Moïse est un des personnages les plus importants de l'histoire du peuple hébreu. Il fut sauvé par Dieu à la naissance et mis à part pour conduire son peuple hors d'Égypte. Mais malgré sa trempe, Moïse a quand même eu besoin de conseils de gens plus avisés que lui dans son entourage. Voilà 5 conseils en leadership que lui donne son beau-père Jethro.
Depuis le début, Moïse n’est pas un leader proclamé (Ex 3.11). Il met en avant ses difficultés de langage (Ex 4.10). Mais Dieu lui fait savoir que celui qu’il appelle, il l’équipe également (Ex 4.10-11). Mais ce n’est pas gagné pour autant (Ex 4.13).
Alors que Moïse lui a demandé de laisser aller le peuple, le pharaon durcit la condition des hébreux (Ex 5.6-8). À cause de cela, le peuple voit Moïse d’un mauvais œil (Ex 5.21) et ne veut plus l’écouter (Ex 6.9).
Finalement, après la dixième plaie, Pharaon laisse le peuple aller (Ex 12.31-33) avec Moïse à sa tête. Lui qui menait le troupeau de son beau-père Jethro dans le désert (Ex 3.1) doit maintenant mener le troupeau de Dieu jusqu’à la terre promise.
Le peuple d’Israël vient de sortir d’Égypte, délivré par la main puissante de l’Éternel (Ex 12.31-32, 41). Le peuple nombreux (Ex 12.37) est maintenant en route pour le pays que Dieu avait promis à ses pères (Ex 3.8; 13.11; Ex 6.4, 7-8). Mais les membres du peuple trouvent souvent des sujets pour se plaindre: à la vue des Égyptiens qui viennent avec leurs chars (Ex 14.10-11), à Mara parce qu’ils ont soif (Ex 15.23-24), dans le désert de Sin parce qu’ils ont faim (Ex 16.2-3), à Rephidim parce qu’ils n’ont pas d’eau (Ex 17.3).
Le peuple semble avoir oublié les conditions de servitude dans lequel il se trouvait (Ex 2.23; 5.7-9, 19-20), imposées par un pharaon au cœur endurci. Face aux conditions du désert et de l’errance, il regretterait presque l’Égypte (Ex 14.12).
Le peuple se plaignait parfois et n’écoutait pas toujours Moïse (Ex 16.20).
Le peuple dont Moïse a la charge est nombreux (Ex 12.37-38). Et devant sa manière de procéder, son beau-père Jethro reprend Moïse: ce qu’il fait « n’est pas bien » (Ex 18.17). La sagesse de Jethro nous donne 4 principes que nous pouvons encore prendre en compte dans notre leadership.
On peut imaginer l’état dans lequel se trouve Moïse. Il est vieux (Ex 7.7), s’est déjà fait rejeter plusieurs fois par le peuple, et doit maintenant le conduire dans des conditions difficiles. Moïse doit être fatigué, voire épuisé. Mais Jethro est lucide: Moïse va s’épuiser et va épuiser le peuple avec lui (Ex 18.17).
La queue aux guichets des impôts est parfois (toujours) longue, alors imaginez la queue que formaient tous ceux qui, dans le peuple, avait une chose à régler.
Si Moïse vivait au XXIe siècle, nous parlerions probablement de burnout. Cet épuisement guette tout ceux qui se tuent à la tâche, et on le retrouve particulièrement parmi les pasteurs.
Jethro a raison lorsqu’il dit à Moïse: « La chose est au-dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul » (Ex 18.18). Moïse doit se rendre à l’évidence: gérer toutes les affaires de tout le peuple le dépasse complètement. La solution: déléguer.
Moïse ne doit pas déléguer à n’importe qui. Il doit choisir « des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres et ennemis de la cupidité » (Ex 18.21). Ces hommes doivent posséder la piété, la capacité et l’intégrité nécessaires à la direction du peuple (comparez avec les caractéristiques requises des anciens en 1Tm 3.2-7).
Moïse ne doit pas déléguer n’importe comment. Il doit faire confiance aux hommes qu’il a choisis et les laisser diriger ceux qui sont sous leur responsabilité. Il doit leur donner l’autonomie nécessaire (Ex 18.22).
Jethro a raison: non seulement Moïse s’épuise, mais il fait ce que d’autres pourraient faire et, par conséquent, ne fait pas forcément ce qu’il devrait faire. Déléguer devrait lui permettre de se concentrer sur son rôle de direction et d’enseignement, sans se perdre dans les « petites affaires. »
Moïse doit être l’interprète du peuple auprès de Dieu et l’interprète de Dieu auprès du peuple (Ex 18.19). Il doit également enseigner la loi et les ordonnances (Ex 18.20).
Nous aussi, bien souvent, nous ne faisons pas bien ce que nous devrions faire parce que nous faisons ce que d’autres pourraient faire, et souvent mieux que nous. Alors pourquoi ne pas déléguer à des gens capables et intègres? Par amour du pouvoir? Par manque de stratégie? Par besoin de reconnaissance? Parce qu’on ne connaît pas bien notre rôle?
En suivant les conseils avisés de Jethro, Moïse doit pouvoir se concentrer sur son rôle, mais aussi alléger sa charge (Ex 18.22). Il en va de sa mission, de sa santé, mais aussi de celle du peuple (Ex 18.23).
Ne pas se ménager, c’est négliger le corps que Dieu nous a confié. Trop souvent nous (je) nous pensons plus forts, plus résistants et plus endurants que nous le sommes en réalité.
Dieu, dans sa sagesse, nous demande de prendre un jour de repos par semaine. Le repos nous recharge et manifeste également notre dépendance envers Celui qui contrôle toutes choses.
Bien souvent, une des meilleures choses que nous pouvons faire pour améliorer notre leadership est de… dormir un peu plus.
Jethro dit à Moïse ce que beaucoup d’entre nous auraient besoin d’entendre ou de se répéter: à cette allure, tu n’iras pas loin. Reconsidère tes engagements, revois ton emploi du temps. Coupe dedans si nécessaire. Repose-toi.
Dans sa grâce, Dieu a mis Jethro sur la route de Moïse pour le conseiller et l’aider à mieux s’organiser pour mieux diriger. Et Moïse l’a écouté (Ex 18.24-26).
Et toi, as-tu un mentor pour te reprendre quand « tu fais ce qui n’est pas bien »? Si ce n’est pas le cas, je t’encourage à prier et à réfléchir pour en trouver un. Quelqu’un en qui tu pourras avoir confiance et qui pourra te dire, dans l’amour, quand tu es à côté de la plaque. Ou quelqu’un à qui demander conseil.
Et si tu as un mentor, écoute-le… « et que Dieu soit avec toi! » (Ex 18.19)
webinaire
Comment prêcher Christ à partir de l’Ancien Testament?
Ce replay du webinaire Dominique Angers a été enregistré le 20 novembre 2019.
Orateurs
D. Angers