœur de certains qui, face à un signe aussi puissant, choisissent de se moquer et de ridiculiser plutôt que de chercher humblement la vérité.
Pierre se lève pour s’adresser à la foule. Et, alors que les 120 sont tous remplis de l’Esprit, il se tient maintenant « avec les onze ». Ainsi, nous constatons qu’une distinction est faite entre le groupe élargi des disciples et les douze apôtres. Pierre soutient que, loin d’être une ivresse, il s’agit de l’accomplissement de la prophétie de Joël:
17Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. 18Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront.
Joël 2.28-32
Que signifie exactement l’expression « les derniers jours »? En termes simples, tous les jours de la nouvelle alliance sont les derniers jours. Ils ont commencé avec l’avènement de Jésus-Christ, se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui et se poursuivront jusqu’à son retour. Un spécialiste souligne que, même si l’inégalité prévalait dans le monde, en Christ, les différents groupes ont été réunis sur un pied d’égalité. Dieu a tenu sa promesse en répandant son Esprit sur toute chair: sur ses filles comme sur ses fils, sur les jeunes comme sur les vieux, sur ses serviteurs et servantes comme sur les libres.
Ces seconds phénomènes comprennent des signes dans les cieux et sur la terre, du sang et du feu (v. 19). Et alors que nous voyons comment la première moitié de la prophétie de Joël se réalise à la Pentecôte, la seconde moitié ne l’est pas. Le verset 20b nous dit quand ils le seront: » avant l’arrivée du jour du Seigneur… » (v. 20). Ces paroles prophétiques indiquent les derniers événements avant la fin. Et elles parlent de la colère de Dieu qui frappera ceux qui ont rejeté son offre de salut. Pourtant, même à ce moment-là, l’espoir demeure. Car le dernier verset de la section anticipe la grâce de Dieu qui s’étendra bientôt sur les auditeurs de Pierre à la fin de son sermon (v. 21).
Pierre rappelle ensuite à ses auditeurs que Jésus a accompli des signes et des prodiges par la main de Dieu, qu’il a été crucifié et qu’il est ressuscité. Et au v. 23, il attribue la mort de Christ à:
Ainsi, Pierre n’absout pas ses auditeurs de toute responsabilité, mais il insiste sur le fait que la croix n’a pas pris Dieu par surprise. Au contraire, elle fait partie de son plan depuis le début.
Pierre cite une prophétie du Psaume 16 qui ne fut que partiellement, métaphoriquement, accomplie dans la vie de David, et dont l’accomplissement viendrait des siècles plus tard dans la résurrection de son Fils promis. Il explique l’impossibilité pour David d’être l’accomplissement ultime de cette prophétie, puisque sa tombe atteste qu’il a effectivement vu la corruption. Jésus, cependant, n’a pas vu la corruption, et Pierre, les autres Apôtres et toute la compagnie des disciples témoignent de sa résurrection et de son ascension. Le même Jésus qui, quelques semaines auparavant, a été cloué sur une croix, est maintenant intronisé au ciel en tant qu’héritier légitime de David. Le sermon de Pierre atteint son crescendo au v. 36. C’est le point central de son message, le point culminant de tout ce qu’il avance:
36Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.
En réponse au message puissant de Pierre, la multitude « eut le cœur vivement touché ». La mauvaise nouvelle que Pierre vient d’énumérer est une sentence de mort, mais la bonne nouvelle qu’il proclame dans cette invitation est en effet source de vie. Le remède à leur condition misérable est triple:
Nous voyons la conclusion stupéfiante au v. 41. Le groupe des disciples passe en un jour de 120 à plus de 3 000 personnes! C’est vingt-cinq fois plus! Imaginez à quoi ressemblerait le baptême de 3 000 personnes en un seul jour. Il a dû falloir des heures aux apôtres pour réaliser un tel exploit herculéen, même avec l’aide des 120.
À l’instar de la fête juive des prémices pour laquelle s’est réunie cette foule de plus de 3 000 personnes, elle est les prémices d’une abondante récolte qui se poursuivra tout au long du livre des Actes et de l’histoire de l’Église jusqu’à nos jours! Et nous avons le privilège de faire partie de cette Église universelle, invisible, multiethnique et mondiale de Jésus-Christ. La mission de l’Église reste la même qu’au jour où Pierre a prêché: être ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre, en emportant avec nous le même message intemporel que ce passage proclame:
Que cette vérité impressionnante alimente notre amour pour Christ, pour son Église et pour les perdus, alors que nous cherchons à être ses témoins jusqu’à son retour.
Article publié une première fois le 25 janvier 2022 et republié le 31 mai 2022 pour en faire profiter de nouveaux lecteurs.