Qu'est-ce que la foi? Certains pensent que ce n'est guère plus que de la pensée positive. D'autres pensent que la foi nécessite un objet, mais que la nature précise de cet objet importe peu. On m'a dit un jour que je pouvais adorer une banane, à condition d'être sincère! Comme de telles idées sonnent creux maintenant que nous nous tenons au bord d'un précipice effrayant nommé COVID-19!
Ma famille et moi avons vécu en Afrique de l’Ouest pendant la crise d’Ebola. Mon mari était responsable de la sécurité pour notre mission. Nous avons reçu une formation spéciale en gestion de crise, qui était à la fois bonne et sage. Mais nous nous sommes remis entre les mains du Seigneur et avons choisi de vivre par la foi.
Pour le chrétien, la question de la foi a été réglée à la croix. Au moment où nous nous sommes repentis du péché et avons mis notre confiance dans l’œuvre achevée de Christ, nous avons été transférés du royaume des ténèbres au royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13). Ce transfert a été opéré une fois pour toutes, à l’initiative de Dieu (2 Tm 2.25, Ac 11.18). Nous pouvons donc être sûrs que « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.39).
En même temps, si nous sommes honnêtes, nous devons avouer que notre foi vacille parfois. Et elle a rarement été plus ébranlée que lorsque nous avons été confrontés au Coronavirus. Nous pouvons facilement nous identifier au père d’un garçon possédé par un démon qui a confessé à Jésus, dans Marc 9.24: « Seigneur, je crois. Viens au secours de mon incrédulité. »
Chaque nouvelle manchette apporte une vague d’anxiété inégalée pour beaucoup d’entre nous. Si nous ne craignons pas pour notre propre vie, nous craignons pour notre famille et nos amis âgés ou immunodéprimés. Et nous craignons surtout pour nos proches qui n’ont aucun espoir au-delà de cette vie.
Dans ces moments-là, le combat pour la foi est réel. Oui, la foi salvatrice nous a été accordée une fois pour toutes lors de la régénération. Mais, dans la pratique, la foi est un combat quotidien (1 Tm 6.12). Nous devons mettre en œuvre notre salut avec crainte et tremblement, non pas par nos propres forces, mais par celles de Dieu, qui « produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. » (Ph 2.13)
En d’autres termes, notre union avec Christ a été scellée par l’Esprit lors de la conversion. Mais notre communion avec Christ est une lutte de chaque jour, de chaque heure, de chaque instant. Et, Dieu soit loué, parce que nous sommes en Christ, nous ne sommes pas seuls dans cette lutte.
Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.
Hé 4.14-16
Nous avons un accès direct et illimité à la salle du trône du Roi des cieux. Profitons de ce précieux privilège. Nous avons un grand prêtre qui nous comprend. N’est-ce pas une merveilleuse nouvelle? Il a fait face à des situations de danger de mort tout comme nous. A peine était-il né que les forces du mal ont cherché sa ruine. Quand Hérode a donné l’ordre de tuer l’Enfant Jésus (Mt 2.16), ses parents ne sont pas restés à Bethléem, priant pour un miracle. Ils ont fui en Égypte et y sont restés jusqu’à la mort d’Hérode, parce que Dieu le leur avait ordonné. Ils ont pris les mesures nécessaires pour préserver la vie.
De même, au cours de son ministère terrestre, Jésus a échappé maintes fois à l’emprise de ses ennemis parce que son heure n’était pas encore venue (Jn 7.30, 8.59, 10.39). Sa fuite n’était pas motivée par la peur mais par la sagesse. Sachant donc que Jésus a pris des précautions pour préserver sa vie, prenons avec confiance toutes les mesures nécessaires pour assurer notre sécurité, ainsi que celle de nos proches.
Mais tout en faisant cela, rappelons-nous la belle recommandation de notre Sauveur:
C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?
Mt 6.25-27
Si l’inquiétude ne sert à rien, pourquoi lui accorder tant de place dans nos vies? Éloignons ces pensées destructrices, et remplaçons-les par des paroles qui édifient notre foi:
Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées.
Ph 4.8
Que tel soit le critère par lequel nous filtrons toute pensée qui passe par notre esprit. Que ces paroles du psalmiste soient pour nous un guide:
Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom!Mon âme, bénis l’Éternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits! C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies; C’est lui qui délivre ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de miséricorde; C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, Qui te fait rajeunir comme l’aigle.Ps 103.1-5
Plutôt que de laisser le monde déverser dans nos âmes un esprit de panique, choisissons de les remplir de louanges à l’adresse de notre Dieu. Parlons à nos âmes. Disons-leur ce dont nous avons besoin pour survivre et même prospérer pendant cette pandémie.