Cela fait peut-être mille fois que vous ressassez encore et toujours les mêmes querelles. Si vous êtes un peu honnête avec vous-même, il vaudrait mieux que certaines personnes ne connaissent pas les sentiments de colère, peut-être de haine que vous alimentez à leur encontre. Chaque soir, vous attendez que justice vous soit faite pendant des heures. J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous.
La mauvaise, c’est que l’amertume commence à fleurir dans votre cœur. La bonne, c’est que la Bible contient la méthode imparable pour éradiquer l’amertume.
En 1 Samuel 1.1-19, nous découvrons Anne. Depuis des années, le même scénario se répète, et aucune issue ne semble se dessiner à l’horizon. Anne a 2 handicaps. Le premier, c’est que Dieu l’a rendue stérile et à l’époque où elle vit, c’est sûrement l’une des pires malédictions qui soit. Le deuxième, c’est qu’elle a une rivale, Penina, qui lui mène la vie dure, et qui vient sans cesse exciter la jalousie de la préférée d’Elkana. La coupe est pleine, et au verset 10, nous lisons:
Et, l’amertume dans l’âme, elle pria l’Éternel et versa des pleurs.
L’amertume. Ce savant mélange de tristesse et de rancœur, additionné du sentiment d’humiliation, parfois de jalousie, de déception, et recouvert d’une sensation glaciale d’injustice… L’amertume est ce cocktail de sentiments négatifs que l’on cultive encore et toujours à l’égard de quelqu’un, ou d’une situation, et nous incite à crier réparation…
L’amertume est la fille de la colère et en digne héritière, elle est assoiffée de justice. Elle prolifère à vitesse grand V et sème le trouble sur son passage. Son slogan? C’est pas juste! L’amertume guette tous les chrétiens, et si nous n’y prenons pas garde, nous pourrions devenir les esclaves de cette mauvaise attitude dévastatrice (Ép 4.31).
La bonne nouvelle, c’est qu’Anne nous livre dans les versets suivants une manière radicale pour arracher toute forme de rancœur de notre vie.
C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle (Lc 6.45); alors d’une manière ou d’une autre, tous nos mauvais ressentiments qui débordent de notre cœur vont finir par éclabousser aux oreilles de quelqu’un. Si seulement nous avions la sagesse d’aller vers Dieu avec nos ressentiments, plutôt que chez la voisine, bien des dégâts seraient évités dans nos relations.
Anne a fait le choix de s’approcher de Dieu. Elle ne lui a rien caché et a joué cartes sur table:
Anne s’est lamentée de la bonne manière et devant la bonne personne: le Dieu de justice. Il est peut-être temps pour vous d’en faire autant. Pourquoi? Parce que notre Dieu nous fait marcher dans les sentiers de sa justice, et que toutes les sources que nous cherchons se trouvent en lui seul. Un cœur enflammé d’amertume ne peut s’éteindre que par le torrent de justice que le Dieu de paix et d’amour est prêt à déverser abondamment.
Répandons nos cœurs devant Dieu, disons-lui tous nos soucis, rappelons-nous que tout est grâce et faisons-lui confiance. Ne nous a-t-il pas promis que si nous mettions notre confiance en lui, il agirait dans nos cœurs? À ses pieds, se trouve l’amour, le pardon et la paix pour ceux qui le demandent.
Regardez ce qu’il se passe en 1 Samuel 1.18:
Elle répondit: Que ta servante trouve grâce à tes yeux! Cette femme s’en alla. Elle se remit à manger et son visage ne fut plus le même.
L’histoire pourrait presque s’arrêter là!
Considérons combien Dieu est bon avec Anne. Elle pleurait et ne mangeait plus, et voilà que maintenant, elle s’alimente et son visage est transformé. Quelque chose a changé dans son cœur et ça se voit. Comme si le poids de la tristesse, le goût amer de ses souffrances, tout cela avait été terrassé par Dieu.
Nous avons le même Dieu qu’Anne. Il aime donner de bonnes choses à ses enfants (Mt 7.11). L’amour, le pardon, la joie, la paix, tous les fruits de l’Esprit sont les bonnes choses que nous pouvons demander. Nous avons de surcroît, l’assurance qu’il nous les donnera en abondance.
Anne a lâché prise, c’est-à-dire qu’elle a déposé le dossier dans les mains de son Seigneur. Ce n’était plus son souci, et elle pouvait maintenant placer son espérance et sa joie dans son sauveur. Considérez bien le fait que son visage a changé avant qu’elle ne soit enceinte, avant que sa prière soit exaucée, avant qu’elle accomplisse le vœu qu’elle avait prononcé. Dieu a répondu et a pourvu au-delà de ses requêtes et la suite de son chemin en fût bouleversé.
Notez aussi que le changement ne s’est pas opéré chez Penina. Le réel problème de l’amertume, ce n’est pas les autres, c’est notre propre condition. Ne jetons pas nos énergies par la fenêtre en cherchant à refaire le passé, à changer les circonstances, ou à donner aux autres une bonne leçon. Nettoyons nos cœurs, et progressons dans la sainteté, rien d’autre n’a d’importance.
Pour conclure, je vous partage une situation de Don Colbert dans son livre Ces émotions qui tuent:
Lorsque l’on a demandé à Nelson Mandela, ancien président d’Afrique du Sud, comment il avait survécu à tant d’années de prison sans éprouver d’amertume, il avait répondu ceci: “L’amertume ne cause du tort qu’à soi-même. En haïssant, on cède son cœur et son esprit. Ne les cédez pas.”